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tuité en pleine et entière souveraineté, et sans dépendre aucunement d'une autre Puissance, et sans que ni de la part des Osmanlis ni de la part des Russes on n'en détache plus la moindre partie; mais si, de la part de la Perse, on vouloit faire quelque mal aux Provinces susdites que les deux Empires ont conquises et qui sont ci-dessus nommées, les deux Empires se réuniront pour s'en revancher à forces combinées.

V. Pour autant que les Provinces dénommées à l'Art. III comme appartenant à la Sublime Porte, lui seront remises sans difficulté par Tachmassip, moyennant la médiation du dit Tzar, la Sublime Porte réconnoîtra Tachmassip comme Schach de Perse, lui donnera toutes les assistances, lui portera en effet tout secours, et lui addressera, après la conclusion de la paix, un lettre Impériale. S. M. Tzarienne, conformément au Traité conclu entr'elle et Tachmasip, lui enverra des secours effectifs et remplira ses engagemens, afin que l'Empire de Perse et la résidence d'Ispahan lui soient remis comme héritier légitime, et soustraits à l'usurpation de Myr-Machmoud. Si, à cette occasion, Myr-Machmoud, fils de Myr-Ways, exerçoit quelque contrariétés ou même des hostilités envers la Sublime Porte, et qu'en conséquence elle fût nécessitée, en vertu des devoirs de la religion, de faire marcher quelques troupes, la Sublime Porte agira aussi contre lui, d'après les règles de la foi, et aidera à ce qu'il soit chassé de Perse; et elle concourra, autant qu'il sera en elle, à faire éteindre la dernière étincelle de sa rebellion et de ses hostilités. En conséquence, elle se joindra au dit Tzar et agira de concert avec lui. Lorsque Ispahan aura été délivré, la Sublime Porte se trouvant en paix avec Tachmassip, s'emploiera, de concert avec le dit Tzar, et conformément à ce Traité, pour que le dit Tachmassip soit placé sur le trône de Perse.

VI. Si Tachmassip refusoit de remettre les Provinces qui, par médiation de S. M. Tzarienne, doivent échoir à la Sublime Porte, ou qui ont été à jamais cédées au dit Tzar, les deux Puissances prendront d'abord, chacune pour elle, la portion qui leur appartient, et, après avoir pacifié la Perse, en remettront le gouvernement absolu et indépendant à un individu né Persan qu'elles en jugeront digne, et l'affermiront sur le trône; personne ne se mêlera de ses affaires grandes ou petites, et il sera honoré, reconnu et traité comme le dernier souverain; et, afin qu'il puisse régner sans peur et en tranquillité, les deux Puissances s'engagent à n'écouter aucune représentation de MyrMachmoud et à ne faire aucun arrangement avec lui.

Vu que les Conditions de ce Traité ont pour but que toutes les Provinces de Perse qui doivent échoir tant à la Sublime Porte qu'au dit Tzar, restent à jamais sous l'obéissance des deux Empires, et que l'Empire de Perse soit rétabli, affermi et tranquillisé, le présent Traité

sera inviolablement accepté et irrévocablement observé, afin que la Paix perpétuelle en soit d'autant mieux affermie. Secondement et en particulier, l'amitié sera encore plus affermie, parceque, comme est dit ci-dessus, on a conféré, sous la médiation du très-honoré parmi les nations du Messie, le Marquis de Bonnac, Ministre du Roi de France auprès de la Sublime Porte, avec les très-honoré parmi les nations du Messie, Iwan Neplueff, Ministre Plénipotentiaire et Résident de S. M. Tzarienne auprès de la Sublime Porte, et rédigé les Articles ci-dessus pour être ratifiés et approuvés par le dit Tzar.

Lorsque la Ratification aura été envoyée par le dit Tzar (le dit Résident ayant, en vertu de ses Pleins-pouvoirs, remis à la Sublime Porte l'Instrument muni de sa signature et de celle du dit Ministre comme Médiateur, contre l'Instrument muni de notre sceau que nous lui avons remis), la Sublime Porte remettra également la Ratification d'une Amitié et d'une Paix perpétuelle, et l'observera fidèlement. Que Dieu assiste la bonne cause!

Fait au mois de Schewwel, le 2o jour, l'année 1136, dans la résidence Impériale de Constantinople la bien-gardée. Du très-gracieux Dieu le plus humble esclave,

IBRAHIM, Grand-Vizir.

No. 7.-Convention. (Limits.) Mabour, December 23, 1727.*

LES Commissaires nommés par Pierre I, pour le règlement des limites, furent Alexandre Roumanzoff, Brigadier et Major de sa garde; De Luke, Lieutenant-Colonel; et le Major Garber. Les Pleins-pouvoirs de ces Commissaires sont du 31 Aout, 1724. La Commission com

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11 Septembre,

mença son travail le 2 Août, 1726, et le termina le 13 Décembre, 1727, par le Recès ou Instrument suivant qui fut signé par les deux Parties.

Au nom de Dieu.

Conformément au Traité conclu, pour les affaires de Perse, entre les deux Empires de Russie et Ottoman, à Constantinople, en 1724, moi Soussigné, nommé par S. M. I. de Toutes les Russies pour le règlement des limites en Chirvan, ai commencé cette Commission l'année dernière 1726, de bonne harmonie avec le Commissaire nommé par la Sublime Porte, le très-honoré Seigneur Mir-Alem-Derwisch

Koch. Vol. 14. Page 311.

Méhémet-Aga. Nous sommes allés à cheval de Chamakić jusqu'au lac, munis de bonnes montres, et, conformément au dit Traité, avons partagé l'espace parcouru en trois portions et planté la marque principale près du village de Mabour. Il nous a fallu toute l'année passée pour parvenir à aller à cheval, pendant vingt-deux heures, dans l'intérieur des terres, et il s'en est même fallu de six heures que, pour les obstacles connus, nous n'avons pu achever; et comme de là il n'a pas été possible d'aller en ligne droite à la rivière de Samoura, ceci a été laissé indéterminé. Dans le courant de la présente année, je me suis transporté à cheval, avec le Commissaire Plénipotentiaire MirAlem-Derwisch-Méhémet-Aga, de Derbent, en droite ligne, à cheval, allant ainsi pendant dix-huit heures droit au sud; de là nous avons été à l'ouest aussi loin qu'il a fallu, et avons trouvé, à la distance de vingt-deux heures de temps, le point de la limite dans le territoire de Cubin, auprès d'une petite rivière qui passe à côté du village de Gudschan, où nous avons placé une marque; de là nous nous sommes dirigés en ligne droite au mont Devaboinich, à côté duquel passe un chemin venant d'Orient, au-delà duquel et sur la montagne de Selibour, située à l'est, nous avons placé une marque. Une autre marque a été placée près du village de Tchagahr: de là on a placé une marque aux hangars à foin du village d'Anuch, à côté d'un chemin conduisant au village de Sussay; puis aux hangars du village de Gusnedi, qui se trouvent sur une montagne située à l'ouest du village de Kümüll, à l'endroit où un chemin conduisant à Gusnedi passe, par le milieu de la montagne, à côté d'une grande pierre. Cette pierre même sert de marque. De là, et le long de cette ligne, se trouvent des fosses profondes, d'épaisses forêts et des roches escarpées, de manière qu'il n'a pas été possible de continuer à placer des marques. D'après l'astrolabe, la ligne longe le côté occidental de la montagne de Boudoukdjaffi et de celle de Tchaïla-Khan, lesquelles, regardées comme marques, ont été tournées. Après cela, on voit à San-Kalla, à l'ouest du mont Kaffira, à Utehkun-bachi, une très-longue pierre servant de marque: de là la ligne va à l'ouest du mont Kerkes-taschih et par sa fente, et au-delà de la rivière venant du village d'Erffi; ensuite au-delà du mont Ukuhr, le long du chemin d'Erffi, et au-delà d'une rivière venant du village de Djimi; puis par la cime du mont Noussairi et un ruisseau coulant vers le village de Koumour. Ensuite il a été placé une marque vers le milieu de Leki-deresi sur la cime; de là la ligne va à la rivière Elakzay, et le long de cette rivière, coulant entre Outouglouh et Delludjäh-Kaya, sur sa rive occidentale, traversant un terrain gras. On a placé deux marques à l'extrémité des champs du village de Sissan du côté de l'est. On en a placé plusieurs du côté oriental des cimes des montagnes de Koulchar et Tourffah. De là la ligne directe va du côté oriental du Caravan-Saraï Cosluh, et par la

rivière à la montagne de Chilläh: il a été placé une marque à une place nommé Cosluh, et appartenant à un vieux village et à des cabanes nommées Moullah-Djami-Ouchaghi, à l'ouest. De là, en ligne droite, à la marque principale. D'après la ligne ci-dessus décrite, tous les lieux situés vers le Lac demeureront à l'Empire de Russie; ceux qui sont du côté des montagnes font partie du territoire de Chamakhi, se trouvant sous la protection de la Sublime Porte.

En foi de quoi nous, Commissaires Plénipotentiaires, avons dressé cet Instrument, l'avons signé de nos mains, et y avons apposé nos cachets.

Fait à la marque principale auprès du village de Mabour, l'an 1727, le 12 Décembre.

No. 8.-Treaty. (Peace.)

Belgrade, September 18,

1739.*

Traité de Paix de Belgrade, entre la Russie & la Porte.

(Traduction.)

Au nom du Seigneur Dieu, Créateur du Ciel & de la Terre, & Source de toute félicité.

UNE guerre cruelle & ruineuse s'étant élevée entre la Sérénissime & très-puissante Princesse Anne, Impératrice & Autocratrice de Toutes les Russies, &c. &c. d'une part, & le Sérénissime & très-puissant Prince Sultan Mahmout-Kan, fils de Sultan Mustapha-Kan, &c. &c. de l'autre part; lesquels cédant ensuite au désir de la réconciliation qui est si agréable à Dieu, ont jugé d'un commuu accord devoir mettre fin à cette effusion de sang, & en terminant toutes les contestations, rétablir une parfaite tranquillité suivant les loix de l'ancienne amitié & du bon voisinage entre les domaines, terres, & sujets des deux Parties, par le moyen d'une paix sincère, sûre & constante, & lien perpétuel d'amitié en faveur & pour la félicité des deux Nations; c'est pourquoi, avec l'aide & volonté de Dieu suprême, & par la médiation de Sa Majesté Très-Chrétienne, l'affaire a été amenée au point que, le moyen des Ministres accrédités des deux Parts pour cette œuvre salutaire, & munis de Pleins-pouvoirs convenables & suffisants, savoir, de la part de Sa Majesté Impériale de Toutes les Russies, l'illustrissime & excellentissime Seigneur, Marquis de Villeneuve, Conseiller d'Etat de Sa Majesté Très-Chrétienne & son Ambassadeur Extraordinaire & Plénipotentiaire près de la Sublime Porte, & de la part de la dite

par

* Wenck. Vol. 1. Page 368. Also in Italian.

Sublime Porte Ottomane, l'excellentissime & magnifique Elvias Méhémet, Bacha, Grand-Vizir de l'Empire Ottoman, en vertu de la pleine & libre puissance qu'il tient de son Ministère, après plusieurs Conférences tenues entre le dit Seigneur Ambassadeur & les Ministres de la Porte, la présente Paix a été conclue & établie inviolable & constante aux Conditions & Articles suivants :

ART. I. Que dès aujourd'hui toute hostilité & inimitié entre les deux Parties, reste suspendue & annulée pour toujours; que toutes les hostilités & contrariétés commises par l'une ou l'autre des Parties à force ouverte ou autrement, soient mises dans un oubli perpétuel, & qu'on ne cherche en aucune manière à en tirer vengeance; qu'au contraire la Paix soit maintenue perpétuelle, constante, & inviolable, sur terre & sur mer; que la sincère harmonie soit conservée, que l'amitié demeure inaltérable par l'accomplissement très-exact de ces Articles & Conditions stipulés entre les deux Suprêmes Parties Contractantes, Sa Majesté Impériale & Sa Majesté Sultane, leurs Héritiers & Successeurs, & de même entre les Empires, Domaines, Terres, Sujets & Habitans des deux Nations, de manière qu'à l'avenir les deux Parties évitent non-seulement de se faire aucune hostilité & contrariété publique ou secrète, mais au contraire qu'elles conservent entr'elles une fidèle amitié & une sincère paix, en se souhaitant & se procurant réciproquement toute sorte de prospérité & de bonheur, afin que la paix & la tranquillité restent inviolablement conservées, pour le bien & l'accroissement des deux Empires & de leurs Sujets.

II. Et comme des deux Parts on est sincèrement intentionné d'établir entre les deux Empires une paix durable & constante, afin que les Sujets respectifs en puissent profiter & vivre en toute heureuse tranquillité; & afin que tout sujet de contestation & de discussion soit parfaitement levé & aboli, il a été convenu pour cet effet d'un commun accord, que les limites des deux Empires seront les mêmes qui avoient été établies par les Traités antérieurs, & précisément comme elles seront clairement expliquées dans une Convention, qui sera faite en conséquence de ce Traité.

III. La Forteresse d'Azoph sera entièrement démolie, & pour assurer la paix d'une manière plus solide & plus durable, le territoire de la dite Forteresse, selon les limites fixées par le Traité de 1700,* restera désert & servira de barrière entre les deux Empires. En équivalent de ce, il sera permis à la Russie de faire construire une nouvelle Forteresse au voisinage de l'Isle Circasse vers Azoph, laquelle Isle, située sur le fleuve Tanaïs, est l'ancienne frontière de la Russie; & également de la part de l'Empire Ottoman, il sera permis de construire une Forteresse sur la frontière du Cuban vers Azoph, suivant la détermination qui sera faite de la situation des deux susdites' *Not published." Schoell. Vol. 32. Page 376.

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