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L'Université a 3 551 étudiants, ainsi répartis :

Théologie 150; droit 1393; finances et forêts 104; médecine 1 105; philosophie 423; pharmacie 276.

2097 sont Bavarois. Les 1 454 non Bavarois se répartissent ainsi : Prusse 826; autres États d'Allemagne 452; étranger 176 (Suisse 49; Russie 24; Grèce 12; Amérique 15; Japon 3).

Université.

ROSTOCK

Le personnel enseignant est de 41 membres : Professeurs ordinaires : Théologie 5; droit 5; médecine 8; philosophie 12.

Professeurs extraordinaires: Médecine 2; philosophie 2.
Privat docents: Médecine 1; philosophie 6.

L'Université a 360 étudiants (au lieu de 349) ainsi répartis :
Théologie 54; droit 47; médecine 146; philosophie 113.

C'est dans la Faculté de philosophie que le nombre s'est accru. Il y a 203 étudiants de Mecklembourg, 146 du reste de l'Allemagne, 11 seulement de l'étranger.

Université.

TUBINGUE

L'Université a 1 422 étudiants (dont 855 Wurtember

geois) ainsi répartis :

Théologie évangélique 432; théologie catholique 162; droit 272; médecine 262; philosophie 61; sciences naturelles 52; sciences politiques 181.

Sur les 367 non Wurtemburgeois il y a 308 Prussiens, 46 étrangers.

Université.

WURZBOURG

L'Université a 1568 étudiants (dont 655 Bavarois), c'est le même chiffre que dans le semestre correspondant de 1889. Il se répartit ainsi :

Théologie 143; droit 329; médecine 908; pharmacie 47; philosophie 141.

Université.

INNSBRUCK

Le nombre des étudiants est par exception moindre qu'en semestre d'hiver (814) :

Théologie 283, droit 209, médecine 220; philosophie 97.

ALLEMAGNE

Statistique des Universités.

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Le relevé statistique des étudiants allemands pendant le semestre d'hiver 1889-1890 donne les résultats suivants.

Il y a en Allemagne, dans les Universités (y compris l'Académie de Munster), 29 007 étudiants inscrits, qui se répartissent ainsi : Théologie évangélique 4460; théologie catholique 1 220; droit 6 872; médecine 9 103; philosophie 7 352.

Les Universités les plus fréquentées sont Berlin (5731); Munich (3 479); Leipzig (3 453). C'est dans ces dernières années que Munich a dépassé Leipzig.

8 Universités avaient plus de 1000 étudiants. C'étaient, outre

Berlin, Munich et Leipzig, celles de Halle (1 657); Wurzbourg (1 610); Breslau (1 307); Tübingen (1 224); Bonn (1 223).

4 en avaient plus de 900 Heidelberg, Erlangen, Strasbourg, Fribourg.

Les moins fréquentées étaient Rostock (346); Kiel (502); léna (360); Giessen (566).

Le personnel enseignant s'élève à 2 134 membres : 1 026 professeurs ordinaires, 270 extraordinaires; 60 honoraires; 643 privat docents; 135 professeurs de langues et d'exercices physiques.

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Universités et écoles techniques supérieures. Il ressort d'une statistique présentée à la Société des Realschule que, dans ces vingt dernières années, le nombre des étudiants dans les Universités a plus que doublé (13 674 en 1869 contre 29 057 aujourd'hui), tandis que le nombre des étudiants des écoles techniques supérieures se trouve en 1888 inférieur même au chiffre d'il y a vingt ans (2887 aujourd'hui contre 2 928 en 1869).

Pour les Universités la progression a été à peu près régulière (16 726 en 1875; 21 210 en 1880; 27 265 en 1885).

Pour les écoles techniques au contraire, le chiffre s'était élevé rapidement dans les années qui ont suivi la guerre (4 163 en 1872; 5 449 en 1875); il est retombé dans les années suivantes jusqu'au minimum de

2549 en 1885.

Les chiffres d'étudiants des écoles spéciales des mines, des forêts, d'agriculture, d'art vétérinaire, ont tous augmenté depuis vingt ans; faiblement pour les forêts (de 261 à 386), et l'agriculture (de 357 à 483), fortement pour les mines (de 144 à 343) et les écoles vétérinaires (de 267 à 962).

Université.

-

BRESLAU

Le directeur de la clinique chirurgicale a donné sa démission de doyen et demandé sa mise à la retraite parce que les étudiants avaient cessé de venir à son cours à la suite d'une remarque blessante faite par lui à un de leurs camarades.

PRUSSE

L'obligation d'assiduité au cours. Le ministre des cultes et de l'instruction a envoyé à tous les curateurs d'Universités la décision suivante en date du 2 juin : « Les professeurs de l'Université, dans tous les cas où ils sont parvenus, soit par leur propre observation soit par tout autre moyen, à la conviction qu'un étudiant n'a pas suivi les cours ou les a suivis avec de grandes interruptions, sont tenus à refuser le certificat d'assiduité. Quand le certificat est refusé, le cours ne doit pas être inscrit dans le certificat de sortie.

<< Pour les leçons de séminaires et les autres exercices, les professeurs d'Universités doivent donner aux étudiants, sur leur demande, des certificats détaillés sur leur application et leurs travaux. Ces certificats doivent être joints aux certificats de sortie. »>

Cette mesure est destinée à rendre efficace le contrôle qu'on avait essayé d'organiser en 1879 dans les Universités prussiennes. Jusqu'ici il suffisait à l'étudiant de faire signer son cahier par le professeur à une des premières et des dernières leçons. On espère par le nouveau

règlement donner aux professeurs le moyen d'obtenir l'assiduité véritable.

Les Akademische Monatshefte font observer que ce procédé ne peut être appliqué dans les cours très fréquentés et qu'il constitue une surveillance tout extérieure très inutile et dont on se passe fort bien dans le reste de l'Allemagne.

RUSSIE

Les troubles des Universités russes. L'autorité, après avoir imposé silence aux journaux, a fini par donner elle-même sa version officielle sur les troubles, comme il suit : « Dans différents établissements d'enseignement supérieur, des troubles ont eu lieu récemment. Ils ont commencé à l'Académie forestière de Moscou sous le prétexte du mécontentement produit par le nouveau règlement. Ils ont été imités dans les autres établissements où les étudiants ont jugé bon de soutenir leurs camarades de Moscou. Une enquête exacte a établi que les étudiants n'avaient absolument aucune cause d'être mécontents du règlement et que les troubles ont eu pour motif unique le manque d'obéissance des étudiants envers leurs supérieurs. Des admonestations amicales étant restées sans résultat, on s'est vu obligé de prendre des mesures sérieuses et de congédier ou de renvoyer complètement les perturbateurs de l'ordre. A l'Académie forestière de Moscou il y a eu 55 suspensions et 3 renvois; - à l'Université de Pétersbourg, 20 suspensions, 2 renvois;-à l'Institut technologique de Pétersbourg, 23 suspensions, 2 renvois; - à l'École forestière de Pétersbourg, 13 suspensions, 2 renvois; à l'École vétérinaire de Charkow, 15 suspensions et 2 ren

vois. »>

Les étudiants ont répondu par un « Appel à la Société russe » où ils exposent que le nouveau règlement universitaire a écrasé toute liberté académique et que c'est cela, non un motif politique, qni a occasionné le mouvement. On dit aussi que le poème du grand-duc Constantin Constantinovitch, publié dans les journaux, n'a pas été sans action sur le mouvement.

NOUVELLES ET INFORMATIONS

DISTRIBUTION DES PRIX DU CONCOURS GÉNÉRAL

ENTRE LES LYCÉES ET COLLÈGES DE PARIS,

DU DÉPARTEMENT DE LA SEINE ET DE VERSAILLES

Le lundi 4 août, a eu lieu, dans le grand amphithéâtre de la Sorbonne, la distribution solennelle des prix du concours général entre les lycées et collèges de Paris, du département de la Seine et de Versailles.

M. Léon Bourgeois, ministre de l'instruction publique et des beauxarts a pris la parole en ces termes :

MESSIEURS,

Dans le beau discours que vous venez d'applaudir, et que vous avez eu raison d'applaudir, parce que, à chaque page y étaient éloquemment exprimées les généreuses inquiétudes d'un maître véritable, aimant la jeunesse et soucieux de ses devoirs envers elle, j'ai particulièrement remarqué et j'ai retenu cette parole : « Le corps des maîtres de l'enfance renferme en soi une force immense. Que ne ferait-il pas si on pouvait lui donner une âme?... Et cette âme, qu'est-ce donc autre chose qu'une doctrine commune?..... »

Vous ne parliez, Monsieur, en exprimant ce vou, que de la nécessité d'une doctrine morale. Permettez-moi de reprendre votre pensée, de l'élargir et de lui donner toute sa portée. Ce n'est pas seulement dans l'enseignement de la morale, c'est dans tous les ordres de l'enseignement; ce n'est pas seulement sur les questions qui touchent à la direction de la conscience de ces jeunes gens, c'est sur toutes celles d'où dépend la formation de leur esprit qu'il doit exister une doctrine commune à tous les maîtres de notre Université. On a dit que ce qui faisait une patrie entre les hommes, ce n'était pas l'unité des origines, de la langue, des frontières et des lois, mais seulement l'unité des sentiments et des volontés. De même, il ne peut y avoir dans un pays un véritable enseignement public, une Université nationale, que s'il existe entre les maîtres de cet enseignement, entre les membres de cette Université, une doctrine, acceptée et reconnue, du but de l'éducation, de son esprit et de ses méthodes; en un mot, une pédagogie commune.

Messieurs, la nécessité de cette doctrine pédagogique a été vivement ressentie par l'Université depuis vingt années. Depuis 1880 notamment, le Conseil supérieur de l'instruction publique, à travers mille difficultés, n'a cessé de travailler à la dégager.

On lui a reproché d'avoir semblé hésiter quelquefois sur la route à suivre.

On a dit qu'il avait trop fréquemment repris et remis à l'étude les mêmes réformes.

J'ai déjà eu l'occasion de montrer combien ces critiques étaient

excessives et comment, si l'on regardait d'assez haut pour embrasser l'ensemble, on reconnaissait aisément que si quelques détails pouvaient être incertains, les lignes générales du plan des réformes poursuivies avaient été, dès le début, tracées d'un esprit clair et d'une main ferme. Si vous voulez bien lire, Messieurs, la lettre et les instructions sur les réformes de 1890, que j'ai tenu à faire parvenir personnellement à chacun de vous, vous apercevrez, je l'espère, combien de parties, et des plus importantes, du système de notre éducation publique sont désormais arrêtées et exactement mises au point.

Il reste certainement encore à faire, et, dans les conditions de complexité du problème, en pourrait-il être autrement? Au siècle dernier, ce problème de l'éducation publique était simple. L'instruction était le privilège d'un petit nombre. Il s'agissait pour les jeunes gens de venir occuper une place désignée à l'avance dans une société régulière et comme immobile, où l'on apprécierait surtout la justesse de leur esprit, la délicatesse de leur goût, la convenance et le poli de leurs manières. On était peu nombreux, on avait du loisir, et surtout l'étendue des connaissances était limitée.

Aujourd'hui, l'état démocratique est la loi définitive de la nation. L'instruction primaire est donnée à tous, et cent mille jeunes gens réclament, dans les établissements publics ou privés, l'enseignement secondaire. Les sciences ont en même temps renouvelé non seulement l'aspect matériel, mais l'interprétation du monde. Dans tous les ordres du savoir, des faits innombrables ont été observés, des lois découvertes, des théories formulées. Le lac tranquille où se reflétaient clairement les lignes du paysage qui semblait la limite même du domaine de l'homme a disparu : c'est maintenant la mer, où de toutes parts se heurtent les courants et qui semble sans rivages. Il nous y faut guider, pourtant, et mener avec nous cette jeunesse au port.

Au début de toute éducation, le maître a un premier devoir. Il doit considérer l'enfant, le jeune homme qui lui est confié, et se représenter nettement l'homme qu'il en veut faire. Le but une fois déterminé, il pourra facilement choisir les connaissances à donner, les facultés à exercer, les tendances à développer ou à contenir tout s'ordonnera nécessairement, presque sans effort. Si ce devoir s'impose à tout homme qui veut entreprendre l'éducation d'un enfant, combien plus impérieux n'est-il pas pour ceux qui ont reçu le mandat de l'éducation publique, qui ont charge d'âmes envers la patrie!

Messieurs, cette question s'impose à nous : Quels hommes voulonsnous faire de ces jeunes gens?

Mes chers amis, nous voulons d'abord que vous soyez des hommes de corps sain, d'esprit juste et libre, d'instruction solide, de goût sùr, de conscience droite, de volonté forte. Nous voulons aussi, et passionnément, que vous soyez des hommes de votre pays et de votre temps.

C'est sur ce dernier point que je voudrais insister. A toute époque, les maîtres de la jeunesse ont cherché à réunir en elle, outre ces conditions d'éducation générales, éternelles pour ainsi dire, sans lesquelles il n'existe pas d'hommes dignes de ce nom, des conditions particulières de développement intellectuel et moral qui répondent aux besoins, aux vues, à l'idéal de la société de leur temps. Nous avons, nous aussi, un idéal très net et très élevé à la fois de l'homme de notre temps.

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