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Kiang-f

de familles pauvres qui ne trouveroient point à fubfifter ailleurs; les enfans & Province les perfonnes les plus foibles y obtiennent de l'occupation; les aveugles mêmes y gagnent leur vie à broyer des couleurs. La riviere forme en cet endroit une espece de port qui a près d'une lieue de circonférence; deux ou trois rangs de barques, placées à la file les unes des autres, bordent quelquefois toute l'étendue de ce vafte baffin.

King-te-tching contient environ cinq cents fourneaux à porcelaice, tous en activité. Lorsqu'on s'en approche à quelque distance, les tourbillons de flammes & de fumée qui s'élevent de différens endroits, font connoître de loin l'étendue & la profondeur de ce fameux bourg; à l'entrée de la nuit on croit voir une vafte ville toute en feu. On ne permet point aux Etrangers d'y coucher; il faut ou qu'ils paffent la nuit dans les barques qui les ont amenés, ou qu'ils logent chez des amis, lefquels font tenus alors de répondre de leur conduite. Cette police eft jugée néceffaire pour maintenir l'ordre & établir la sûreté dans un lieu dont la richeffe pourroit exciter la cupidité d'une infinité de voleurs.

Koang fin-fou eft environnée de monProvince tagnes, la plupart fort élevées, dont on Kiang. tire de beau cristal. Sa jurisdiction s'étend fur fept villes du troifieme ordre.

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Nang-kang-fou, Kieou-kiang fou & Kien-tchang-fou n'ont de remarquable que leur fituation: la premiere de ces villes eft bâtie fur les bords du lac Poyang; la feconde fur la rive méridionale du fleuve Yang-tfe-kiang, & la troifieme fur la frontiere de la Province de Fokien. La premiere de ces villes en a quatre autres du troifieme ordre fous fa jurifdiction, & les deux dernieres en ont cinq.

Vou-tcheou-fou ou Fou-tcheou fou étoit autrefois l'une des plus belles villes de la Chine; mais depuis l'invasion des Tartares, ce n'eft plus qu'un amas de ruines & de mafures, qui cependant annoncent encore l'ancienne magnificence de cette malheureufe cité : l'air y eft Put les peuples actifs & laborieux, & les campagnes bien cultivées. Son diftrict peut avoir environ vingt-cinq lieues d'étendue; fix villes du troifieme ordre en dépendent.

pur,

Lin-kiang-fou eft fituée fur les bords de la riviere Yu-ho fon tertoire eft bon, & le climat en est sain; mais elle est si

:

déferte, que les Chinois ont coutume de dire qu'un cochon fuffit à toute la ville pour deux jours. Elle n'a dans fon reffort que quatre villes du troifieme ordre. Un de fes bourgs eft l'entrepôt général de toutes les drogues qui fe débitent dans l'Empire; c'eft ce qui lui donne une certaine célébrité.

Ki-ngnan-fou, Choui-tcheou fou & Yuentcheou-fou; ces villes font avantageufement fituées fur les bords de différentes rivieres, & dans des cantons également fertiles. Les montagnes de la premiere renferment des mines d'or & d'argent; celles de la feconde, de la pierre d'azur ; & la troifieme fournit au refte de la Chine beaucoup de vitriol & d'alun.

Kan-tcheou-fou offre le spectacle d'une cité commerçante; fes rivieres, fon port, fes richeffes & fa population, tout contribue à y attirer les Etrangers. A une journée de cette ville, eft un courant très-rapide qui a près de vingt lieues de long, & qui paffe avec une extrême impétuofité à travers un grand nombre de roches femées à fleur d'eau: on court rifque d'y périr, à moins qu'on n'ait l'attention de fe faire conduire par des

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Pilotes du pays. Après ce paffage, la Province riviere devient fix fois plus large que n'eft de la Seine devant Rouen : elle eft contiKiang-fi. nuellement couverte de barques & de bâtimens de charge à la voile.

Près des murs de la ville, eft un pont fort long, compofé de cent trente bateaux; ces bateaux font liés & attachés les uns aux autres par de fortes chaînes de fer. Sur ce pont eft le Bureau de la Douane, où se trouve tous les jours un Receveur chargé de faire vifiter les barques, & d'examiner fi elles ont payé les droits impofés fur les marchandifes qu'elles tranfportent. Ce pont eft tellement difpofé, qu'un ou deux bateaux mobiles s'ouvrent ou fe ferment, pour donner ou refufer le paffage aux barques : ils ne s'ouvrent que lorfque chaque barque a été examinée.

Le territoire de cette ville porte une grande quantité de ces arbres précieux d'où découle le vernis.

Son reffort, qui eft affez étendu, contient douze villes du troifieme ordre. Nan-ngan-fou eft fituée dans la partie la plus méridionale de la Province; c'est une ville comme Orléans, belle, peu

plée, marchande, & d'un très - grand

abord. Elle n'a dans fa dépendance que Province quatre villes du troifieme ordre.

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Kiang-fi.

ARTICLE IV.

Province de Fo-kien.

Province

CETTE Province n'est pas fort étendue, mais fes richeffes la mettent au rang des plus floriffantes de l'Empire. de Fo-kien. Le climat en eft chaud; cependant l'air y eft fi el pur, qu'on n'y voit jamais régner de maladies contagieufes.

Le Fo-kien eft borné au nord par la Province de Tche-kiang, au couchant par celle de Kiang-fi, au midi par celle de Quang-tong, & au levant par la mer de la Chine. On y trouve du mufc en abondance, des pierres précieufes, du vif-argent, du fer, de l'étain; on y fabrique des outils d'acier pour tous les Arts, des étoffes de foie, & des toiles d'une finesse & d'une beauté furprenantes: on prétend que cette Province renferme des mines d'or & d'argent; mais il est défendu de les ouvrir, fous peine de la vie.

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