Images de page
PDF
ePub

Monta- tres montagnes renferment dans gnes ordi- leurs entrailles une espece de pier

naires.

ral plutôt que tant de Sçavans qui y ont perdu leurs peines. Leur maniere de le traiter eft en effet un peu grof. fiere; mais ils en font des bourses, des jarretieres &c. J'ai expliqué dans la Note précédente la maniere des Tartares de le filer, & il eft certain, que leur fil & par confequent leur toile furpaffe beaucoup par la fineffe les Ouvrages des Pyrenées. M. de Bruyn, célébre par fes beaux Voyages, m'a fait préfent d'un petit morceau de cette toile, dont l'ouvrage eft infiniment au deffus de celui d'une petite bourse d'Amianthe qui m'est venue des Pyrenées. La meilleure inftruction pour filer ce lin & la plus

moderne eft fans contredit celle de M. Mahudel dans fon Mémoire du Lin Incombustible, qu'on trouve dans les Mémoires de l'Académie des Infcriptions & des Belles-Lettres, Tom. IV. pag. 634. Le feul morceau de toile incombustible qui nous ait resté des An

re molle, qu'on appelle Veecksteen, qui, felon M. Egede, n'eft autre

[ocr errors]

ciens eft, je crois, celui dont parle le R P. Montfaucon dans fon Diarium Italicum, pag. 450. In vinea quadam, dit-il, detecta eft ( 1702. ) urna grandior marmorea, in qua tela ex Amiantho confecta. Eft lini genus, quod Afbefton Graci vocitant: tela vero palmis Romanis 9 longitudine, 7 latitudine pari ratione atque ho dierna tela noftra contexitur, filis can nabina tela more, denfioribus, fed ufu detrita.. eftque ipfa tractabilior tactuque lenior ipfo panno ferico &c. C'est-à-dire : » On a déterré en 1702. » dans une vigne une grande Urne de » Marbre, dans laquelle on a trouvé » un morceau de toile faite d'Amianthe. C'est une espece de lin que les » Grecs appellent Ashefte. Le more »ceau avoit 9 palmes Romaines de long fur fept de large. La toile étoit,

"

[ocr errors]

...

faite de la même maniere que nous » la faisons aujourd'hui ; le fil étoit un "peu gros comme dans nos toiles de

chofe qu'un Marbre imparfait. Il y en a de toutes fortes de couleur, comme du rouge, du verd. & mê me du blanc tacheté de noir. Cette derniere efpece eft plus enfoncée dans les montagnes, &, comme elle eft aifée à travailler, lesSauvages en font leurs lampes, chaudrons &c. Cette même pierre fe trouve auffi en grande abondance dans la Norwége, & les morceaux qu'on m'en a envoyé font gris & luifans. Ils tiennent même de la nature du Talc, & reffemblent beaucoup à cette Pierre, que les Mineurs Norwégeois appellent Grauglimmer, & les nôtres Greifgeftein; mais ils ne font pas fi durs & ils

כל

» chanvre, & le morceau étoit bien » ufé. Cette toile eft plus fouple & plus douce à toucher qu'une étoffe de foye.» Tout le monde fçait que ce même Minéral fert auffi à faire du papier qui eft plus ou moins fin felon les différens endroits où il eft préparé,

Vrailemblablement

approchent plus du Talc par la quantité de petites écailles. La reflemblance que cette pierre a avec celle des Mines de Norwége remplies de & la fingularité d'une autre que je n'ai mines. pas vu, mais dont on m'a dit qu'étant frappée elle fonnoit comme une cloche, me fait préfumer qu'il doit y avoir de bons Métaux & probablement du Cuivre & de l'Argent, d'autant plus que je fçais de bonne part, que ces pierres paroiffent en certains endroits tein, tes de verd & de bleu. Le S. Egede dans la Relation de fa Miffion, pag. 239, dit avoir trouvé un morceau de pierre, qui reffembloit à la Mine de Plomb. Tout le Groenland eft parfemé de Mine de Fer; mais quel eft le Pays où il ne s'en trouve pas ? Ainfi il n'eft pas étonnant, que, fe on le rapport du S. Egede, pag. 84, on amaffe fur le Golfe Junnulliarbik une efpece de Couleur ou Pierre rouge, dans d'autres endroits (pag 87.) une Couleur jaune parfemée de veines rouges qui refscmblent au vermillon, & dans d'au Tome II.

D

tres encore (pag. 203.) une belle Couleur rouge foncée. On m'a même afluré, que le Roi envoyoit de temps en temps dans ce Pays des gens entendus en fait de Mines, qui vraisemblablement y feront un jour quelque découverte. Cependant quels que puiffent être les Métaux qui fe trouvent ici, le défaut du bois fera toujours un obstacle invincible au profit qu'on en pourroit tirer. M. Egede fait encore mention pag. 165.. d'un échantillon de Charbon de Terre, que ceux, qui avoient été envoyés pour reconnoître les environs de la Bayc de Difco, rapporterent à Copenhague. Si cette Découverte étoit réelle, & qu'on pût la faire valoir, elle deviendroit certainement fort avantageu fe aux Colonies Danoifes, & répareroit en quelque façon le défaut abfolu de tout autre chauffage.

Les Eaux douces de ve Pays pafDe bon- fent généralement pour bonnes & nes eaux. falutaires. Elles viennent en partie des neiges fondues des montagnes, d'autres fortent du creux des ro

« PrécédentContinuer »