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CHAPITRE VII.

Du Chapitre de Saint-Denis.

Le comité s'est occupé du chapitre de Saint-Denis dans la séance du 28 août 1848. Il ne s'est pas dissimulé tout ce que l'on pouvait dire, sous une république, contre l'institution d'un chapitre d'évêques pour honorer la sépulture des rois. Cependant, et dans le cas où cette institution qui a pour objet d'offrir aux évêques une retraite honorable serait supprimée, il a pensé qu'il était indispensable de la remplacer par l'établissement d'un fonds convenable de retraite en faveur des évêques et archevêques que leur âge ou des infirmités contractées dans l'exercice de leur ministère empêcheraient de continuer cet exercice.

En ce qui concerne le service religieux : considérant que si l'institution demeure sous la juridiction de l'ordinaire, il y a convenance et avantage à réunir la cure de Saint-Denis au chapitre et à transférer le service paroissial dans cette église; considérant qu'à raison des sacrifices faits par l'État pour la restauration de cette basilique, du concours d'étrangers et de nationaux qu'elle y attire, et des souvenirs de toute nature qui s'y rattachent, il y a lieu de maintenir un chapitre pour la dignité du culte; le comité a été d'avis d'affecter à l'église de Saint-Denis une allocation proportionnelle à l'importance du service religieux qui doit continuer d'exister dans la basilique, et d'attribuer par conséquent au service dont il s'agit, savoir :

Pour le personnel, au lieu de douze chanoines-prêtres, 1° un doyen à raison de 3,000 au lieu de 4,000, ci. 3,000 f. 2o Six chanoines ordinaires à raison de 2,400 f. pour chacun, au lieu de 3,000, ci..

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14,400 f.

Report.

3o Supplément au curé de Saint-Denis rétribué par l'État à 1,500 f., comme curé de 1re classe, lequel aura le titre et le rang de chanoine, ainsi qu'il sera réglé par l'archevêque de Paris, ci. 4o Un prêtre-sacristain, ci.

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17,400 f.

900 f. 2,000 f.

Total

Pour le bas chœur :

Un organiste à 1,000 f. et un nombre suffisant de chantres, sergent, organiste, suisse, etc., etc., au lieu de 8,900 f., ci.

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7,000 f.

3,000 f.

Total du personnel. . 30,300 f.

Matines du service ordinaire du chapitre, sacristie, luminaire, ornements, mobilier, au lieu de 12,000 f., ci.. . .

Total..

9,000 f.

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Je n'ai pas besoin de répéter que cette nouvelle organisation n'a été proposée que pour le cas où le chapitre de Saint-Denis tel qu'il existe serait supprimé.

CHAPITRE VIII.

Des Facultés de Théologie.

Pour présenter la question religieuse sous toutes ses faces, et donner à notre travail tout l'intérêt qui s'attache naturellement à une œuvre complète, nous avons obtenu du savant auteur de la Théodicée chrétienne, de notre ami, M. Maret, l'autorisation de publier dans notre livre quelques extraits d'un excellent travail qu'il a fait sur les Facultés de théologie.

Nécessité des Facultés de théologie.

« La nécessité des Facultés de théologie, dit M. Maret, n'a pas besoin d'être longuement démontrée. Les avantages qu'elles offriraient ne peuvent être sérieusement contestés. A côté des séminaires où les élèves du sanctuaire reçoivent les éléments de la science sacrée et sont formés aux mœurs sacerdotales, il est utile qu'il existe des établissements d'enseignement supérieur, où l'élite de la jeunesse cléricale, à la sortie du séminaire, puisse trouver les moyens de perfectionner et d'étendre ses connaissances. Les grades avec leurs épreuves ont toujours été un des plus puissants moyens d'émulation; l'expérience et la pratique universelle de l'Église depuis huit siècles le démontrent. Quand les grades ont été en honneur, les études ont fleuri; lorsqu'au contraire ils sont tombés en désuétude, les études se sont abaissées, elles ont perdu de leur force et de leur éclat. Mais ce n'est pas seulement par l'attrait des grades que les Facultés sont utiles; la nature de leur enseignement comporte les vastes développements de la science, et, sous ce rapport, elles peuvent rendre les services

les plus signalés. Chaque siècle a son génie, ses erreurs, ses besoins. Aux professeurs des Facultés il appartient spécialement de défendre la foi attaquée, de présenter la doctrine catholique selon l'état des esprits et les besoins des temps, et d'imprimer ainsi à la jeunesse sacerdotale la plus heureuse impulsion. La liberté des méthodes, la convenance et l'élégance de l'exposition exerceront aussi une heureuse influence sur le goût et le talent des jeunes auditeurs. La jeunesse cléricale, se trouvant en rapport et en contact avec l'autre portion de la jeunesse qui fréquente les écoles, il y aura entre elles un échange utile à l'une et à l'autre. Sans rien perdre de sa foi ni de sa pureté, le jeune lévite apprendra à mieux apprécier ses contemporains, et ceux-ci ne verront plus dans le prêtre un homme étranger à leurs idées et à leurs sentiments. Cette fatale séparation du laïque et du prêtre, si funeste à l'un et à l'autre, et qui est l'une des plaies de notre société, trouverait un correctif dans l'existence même des Facultés de théologie.

<< Si donc on veut un clergé instruit et savant, un clergé capable de défendre le dépôt des vérités saintes qui lui sont confiées, et de faire goûter au siècle la doctrine de l'Évangile; un clergé intelligent des temps et des besoins de notre société; un clergé enfin sympathisant avec les générations présentes, il faut établir des Facultés de théologie. Elles seules peuvent, d'une manière efficace, atteindre le but que nous venons d'indiquer. Si le plus grand intérêt de l'Église est de posséder un clergé à la hauteur de sa sainte mission, l'État n'est pas moins intéressé que l'Église à la véritable dignité du clergé, et surtout à son harmonie avec la société actuelle. A cette condition seulement le clergé peut être le gardien des mœurs et des lois, et seconder efficacement l'action d'un gouvernement intelligent et juste.

«En outre de leur action directe sur le clergé, les Facultés, par la publicité des cours, offriraient à la jeunesse des écoles, et en général aux laïques, un enseignement capable de perfectionner la première instruction religieuse, de déve

lopper des connaissances très-précieuses et très-utiles au magistrat, à l'homme d'État, à l'homme politique; des connaissances dont l'absence se fait trop sentir aujourd'hui. Enfin, si, dans un régime de liberté, on ne peut empêcher le scandale de certains enseignements, les saines doctrines du moins auraient des organes, et la jeunesse trouverait le remède à côté du mal.

« Quand on compare les Facultés de théologie, telles qu'elles pourraient être, à ce qu'elles sont en réalité, l'âme est profondément attristée. Elles remplissent avec plus ou moins de succès cette partie de leur mission de défendre et d'exposer pour la jeunesse laïque la doctrine chrétienne; mais leur action sur le clergé est absolument nulle. Elles ne sont rien pour le clergé, il faut bien le dire; elles ne pèsent en rien dans les destinées de l'Église. Depuis bientôt un demi-siècle qu'elles existent, elles languissent dans un triste sentiment d'inutilité et d'impuissance. Que dis-je ? elles sont l'objet de la défaveur marquée de plusieurs dépositaires de l'autorité épiscopale; elles sont regardées en général par tous les membres du clergé avec un esprit de méfiance inquiète.

« Cet état de choses, amer pour les professeurs, est fâcheux pour l'Église, qui ne tire pas des Facultés de théologie les utilités qu'elle pourrait en prétendre. On est donc naturellement porté à se demander quelle est la cause du mal que nous venons de signaler, quel en est le remède..

« Et d'abord le décret impérial du 17 mars 1808 créa les Facultés de théologie au même titre que les autres 1. Aux termes de ce décret, le grand-maître institue les professeurs, ratifie les réceptions 3, délivre les diplômes des grades théologiques au nom du roi “.

3

« Ce même décret fixe les bases de l'enseignement en gé

Décret du 17 mars 1808, art. 8.

2 Art. 52.

3 Art. 58.

4 Art. 59; et Ordonnance du 17 février 1815, art. 31,

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