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BEC, rostrum. (Histoire naturelle.) C'est cette partie de la tête des oiseaux, qui remplace chez eux les deux mâchoires des autres animaux vertébrés. Elle se compose de deux pièces superposées, appelées mandibules. Ces mandibules sont revêtues d'une substance dure et cornée, qui, d'après les observations de Geoffroy Saint-Hilaire, paraît constituer un véritable système dentaire, qui n'est bien visible que dans le foetus. Ce savant naturaliste a reconnu, en effet, dans le foetus de diverses espèces d'oiseaux, et notamment dans celui de la perruche à collier, une suite de corps blancs, arrondis, plus larges à l'extrémité, et disposés avec une grande régularité sur les bords des deux mandibules. Il en a compté dix-neuf en haut et treize en bas. Ayant enlevé ces corps avec l'enveloppe qui les revêt, il a vu au-dessous une série de noyaux pulpeux, ressemblant aux germes dentaires, et retenus chacun par un cordon formé d'un nerf et d'un vaisseau sanguin. Il n'est pas à notre connaissance que d'autres anatomistes aient vérifié cette observation qui viendrait à l'appui de la doctrine de son auteur sur l'unité de composition. Toujours est-il que c'est avec les deux mandibules cornées qui composent son bec que l'oiseau divise et broie les aliments dont il fait sa nourriture. La mandibule supérieure, qui correspond à la face des quadrupedes, est formée, comme chez eux, des deux os intermaxillaires; la portion externe représente les os maxillaires et zygomatiques, et l'interne est formée des os palatins. Elle s'articule avec l'os carré, et avec le frontal et le sphénoïde, par des lames élastiques, qui permettent un léger mouvement, plus prononcé dans les perroquets que dans les autres oiseaux. La mandibule inférieure s'articule comme la

mâchoire correspondante des quadrupèdes.

C'est vers les bords que le bec offre plus de solidité pour tenir lieu de dents.

La forme de cet organe varie dans les différentes espèces d'oiseaux, en raison de leur manière de vivre. Aussi, en a-t-on tiré de bons caractères pour leur classification.

Le bec des oiseaux de proie étant fait pour arracher et déchirer des lambeaux de chair, est crochu et très-aigu à son extrémité. Celui des perroquets est aussi très-crochu; mais sa courbure commence dès la racine, et, comme il est destiné à briser des noyaux de fruits souvent très-durs, il est court, large, épais, tranchant sur les bords. La mandibule supérieure est aussi mobile que l'inférieure, et il est à remarquer que les perroquets sont les seuls oiseaux qui mâchent et triturent leurs aliments avant de les avaler.

Les oiseaux-mouches et les colibris ont un bec long, mince, légèrement arqué, dont ils se servent pour sucer le nectaire des fleurs, ou saisir adroitement de petits insectes dans le fond de leur calice.

Dans les pique-bœufs, le bec est droit, quadrangulaire. Celui des pics et autres oiseaux grimpeurs est en forme de coin, destiné à percer les insectes, à fouiller dans les fentes des écorces d'arbres: aussi, sa mandibule supérieure a-t-elle une carène un peu tranchante.

Les calaos ont un bec denté qui porte, près du front, une dilatation cornée ressemblant à un second bec placé sur le premier. Celui des toucans est remarquable par sa grandeur démesurée qui surpasse quelquefois celle de leur corps; mais son intérieur se compose de cellules vides qui le rendent très-léger. Le bec de l'alcyon ou martin-pêcheur a la forme d'une pyramide triangulaire. Les petits oiseaux gra. nivores ont le bec de figure conique et pointu. Celui des insectivores, comme les rossi

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