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Pendant (du verbe pendre). Pendant l'affaire (pendente re}, l'affaire étant pendante.

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441. Elles sont formées pour la plupart soit à l'aide de substantifs, soit à l'aide d'adverbes, suivis de la préposition de ainsi les noms tels que face, force, cause, faute, milieu, etc..., donnent les locutions prépositives en face de, à force de, à cause de, faute de, au milieu de, etc...; et les adverbes tels que loin, autour, devant, etc..., ont formé loin de, autour de, au devant de, etc....

Vis-à-vis est un composé analogue. Le vieux français vis (du latin visus) signifie visage, d'où la locution vis à vis, qui équivant littéralement à face à face.

CHAPITRE X.

DE LA CONJONCTION.

442. La conjonction est un mot invariable qui sert à unir deux mots entre eux ou deux prépositions entre elles: Pierre et Paul sont frères; aimons Dieu puisqu'il est bon. et, puisque sont des conjonc

tions.

Conjonction vient du latin conjunctionem (conjonction, propre ment union).

443. Les conjonctions sont formées tantôt d'un seul mot comme et, ou, ni, mais, etc..., et sont dites alors conjonctions simples, tantôt de deux ou plusieurs

mots (tandis que, bien que, parce que) et elles sont dites alors locutions conjonctives.

I. - · Conjonctions simples.

444. Les principales conjonctions simples sont car, comme, donc, quand, mais, ni, or, si, qui ne sont réellement formées que d'un seul mot.

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Mais

Car (du latin quare). Il avait conservé en vieux français son sens originaire de pourquoi. « Je ne sais ni car ni comment, » disaiton au treizième siècle. Comme, vieux français cume, du latin quomodo. Donc, du latin tunc. Et (latin et). Ou (vieux français o, du latin aut). Sur le changement de au en o, voy. § 23. Quand (quando). —Que, vieux français qued, du latin quod. (du latin magis) avait autrefois le sens de plus. Cette signification a persisté dans la locution n'en pouvoir mais (n'en pouvoir plus), désormais. Ni (latin nec, vieux français ne). On trouve encore dans Molière ne plus, ne moins, Or signifiait en vieux français maintenant, proprement à cette heure, du latin hora heure or ditesmoi, etc..., c'est-à-dire dites-moi maintenant. Si (latin si). Composé si-non. En vieux français les deux particules étaient séparables « Je verrai, si lui-même non, au moins son frère. »>

445. Il faut y joindre les conjonctions, telles que plutôt, puisque, néanmoins, cependant, aussi, ainsi, lorsque, qui sont en réalité composées de deux mots distincts, mais que l'orthographe moderne a réunis en un seul.

Aussi (vieux français alsi, du latin aliud-sic). Cependant, de ce et pendant, littéralement pendant cela: « Nous nous amusons, et ce pendant la nuit vient. » Encore (vieux français ancore, à cette heure, du latin hanc horam). Lorsque (de lors et que). Cette locution est encore séparable : lors même que.

Néanmoins, vieux français néantmoins, de néant et de moins. Néant (latin ne[c] éntem) signifie littéralement rien,'non. C'est dans ce sens que La Fontaine l'a encore employé : « J'ai maints chapitres vus, Qui pour néant se sont tenus. » Néant-moins est l'équivalent de ne pas moins : « Il est fort jeune et néanmoins sé

rieux, c'est-à-dire, il n'en est pas moins sérieux. et tốt). — Puisque (puis et que).

II. Locutions conjonctives.

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446. Les principales sont: au contraire, au moins, tandis que, alors que, sans que, dès que, avant que, après que, etc....

Voyez l'origine de ces locutions aux prépositions et aux adverbes correspondants.

CHAPITRE XI.

DE L'INTERJECTION.

447. L'interjection est un cri, une exclamation qui exprime les mouvements subits de l'âme fi! hélas!

ah! oh!

448. Les interjections sont formées : soit à l'aide des noms (paix! courage! patience!), soit à l'aide des verbes (soit! allons! suffit!), soit par de simples exclamations (ah! oh! etc...).

Si nous laissons de côté les locutions telles que paix! courage! soit! etc., qui sont plutôt des propositions elliptiques (pour faites paix! prenez courage! que cela soit!) que des interjections proprement dites, il nous restera peu de chose à dire des interjections françaises, puisque les véritables interjections ne sont au fond que des exclamations ou des cris communs aux idiomes de tous les peuples (oh! ah!), etc..........- - Deux seulement, hélas! et dame! nécessitent quelques explications:

Hélas, que nos aïeux écrivaient en deux mots : hé! las! est composé de l'interjection hé! et de l'adjectif las (lassus, malheureux). On disait au treizième siècle : Cette mère est lasse de la mort

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de son fils. Hé! las que je suis!

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Ce n'est qu'au quinzième siècle que les deux mots se soudèrent, et qu'hélas devint inséparable. En même temps, las perdait toute son énergie primitive, et passait du sens de douleur à celui de fatigue, comme cela est arrivé pour les mots gêne et ennui, qui signifiaient à l'origine tourment et haine.

Dame! Le latin Dómine-Deus (d'où Dom'ne-Deus, voy. §51) devint en français Dame-Dieu; on trouve à chaque page dans les textes du moyen âge : que « Dame-Dieu nous aide! » Dame-Dieu, et simplement dame (c'est-à-dire Seigneur-Dieu), s'employait comme interjection; et l'exclamation Ah! dame, qui pour nous a perdu aujourd'hui toute signification, revient à dire ah! Seigneur.

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