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donnée que vous veniez nous voir, donne à l'ensemble de la proposition son véritable sens, complète en un mot la proposition, d'où son nom de proposition subordonnée complétive.

2o Les autres se bornent à modifier la proposition principale en énonçant quelque circonstance accessoire, par exemple le temps, le lieu, la cause (J'irai quand vous serez à Paris; venez me voir, lorsque vous irez à la campagne). Quand vous serez à Paris, lorsque vous irez à la campagne, propositions dépendantes qui modifient la proposition principale par diverses circonstances secondaires de temps ou de lieu, sont dites pour cette raison propositions subordonnées circonstancielles.

539. Au point de vue de la forme, la langue française crée des propositions dépendantes et les unit à la proposition principale de cinq manières diffé→

rentes.

540. La proposition dépendante est formée : 1o soit à l'aide d'un participe (Je lis- en marchant. Le coupable, - poursuivi par la justice, sera bientôt atteint); -2° soit à l'aide d'un infinitif (J'aime à travailler); -3° soit à l'aide d'une conjonction (Je

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Dieu est bon);

4° soit à l'aide d'un

pronom relatif (Aimez Dieu qui vous protége); -5° soit à l'aide d'un interrogatif (Savez-vous - où vous allez?).

541. On a donc réparti en cinq classes les propositions dépendantes ou subordonnées, en leur donnant respectivement les noms de propositions participes, propositions infinitives, propositions conjonctives,

propositions relatives, propositions interrogatives. Nous allons les passer brièvement en revue.

CHAPITRE I.

PROPOSITIONS PARTICIPES,

542. On appelle proposition participe toute proposition dépendante dont le verbe est au participe, soit présent (je lis- en marchant), soit passé (l'homme poussé par la faim - devient criminel). En mar chant, poussé par la faim, sont des propositions participes.

543. Le participe peut occuper trois places différentes dans la proposition : 1o il peut se rapporter au sujet (l'homme - poussé par la faim poussé par la faim - devient eriminel); 2° il peut se rapporter au complément (plaignons l'homme tombé dans le vice); 3° il peut, en apparence, ne se rapporter ni au sujet, ni au régime (tout étant fini, - nous nous séparâmes). On l'appelle, dans ce dernier cas, participe absolu.

544. Quand la proposition participe se rapporte au sujet et que celui-ci précède (l'enfant - ayant mange des mets empoisonnés, - mourut sur-le-champ), on ne doit pas répéter le sujet devant le verbe. Il ne faut donc pas dire: l'enfant, ayant mangé des mets empoisonnés, il mourut sur-le-champ.

CHAPITRE II.

PROPOSITIONS INFINITIVES.

545. On appelle proposition infinitive toute proposition dépendante dont le verbe est à l'infinitif aspire – à régner; il aime – à travailler).

546. L'infinitif peut se rapporter, soit au sujet (le désir de vaincre le poussait aux combats), soit au régime (il travaillait par désir de régner).

547. Le sujet du verbe à l'infinitif doit être le même que celui du verbe de la proposition principale (cet enfant s'accoutume - à dormir - pendant le jour). Accoutume et dormir ont le même sujet. Mais on ne peut pas dire on le renvoya sans avoir rien obtenu; car celui qui renvoie et celui qui n'a rien obtenu sont deux personnes distinctes. Il faut donc exprimer clairement ces deux sujets, et dire : on le renvoya sans qu'il eût rien obtenu, ou donner à la proposition composée un seul sujet par l'emploi du passif : il fut renvoyé sans avoir rien obtenu.

CHAPITRE III.

PROPOSITIONS CONJONCTIVES.

548. On appelle proposition conjonctive toute proposition dépendante unie à la proposition principale par une conjonction (j'espère que vous viendrez). Que vous viendrez est une proposition conjonctive.

549. Nous avons vu au § 442 que les conjonctions sont de deux sortes les conjonctions simples ou conjonctions proprement dites (quand, comme, si, car, etc.), et les conjonctions composées, appelées locutions conjonctives (à moins que, pourvu que, soit que, afin que, avant que). Il faut donc distinguer, dans les propositions conjonctives, celles qui sont formées à l'aide de conjonctions simples de celles qui le sont à l'aide de locutions conjonctives.

550. Le verbe de la proposition dépendante se met ordinairement à l'indicatif après une conjonction simple (je viendrai – quand – il vous plaira; je le ferai si vous le voulez; j'agirai - comme il vous plaira); - tandis qu'il se met au subjonctif après une locution conjonctive (je me lève - avant qu'il fasse jour; il marche bien, quoiqu'il soit boiteux; retenez-le - de peur qu'il ne s'en aille). Mais cette règle n'est point absolue et elle comporte un certain nombre d'exceptions que nous devons indiquer.

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551. Les verbes qui ont le sens de nier, de douter, de supposer, de croire, prennent l'indicatif quand la négation, le doute, la croyance s'affirment d'une manière absolue (Paul ignore que Charles est bien malade; je suppose que vous m'avez compris; je crois que Charles est honnête; je sais que Pierre est venu). Dans tous les autres cas, ils prennent le subjonctif ( je doute qu'il fasse beau ce soir; je ne crois pas que Charles soit honnête; je suppose que vous réussissiez).

552. Les verbes qui expriment la négation, l'interro

gation et le doute prennent le futur quand ils sont précédés de la conjonction si. (Je ne sais s'il travaillera. Paul se demande s'il le pourra. J'ignore si nous pourrons arriver à temps.)

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553. Les locutions conjonctives qui suivent veulent toujours après elles l'indicatif : à mesure que, ainsi que, attendu que, aussi bien que, aussitôt que, autant que, de même que, depuis que, dès que, durant que, non plus que, outre que, parce que, pendant

que, vu que.

tandis que, tant

554. Les six locutions conjonctives: de manière que, de sorte que, en sorte que, si ce n'est que, sinon que, tellement que, se construisent tantôt avec l'indicatif, tantôt avec le subjonctif. Elles se construisent avec l'indicatif quand la phrase exprime un fait passé, positif, certain, absolu : Cet enfant s'est conduit de telle sorte que tous ses parents ont été contents. Elles se construisent avec le subjonctif quand la phrase exprime un fait futur, et qui pourrait bien ne pas avoir lieu : faites en sorte qu'il vienne, conduisez-vous de telle sorte que tout le monde soit content de vous.

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555. Nous avons vu aux §§ 551, 552, dans quel cas le verbe de la proposition dépendante se met au mode subjonctif, mais nous n'avons point encore indiqué à quel temps du mode subjonctif on doit mettre ce verbe.

556. Pour le choix des temps du subjonctif, le verbe de la proposition subordonnée dépend toujours du verbe

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