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de la proposition principale, et est soumis aux deux règles suivantes.

557. Si le verbe de la proposition principale est au présent ou au futur de l'indicatif (je défends, je défendrai), le verbe de la proposition dépendante se met au présent du subjonctif quand l'action est encore à faire (je défends qu'il vienne, — je défendrai qu'il vienne); et au parfait du subjonctif quand l'action est déjà faite (je doute que vous ayez pu le faire, -je douterai toujours que vous ayez pu le faire.)

558. Si le verbe de la proposition principale est à l'un des temps du passé ou du conditionnel (je voulais, je voulus, j'avais voulu, je voudrais), le verbe de la proposition dépendante se met à l'imparfait du subjonctif quand l'action est encore à faire (je voulais qu'il vînt, j'ai voulu qu'il vînt, je voudrais qu'il vînt), et il se met au plus-que-parfait du subjonctif quand l'action est déjà faite (je ne savais pas que vous eussiez déjà étudié ce livre si complétement;

- je n'aurais pas voulu qu'il eût fait cette déclaration).

559. Ces règles ne souffrent que deux exceptions: 1o Quand la phrase exprime l'idée d'une condition quelconque (le verbe principal étant au présent ou au futur de l'indicatif), le verbe de la proposition dépendante se met à l'imparfait ou au plus-que-parfait du subjonctif (Je ne croirai jamais qu'il eût osé le faire, si on le lui avait défendu).

2° Quand la phrase exprime un fait permanent, qui se reproduit ou qui existe depuis longtemps, le verbe dépendant (quel que soit le temps du verbe principal) se met toujours au présent du subjonctif (Dieu a voulu

que l'homme éprouve sa puissance et non éprouvât sa puissance).

560. Quand la phrase renferme deux propositions dépendantes avec si (Ma tristesse serait grande si Charles venait en France et s'il passait par Paris sans me voir), on peut remplacer le second si par que; mais dans ce cas, le verbe précédé de que se met au subjonctif (Ma tristesse serait grande si Charles venait en France et qu'il passât par Paris sans me voir).

CHAPITRE IV.

PROPOSITIONS RELATIVES.

561. On appelle proposition relative toute proposition dépendante unie à la proposition principale par un pronom relatif (Craignons Dieu qui nous - protége; J'aime l'enfant - qui - est courageux). Qui est courageux est une proposition relative.

562. Après un relatif, dans les phrases qui expriment la volonté, le désir, le doute, la négation, le verbe de la proposition dépendante se met au subjonctif (Je veux un serviteur qui m'obéisse; Je ne connais personne qui soit vraiment heureux).

563. Le verbe dépendant se met également au sub jonctif quand le relatif est précédé du mot seul ou d'un superlatif (Votre frère est le seul- qui- soit habile; ii est aussi l'homme le plus adroit que je connaisse).

564. Ces deux règles ne souffrent d'exception qu'au

cas où le verbe de la proposition dépendante renferme une affirmation absolue : J'ai rencontré un ouvrier qui m'a tiré d'embarras; achetez tous les meilleurs vins que vous trouverez, et expédiez-les-moi.

CHAPITRE V.

PROPOSITIONS INTERROGATIVES.

565. On appelle proposition interrogative toute proposition dépendante unie à la proposition principale par un interrogatif : Savez-vous qui je suis?

566. Dans les propositions interrogatives, le verbe se met à l'indicatif ou au subjonctif, suivant que l'on considère comme certaine ou seulement comme douteuse la chose dont il s'agit : Croyez-vous donc que je sois si ignorant? Sait-il qu'il va à une mort certaine?

CHAPITRE VI.

RÉSUMÉ

567. Toute proposition renferme trois termes (§ 454): le sujet, le verbe, l'attribut.

568. Le sujet est dit : 1o simple, quand il n'y en a qu'un (l'homme est mortel); 2o multiple, quand il y en a plusieurs (le loup et le chien ont une origine commune); 3° complexe, quand il a un complément (l'herbe

du jardin est verte); 4° incomplexe, quand il n'a de complément (l'herbe est verte).

pas

569. L'attribut est dit : 1o simple, quand il n'y en a qu'un (l'homme est mortel); 2o multiple, quand il y en a plusieurs (il est grand et fort); 3° complexe, quand il a un complément (il est incapable de marcher); 4° incomplexe, quand il n'a pas de complément (il est incapable).

570. On compte ordinairement dans une phrase autant de propositions qu'il y a de verbes : Quand il arriva, son fils se jeta dans ses bras, - en pleurant); il y a dans cette phrase trois propositions, parce qu'il y a trois verbes. Mais dans certaines phrases qui ne renferment qu'un verbe au subjonctif (que Dieu vous assiste) ou à l'impératif (allez), ou sous forme interrogative (qui a dit cela?), il y a toujours un indicatif sous-entendu (je désire que Dieu vous assiste, je veux que Vous alliez, je demande qui a dit cela), parce que dans les phrases de ce genre l'esprit conçoit en réalité deux propositions.

571. Il en est de même quand, pour rendre le discours plus rapide, on supprime l'un des verbes de la proposition composée (je l'aime comme mon frère, c'està-dire comme j'aime mon frère), et quelquefois même tous les deux : ainsi, au feu! signifie proprement allons au feu! c'est-à-dire il est nécessaire que nous allions au feu. Dans cette phrase sans verbe exprimé, il y a néanmoins deux propositions.

572. Le verbe de la proposition principale est toujours au mode indicatif, parce que l'indicatif est le mode

qui affirme et que toute proposition principale a pour but d'affirmer quelque chose.

573. Tout verbe à un autre mode que l'indicatif appartient à une proposition dépendante.

574. On peut étudier les propositions dépendantes ou subordonnées à deux points de vue : celui du sens, celui de la forme.

575. Au point de vue du sens, les propositions subordonnées se partagent en deux classes : les complétives ($ 537) et les circonstancielles (§ 537).

576. Au point de vue de la forme, les propositions subordonnées sont divisées en cinq classes: propositions participes (§ 542), infinitives (§ 545), conjonctives ($ 548), relatives (§ 561), interrogatives (§ 565).

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