De détruire à ce coup un si solide espoir; Par un coup imprévu des destins les plus doux, PANDOLFE. La chose est résolue. Il faut que je t'embrasse et mille et mille fois, MASCARILLE. Ahi! ahi! doucement, je vous prie. TRUFALDIN, à Lélie. Vous savez le bonheur que le ciel me renvoie; Ne nous séparons point qu'il ne soit terminé; Et que son père aussi nous soit vite amené. MASCARILLE, Vous voilà tous pourvus. N'est-il point quelque fille ANSELME. J'ai ton fait. MASCARILLE. Allons donc; et que les cieux prospères Nous donnent des enfants dont nous soyons les pères! ÉRASTE. Veux-tu que je te die? une atteinte secrète Ne laisse point mon ame en une bonne assiette; Oui, quoi qu'à mon amour tu puisses repartir, Il craint d'être la dupe, à ne te point mentir; Qu'en faveur d'un rival ta foi ne se corrompe, Ou du moins qu'avec moi toi-même on ne te trompe. GROS-RENÉ. Pour moi, me soupçonner de quelque mauvais tour, Je dirai, n'en déplaise à monsieur votre amour, Que c'est injustement blesser ma prud'homie, Et se connoître mal en physionomie. Les gens de mon minois ne sont point accusés D'être, graces à Dieu, ni fourbes, ni rusés. Cet honneur qu'on nous fait, je ne le démens guères, Et suis homme fort rond de toutes les manières. Pour que l'on me trompât, cela se pourroit bien, Le doute est mieux fondé; pourtant je n'en crois rien. Je ne vois point encore, ou je suis une bête, Sur quoi vous avez pu prendre martel en tête. Lucile, à mon avis, vous montre assez d'amour; Elle vous voit, vous parle à toute heure du jour; Et Valère, après tout, qui cause votre crainte, Semble n'être à présent souffert que par contrainte. ERASTE. Souvent d'un faux espoir un amant est nourri: Le mieux reçu toujours n'est pas le plus chéri; Et tout ce que d'ardeur font paroître les femmes, Parfois n'est qu'un beau voile à couvrir d'autres flammes. Montre depuis un temps trop de tranquillité; Et ce qu'à ces faveurs, dont tu crois l'apparence, Il témoigne de joie ou bien d'indifférence, M'empoisonne à tous coups leurs plus charmants appas, Je voudrois, pour trouver un tel destin plus doux, d'éclat Et, si tu n'en crois rien, dis-moi, je t'en conjure, A chercher des raisons pour être miserable? Je n'en prends point pour moi sans bonne et juste cause, Et mêmes à mes yeux cent sujets d'en avoir moi : Avec vous en amour je cours même fortune, GROS-RENÉ. Mais je la vois qui passe. SCENE II. ERASTE, MARINETTE, GROS-RENÉ. GROS-RENÉ. St, Marinette? MARINETTE. Oh! oh! Que fais-tu là? GROS-RENÉ. Ma foi! Demande, nous étions tout-à-l'heure sur toi. MARINETTE. Vous êtes aussi là, monsieur! Depuis une heure, MARINETTE. Pour vous chercher j'ai fait dix mille pas, ERASTE. Quoi? MARINETTE. Que vous n'êtes pas GROS-RENÉ. Il falloit en jurer. ÉRASTE. Apprends-moi donc, de grace, Qui te fait me chercher? MARINETTE. Quelqu'un, en vérité, Qui pour vous n'a pas trop mauvaise volonté; Ma maîtresse, en un mot. ÉRASTE. Ah! chère Marinette, |