Entre son major et son prêtre, Et ses pipes, et ses marrons, Sur Hochstet et sur Ramillies, Comment on eût mieux fait, ce qu'on eût emporté De gloire, d'immortalité, Et de moustaches ennemies, Quand il aura bien exalté Les antiques chevaleries, Des maréchaux défunts dépeint les effigies, Bien rabâché, bien regretté Ses campagnes et ses orgies, Des sièges où peut-être il n'a jamais été, Du temps passé, seul temps par lui toujours vanté; Ce que dans sa baraque il compte faire un jour, Ses projets assez longs pour la vie éternelle, Les mémoires qu'il doit présenter à la cour, « Mon pont-levis, ma forteresse, « Le roi mon maître, mon canon; » Dieu veuille rappeler dans l'éternel dortoir Nous l'endormir chrétiennement, Pour son bonheur et pour le nôtre ! Tient aussi des vieux preux les sérieuses ombres, peut être assuré que son cher successeur, Plus jaloux qu'un parent d'orner ses funérailles, Toute la pompe des batailles; Que, pour mieux décorer son convoi, son tombeau, Ce qui peut manquer au château, Toutes les croix de Saint-Louis Qui végétent dans le pays L'accompagneront à la file; Que tous les vieux fusils ce jour-là sortiront Pour annoncer au loin sa marche funéraire; Et qu'enfin au sein de la terre Qu'avec les honneurs de la guerre. VERS Sur l'effet que produisit la réponse de Gresset, en qualité de directeur de l'académie françoise, au discours de réception de M. Suard. Eh! qu'importe qu'on daigne lire Ou qu'on laisse là de côté Cet écrit brut, non brillanté, Où, pour tout mérite, respire D'un bon ermite en liberté, Et ne parlant que pour la dire? D'une mince célébrité : Dans cette belle quantité D'essais, de prospectus, d'épreuves, De rêves de toute beauté, D'esprit à toute extrémité, Et de nouveautés presque neuves; Où tant d'incroyables brochures SUR LA RÉCEPTION DE M. SUARD. 203 Offrent des plans de tout jargon, N'est pas de penser bien gaiement, L'esprit frondeur, sec, et sauvage, Et les ronces du persiflage Aux guirlandes de l'enjouement. |