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peu arbitraire qui sépare le français du patois, nous considérerons seulement comme français tous les mots compris dans le Dictionnaire universel de la langue française, par P. POITEVin, 1856.

6o Dans le Glossaire comme dans ce qui précède, ch et gn sont toujours doux. Qua se prononce ca à moins d'indication contraire. Oil, rarement employé, se lit

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presque toujours oïe, comme dans Bazoilles, Vroil, La Trémoille, et non oal comme dans poil.

-

7° Var indique une variante phonétique ou orthographique du mot dont il s'agit; Éq. une expression absolument équivalente; -Syn. un synonyme; - V. renvoie au mot qui suit cette lettre; et v. mot signifie vieux mot français. Les autres abréviations s'expliquent d'elles-mêmes.

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8° Quand une voyelle composée est longue, nous plaçons l'accent sur la dernière des lettres dont elle est formée.

NOTA. En prévision d'une édition prochaine du Glossaire complet, nous recevrons avec reconnaissance toutes les communications et les rectifications utiles.

GLOSSAIRE

A

A, (â), subst. masc., siphon à l'usage des tonneliers (CORDIER), des marchands de vin. Cet instrument fut d'abord formé d'un tube en métal coudé en forme de V, dont une traverse reliait les deux branches inégales pour les empêcher de s'écarter l'une de l'autre, ce qui formait une sorte d'A. Eq. POMPE, FONTAÏENE.

ABACULER, V. neut., se dit d'une voiture qui va à dos (CORDIER), ou plutôt qu'on met à dos, comme un tombereau qu'on décharge.

ABAÏER, V. neutre, aboyer. De même en Berry. Var. Aba-yi.

« Il (le cerf) s'accule en quelque lieu le plus avantageux qu'il peut trouver, et là attendant les chiens, endure d'être abbayé par eux. D (HENRI ESTIENNE, XVI• siècle.)

« Un chien ne doit autre chose savoir, sinon abayer aux étrangers. » (BONAVENTURE DesperrieRS, XVI° siècle.)

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« Laissons abbayer les matins contre la lune. »>

(SAINT FRANÇOIS DE SALES, XVI siècle.)

ABANIS, subst. masc. pl., terres livrées à la vaine pâture. Il est vieux. Altération d'embanis, v. mot, même sens. De ban.

ABASSE, subst. fém., piquet surmonté d'une torche de paille, ou simplement rameau garni de feuilles que l'on fiche en terre pour marquer une limite, interdire un passage, ou défendre aux bestiaux l'entrée et le pâturage d'un champ. Aux Vouthons, défense.

ABAT (o n', locut. adverb., en suspens, dans l'indécision. Eq. BALLANT (0).

ABAUBI, adj.; étonné, ébahi, surpris. De même en Berry et en Picardie. en Picardie. Esbaubely, v. mot, même signification.

« Quant li autres ot cet oi,

Si furent moult abaubi. »

(Roman de la Male marastre.)

« Qui gardera las ces brebis?

Je vois pastours tous abaubis. »

(Le Reclus de Molens.)

ABLOSSIÈRE, Subst. fém., tarte en prunes (CORDIER). Éq.: PRUNI, FLAN, INGLOIS.

ABOUCHELER, V. act., lier un paquet de chanvre aux deux bouts (A. JEANNIN). De bouchot. V. ce mot. Var. Boucheler.

ABRAMER, V. neut., avoir grand'faim. On dirò qu'l'abrame, on dirait qu'il meurt de faim. Il est vieux. * ABRE, subst. masc., arbre. Aubre, dans quelques localités. Abre macabre, sorte d'éventail que forment quelquefois les nuages, dans la direction du vent. A Troyon, ábre de Machabée. Var. Ebre, Abe.

« Un languier de serpens, à manière d'abre. »

(Inventaire du duc de Normandie, 1363.)

« A Gilebert Corbat pour un âbre contenant quatre toises emploiées es diz molins de Saint-Privé, à 4 sols la toise. »>

(Comptes de 1402 à 1405.)

Louis XIV ne prononçait jamais que bisson et abre pour buisson et arbre, ce fut par déférence que l'abbé, Régnier, dans sa Grammaire, eut la faiblesse de consacrer cette prononciation.

Abre pour arbre se dit en picard, en normand, en franc-comtois, en rouchi, etc.

ABREMOUSSE, (a long), subst. fém., mets composé de pommes de terre et de petits morceaux de lard cuits

ensemble. Var. Bremousse.

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ABROCNÉ, part. passé, se dit d'une personne à qui il manque une ou plusieurs incisives; brèche-dents. De broque, dent. Abroqué, même sens (CORDIER).

ABRO-YI, V. act., mettre en train (A. JEANNIN). D'embrayer.

ACALOT, subst. masc., noix. D'écalot, sorte de noix. Var. Acaillon, Acalon, Écalot.-V. NEUIL. || Hanneton. Var. Écalot, Étalot, Équeulot, Icalot. V. QUEUn'ton. ACAWTER, V. actif, écouter. Du v. mot acouter, même

signification (NICOT). D'auscultare. Acouter en Berry et

en Picardie. Var. Icanter.

« Acoutez, messieurs, acoutez un peu, je dirai un conte pour vous apaiser. »>

(BÉRoald DE VERVILLE, Moyen de parvenir, XVI• siècle.) ACCUEILLER, V. neut., se détourner du chemin (CORDIER) que l'on suivait d'abord. Éq.: Bråter.

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ACÉES (a long), part. passé, se dit des dents agacées par l'acidité des fruits. Du v. mot acher, marquant cet effet. Var. Âcies.

* ACHAÏE (o n'), Se dit d'un vêtement simplement bâti pour être essayé avant que l'ouvrier y mette la dernière main. Ma rope ost o n' achaïe, ma robe est en essai, au point de pouvoir être essayée.

* ACHAÏER, V. actif, essayer. - Assayer en Berry. Var.

Assa-yi.

« Crois m'en qui m'en vouldra croire,

Qu'il fait bon de tout assayer. »

(? XV siècle.)

ACHAMPLÉE, part. pass., se dit d'une vigne gelée par le collet (A. JEANNIN).

ACHAMPLEURE, subst. fém., prolongement d'un entonnoir (A. JEANNIN). Altér. de Chantepleure.

*ACHAPPER, V. act., échapper.

« Je soie plus honnis que nus.

Se m'achapé a nule guise. »

(? XII® siècle.)

« Bien voie qu'il n'achapera mie. »>

(Fabliau du Pauvre Mercier, XIII• siècle.)

ACHATRE, (2 a long), adj. qualif., languissant; se dit surtout des enfants. On disait jadis en chartre. - Éq.: HACHUREUX.

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« François Hennequin, à charte de maladie. »
(Déclaration des feux d'Olizy, 1561.)

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ACHAUX, subst. fém., chaux. De même en Berry. D'la boune achaux, de bonne chaux. L'a de la s'est ajouté à chaux par prosthèse de la chaux, de l'achaux.

* ACHAUDURES, subst. fém. pl., orties. De chaud, pour la cuisson que cause la piqûre de cette plante. Chaudures, vers Longwy (M. CLESSE) et dans plusieurs localités de la Meuse. Var. Chiaudures, Chaudures, Échaudures, Échaudoies, Échaudieures. Eq. CHACS, UTRIES,

BRÛLANTS.

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ACHAUFFER, V. act., échauffer. D'où achauffemo, échauffement, et achauffures, échauboulures. - * S'achauffer, s'échauffer.

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ACHE, subst. masc., âge. De même en picard et en rouchi. L'ost d'âche, il est âgé ou il est en âge de... N'ai bel âche, il y a longtemps. || Adj. qualif., aise, content, satisfait. En patois messin, áje. Var. Aze. ACHEU, adv., hier. Var. Ocheu, Écheu, Osseu. - Éq.: *HIEILRE, Assô.

*

ACHONS (a long), subst. masc. pl., pousses sur de vieux choux au printemps. Dans l'Aube, œilletons.

*ACICE, subst. fém., larve de la mouche à scie, qui pond sur la viande. La mouche elle-même.

ACLOUGNIE, V. neut., charger la quenouille de filasse (A. JEANNIN). Du pat. Clougne, quenouille.

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ACOFAT, subst. masc., cosse, gousse, silique. Var. Acoffe, Acofille. Éq.: COFFE, ÉCOFILLE, ICOUSSE. Icousse.

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ACMOLER, V. act., triturer le fromage frais, le mêler à la crême qu'on y ajoute (A. JEANNIN).

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