Images de page
PDF
ePub

Pour les poids, c'est kin qu'on ajoute aux nombres chinois. Ikkin, une livre; nikin, sangin, etc., fakkin, cent.

Pour compter les vases, sakadzouki, et les tasses goki, qui signifie aussi porcelaine, on ajoute fai aux nombres chinois. Ippai, un vase; niffai, deux; sanbai, trois; yippai, dix, etc. Pour les gouttes de liquide on ajoute teki aux nombres chinois, ou sidzoukou aux nombres japonais. Itteki, ou fitosidzoukou, une goutte; nitteki, ou foutasidzoukou, deux gouttes, etc.

$ 12. Autres manières de compter.

Les quadrupèdes, les pièces de soie fines que l'on nomme kinou, se comptent comme dix pièces de monnaies: ippiki, un animal; nifiki, deux ; sanbiki, trois; Roppiki, six; fappiki, cent; sembiki, mille, etc. Pour les poissons, on ajoute kon aux nombres chinois. Ikon, nikon, etc... Fiako goyou sangon, cent cinquante-trois poissons.

Pour compter les feuilles de papier, on ajoute may; itsimay, nimay, etc. Pour les livres, on ajoute kouan; ikkouan, nikouan, etc. Pour les chapitres d'un livre, on ajoute kagio, ikkagio, un chapitre; fiakagio, cent chapitres, etc. La numérale des discours, des parties ou traités d'un livre est en; comme ippen un discours, nifen, deux, yippen, dix ; fiappen, cent; fiakougo yippen, cent cinquante.

Pour compter les images, les peintures, les lettres, les médecines, les tasses de thé, etc., on se sert de oukou, comme ippoukou, une peinture, nifoukou, etc. Pour les chaussures, on se sert de sokou ; issokou, une paire de souliers, nisokou, deux, etc.

Il y a encore beaucoup d'autres numérales, telles que fitomoukasi, qui sert à compter des espaces de tems de vingt-un ans chacun ; fitoke, numérale des récoltes de riz, de blé, etc., ex. fitokewo torou, faire une récolte, foutakewo torou, en faire deux, etc.; fitotowori, qui sert à compter les genres et les espèces. Itsigin, numérale des escadrons; ikkou numérale des vers, des histoires, etc. Itsigiou numérale des dignités, etc., etc., etc.

1

CHAPITRE II.

DU LANGAGE FIGURÉ.

On trouve en japonais les mêmes figures grammaticales qu'en tagala (1). Les plus usitées sont les suivantes :

1o L'enallage, dont on fait un fréquent usage en substituant une partie du discours à une autre; un nombre à un autre; le prétérit au présent ; le présent à l'imparfait, etc..., comme warera mi domo, mi domora, etc.; nous au lieu de je ($ 18, 76). Kokoroni aiwo womoyeba, nanda (2) soganni (3) oukabou, mot à mot, lorsque la tristesse est au cœur, les larmes aux yeux remplissent. Darourou (4) kouni, Regnum perturbare (pour perturbavisse ).

2o L'ellipse : Les Japonais font quelquefois l'ellipse du verbe étre, exprimé par le mot gin, qui se joint aux parties du discours. Ainsi, dans ces exemples, yisoga yoi ou waroui, cette lettre (est) bonne ou mauvaise; foutarino aifaga waroui, mot à mot, ils (sont) mal entr'eux deux, le verbe étre est sous-entendu.

3o Zeugma et syllepse. On fait un fréquent usage du zeugma et de la syllepse; sur quoi il est bon de remarquer que, quoiqu'il n'y ait point de genres grammaticaux en japonais, il y en a de logique, puisque beaucoup de noms, qui s'emploient pour le féminin, ne sont pas en usage pour le masculin. Ex. tsourisourou amabitoni magouirete yabouretarou minowo mini matoi: en se déguisant avec les pêcheurs, il vetit un vieux manteau de paille. Sononotsi kiososso motomouroutote, kouni, sato amanekou miariki kerou, etc.; mot à mot, après cela, pour acquérir le lieu où il était, il alla visitant les royaumes et les pays dans toutes leurs parties.

4o Archaïsme. Les japonais l'appellent tenifa (5), et l'emploient quand

(I Voyez la note page ire.

(2) Namida, suivant le dictionnaire de Collado.

(3) Yogan, ou riogan, Collado.

(4) Midarourou. Collado.

(5) Le P. Rodriguez (§67) dit que les Japonais se servent du mot tenifa, pour désigner les articles ni, wo, etc.

ils s'expriment d'une manière contraire aux règles grammaticales généralement reçues dans le style moderne, comme founeni norou tameni yoi nagouigia: mot à mot, pour monter au vaisseau le tems est favorable.

5o L'asyndeton est une figure très-commune en japonais, non-seulement pour les conjonctions, mais encore pour les particules des cas; en effet, quand plusieurs noms, régis par le même verbe, se suivent, la particule ne se met qu'après le dernier ($ 88). Ex. yama, kouni, oumi, kawa, nado wo fedatsourou; étant séparé par les montagnes, les royaumes, la mer et les rivières.

6o La syncope, nommée kariakou, a souvent lieu dans la composition de certains mots ($70), que l'on abrège en omettant une ou plusieurs syllabes, comme sori, pour kamisori. Le métaplasme est fréquemment usité en poésie.

7° La paragoge a lieu pour beaucoup de noms simples, qui ne sont usités que lorsqu'ils sont joints à un autre mot ($ 70 A), et les Japonais ont beaucoup de noms simples de ce genre. Ainsi, par exemple, i signifie l'estomac; mais ce mot n'est pas usité, et il ne serait pas compris, si l'on ne disait inofou. Do, fois, a la même signification que tabi, mais il ne s'emploie jamais seul; itsido, une fois.

8° Les Japonais emploient quelquefois l'apocope, en retranchant, par exemple, des pronoms au génitif, la particule indiquant ce cas ($95). En effet, il est ordinaire de trouver des pronoms employés d'une manière adverbiale, et ne s'accordant pas avec le substantif au génitif qu'ils précèdent. Ex. kono wazawaiwa kano fitono tameni yetmiogia, ce travail est le commencement de la perte de cet homme. Dans cet exemple, kano s'accorde avec fitono, qui est au génitif.

9° La figure que les Grecs nommaient tmèse, est en quelque sorte usitée chez les Japonais, lorsqu'ils coupent, par des relatifs, des mots qui se correspondent, comme naghinatade mouko tekiwo gonin naghifouge; mot à mot, renversant avec sa lance cinq ennemis qui étaient de front. Naghinatade est à l'ablatif avec la postposition instrumentale de; kiwo ou tekiwo est tout à la fois le régime à l'accusatif et le relatif. ($73).

CHAPITRE III.

DES TROPES ET DES FIGURES DE RHÉTORIQUE.

On trouve dans la langue japonaise toutes les figures de rhétorique en usage chez les latins, mais le trope le plus fréquemment usité est la métaphore. Ex. d'hyperbole : Rokakou tamawo tsiribamete kouden koumoni sobiye keri : les maisons des grands seigneurs étaient très-brillantes, et si hautes qu'elles s'élevaient jusqu'aux nuages. Riora, kinsou igoueno kofowo yamano gotokouni tsoumi agouete; il élevait comme des montagnes de magnifiques vêtemens et d'autres objets de prix, et de richesses.

Exemples d'allégorie ou d'énigme. Kokono zanghen, tomber dans la gueule du tigre; cette locution est très-usitée, dans les allégories, pour exprimer une imposture, un faux témoignage. Dokouso midarini narazou, façon de parler proverbiale, qui a rapport aux applaudissemens que l'on ne peut donner avec une seule main. Kokou biakou fatatsouno (1) tsoukino nezoumiga kawarou gawarou sono kousano newo kabourou, les changemens des deux rats blanc et noir (qui sont le jour et la nuit) rongent la racine de cette plante, pour dire usent la vie. Biobouto akioudotowa sougounareba migatatanou, façon de parler proverbiale qui dit que les paravents (los biobos) et les marchands ont de la peine à rester droits.

Exemples de la synecdoque. Kasirara midarourou, avoir les cheveux en désordre; kasirawo you, attacher la tête; kasira signifie tête, et il se dit quelquefois pour les cheveux; on prend ainsi la partie pour le tout.

Exemple de métonymie. On prend quelquefois le contenant pour le contenu; comme yono naka kakikourasou kokosi, l'obscurité (le désordre) est dans le monde, pour le désordre est dans l'empire.

(1) Ne faut-il pas plutôt foutatsou, deux ?

1

CHAPITRE IV.

DES MÉTAPHORES. (IDIOTISMES.)

LES Japonais ont, dans leurs différens dialectes, des verbes généraux ou communs, qu'ils emploient dans les locutions métaphoriques et empruntées. Prenons pour exemple le verbe sourou (faire), qui est le plus généralement usité. Il se joint à un grand nombre de radicaux, et il prend la signification du radical auquel il se joint, en régissant tel ou tel cas, conformément au génie de la langue, et suivant le sens qu'on veutlui donner.

ou

Aboura yimi, tache de graisse ou d'huile. Abourayimiga sourou, se tacher d'huile ou de graisse. Akko sourou, maudire, ou akkowo fakou. Akouni tongia kousourou, être avancé ou enfoncé dans le mal. Agatamewo sourou, regarder d'un autre côté. Aigakarini sourou, aigakarini kakarou, attaquer les ennemis de deux côtés en même tems. Amasosokiga sourou, bruiner. Anni soi sourou, événement (mot à mot, arriver) contraire à ce que l'on pensait, ou autrement angouai, ou Womoino foka. Tannou sourou, ou akidarou, avoir en abondance, etc.

Baka, faute contre la politesse. Bakawo sourou, ou you, dire ou faire des choses grossières; bakouyeki, ou bakoutsi, jeu de dés. Bakouyeki sourou, jouer. Bafarete sourou, faire quelque chose publiquement. Baidori, ou baitori, prendre par force ; baidorini sourou, a la même signification. Ban, garde, sentinelle. Ban sourou, faire sentinelle. Ban gawari, changer, relever la garde. Koyaga kewo sourou, dresser des tentes. Faigakou sourou, oublier ce que l'on a appris.

Farawo sourou, ou farawo kirou, se tuer, se percer le ventre. Fasiri kogourawo sourou, joûter à qui court le mieux. Fedatewo sourou, diviser ou faire division. Gindoriwo sourou, asseoir un camp. Ginwo kato sourou, fortifier un camp. Tekiwo sourou, ou tekiwo nasou, devenir ennemi. Tedzoukourini sourou, faire une chose de ses propres mains. Tangiakou sourou, être livré à une chose avec passion.

Wakedori, ration. Wakedoriwo sourou, distribuer la ration à chacun. Oun nomini sourou, engloutir, dévorer une chose. Sindai sourou,

4

« PrécédentContinuer »