posséder ou gouverner à son gré. Soussi sourou, c'est-à-dire, koubo samaye mairou, aller au palais du Koubo. Yasin, ou betsin, trahison ou révolte : yasin sourou, se préparer à la révolte. Yecki sourou, ou mosou, se réjouir, souhaiter le bonjour à quelqu'un, ou faire visite, etc. Le verbe you, dire, se joint à un grand nombre de radicaux, pour signifier parler de telle ou telle manière, dire telle ou telle chose, etc., comme adakoto, paroles inconsidérées ou frivoles ; adakotowo you, ou fakou, parler d'une manière inconsidérée. Afowo you, dire des sottises. Fitono aisoni you, parler pour entraîner, pour gagner les bonnes grâces de quelqu'un. Aisomono you, parler durement. Ayarawo you, dire des bons mots, faire des contes. Kagouegotowo you, murmurer secrètement, en l'absence de quelqu'un. Fayakoutsini monowo you, dire une chose à la hâte. Giomokou, remarque faite par écrit. Giomozouwo motte you, parler en présentant quelques remarques par écrit. Yengouenwo fakou, se plaindre (mot-à-mot, dire des plaintes). Wokousoko no monowo you, ire tout, sans rien omettre, etc. Le verbe kamaye, kamayourou, kamayeta, entourer, préparer, disposer, s'emploie aussi métaphoriquement comme dans les exemples suivans. Bousowo kamayourou, être paresseux (mot-à-mot, être entouré par la paresse). Yokouwo kamayourou, désirer avec ardeur. Yasinwo kamayourou, se rendre coupable de trahison, trahir. Yari (lance) nadowo kamayete irou, se disposer à frapper avec la lance, etc. Nagasi, où tsouyou, pluie d'orage. Le verbe nagasi, nagasou, nagasaita, signifie couler, en parlant de l'eau ou de tout autre liquide, et par extension on dit : sagikouwo nagasou, pleuvoir beaucoup et avec force. Nawo nagasou, diffamer, ou nawo koutarou, ternir, diminuer la réputation. Asewo nagasou, suer. Namidawo nagasou, verser des larmes. Fitowo nagasou, bannir, exiler etc. Le verbe tate, tatsourou, lever, s'emploie métaphoriquement, comme quand on dit, seimonwo tatsourou, jurer; kamiwo tatsourou, laisser croître les cheveux ; iyewo tatsourou, élever des maisons; fowo tatsourou, élever ou publier quelque doctrine; keiseiwo tatsourou, faire le métier de femme publique. Nawo tatsourou, diffamer ou dire du mal de quelqu'un. Farawo tatsourou, se mettre en colère. Fisawo tatsourou, se mettre à genoux. Towo tatsourou, fermer la porte. Sokowo tatsourou, donner des preuves, etc., etc. Fasiri, fasirou, fasita, courrir, aller; et métaphoriquement, founega fasirou, navire qui fait voile, qui va à la voile. Siwoga fasirou, le sel pétille dans le feu. Kouriga fasirou, les châtaignes éclatent dans le feu. Tsiyeno fasitta monogia, c'est un homme sin et pénétrant. Tsiga fasirou, saigner, faire jaillir le sang, etc. Awase, awasourou, awaseta, joindre une chose à une autre. Tewo awasourou, élever ses mains jointes. Tsikarawo awasourou, s'aider les uns les autres. Kousouriwo awasourou, réunir les matériaux, composer une médecine. Niwatoriwo awasourou, faire combattre des coqs. Yomi awasourou, comparer en lisant (§ 45). Kami soriwo awasourou, aiguiser des rasoirs. Fiogouiwo awasourou, s'accorder avec quelqu'un. Metomewo awasourou, fixer les yeux l'un sur l'autre. Yariwo awasourou, mettre la lance en arrêt l'un contre l'autre. Agari, agarou, agatta, monter, s'élever. Kiga agarou, avoir le visage enflammé (le sang qui monte à la tête ). Kouraini agarou, monter en dignité. Te, dangoui, tsoudzouni, gakoumon, koutsiga agarou, profiter, faire des progrès dans l'art d'écrire, de prêcher, dans l'étude des lettres et des langues. Foune yori agarou, sortir de la barque, débarquer. Youyori agarou, sortir du bain. Fousinga agarou, achever un ouvrage. Tenkiya agarou, le tems se lève, s'éclaircit. Tsigouio yakou agatta, être quitte d'une redevance, d'un devoir. Agoue, agourou, agoueta, lever, élever. Koyewo agourou, crier, ou 'élever la voix. Nawo agourou, se faire un nom. Irowo agourou, teindre. Gakoumon nadono irowo, s'avancer ou faire des progrès dans la science. Fatamononi agourou, crucifier. Fatawo agourou, arborer un étendard. Tefonwo agourou, achever d'apprendre une chose, etc. Ai, aiwo, aiwota, quadrer, convenir. Soubiga wo, confronter une chose avec une autre. Kini wo, plaire. Nangouini wo, se trouver en danger. Aiwo you, ou noaiwo you, exercer l'office de représentant, etc... Ake, akourou, aketa, ouvrir. Mitsiwo akourou, indiquer ou ouvrir un chemin. Kousa monowo akourou, vider un vase. Foutawo akourou, ôter un couvercle. Anawo akourou, faire des caves. Yoga akourou, le jour commence, se lève. Ake fatsourou, ou yoga ake fanarourou, le jour est levé. Tosi akourou, commencer une nouvelle année. Tosiga akete, après avoir commencé une nouvelle année. Ake fi, le jour suivant. Ake koure; de jour et de nuit. Akeni narou, être teint en vermeil, etc. Aki, akou, aita, ouvrir une chose. Fimaga akou, être débarrassé. Tokoroga aita, être vacant, dépeuplé, abandonné. Akinaino koutsiga aita, entreprendre un commerce. Iye, iremono nadoga akou, quitter la maison, vider une boîte, etc... Aki, signifie encore l'automne. Akiga tatsou, l'automne commence. Aki, s'ennuyer, avoir du dégoût. Akou made monowo kou, manger jusqu'à satiété, etc... A Are, arourou, eta, endommager, gâter quelque chose. Iyega arourou, se détruire, en parlant d'une maison. Denbakouga akourou, laisser les champs sans culture. Ce verbe signifie encore braver, irriter quelqu'un, l'insulter. Ginsouga arourou, exaspérer les soldats, etc... Atari, atarou, atta, heurter, choquer une chose contre une autre. Yaga matoni atarou, frapper le but d'une flèche. Fini atarou, se chauffer au feu. Fitoni kibisou atarou, maltraiter quelqu'un de paroles et d'effets. Korewa mini atarou, cela me regarde, me touche, etc... Kakari, kakarou, kakata, se pendre, être pendu. Kagouini kakarou, être pendu au clou, métaphoriquement, toucher, être près d'une autre chose. Mini kakatta, il me touche. Amega kakarou, pleuvoir sur quelque chose. Soregasini kakarou, demeurer pour caution. Tekini kakarou, attaquer les ennemis. Wanani kakarou, tomber dans le piége. Kokoroni kakarou, avoir du chagrin, etc... Kake, kakourou, kaketa, pendre, suspendre. Tanomiwo kakourou, placer son espérance, espérer en quelqu'un. Nasakewo kakourou, être compatissant à l'égard de quelqu'un. Fitoni mewo kakourou, favoriser quelqu'un. Kouyi satawo kakourou, faire une demande à quelqu'un. Fiwo kakourou, mettre le feu. Kanenadowo kakourou, peser de l'argent, etc. Monowo meni kakourou, montrer quelque chose à quelqu'un. Mononi mewo kakourou, avoir les yeux sur une chose, la désirer. Fasiwo kakourou, faire un pont. Mitsiwo kakourou, aller, poursuivre son chemin. No yamawo kakourou, courrir par monts et par vaux. Fousinwo kakourou, élever des doutes. Kini kakourou, augurer. Fagiwo kakourou, injurier quelqu'un, etc... Sasi, sasou, saita, désigner, montrer. Youbiwo sasou, montrer du doigt. Ameno fourouga gotokou yatsoubowo sasi tezo itari kerou, visant avec son arc l'endroit où il voulait frapper, il tira tant de flèches que c'était comme de la pluie. Newo sasou, pousser des racines. Nekiga sasou, la fièvre vient. Todomewo sasou, achever de tuer. Siwoga sasou, la mer monte, etc... Wokosi, wokosou, wokoita, exciter. Neitta monowo wokosou, exciter au sommeil. Akounenwo wokosou, avoir de mauvaises pensées. Rafiwo wokosou, causer du trouble. Mankiwo wokosou, s'enorgueillir. Ikariwo wokosou, se fâcher, etc... 1 Outsi, outsou, outta, battre, frapper. Kawowo outsou, donner des soufflets. Tekiwo outsou, fondre sur les ennemis. Wowo outsou, faire des tresses. Katanawo outsou, faire des épées. Tawo outsou, préparer les semailles. Fiwo outsou, tirer, faire jaillir du feu. Tsouboutewo outsou, jeter des pierres. Ikariwo outsou, jeter l'ancre. Nagoue amiwo outsou, jeter des filets. Teppowo outsou, tirer un coup de fusil. Kougouiwo outsou, enfoncer des clous, Sawowo outsou, mesurer les terres. Sitatsoumiwo outsou, murmurer, etc... Tsougoui, tsougou, tsougida, augmenter, réunir les choses de la même espèce; comme midzou, sake, aboura, nadowo tsougou, réunir l'eau, le vin, l'huile. Ikiwo tsougou, se reposer, ou reprendre haleine. Inotsiwo ou koubiwo tsougou, accorder la vie à quelqu'un. Yowo tsougou, succéder à l'empire, etc... Woi, wo, wota, guider, diriger, imiter. Nigourou tekiwo wo, aller à la poursuite des ennemis. Ienninno atawo wo, suivre les traces des saints. Wo signifie encore porter quelque chose sur les épaules, d'où l'on dit, fiakoumewo wo, devoir cent pièces de monnaie. Togawo wo, être accusé d'un crime. Tewo wo, être blessé, etc. , CHAPITRE V. DE LA POÉSIE JAPONAISE. LES Japonais ont différentes sortes de vers, qu'ils nomment outa (§ 1. 112); mais il n'y en a que six qui soient d'un fréquent usage, et, dans ce nombre, le genre le plus célèbre est celui des outa renka, qui se composent de cinq mesures, nommées renga, ou tsourane outa, du verbe tsourane, tsouranourou, ranger par ordre, enfiler. Un autre genre de poésie, dont l'usage est assez commun, est celui qui est appelé si, et que l'on emploie pour composer des morceaux destinés à être chantés. : La poésie japonaise est riche en figures, et on trouve, dans la langue, beaucoup de mots propres au style poétique, et qui lui appartiennent presque exclusivement. Nous allons en donner quelques-uns pour exemple. Akare-ourou, eta, être errant. - Aketatsou, commencer, paraître peu à peu. -Afakeno kaye, brise matinale. - Afafi, soleil du matin. - Каkimagouirete, en secret. - Kareyoukou fito, homme qui se sépare d'un autre. - Koyi, c'est-à-dire, fouroui tera, temple antique. - Fana goromo, vêtemens de roses entrelacées. - Sasamegoto, entretien qui se passe en secret. - Sodeno taki (pour namida), larmes. - Tadotadosii, aller en tâtonnant, sans savoir le chemin.- Tomini, à la hấte. Tomo dotsi, ou tomodatsi, compagnons. - Sena, ou Wotto, mari. - Yei, yo, yota, s'enivrer. Yeiwo sousoumouro, exciter à boire jusqu'à l'ivresse, etc., etc. Les Japonais ont deux sortes de poésie (1): l'une est proprement la poésie chinoise, que l'on nomme si (chi), rengou; l'autre appartient exclusivement aux Japonais: elle ne consiste guère qu'en distiques; aussi n'ont - ils aucun poème, et ne racontent ils en vers' aucune histoire suivie. Le premier vers de chaque distique se nomme kamino kou. Il se compose de trois pieds ou mesures, qui ont, le premier, cinq syllabes, le second sept, et le troisième cinq. Le second vers du distique se nomme simono kou; il n'a que deux pieds de sept syllabes chacun, de sorte que la mesure des vers japonais est tantôt de cinq et tantôt de sept syllabes ; mais on ajoute quelquefois, soit par licence, soit pour plus d'élégance, une syllabe à l'un de ces pieds. Les syllabes o, ó, ou, an, en, in, on, oun, at, et, it, ot, out, ai, ei, oi, oui, comptent quelquefois pour deux. Il y a deux sortes de vers japonais; on les désigne par les mots outa, renga. L'outa ne consiste proprement qu'en distiques, qui renferment chacun un sens entier et complet, et c'est ce qui le distingue du renga. Ce genre de poésie est susceptible de beaucoup d'élégance; il admet un grand nombre de figures, de métaphores et de jeux de mots, souvent (1) Les documens que ces derniers paragraphes renferment n'appartiennent pas à l'ouvrage du P. Oyanguren, ils sont extraits de la grammaire imprimée du P. Rodriguez. |