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trouvent bien au tome V, mais à une place et sous un titre autres que celle et celui qui, d'après trois manuscrits et un imprimé 1, viennent de leur être donnés. — A ce premier intermède de Pourceaugnac, moins l'Ouverture, a été cousue, en 1675, une suite d'autres morceaux, pour former, sous le titre des Nouveaux mariés (il s'explique par les paroles de la fin), la VIIo entrée de la mascarade du Carnaval.

Pour le II INTERMÈDE (celui où s'égaya le Chiacchiarone Lulli): 1° le duo Bon dì..., pour une voix haute (à la clef des seconds dessus 2) et une basse; 2o et 3° les solos Altro non è la pazzia.... et Sù cantate..., pour la même voix haute : comme nous l'avons dit (p. 281, note 12) : le dernier vers de 3o, Alegramente..., était très-vraisemblablement chanté à deux; 4° un air de danse à deux reprises pour les Matassins; 5o un second duo pour les mêmes voix, Piglialo sù, mais bientôt transformé par le concours des violons, de tout l'orchestre, en un entraînant finale. La copie ajoute ici un second air de danse pour les Matassins; mais il est probable que c'est par erreur et que ce morceau se rattachait au dernier intermède dans le Carnaval imprimé, il précède, avec l'intitulé Air pour les Égyptiens, le premier couplet de l'Égyptienne : « Sortez, sortez de ces lieux...3

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Pour le III INTERMÈDE (les Avocats) : 1o un air de danse à deux reprises pour les Avocats; 2° une phrase lente pour la basse (Estival), « La polygamie... » ; 3° une phrase à débiter vite pour un dessus, «Votre fait... », puis la consultation du Bredouilleur (le dessus), dont la première partie, « Si vous consultez...», est chantée par lui seul, et dont la seconde, « Tous les peuples..., est accompagnée par la basse bourdonnante de son confrère 5.

1. D'après le tome VI (unique) d'un Recueil des Ballets de Lulli qui est au Conservatoire, les tomes A et B de la Bibliothèque nationale, et d'après la VIle entrée du Carnaval imprimé en 1720. Dans ce dernier texte, les trois airs de la Sérénade ne portent aucun titre particulier, et ils sont suivis d'un quatrième (que nous n'avons vu que là); ce quatrième est écrit à six parties, dont deux de violons probablement, et appartenait peut-être, comme la fin de la VII entrée, à un autre ballet, ballet auquel a été emprunté le nom donné à toute l'entrée (les Nouveaux mariés). Au tome V, notre numéro 7 (les Combattants) vient sous le simple titre de Sérénade après le premier air des Matassins de l'intermède suivant; et notre numéro 8 (les Combattants réconciliés) prend, immédiatement après les Maîtres à danser, la place du susdit numéro 7.

2. Mais voyez ci-dessus, la note 1 de la page 340.

3. Ce même air est donné dans le tome A sous le titre des Combattants réconciliés, puis indiqué encore (dans un autre ton) sous le titre des Matassins; il se trouve aussi deux fois, dans deux tons différents, au tome B, intitulé là d'abord Bâtons, puis les Biscayens.

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4. Moins probablement pour le baryton voyez ci-dessus, p. 341, note 2. 5. A la suite est encore écrit : « On reprend l'air des Matassins; sans doute voulu mettre : « l'air de danse des Avocats. »

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Nous avons eu à l'indiquer au début de cette note: du III et du IIa intermèdes, celui des Avocats et celui des Médecins ou Opérateurs grotesques, mais de ces deux intermèdes très-développés, augmentés de tout un rôle en musique pour un Pourceaugnac métamorphosé en « bourgeois italien » et chantant en italien des récits et des airs (entre autres une plainte à l'amour), Lulli composa une des principales entrées de sa grande mascarade du Carnaval, qu'il monta en 1675 à l'Académie royale de musique. Lors de cette refonte et amplification de deux des intermèdes primitifs de Pourceaugnac, il en intervertit l'ordre, voulant terminer l'entrée bouffonne par le plus gai et le plus bruyant. Le succès fut sans doute assez vif, car la partition de cette entrée fut publiée à part, sous le titre de « Pourceaugnac, divertissement comique...», dès 1715, cinq ans avant l'impression de tout le Carnaval, laquelle n'eut lieu qu'en 1720. Peut-être aussi, avant d'être intercalé dans la grande mascarade de 1675, le divertissement comique de Pourceaugnac avait-il égayé, sur le théâtre de l'Opéra, la fin d'une représentation commencée avec une œuvre sérieuse. Mais, on le voit, Molière n'a eu aucune part à ces arrangements du Florentin: il suffit de renvoyer le lecteur que la comparaison intéresserait aux partitions imprimées de 1715 et de 1720; les exemplaires n'en sont point très-rares. Si l'on ajoute foi à l'historiette contée par Cizeron Rival1, on ne peut douter que ce fut ce rôle tout musical du Pourceaugnac italien que le compositeur eut un jour fantaisie de jouer devant le Roi; il n'avait, à la vérité, que très-peu de voix et une voix de basse qui ne convenait pas à ce rôle écrit très-haut; mais il y avait pour lui à se l'accommoder bien moins de difficulté encore qu'à l'exercice du saut périlleux.

Pour le IV ET DERNIER INTERMÈDE (les Masques) : 1o un air pour l'Égyptienne : « Sortez, sortez de ces lieux... »; 2° un Chœur à quatre parties, ac

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compagné de six parties instrumentales : « Ne songeons qu'à nous réjouir... » ; 3. une chanson en deux couplets, le second chanté en double (en variation), pour la voix haute (l'Égyptienne) : « A me suivre tous ici...», et « Aimons jusques au trépas..... » ; 4° un dialogue et un refrain en duo pour le dessus et la basse (l'Égyptienne et l'Égyptien); 5o un Chœur à quatre parties, accompagné tantôt de cinq, tantôt de six parties instrumentales : « Sus, sus... »; 6° un air pour taille (ténor) : « Lorsque pour rire...», dont la fin est redite en chœur; un renvoi indique ensuite qu'on revenait encore au premier grand chœur: « Ne songeons qu'à nous réjouir... »; 7° un air à deux re

1. Voyez ci-dessus la Notice, p. 226. 2. Voyez ci-dessus, p. 342, note 1.

prises, intitulé Trompettes (Bourrée trompette dans le tome B) et accompagnant sans doute la danse ou la marche finale des quatre Sauvages et des quatre Biscayens : le mélange de pareils masques paraît naturel dans cette terminaison éclatante d'un ballet de carnaval. Ce dernier intermède de Pourceaugnac, mais sans la bourrée trompette, succède, dans la Vo entrée du Carnaval de 1675, à la Ivo scène (le concert italien) du dernier divertissement du Bourgeois gentilhomme.

De nos jours, les dimanches 2 et 9 avril 1876, sur le théâtre de la Gaîté, toute cette musique de Lulli a été remise à la scène, et avec grand succès : ce fut surtout grâce aux soins de M. Weckerlin, qui se chargea de réaliser les indications de la vieille partition, ou d'y suppléer, et aussi de la compléter en remplissant quelques vides certains ou probables, laissés par les copistes, à l'aide d'emprunts faits à d'autres ballets du maître. Voyez sur le travail de restitution entrepris par M. Weckerlin, et sur la première des deux représentations, préparées par lui, où reparut la comédie de Pourceaugnac accompagnée de tous ses agréments, l'intéressant article que M. H. Lavoix fils a publié, le 9 avril 1876, dans la Revue et Gazette musicale de Paris.

LES

AMANTS MAGNIFIQUES

COMÉDIE

MÊLÉE DE MUSIQUE ET D'ENTRÉES DE BALLET,

REPRÉSENTÉE POUR LE ROI, A SAINT-GERMAIN EN LAYE

AU MOIS DE FÉVRIER 16701,

SOUS LE TITRE DU DIVERTISSEMENT ROYAL.

1. La première fois, le 4 février : voyez le début de la Notice.

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