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A LA MÊME LIBRAIRIE

AUTRE OUVRAGE DE M. L. PROAL

Le Crime et la Peine, 2e édit., 1894. 1 vol. in-8° de la Bibliothèque de philosophie contemporaine. 10 fr.

(Ouvrage couronné par l'Académie des sciences morales
el politiques.)

ÉVREUX, IMPRIMERIE DE CHARLES HÉRISSEY

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ANCIENNE LIBRAIRIE GERMER BAILLIERE ET Cie
FÉLIX ALCAN, ÉDITEUR

108, BOULEVARD SAINT-GERMAIN, 108

1895

Tous droits réservés.

Crtv
P9624cr

JUL 31929

7/31/29

PRÉFACE

Au chapitre XIII de mon livre Le Crime et la Peine, j'ai indiqué les nombreux délits et crimes que la politique fait commettre. Il m'a semblé que cette statistique devait être complétée par une étude historique et philosophique sur les passions et les sophismes politiques.

L'art de gouverner, cet art si noble et si important, a été défiguré par un grand nombre de fausses maximes, qui en ont fait l'art de mentir et de tromper, l'art de proscrire et de spolier sous des apparences légales. Ce sont ces sophismes que je me propose de combattre.

A côté des hommes politiques, qui ont gouverné dans l'intérêt des peuples, il en est d'autres, qui n'ont cherché dans l'exercice du pouvoir que la satisfaction de leurs passions. Ce sont ces passions que je veux étudier.

L'humanité a eu pour gouvernants des bourreaux, des fanatiques, des voleurs, des faux monnayeurs, des banqueroutiers, des fous, des corrompus et des corrupteurs. Quelle n'est pas la responsabilité de ces hommes, qui, ayant reçu

le pouvoir pour éclairer et moraliser les peuples, les ont abêtis et dépravés par de mauvaises lois et de mauvais. exemples! Il n'y a pas de plus grands malfaiteurs que les malfaiteurs politiques, qui par leur ambition, leur cupidité et leurs rivalités, fomentent les divisions et les haines. Les malfaiteurs ordinaires que jugent les tribunaux ne tuent et ne volent que quelques personnes ; le nombre de leurs victimes est restreint. Les malfaiteurs politiques, au contraire, font des milliers de victimes ils corrompent, ils ruinent des nations entières. Il m'a semblé dès lors que l'examen des crimes politiques était le complément nécessaire de mes études sur la criminalité.

La civilisation a tout perfectionné, tout, excepté la politique, qui se fait toujours avec la ruse, l'intrigue, le mépris du droit et de la liberté. La société contemporaine, qui est si fière de ses progrès industriels et de ses découvertes scientifiques, a moins de sujets de fierté, quand elle examine ses mœurs politiques et financières. Elle peut montrer aux Expositions des machines merveilleuses, mais cette grande machine politique, qu'on appelle le gouvernement, est encore très imparfaite, et ceux qui la conduisent ne sont pas toujours les plus éclairés ni les plus sages. Chez nous, ainsi que le disait Littré, tout prospère sauf la politique qui, inhabile, ou mauvaise, ou insensée, nous dépouille périodiquement de tous nos avantages1. »

En racontant les crimes de la politique tortueuse et violente, j'ai voulu montrer par les faits que la politique

(1) Littré. De l'établissement de la troisième République, p. 363.

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