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(née Antoinette du Ligier de la go

DE MADAME ET DE MADEMOISELLE Antoinette

DESHOULIÈRES.

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TENOX LIBRARY NEW YORK

ÉLOGE HISTORIQUE

DE MADAME ET DE MADEMOISELLE

DESHOULIÈRE S.

ANTOINETTE

TOINETTE DU LIGIER DE LA GArde naquit à Paris, vers l'année 1633 ou 1634, de Melchior du Ligier, seigneur de la Garde, chevalier de l'ordre du roi, et de Claudine Gaultier. M. de la Garde, qui jouissoit d'une fortune assez considérable, avoit d'abord été maître-d'hôtel de la reine Marie de Médicis, et étoit attaché pour lors, en la même qualité, à la reine Anne d'Autriche. Il avoit deux fils, dont l'un se nommoit M. de Fontaine, et l'autre l'abbé de la Garde, et quatre frères avancés dans le service.

Madame de la Garde étoit nièce de M. de Videville, premier intendant des finances sous le règne de Henri III, et président de la chambre des comptes de Paris.

La nature prit plaisir à rassembler en mademoiselle de la Garde les agréments du corps et de. l'esprit, à un point qu'il est rare de rencontrer. Elle avoit une beauté peu commune, une taille au-dessus de la médiocre, un maintien naturel,

Deshoulières. 1.

a

des manières nobles et prévenantes; quelquefois un enjouement plein de vivacité; quelquefois du penchant à cette mélancolie douce qui n'est pas ennemie des plaisirs : elle dansoit avec justesse, montoit bien à cheval, et ne faisoit rien qu'avec grace.

Lorsqu'elle entra dans le monde, les romans étoient regardés comme l'école de l'esprit et de la politesse: elle s'y livra pour suivre la coutume établie, mais elle ne borna pas là son application. Avide de s'instruire, elle forma, très jeune, la résolution d'étudier le latin, l'italien et l'espagnol. Ce projet ne fut pas pour elle un simple désir; et, dans la suite, les auteurs les plus estimés de ces trois langues lui devinrent familiers.

Son inclination pour la poésie se montra d'abord au plaisir qu'elle prenoit à la lecture des vers. Ce fut d'Hesnault qui lui fit apercevoir les talents qu'elle avoit pour y réussir elle-même, et qui lui apprit les règles de la poésie françoise.

Mais quiconque fera la comparaison de leur style, de leurs pensées, et de la structure de leurs vers, jugera sans peine que l'élève a pour le moins égalé le maître. Ses parents la marièrent, en 1651, à Guillaume de la Fon de Boisguérin, seigneur des Houlières, gentilhomme de Poitou, et petitneveu de M. de Boisguérin, gouverneur de Loudun, qui refusa le bâton de maréchal de France que lui offroit Henri IV, à condition de quitter la religion prétendue réformée.

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