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ARTICLE

SÉPARÉ ET SECRET.

Quoiqu'il soit convenu, par l'article XXII du traité signé aujourd'hui par les ministres plénipotentiaires de S. M. T. C. et de la sérénissime république de Gênes, que ledit traité sera ratifié, et que les ratifications en seront échangées dans l'espace d'un mois, ou plutôt si faire se peut, cependant, comme le ministre de la République a représenté qu'il a pris sur lui en plusieurs articles du traité, il a été convenu que sa signature n'aura lieu que fub Spe, rati.

Le présent article séparé et secret aura la même force et mêmes signatures et date.

Déclaration convenue entre les ministres plénipotentiaires soussignés de S. M. T. C. et de la sérénissime république de Génes.

S. M. T. C. n'entendant point que les motifs particuliers qui ont décidé du passage des troupes que S. M. a envoyées en Corse, et qui sont étrangers à la guerre présente, puissent engager la sérénissime République à rien de contraire à la neutralité qu'elle a voulu et veut conserver, il a été convenu et expliqué que le séjour desdites troupes dans l'isle de Corse n'ayant pour objet, comme ci-devant, que de conserver et de veiller à la sûreté de cette isle contre les entreprises des rebelles ou autres quelconques, il n'en sera rien inféré ni rien fait au préjudice de ladite neutralité; et pour plus grande assurance il a été expressément convenu et arrêté entre S. M. T. C. et la sérénissime République, que ladite neutralité sera pleinement et réciproquement assurée et exécutée, par

rapport aux François et aux Anglois, sur les côtes et dans tous les ports, rades, baies et mouillages de la domination de Gênes sans exception, ainsi et de la manière qu'elle doit être établie et entendue suivant les lois et usages maritimes qui se pratiquent ou doivent se pratiquer dans les autres états neutres, avec la réserve seulement qu'elle ne fût pas enfreinte et rompue par les Anglois.

Fait à Compiègne, le 14 août 1756.

L.S ROUILLE.

L.S A. P. D. SORBA.

1757, 11 Janvier.

CONVENTION

entre la Prusse et la Grande-Bretagne, pour le maintien des libertés de l'Europe et le soutien de la religion protestante en Allemagne, du 11 Janvier 1757.

Sa Majesté le roi de Prusse et Sa Majesté britanni

que, en qualité de roi d'Angleterre, ayant fait de sérieuses réflexions sur l'alliance peu naturelle contractée le i mai 1756 entre la France et la maison d'Autriche, et voyant que plusieurs puissances ont accédé à cette alliance, formée à dessein de renverser les lois et les constitutions de l'Empire germanique, et de détruire la religion protestante en Allemagne, ont cru qu'il étoit à propos, pour contrebalancer cette grande ligue, de resserrer, par un nouveau traité, les engagemens qui subsistoient déjà entre les cours de Berlin et de Londres. C'est pourquoi leurs susdites Majestés, alarmées de la crise présente, et ne croyant pas d'ailleurs les secours stipulés par les anciens traités suffisans pour remettre les choses dans l'état naturel, sont convenues de faire les plus grands efforts pour maintenir les libertés de l'Europe et pour soutenir la religion protestante en Allemagne; ce qui fait qu'elles ont signé les articles suivans.

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Le traité conclu le 15 Janvier 1756 entre S. M. prussienne et le roi de la Grande-Bretagne, ainsi que les engagemens qui subsistoient antérieurement entre les cours de Berlin et de Londres, pour la défense mutuelle et réciproque des deux cours, sont renouvelés et confirmés par ce traité – ci.

ARTICLE I I.

Mais, comme les secours stipulés dans les anciens traités ne suffisent pas pour contrebalancer la ligue formée contre S. M. prussienne et la plupart des états protestans en Allemagne, S. M. britanique, en qualité de roi d'Angleterre, promet et s'engage de prendre à sa solde l'armée hanovrienne, comme cidevant, sous le nom d'armée d'observation, et de la porter jusqu'à 70,000 hommes, y compris les 20,000 Prus→ siens que S. M. prussienne promet et s'engage d'y joindre.

ARTICLE III.

Promet et s'engage S. M. britannique, en qualité de roi d'Angleterre, de payer tous les ans, tant que la présente guerre durera, un million de livres sterlings à S. M. prussienne, pour la mettre en état d'agir efficacement contre ses ennemis, et les mettre à la raison.

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De plus promet et s'engage S. M. britannique d'envoyer dans la mer Baltique une escadre de huit vaisseaux

de ligne et de plusieurs frégates, et même plus, s'il est nécessaire, dès que S. M. prussienne en fera la réquisition, afin de seconder ses puissans efforts.

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C'est dans cette vue que S. M. britannique promet et s'engage d'inquiéter la France sur ses côtes ou dans les Pays-bas, afin de faire une puissante diversion en faveur de S. M. prussienne.

ARTICLE V I.

D'un autre côté, S. M. prussienne promet et s'engage à laisser à l'armée hanovrienne les 20,000 hommes de ses troupes qui doivent la joindre, jusqu'à ce que cette armée ait obligé les François de repasser le Rhin, et même de les y laisser plus long-tems, si les circonstances le permettent.

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Promet et s'engage S. M. prussienne de faire les plus grands efforts pour forcer la cour de Vienne à faire la paix, afin d'agir avec toutes ses forces contre la France, que les hautes puissances contractantes regardent comme leur ennemie.

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C'est pourquoi elles promettent et s'engagent de faire mutuellement leurs efforts pour porter la guerre dans l'intérieur de la France, afin de la forcer à accepter la paix aux conditions qu'on voudra lui dicter.

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