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La même année l'extension du vingtième sur une simple lettre, occasionna les plaintes des magistrats propriétaires; la recherche des domaines aliénés, mécontenta une foule d'anciens favoris, tandis que la suppression des croupes, les charges de la cour réduites ou supprimées, lui aliénèrent la cour et le tournèrent en ridicule dans le grand monde si étranger au directeur.

Ses injures contre les parlemens irritèrent toutes les cours souveraines. Quel est donc cet aventurier, disait Déprémesnil dans ses débats. parlementaires avec beaucoup de brutalité quel est ce charlatan qui ose mesurer le patriotisme de la magistrature française, qui ose la supposer tiède dans ses affections civiques, et la dénoncer à un jeune roi?

La publication du compte rendu, la demande d'être fait conseiller d'état et l'esprit de son administration présenté au roi par M. de Vergennes, lui aliénèrent enfin ses collègues dans l'administration; en sorte que M. Necker avait perdu en 1781 au mois de mai tous les appuis ordinaires et connus des ministres. Dans cette circonstance il était haï généralement de tous les suppôts de l'ancien régime et de tous les partis; il pouvait dire, comme M. Turgot dans

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une pareille circonstance, que tous les partis à-peu-près étaient armés contre lui.

Il avait cependant à la cour les partisans que nous avons cités.

Dans le clergé la minorité incrédule et la minorité fanatique lui étaient dévouées.

Dans les parlemens quelques magistrats silencieux reconnaissaient ses bonnes intentions.

Dans la haute finance, plusieurs magistrats avaient accepté des emplois et gardaient le silence; mais d'autres multipliaient les sarcasmes avec fureur. M. Necker invoquait l'opinion publique dans ces circonstances. Il est tems d'apprécier cette opinion, et d'examiner si la véritable opinion publique était dans son parti.

ER.

lEta ez doa Ministres, contre les Opération& Sistoire de la Quatrième Epoque des Mémoires

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CHAPITRE XXIII.

Histoire de l'opinion publique, citée de toute part par M. Necker et par ses partisans. Elle était établie dans l'opposition et la formait. Elle était la puissance

destructive des anciennes institutions monarchiques. Elle égarait la nation.Doctrine de M. Necker sur cette opinion publique.

C'ÉTAIT

'ÉTAIT à l'aide des deux mots d'opinion publique, et par leur vertu magique, que M. Necker avait mis en dissolution toutes les parties de son département, et même ébranlé celles de l'édifice de la monarchie avec lesquelles elles avaient des connexions ; et personne ne s'avisa de lui demander dans quel corps de la monarchie résidait cette opinion redoutable qu'il appelait à son secours, et qu'il supposait existante quand il perdait l'appui des corps et des institutions.

Etait-elle donc dans la famille royale et dans les princes du sang? Le prince de Condé paraissait tolérant à son égard, et les Orléans

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