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n'est donné à aucune révolution de restaurer; son caractère exclusif est de détruire; la puissance de recréer, appartient à d'autres esprits, ainsi que le démontrera la suite de nos travaux.

En terminant l'histoire du ministère de M. Necker, je dois indiquer un tableau concis de son administration, à la fin des mémoires de M. Bouillé qu'on publie en ce moment. Il représente ce ministre comme l'instrument et l'occasion de la révolution française; il le défend contre les accusations et de sédition, de conspiration; il déclare qu'il n'a point trahi ni le roi, ni la nation; mais qu'il les a mal servi: il le blâme de n'avoir pas combattu les erreurs de l'opinion publique, de s'y être soumis contre le témoignage de sa conscience, de n'avoir enfanté pour soutenir le trône chancellant que de vaines spéculations; il le dit coupable d'avoir entrepris une tâche aussi difficile d'avoir contribué passivement à la démolition de la monarchie, et placé à la tête de l'histoire de ce terrible évènement, son propre panégyrique. Il avance que l'éternel partage de la multitude, est d'être gouverné par le petit nombre, que moins elle a des chefs et mieux elle est gouvernée. M. de Bouillé rend hommage aux moralistes du caractère de M. Necker,

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mais il le déclare l'auteur des maux de la France qu'il attribue à l'imprudence de ses mesures, à l'insuffisance de ses connaissances et à l'application des principes de la philisophie à la politique.

Pour vous, philosophes modernes, dit-il, vos désastreuses doctrines ont fait verser plus de sang dans un petit nombre d'années que la politique barbare, l'ignorance et le fanatisme de nos pères pendant plusieurs siècles. Comment réparerez-vous les maux que vous avez faits? Quelle terrible leçon pour les générations futures !

REGNE

RÈGNE

DE

LOUIS XVI,

FIN DE LA CINQUIEME ÉPOQUE;

O U

LA LIBERTÉ DE L'AMÉRIQUE,

Reconnue en Europe à la paix de 1783, avec l'histoire de la conduite de la maison d'Autriche à l'égard de la France, pendant la guerre contre les anglais.

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Une monarchie entretenue sur un pied respectable, est la seule sûreté réelle que V. M. puisse avoir de la durée de la paix avec l'Angleterre. Cette nation fière et hautaine, ne se consolera pas de l'avoir achetée par des sacrifices; elle ne perdra pas l'occasion de s'en relever lorsqu'elle croira pouvoir le tènter avec succès. Quoique courbée sous le poids d'une dette qui l'écrase, et déchirée par des factions qui se disputent l'autorité, elle ne perd pas de vue le soin du rétablissement de sa marine.

Mémoire de M. de VERGENNES, à Louis XVI, sur les anglais.

CHAPITRE PREMIE R.

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Continuation de la quatrième époque et de l'histoire de l'établissement de la liberté en Amérique. Conduite de la maison d'Autriche envers la France son alliée, pendant que cette dernière puissance était en guerre avec les anglais. Premier abus de l'alliance de 1756 et de notre position. L'Autriche essaie de s'éta

blir impunément en Bavière.

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Le premier ministère de M. Necker s'étant

E

écoulé entre l'époque de l'établissement de la liberté en Amérique en 1774 et la paix de 1783 qui la sanctionna, l'ordre chronologique a voulu que l'histoire du premier ministère de M. Necker fut placée au milieu de l'histoire de la guerre de l'Amérique. Maintenant nous reprenons l'histoire de cette guerre; et considérant ses premiers effets dans le continent, relativement à la paix de l'Europe et aux intérêts de notre patrie, la conduite de la maison d'Autriche, notre grande alliée, devient l'objet le plus digne de nos regards.

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