Pêche des Coquillages, Vers de mer, Lançons et autres poissons de basse mer, sur les sables, avec un crochet qu'on traîne.

Dans les endroits où le sable peut s'entamer aisément, les jeunes gens prennent un crochet double, D, pl. XXIII, qui a une douille pour recevoir un manche de cinq ou six pieds de longueur; ils le passent entre leurs jambes pour appuyer dessus ce manche avec une de leurs cuisses, comme les enfans qui montent à cheval sur un bâton, et courant de toute leur force, ils entament et labourent le sable: des gens qui suivent ramassent les coquillages, les vers et les poissons qui se trouvent dans le sable qui a été renversé. Cette pêche est très-fatigante pour celui qui traîne le croc. Elle est représentée pl. XXIV, fig. 2.

Pêche aux Râteaux, sur les grèves et les sables.

On emploie deux espèces de râteaux, l'un petit, et l'autre semblable à ceux dont les jardiniers se servent dans les potagers, E, pl. XXIII, est employé à ramasser entre les rochers les coquillages qu'on a détachés avec l'étiquette ou les autres instrumens. Mais on emploie pour les poissons plats, les lançons et les vers qui s'enfouissent dans le sable, des grands râteaux F, dont la tête a trois à quatre pieds de longueur et est garnie de douze à quinze dents de fer qui sont fortes et ont sept, huit à dix pouces de longueur; le manche a sept à huit pieds de long. Vers lemilieu, un peu plus du côté de la tête, est ajusté un morceau de bois de deux ou trois pieds de longueur, que le pêcheur saisit de la main gauche, pendant qu'il tient de la droite le bout du manche. Ce morceau de bois, qui s'élève verticalement, lui donne la facilité d'appuyer sur le râteau, pendant qu'il le tire de la main droite; car cette pêche ne consiste qu'à

traîner le râteau sur le sable pour en faire saillir le poisson qui s'était ensablé. C'est pourquoi ces pêcheurs ne prennent que des vers, des coquillages et des poissons plats, rarement des esquilles, qui, pour l'ordinaire, sont trop avant dans le sable.

Le temps le plus favorable pour cette pêche est par les chaleurs et les grandes marées qui découvrent beaucoup.

Pêche à la Herse sur le sable.

On attèle un bœuf à la herse,pl. XXIV, fg.3, ou un cheval, et on la traîne de basse mer sur les sables. Quand ils sont couverts de quelques pouces d'eau, la pêche ne s'en fait que mieux. Pendant qu'un homme conduit la kerse, quelques enfans ou des femmes qui la suivent, prennent à la main le poisson qui saillit du sable; ce sont des soles, des petits turbots, des barbues, des plies, des límandes, des carrelets, des anguilles, des lançons, etc. 'Cette pêche ne se fait que pendant les chaleurs, parce que c'est alors que les poissons terrissent, et les grandes vives eaux y sont plus propres, non-seulement