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Les formalités prescrites ayant été remplies, les contrefa teurs et débitants d'éditions contrefaites seront poursuivis selo toute la rigueur des lois.

Tous les exemplaires seront revétus de ma griffe.

Victor Lagier &

DU

CONCILE DE TRENTE.

TRADUCTION NOUVELLE,

AVEC DES NOTES,

PAR M. L'ABBÉ DONEY,

CHANOINE DE BESANÇON, Ancien PROFESSEUR DE PHILOSOPHIE.

NOUVELLE ÉDITION,

REVUE ET CORRIGÉE AVEC SOIN.

TOME PREMIER.

A DIJON,

CHEZ VICTOR LAGIER, LIB.-ÉDITEUR, PLACE ST.-ÉTIENNE.

1842.

LOAN STACK

F7D6

1840 4.1

SUR LE CATÉCHISME

DU CONCILE DE TRENTE.

Nous lisons dans les actes de la continuation de la vingt-cinquième session

lu concile de Trente: « Le saint concile, dans sa seconde session sous Pie IV, avoit choisi quelques-uns des Pères, et les avoit chargés d'examiner quels étoient les livres qu'il convenoit de censurer comme suspects ou danrereux, et d'en référer ensuite au concile. Il sait maintenant que leur travail 'st fini, mais ces livres sont si nombreux et si divers qu'il seroit difficile au concile de porter son jugement d'une manière expresse sur chacun. C'est pourquoi il ordonne que le tout soit soumis au souverain pontife, qui terninera cette affaire et publiera le décret qu'elle demandera. Et on en fera le même pour le catéchisme que plusieurs Pères étoient chargés de composer; pour le missel, et pour le bréviaire. »

On travailla au catéchisme en deux temps différents; d'abord pendant la enue du concile, depuis la dix-huitième session, le 26 février 1562, jusqu'à a fin, au mois de décembre 1563; puis, après la dissolution du concile, on y travailla à Rome plus de trois ans entiers, et il ne fut achevé qu'en 1566. Ainsi plus de cinq ans furent employés à ce travail, pour lequel on avoit choisi ce qu'il y avoit de plus pieux et de plus savant parmi les Pères du concile de Trente; et par conséquent l'autorité de ce catéchisme, en matière le foi, est presque égale aux décrets mêmes du concile.

La doctrine chrétienne fut divisée en plusieurs parties, que l'on donna à raiter d'abord séparément à divers docteurs et théologiens, avec ordre l'expliquer chaque matière conformément à la doctrine de l'Eglise et du concile, et en laissant de côté les controverses de l'école sur plusieurs articles. Christophe Sanctorisius, de l'ordre des ermites de Saint-Augustin, assure que le cardinal Seripand, du même ordre, fut chargé d'expliquer cet article du symbole : Je crois à la sainte Eglise catholique. On confia le quatrième article à Michel Médina, de l'ordre des Frères-Mineurs. Pierre Galéfin traita les commandements de Dieu, et Jules Spogianus le chapitre de la prière et de l'oraison dominicale. Pour le reste du symbole, ce fut Antonianus, dominicain, qui s'en occupa pendant que le concile étoit encore assemblé. Quand le concile eut été dissous, le travail du Catéchisme fut confié à quelques-uns des théologiens et des Pères du concile, la plupart de l'ordre des Frères-Prêcheurs. Ce furent entre autres Léonard Martin, de Gênes,

1.

242

A

archeveque de Lance, en Espagne; Ægidius Fuscararius, de Bologne, évêque de Modène; François Forerius, théologien du roi de Portugal au concile de Trente.

Saint Charles Borromée avoit eu la première idée de ce Catéchisme, dont il pressa vivement l'exécution pendant et après la tenue du concile, mais dont la publication est due au pape saint Pie V. Déjà, à la sollicitation de saint Charles, il avoit été lu et relu plusieurs fois, dans diverses réunions d'hommes instruits; mais, lorsqu'on demanda à Pie V d'y donner sa sanction, il voulut avoir encore l'avis et l'approbation de plusieurs docteurs distingués, afin, dit un auteur, qu'un livre qui étoit catholique par son ohjet et par sa fin, fût reçu catholiquement, c'est-à-dire partout, comme doi* l'être un ouvrage catholique. Le cardinal Guillaume Sirlet, homme d'une science et d'une piété remarquables, s'adjoignit plusieurs théologiens, par l'ordre du pape, pour le revoir, et quant aux choses et quant aux expressions; et ce ne fut qu'après leur rapport, et sur leur présentation, que saint Pie V lui donna son approbation en ces termes : « De notre propre mouvement, en qualité de pasteur de l'Eglise universelle, désirant, avec la grâce de Dieu, remplir tous nos devoirs avec toute la fidélité dont nous sommes capables, et mettre à exécution les décrets et ordonnances du concile de Trente, nous avons fait composer, par des théologiens choisis, un catéchisme, où fussent renfermées toutes les vérités de la religion que les pasteurs doivent enseigner aux fidèles. Et comme cet ouvrage vient d'être enfin terminé, par la grâce de Dieu, nous avons voulu qu'il fût imprimé avec le plus grand soin par notre cher fils Paul Manuce, imprimeur des livres ecclésiastiques, à Rome. »

Le catéchisme du concile de Trente, approuvé d'abord et recommandé ensuite dans un grand nombre de bulles par Pie V, le fut encore par Grégoire XIII, son successeur; par saint Charles Borromée, qui obligea tous ses clercs d'en faire une lecture assiduc, dès qu'ils auroient atteint l'âge de dix ans ; par le concile de Bénévent, en 1567, qui ordonna à tous les prédicateurs de l'étudier fréquemment, pour ne rien dire dans leurs sermons qui fût contraire à la vraie doctrine de l'Eglise; par celui de Ravenne, en 1568; par ceux de Milan, en 1576, 1577, 1579, dans lesquels saint Charles ordonna que tout prêtre seroit obligé de l'avoir dans sa bibliothèque; par les conciles de Gênes, en 1574; de Melun, en 1579; de Rouen, en 1581, qui ordonne à tous les prêtres de la province d'avoir le Catéchisme romain, tant en latin qu'en françois; de Bordeaux, en 1582; de Tours, en 1583; de Reims, la même année; d'Aix, en 1585; de Toulouse, en 1590; d'Avignon, en 1594; d'Aquilée, en 1586. Ainsi donc, le catéchisme du concile de Trente a tout ce qu'il faut pour être regardé comme le catéchisme même de l'Eglise catholique; et, par conséquent, il mérite une confiance égale à celle qu'exigent les décrets de la foi.

Finissons cette notice par ces paroles du cardinal Valère, évêque de Vérone et ami de saint Charles Borromée, dans son livre aux acolytes de Vérone : « Le Catéchisme du concile de Trente est véritablement un don que Dieu nous a fait en ce temps, pour rétablir la discipline ancienne de l'Eglise, et pour soutenir la république chrétienne. Cet ouvrage est si remarquable, si profond et si clair, que, depuis long-temps, il n'en a point paru de sem

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