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On dit auffi, qu'un vaiffeau chaffe furfes ancres, quand ayant mouillé dans un mauvais fond, la force des courans, du vent ou de la marée oblige les ancres à quitter le fond & entraîne le vaiffeau.

La première fyllabe eft brève, & la feconde eft longue ou brève, comme nous l'expliquons VERBE, avec la conjugaifon & la la quantité profodique des autres temps.

On devroit écrire chafer. Voyez ORTHOGRAPHE. CHASSERANDERIE ; substantif fé; minin, & terme de Jurifprudence coutumière, par lequel on exprime le droit qu'un meûnier paye au feigneur pour avoir la permiffion de quêter dans fa feigneurie grains pour les moudre. CHASSERESSE; fubftantif féminin. Venatrix. Qui chaffe actuellement, ou qui aime à chaffer. Il fe dit particulièrement en poésie. Les Nymphes chaffereffes.

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La première fyllabe eft brève, la feconde très-brève, la troifième moyenne, & la quatrième trèsbrève.

CHASSE-RIVET; fubftantif mafculin. C'eft, en termes de Chaudronniers & d'autres ouvriers, un morceau de fer à tête large, ayant à l'autre bout, un trou peu profond, dans lequel s'insère & fe rive le clou de cuivre que l'on chaffe avec un

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autrefois chaton, ce qui enchâffe. CHASSEUR; fubftantif mafculin. Venator. Qui aime à chaffer ou qui chaffe actuellement. C'est un chaffeur paffionné. Les chaffeurs viennent d'entrer dans la forêt.

CHASSEUR, fe dit d'un domestique occupé dans une terre à chaffer pour fon maître. Il donne cent écus de gage à fon chaffeur.

On dit proverbialement d'une perfonne qui a un grand appétit, qu'elle est affamée comme un chaffeur.

La première fyllabe eft brève, & la feconde longue.

Le r final fe fait fentir en toute circonftance.

CHASSEUSE; fubftantif féminin. Venatrix. Celle qui chaffe ou qui aime à chaffer. Il y a des chaffeufes dans la plaine. Cette dame eft devenue chaffenfe depuis qu'elle eft à la campagne.

La première fyllabe est brève, la feconde longue, & la troifième très-brève.

CHASSIE; fubftantif féminin. Humeur onctueuse filtrée par les glandes ciliaires. Elle enduit le bord des paupières, & empêche que le frottement prefque continuel ne leur donne atteinte, & n'excorie la petite membrane qui revêt les tarfes. Elle empêche encore que les larmes ne coulent fur les joues. L'épaiffiffement de cette humeur produit une maladie connue aufli fous le nom de chaffie, dans laquelle les bords des paupières fe collent l'un contre l'autre, & fe féparent avec peine; ce qui caufe quelquefois de petits ulcères dans ces parties.

La caufe immédiate de la chaffie vient de l'engorgement des glandes fituées aux bords des paupières ; l'âcreté & l'épaififfement de la lym

phe

phe en font les caufes éloignées. Pour remédier à cette maladie, toute la cure, qui n'eft ordinairement que paliative, confifte à baffiner les paupières avec des eaux appropriées.

Au furplus, quand la chassie dépend d'un épaiffiffement général de la lymphe ou de fon âcreté, il faut y rémédier en travaillant à corriger ces vices.

La première fyllabe ek brève, & la feconde longue. CHASSIEUX, EUSE; adjectif. Qui eft incommodé de la chaffie. C'eft une femme chaffieufe. La petite vérole lui a rendu les yeux chaffieux. CHASSILLÉ; nom propre d'un bourg de France, dans le Maine, fur la Vefgre, à quatre lieues & demie, oueft, du Mans. CHASSIPOLE; vieux mot qui fignifioit autrefois fergent chargé de lever les impôts.

CHASSIPOLERIE; fubftantif féminin, & terme de Jurifprudence coutumière, qui exprime, dans la Breffe, un droit que les vaffaux payent au feigneur, pour avoir la permiffion de fe retirer avec leurs biens dans fon château durant la

guerre. CHASSIS; substantif masculin. C'est, en général, un affemblage de fer de bois, ou d'autre matière fervant à environner un corps ou à le con

tenir.

CHASSIS, fe dit, en termes d'Architecture, de la partie mobile de la croifée qui porte le verre. CHASSIS A CARREAUX, fe dit d'un chaflis partagé par des croifillons de petits bois, & garni de grands carreaux de verre en plomb ou en papier.

CHASSIS A COULISSE, fe dit d'un chasTome V.

fis dont la moitié fe double en la hauffant fur l'autre. CHASSIS A FICHES, fe dit d'un chaffis qui s'ouvre comme les volets, & plutôt en dedans qu'en dehors. CHASSIS A POINTE DE DIAMANT, fe dit d'un chaflis dont les petits bois fe croisent à onglet. CHASSIS DE CHARPENTE, fe dit d'un affemblage de madriers ou plateformes dont on entoure les grilles de charpente qui fervent à affeoir la maçonnerie dans un terrein fablonneux.

CHASSIS DE FER, fe die du pourtout dormant qui reçoit le battement d'une porte de fer. C'eft auffi ce qui qui retient les barres & traverses des ventaux.

CHASSIS DE JARDIN, fe dit d'un bâtr de bois de chêne, peint de vert à l'huile, & garni de panneaux de vitres, lequel a différens ufages. On difpofe deux ou plufieurs de ces chalis en manière de comble à deux égouts, qu'on bouche aux extrémités d'un panneau triangulaire fur les couches, les plate-bandes de fleurs & les pepinières pour garantir les plantes du froid, & faire avancer les fleurs & les fruits. CHASSIS DE PIERRE, fe dit d'une dalle de pierre percée en rond ou carrément, afin de recevoir une autre dalle en feuillure qui fert aux aqueducs, regards, cloaques & pierrées pour y travailler, & aux foffes d'aiCHASSIS DORMANT, fe dit en Menuifance pour les vider. ferie, d'un chaffis qui se lève & ne s'ouvre pas.

CHASSIS DOUBLES OU CONTRE-CHASSIS, fe dit d'un chaffis qui étant de verre ou de papier collé, cft mis devant un chaffis ordinaire pendant l'hivert. On appelle aufli chaffis doubles, ceux qui font de papier collé

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des deux côtés, & dont on fe fert
dans les ferres & les orangeries.
CHASSIS D'UNE MAISON fe dit de
tous les bois qui fervent à la conf-
truire: c'eft ce qu'on appelle autre-
ment carcaffe de charpente.
CHASSIS, fe dit, en termes d'Hydrau-
lique, d'un affemblage de bois ou
de fer placé au bas d'une pompe,
afin de pouvoir, par le moyen de
deux cauliffes pratiquées dans un
dormant de bois, la lever au befoin,
& en vifiter les cors.
CHASSIS, fe dit, en termes de Ciriers,

d'une efpèce de petit coffre percé
fur fa fuperficie, pour recevoir la
baffine fous laquelle on met le four-
neau rempli de feu.
CHASSIS, fe dit, en termes d'impri-
merie, du carré qui enferme les ca-

ractères.

CHASSIS DE CLAVIER, DU CLAVECIN

ET DES ÉPINETTES, fe dit, en ter-
mes de Luthiers, de la partie de
ces inftrumens fur laquelle les tou-
ches font montées.

CHASSIS DE LIT, fe dit d'un ouvrage
de menuiferie fur lequel le ferru-
rier monte les tringles qui portent
les rideaux du lit, & le tapiffier
l'étoffe qui le garnir.

CHASSIS D'UNE TABLE, fe dit de ce

qui foutient le deffus d'une table.
CHASSIS, fe dit d'un papier découpé
de certaines manières, & dont on
fe fert pour écrire en chiffres.
CHASSIS, fe dit, en termes de Plom-
biers, de la bordure d'une table à
couler le plomb.

CHASSIS, fe dit, en termes de Pein-
ture & de Perspective, d'un carré
compofé de quatre règles de bois
affemblées par leurs extrémités,
dont le vide carré eft divifé par plu-
fieurs petits filets qui forment, en
fe croifant, beaucoup de petits car-

reaux; ce qui fert à réduire les fi-
gures du grand au petit, & du pe-
tit au grand. On prend auffi le traic
avec le chaflis.

On appelle encore chaffis, le qua
dre de bois fur lequel la toile eft
tendue.

CHASSIS, fe dit, en termes de Gra-

veurs en taille-douce, d'une ma-
chine néceffaire à ces artiftes, pour
ménager fur leur ouvrage un jour
toujours égal. C'est un quadre de
bois affez grand pour tenir toute la
largeur de la fenêtre, auprès de la-
quelle eft pofée la table fur laquelle
les graveurs burinent ou tracent
leurs ouvrages. Ce quadre eft garni
d'une ou de plufieurs petites ficelles
attachées aux côtés du quadre, lef
quelles fe croifent au milieu, ce qui
forme quatre carrés longs, où l'on

colle du

papier huilé pour donner
un paffage plus libre à la lumière,
Quelques-uns croifent encore des
petites. ficelles bien tendues. dans.
chaque carré, afin de mieux foute-
nir le papier. On place ce chaflis
ainfi préparé entre la fenêtre de la
chambre & la table où travaille le
graveur, de manière que le cui-
vre ne foit éclairé que par la lumiè-
re qui paffe à travers le papier de
ce chaffis, ce qui fe fait pour ob-
vier aux inconvéniens que produit
un jour varié par les différens points.
d'où le foleil éclaire Phorifon, ou
par les nuages qui, paffant quelque-
fois entre le foleil & nous, inter-
ceptent une partie de fes rayons.
Les deux fyllabes font longues.
CHASSOIRÉ; fubftantif mafculin
& terme de Tonneliers, qui fe dit
d'un morceau de bois de chêne que
ces artifans pofent fur les cerceaux
qu'ils veulent chaffer, & fur lequel
ils frappent avec un maillet pour cet

effet.

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CHASSOIRE, fe dit auffi de la baguette des autourfiers.

La première fyllabe eft brève, la feconde longue, & la troifième très-brève.

CHASSORS; nom propre d'un bourg de France, dans l'Angoumois, à deux lieues, nord-eft, de Cognac. CHASTE, adjectif des deux genres. Caftus, a, um. Qui ne fait aucun afage des plaifirs de la chair. Un Religieux doit être chaste. CHASTE, fe dit auffi de celui qui n'ufe des plaifirs de la chair que felon la loi de Dieu. Cette femme paffa toujours pour chafte durant fon mariage. CHASTE, fignifie encore pur,

ami de

la pudeur & de la modeftie. Virgile refpecta toujours les oreilles chaftes. Ses mœurs font chaftes. Son cœur & fes écrits furent toujours chaftes.

La première fyllabe eft brève, & la feconde très brève.

Cet adjectif peut précéder ou fuivre le fubftantif auquel il fe rapporte, comme l'oreille & le goût en auront décidé. On dira un chafie amour où un amour chaßte.· CHASTELAINE; vieux mot qui fi

gnifioit autrefois dame de château CHASTEMENT; adverbe. Cafè.

D'une manière chafte, avec chaf teté. Cette dame vécut toujours chaf

tement.

La première fyllabe est brève, la feconde très-brève, & la troisième moyenne.

On prononce & l'on devroit écrire challemant Voy. ORTHOGRAPHE. CHASTETÉ; fubftancif féminin. Caf titas. Vertu par laquelle on eft chafte. Ses écrits font contraires à la chafteté. Il refpecta la chasteté conjugale. CHASTETÉ, fe dit auffi d'un renoncement entier aux plaifirs de la chair. Ces Religieux font vau de pauvreté,

de chasteté & d'obéiffance. Elle ne s'étoit pas obligée à une chasteté perpétuelle.

La première fyllabe eft brève la feconde très-brève, la troifième brève au fingulier, mais longue au pluriel, qui ne peut guères être ufité.

CHASTOIS; vieux terme de coutu me qui fignifie châtiment. Chaftois corporel. Voyez la Coutume générale de Lorraine.

CHASTRE; vieux mot qui fignifioit autrefois manteau de cheminée. CHASTRI; vieux mot qui fignifioir autrefois mouton.

CHASUBLE; fubftantif féminin. Cafula. Ornement que le Prêtre met pardeffus l'aube, & l'étole pour célébrer la meffe.

La chafuble enfermoit autrefois tout le corps, elie defcendoit jufqu'aux pieds, & elle fe retrouffoit en plis fur les bras de chaque côté. Les chafubles d'aujourd'hui font ouvertes des deux côtés, & elles forment une espèce de fcapulaire : on en voit encore d'anciennes dans plufieurs Eglifes, comme à la cathédrale de Sens. Dans l'Eglife latine, l'Evêque n'a point de chafuble distinguée de celle du simple Prêtre; mais chez les Grecs, celle de l'Evêque eft parfemée de croix.

La première fyllabe eft brève, la feconde longue, & la troifième très-brève.

CHASUBLIER; fubftantif mafculin. Ouvrier qui fait des chafubles & autres ornemens d'Eglife. CHAT; fubftantif mafculin. Animal quadrupède, fort connu dont la femelle s'appelle chatte.

Le chat, dit M. de Buffon, eft un domeftique infidèle qu'on ne garde que par néceflité, pour l'op

pofer à un autre ennemi domeftique encore plus incommode, & qu'on ne peut chaffer : car nous ne comptons pas les gens qui ayant du goût pour toutes les bêtes, n'élèvent des que pour l'un l'abus ; & quoi

eft l'ufage, & l'an amufer

que ces animaux, furtout quand ils font jeunes, aient de la gentilleffe, ils ont en même temps une malice innée, un caractère faux, un natutel pervers, que l'âge augmente encore, & que l'éducation ne fait que mafquer. De voleurs déterminés, ils deviennent feulement, lorfqu'ils font bien élevés, fouples & flatteurs comme les fripons; ils ont la même adreffe, la même fubtilité, le même goût pour faire le mal, le même penchant à la petite rapine; comme eux ils favent couvrir leur marche, diffimuler leur deffein, épier les occafions, attendre, choifir, faifir l'inftant de faire leur coup, fe dérober enfuite au châtiment, fuir & demeurer éloignés jufqu'à ce qu'on les rappelle. Ils prennent aifément des habitudes de fociété, mais jamais des mœurs : ils n'ont que l'apparence de l'attachement; on le voit à leurs mouvemens obliques, à leurs yeux équivoques; ils ne regardent jamais en face la perfonne aimée; foit défiance ou fauffeté, ils nent des détours pour en approcher, pour chercher des careffes auxquelles ils ne font fenfibles que pour le plaifir qu'elles leur font. Bien différent de cet animal fidèle dont tous les fentimens fe rapportent à la perfonne de fon maître, le char paroît ne fentir que pour foi, n'aimer que fous condition, ne fe prêter au commerce que pour en abufer; & par cette convenance de naturel, il eft moins imcompatible avec l'homme

pren

qu'avec le chien dans lequel tour eft fincère.

La forme du corps & le tempérament font d'accord avec le naturel; le chat eft joli, léger, adroit, propre & voluptueux; il aime fes ai– fes, il cherche les meubles les plus mollets pour s'y repofer & s'ébattre: il eft auffi très-porté à l'amour, &, ce qui eft rare dans les animaux la femelle paroît être plus ardente que le mâle, elle l'invite, elle le cherche, elle l'appelle, elle annonce par de hauts cris la fureur de fes defirs, ou plutôt l'excès de fes befoins; & lorfque le mâle la fuic ou la dédaigne, elle le poursuit, le mord, & le force, pour ainfi dire, à la fatisfaire, quoique les approches foient toujours accompagnées d'une vive douleur. La chaleur dure neuf ou dix jours, & n'arrive que dans des temps marqués; c'eft ordinairement deux fois par an, au printemps & en automne, & fouvent auffi trois fois, & même quatre. Les chattes portent cinquantecinq ou cinquante-fix jours; elles ne produifent pas en auffi grand nombre que les chiennes, les portées ordinaires font de quatre, de cinq ou de fix. Comme les mâles font fujets à dévorer leur progéniture, les femelles fe cachent pour mettre bas; & lorfqu'elles craignent qu'on ne découvre ou qu'on n'enlève leurs petits, elles les tranfportent dans des trous & dans d'autres. lieux ignorés ou inacceffibles; & après les avoir allairés pendant quelques femaines, elles leur apportent des fouris, de petits oifeaux, & les accoutument de bonne heure à manger de la chair: mais par une bizarrerie difficile à com prendre, ces mêmes mères, fi soigneufes & fi tendres, deviennent

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