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ses frais, risques et périls, aux clauses et bénéfices exprimés « au présent cahier des charges, sauf les réserves suivantes :

1.° La durée de la jouissance, depuis l'embouchure de la • Vézère jusqu'à Bergerac , sera bornée à quatre-vingt-dix-neuf « ans, si la concession relative aux canaux de la Corrèze et de la Vézère est perpétuelle, et à une durée égale à celle qui aura « lieu pour ces canaux, si la concession n'en est que temporaire. « Cette jouissance commencera à courir de la ratification de la a nouvelle concession à intervenir. L'exécution des ouvrages a devra être terminée dans le cours de quatre années.

« 2.° La durée de la jouissance relative au chemin de fer de « Brives à Tulle sera concédée à perpétuité à la Compagnie; l'exécution des ouvrages devra être terminée dans quatre a années.

« 3.° Dans le cas où la dépense du perfectionnement de la Dordogne , entre l'embouchure de la Vézère et Bergerac, ne • serait pas évaluée , par les projets qui seront définitivement approuvés, à la somme de deux millions , le tarif ci-joint,

adopté pour les canaux de la Corrèze et de la Vézère , sera « diminué dans la proportion de la différence.

4.° Les travaux à faire pour l'exécution du chemin en fer « sont évalués par aperçu à la somme de deux millions. Le ta« rif du droit de péage et de transport en sera ultérieurement « déterminé. » Paris, le 4 avril 1825.

Signé EUGÈNE MÉVIL.

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Ravigation Intérieure.

MÉMOIRE

Sur la Canalisation des rivières de Corrèze et de Vézère, et sur le perfectionnement de la navigation naturelle de la Dordogne, sur une étendue ensemble de 236,000 mètres de leurs cours, comprise entre Tulle, département de la Corrèze, et St.-Jeande-Blagnac sous Castillon, département de la Gironde.

LONGUEUR développée du cours de la Corrèze depuis Tulle jus

qu'à Brives, ci..

Suite du cours de la Corrèze, depuis Brives jusqu'à

son embouchure dans la Vézère au-dessus du

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moulin de Lomeuil, ci. Longueur développée du cours de la Vézère, depuis le confluent de

31,700 m.

7,600 m.

la Corrèze jusqu'à son embou

97,500

chure dans la Dordogne, ci. . . 89,900 Longueur développée du cours de la Dordogne, depuis le confluent de la Vézère jusqu'à SaintJean-de-Blagnac sous Castillon où remonte la marée, ci.

TOTAL.

106,800

236,000 m.

CHAPITRE PREMIER.

Considérations générales.

L'agriculture, l'industrie et le commerce sont les principales sources de la prospérité d'un État. Aussi les gouvernemens, à mesure qu'ils sont plus pénétrés de cette importante vérité, dirigent-ils tous leurs efforts vers cet utile but; et c'est ainsi que le Roi législateur, arbitre des destinées de la France, après avoir jeté les bases de ses institutions, les avoir fondées sur une sage et respectueuse liberté, et plus encore sur cet amour réciproque qui unit le Souverain avec le peuple, ne s'occupe plus qu'à augmenter la richesse et la puissance de ce Royaume, en y encourageant l'industrie agricole et manufacturière, en y honorant le commerce et les arts.

De grandes commotions politiques ont agité l'Europe civilisée, agrandi, restreint ou déplacé les rapports commerciaux de la plupart des peuples qui la composent ; et dans cette lutte de toutes les passions comme de tous les intérêts, ils ont fait des pertes presque irréparables', parmi lesquelles la France doit compter, comme lui étant la plus sensible, celle de ses colonies qui offraient des débouchés aux produits manufacturés de la métropole, fournissaient à son commerce d'échange avec les autres nations, et établissaient des relations qui étaient toutes à l'avantage de la mère-patrie.

Les ports des contrées les plus éloignées, de même que les marchés des cités les plus populeuses des pays qui nous avoisinent, étant fermés aujourd'hui tant aux produits de notre sol qu'à ceux de nos manufactures, par suite du système de prohibition dans lequel presque toutes les puissances se sont renfermées, nous devons tourner nos seules vues vers l'accroissement du commerce intérieur et le développement de toutes les industries, soit en procurant à celles-ci toutes les facilités pour s'approvisionner des matières premières , soit en présentant à l’au

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tre toutes les commodités désirables qui lui permettront de porter aux extrémités de la France ses produits de toute nature et de vivifier ainsi toutes ses provinces. Le système de prohibition, né du malheur des temps, et enfanté par la gêne où se trouvent momentanément tous les Etats, qui ont pensé trouver dans cette mesure un moyen de stimuler l'activité des peuples et donner un nouvel essor au génie qui les anime diversement, ce système, disons-nous, ne saurait exister long-temps; il saperait l'ordre social jusque dans ses fondemens, détruirait les liens qui unissent les hommes, liens qui, naissant de leurs besoins, empêchent qu'ils soient étrangers les uns aux autres, et, confondant ensemble tous leurs intérêts et toutes leurs affections, forment entre eux comme une seule grande famille qui assure à chacun de ses membres la plus grande masse de bonheur qui puisse lui être départie.

Ce système, si sévère dans son principe, si terrible dans ses conséquences, qui mérite de faire l'objet des méditations les plus profondes de la part des hommes d'État, semble toutefois avoir opéré un bien, envisagé sous le point de vue de la stagnation du commerce qu'il a forcé à se replier sur lui-même, à agir dans un cercle plus étroit, à créer de nouvelles sources de prospérités qui nécessitent l'émission de nombreux capitaux, et qui, répandant l'aisance dans les dernières classes de la société, augmentent sensiblement la consommation générale, et donnent ainsi une plus grande valeur aux denrées de première nécessité et à tous les objets manufacturés.

La France, qui n'est étrangère à aucun genre de gloire, riche par la fécondité de son sol autant que par la variété et l'excellence de ses produits; riche par l'accroissement qu'elle peut donner à ses relations commerciales et par le prodigieux développement qu'a reçu son industrie; riche enfin par sa supériorité non contestée dans les lettres, les sciences et les arts, la France sortira encore victorieuse de l'état d'inertie qui semble imposé

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à son commerce : elle en a pour garant son illustration passée, sa grandeur présente et les hautes destinées auxquelles elle est appelée sous un gouvernement juste et paternel, protecteur éclairé de tous ses intérêts et défenseur puissant de tous ses droits.

Les guerres, qui dévastent les empires, détruisent leurs populations, ruinent leurs finances et absorbent en un instant ce que la sagesse et l'économie des peuples ont pu leur faire amasser de richesses et acquérir de puissance, les guerres ne laissent après elles que le triste souvenir des pertes irréparables qu'elles ont occasionées, des maux incalculables qu'elles ont causés ! Les travaux de la paix, au contraire, tendent à consolider toutes les parties qui composent l'édifice social d'un État, en faisant concourir à ce grand @uvre les efforts communs de tous, soit en donnant un caractère de fixité et de force morale aux institutions, soit en excitant les ambitions louables, les passions méritantes, en favorisant l'agriculture, en encourageant l'industrie, en créant enfin ces monumens d'utilité publique, qui, tels que les ports de commerce, les grandes routes et les canaux, attestent aux générations futures le degré de civilisation et de

persectionnement dans les arts , et celui de prospérité et de grandeur des peuples qui les ont devancés.

La France a vu la première se réaliser ces belles et grandes conceptions qui honorent l'esprit humain et auxquelles se rattachent les noms révérés et glorieux de Henri IV et de Louis XIV: le canal de Briare, celui du Languedoc ou de jonction des deux mers, sont encore aujourd'hui les monumens les plus remarquables en ce genre, et serviront long-temps encore de modèle à ceux des canaux de navigation à point de partage qu'on voudra construire.

Mais si en France , il y a près de 200 ans, on a ouvert ces premiers canaux qui sont une source de prospérité pour les provinces qu'ils traversent, c'est avec un sentiment de douleur

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