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VIL JOU R.

Sur la soumission et la conformité à la volonté de Dieu.

Que votre volonté se fasse sur la terre comme dans le ciel.
Matth. 6, v. 10.

I. Rien ne se fait ici bas non plus que dans le ciel, que par la volonté ou par la permission de Dieu; mais les hommes n'aiment cette volonté qu'autant qu'elle s'accorde avec leurs desirs. Aimons-la, n'aimons qu'elle, et nous ferons de la terre un ciel. Nous remercierons Dieu de tout, des maux comme des biens, puisque les maux deviennent biens quand il les donne. Nous ne murmurerons plus de la conduite de sa providence; nous la trouverons sage, nous l'adorerons. Ô Dieu ! que vois-je dans le cours des astres, dans l'ordre des saisons, dans les événements de la vie, sinon votre volonté qui s'accomplit? Qu'elle s'accomplisse aussi en moi; que je l'aime; qu'elle m'adoucisse tout; que j'anéantisse la mienne pour faire régner la vôtre : car enfin c'est à vous, Seigneur, de vouloir; et c'est à moi d'obéir.

II. Vous avez dit, ô Seigneur Jésus, en parlant de

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vous-même, par rapport à votre Pere céleste "", que vous faisiez toujours ce qui lui plaisoit. Apprenez-nous jusqu'où cet exemple doit nous mener. Vous êtes notre modele. Vous n'avez rien fait sur la terre que selon le bon plaisir de votre Pere, qui veut bien être nommé le nôtre. Agissez en nous comme en vousmême,selon son bon plaisir. Qu'unis inséparablement à vous, nous ne consultions plus que ses desirs. Non seulement prier, instruire, souffrir, édifier, mais manger, dormir, converser; que tout se fasse par la seule vue de lui plaire : alors tout sera sanctifié dans notre conduite; alors tout sera en nous sacrifice continuel, priere sans relâche, amour sans interruption. Quand sera-ce, ô mon Dieu, que nous serons dans cette situation? Daignez nous y conduire : daignez domter et assujettir par votre grace notre volonté rebelle; elle ne sait pas ce qu'elle veut; il n'y a rien de bon d'être comme vous voulez.

que

(1) Jean, 8, v. 29.

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VIII. JOU R.

Sur les avantages de la priere.

Priez sans interruption. I Thess. 5, v. 17.

I. Telle est notre dépendance à l'égard de Dieu, que non seulement nous devons tout faire pour lui, mais encore que nous devons lui demander les moyens de lui plaire : cette heureuse nécessité de recourir à lui pour tous nos besoins, bien loin de devoir nous être incommode, doit au contraire faire toute notre consolation. Quel bonheur de lui parler en confiance, de lui ouvrir tout notre cœur, et d'être par la priere dans un commerce intime avec lui! Il nous invite à le prier. Jugez, dit saint Cyprien, s'il ne nous accordera pas les biens qu'il nous sollicite de lui demander. Prions donc avec foi, et ne perdons pas le fruit de nos prieres par une incertitude flottante, qui, comme dit saint Jacques, nous fait hésiter. Heureuse l'ame qui se console dans l'oraison par la présence de son bien-aimé! Si quelqu'un d'entre vous, dit saint Jacques, est dans la tristesse, qu'il prie pour se consoler. Hélas! malheureux que nous sommes! nous ne trouvons que de l'ennui dans cette céleste occupation. La tiédeur de nos prieres est la source de nos autres infidélités.

II. Demandez, et il vous sera donné. Cherchez, et vous trouverez. Frappez, et l'on vous ouvrira". Si nous n'avions qu'à demander les richesses pour les obtenir, quel empressement, quelle assiduité, quelle persévérance! Si nous n'avions qu'à chercher pour trouver un trésor, quelles terres ne remueroit-on point! S'il n'y avoit qu'à heurter pour entrer dans le conseil des rois et dans les plus hautes charges, quels coups redoublés n'entendroit-on pas ! Mais que ne fait-on point pour trouver un faux bonheur ! Quels rebuts, quelles traverses n'endure-t-on pas pour un fantôme de gloire mondaine! Quelles peines pour misérables plaisirs dont il ne reste que le remords! Le trésor des graces est le seul vrai bien, et le seul qu'on ne daigne pas demander, le seul qu'on se rebute d'attendre. Cependant il faudroit frapper sans relâche; car la parole de Jésus-Christ n'est pas infidele; c'est notre conduite qui l'est.

(1) Matth. 7, v. 7.

de

IX. JO U R.

Sur l'attention à la voix de Dieu.

Seigneur, à qui irons-nous? vous avez les paroles de la vie éternelle. Jean, 6, v. 69.

I. C'est Jésus-Christ qu'il faut écouter. Les hommes ne doivent être écoutés et crus qu'autant qu'ils sont pleins de la vérité et de l'autorité de Jésus-Christ. Les livres ne sont bons qu'autant qu'ils nous apprennent l'évangile. Allons donc à cette source sacrée. Jésus-Christ n'a parlé, n'a agi, qu'afin que nous l'écoutassions, et que nous étudiassions attentivement le détail de sa vie. Malheureux que nous sommes ! nous courons après nos propres pensées, qui ne sont que vanité, et nous négligeons la vérité même, dont toutes les paroles sont capables de nous faire vivre éternellement. Parlez, ô Verbe divin, ô parole incréée et incarnée pour moi! faites-vous entendre à mon ame. Dites tout ce que vous voudrez; je veux tout ce qu'il vous plaît.

II. Souvent on dit qu'on voudroit savoir ce qu'on a à faire pour s'avancer dans la vertu; mais dès que l'esprit de Dieu nous l'enseigne, le courage nous

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