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VI. MÉDITATION.

Venez à moi, vous tous qui êtes chargés, et je vous soulagerai. Matth. XI, v. 28.

Douce parole de Jésus-Christ, qui prend sur lui tous les travaux, toutes les lassitudes et toutes les douleurs des hommes! O mon Sauveur, vous voulez donc porter tous mes maux ! Vous m'invitez à m'en décharger sur vous. Tout ce que je souffre doit trouver en vous du soulagement. Je joins donc ma croix à la vôtre; portez-la pour moi. Je suis, comme yous étiez, tombant en défaillance, quand on fit porter votre croix par un autre. Jé marche après vous, Seigneur, vers le Calvaire, pour y être crucifié. Je veux, quand vous le voudrez, mourir entre vos bras; mais la pesanteur de ma croix m'accable. Je manque de patience: soyez ma patience vous-même ; je vous en conjure par votre promesse. Je viens à vous; je n'en puis plus; c'est assez pour mériter votre compassion et votre secours,

VII. MÉDITATION.

Parlez, Seigneur, votre serviteur vous écoute. I, Rois, III, v. 10.

Je me tais, Seigneur, dans mon affliction, je me tais; mais je vous écoute avec le silence d'une ame contrite et humiliée à qui il ne reste rien à dire dans sa douleur. Mon Dieu, vous voyez mes plaies; c'est vous qui les avez faites; c'est vous qui me frappez. Je me tais; je souffre, et j'adore en silence mais vous entendez mes soupirs, et les gémissements de mon cœur ne vous sont point cachés. Je ne veux point m'écouter moi-même ; je ne veux écouter que vous, et vous suivre..

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TOME VII,

B4

Mon pere,

VIII. MÉDITATION.

délivrez-moi de cette heure. Jean, XII, v. 27.

Quoique vous me menaciez et me frappiez, ô mon Dieu, vous êtes mon pere; vous le serez toujours. Delivrez-moi de cette heure terrible, de ce temps d'amertume et d'accablement. Laissez-moi respirer dans votre sein, et mourir entre vos bras. Délivrez-moi, ou par la diminution de mes maux, ou par l'accroissement de ma patience. Coupez jusqu'au vif, brûlez; mais faites miséricorde; ayez pitié de ma foiblesse. Si vous ne voulez pas me délivrer de ma douleur, délivrez-moi de moi-même, de ma foiblesse, de ma sensibilité et de mon impatience.

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IX. MÉDITATION.

J'ai péché contre toute votre justice. Dan. IX, v. 15, 16.

J'ai péché contre toutes vos loix. L'orgueil, la mollesse, le scandale, n'ont rien laissé de saint dans la religion que je n'aie violé. J'ai même fait outrage à votre Saint-Esprit ; j'ai foulé aux pieds le sang de l'alliance; j'ai rejeté les anciennes miséricordes qui avoient pénétré mon cœur. J'ai fait tous les maux Seigneur; j'ai épuisé toutes les iniquités; mais je n'ai pas épuisé votre miséricorde. Au contraire, elle prend plaisir à surmonter ma misere; elle s'éleve comme un torrent au-dessus d'une digue. Pour tant de maux vous me rendez tous les biens; vous vous donnez vous-même. Ô mon Dieu! un si grand pécheur, si comblé de graces, refusera-t-il de porter sa croix avec votre fils, qui est la justice et la sainteté même ?

X. MÉDITATION.

Ma force m'a abandonné. Psaume 37, v. 11.

Ma force m'abandonne; je ne sens plus que foiblesse, qu'impatience, que désolation de la nature défaillante, que tentation de murmure et de désespoir. Qu'est donc devenu le courage dont je me piquois et qui m'inspiroit tant de confiance en moimême? Hélas! outre tous mes maux, j'ai encore à supporter la honte de ma foiblesse et de mon impatience. Seigneur, vous attaquez mon orgueil de tous côtés; vous ne lui laissez aucune ressource. Trop heureux, pourvu que vous m'appreniez, par ces terribles leçons, que je ne suis rien, que je ne puis rien, et que vous êtes tout, seul!

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