dont le plumage monotone et sans éclat, annonce assez une femelle, et qui d'ailleurs a les pennes intermédiaires de la queue bordées d'un noir lustré, changeant en vert-doré, comme sont les pennes de la queue du soui-manga à collier; mais dans cette femelle, les reflets sont beaucoup moins vifs. Elle est d'un brun verdâtre dessus, d'un blanc teinté de soufre dessous; elle a les pennes des ailes brunes, bordées d'une couleur plus claire, et les latérales de la queue noirâtres, terminées de blanc sale. Si les grimpereaux des Indes orientales sont, comme ceux d'Amérique, plusieurs années à former leur plumage, et s'ils n'ont leurs belles couleurs qu'après un certain nombre de mues, on ne doit pas être surpris de trouver tant de variétés dans ces espèces.

Longueur totale, quatre pouces neuf lignes; bec, un pouce; tarse, six lignes et demie; doigt du milieu, cinq lignes et demie; le postérieur, presque aussi long: vol, six pouces un quart; queue, quinze lignes, composée de douze pennes égales; dépasse les ailes de cinq lignes.

6.

LE SOUI-MANGA* (1)

OLIVE A GORGE POURPRE.

CINNYRIS ZEYLONICUS, Vieill. - CERTHIA ZEY'LONICA, Lath., Linn., Gmel.

La couleur la plus distinguée de son plumage, c'est un violet foncé très-éclatant

corpore

vergens; rectricibus binis intermediis nigris, oris exterioribus viridi-aureo colore variantibus, lateralibus nigricantibus, apice albidis.... Certhia philippensis, le grimpereau des Philippines. (Brisson, tom. 3, pag. 613. Gerini, pag. 59, sp. 16.) Certhia rectricibus intermediis duabus longissimis; subtùs albo flavescens.... Philippina. (Linnæus, Syst. Nat., ed. 13, gen. 65, sp. 21, pag. 187.) J'ignore sur quel fondement M. Linnæus donne à cette espèce deux longues pennes intermédiaires à la queue s'il a vu un individu ainsi fait, alors celuici sera un jeune ou un vieux en mue, ou une femelle; mais il est douteux que M. Linnæus ait vu cet oiseau, puisqu'il ne le décrit point, et qu'il n'ajoute rien à ce qu'en ont dit les autres.

C'est, à mon avis, le grimpereau B de la planche 30. [Voyage de M. Sonnerat à la NouvelleGuinée (*).]

qui règne sous la gorge, devant le cou et sur la poitrine ; il a le reste du dessous du corps jaune; tout le dessus, compris les petites couvertures supérieures des ailes, d'une couleur d'olive obscure, et cette couleur borde les pennes de la queue et des ailes, ainsi que les grandes couvertures de celles-ci, dont le brun est la couleur dominante; le bec est noir, et les pieds sont d'un cendré foncé.

C'est M. Poivre qui a apporté cet oiseau des Philippines; il est à peu près de la taille de notre troglodyte.

Longueur totale, quatre pouces; bec, neuf à dix lignes; tarse, six lignes; doigt du milieu, cinq lignes ; le doigt postérieur un peu plus court; vol, six pouces; queue, quatorze lignes, composée de douze pennes égales ; dépasse les ailes de six lignes. ** de

Si le grimpereau de Madagascar M. Brisson (2), n'avait pas le bec plus court et la queue plus longue, je le regarderais comme la femelle du soui-manga de cet article; mais du moins on ne peut s'empêcher de le reconnaître pour une variété imparfaite ou dégénérée. Il a tout le dessus du corps, compris les couvertures des ailes, d'un vert d'olive obscur, mais plus obscur sur le sommet de la tête que partout ailleurs, et qui borde des pennes des ailes et de la queue; toutes ces pennes sont brunes; le tour des yeux est blanchâtre ; la gorge et le dessous du corps gris-brun; les pieds tout

oiseau est représenté fig. 4, sous le nom de grimpereau olive des Philippines.

(1) Certhia supernè obscurè olivacea, infernè lutea; collo inferiore et pectore splendidè violaceis ; rectricibus fuscis, oris exterioribus obscurè olivaceis.... Certhia philippensis olivacea, grimpereau olive des Philippines. (Brisson, tom. 3, pag. 623. Gerini, pag. 59, sp. 21.)

Certhia pileo viridi; dorso ferrugineo, abdomine flavo; gulâ uropygioque azureis..... Zeylonica. (Linnæus, Syst. Nat., ed. 8, gen. 65, sp. 23, pag. 188.)

**

C'est le grimpereau A, pl. 30, dc M. Sonnerat. (Voyage à la Nouvelle-Guinée, pag. 62 et 63.) Voyez les planches enluminées, no 575, fig. 1. (2) Certhia supernè obscurè viridi-olivacea, vertice obscuriore, infernè griseo-fusca; oculorum ambitu candicante; rectricibus fuscis, oris exterioribus obscurè viridi-olivaceis.... Certhia madagascariensis olivacea, grimpereau olive de Madagascar. (Brisson, tom. 3, pag. 625. — Gerini, pag. 59. sp. 22.) Certhia olivacea, subtùs grisea; orbitis albicantibus.... Olivacea. (Linnæus, Syst. Nat., ed. 13, gen. 65, sp. 5, pag. 185.)

les petites couvertures supérieures des ailes de même; la gorge, la tête, le cou, tout le dessus du corps et les couvertures moyennes des ailes, d'un vert doré brillant; un trait d'un noir velouté entre la narine et l'œil; la poitrine, le ventre et tout le dessous du corps, du même noir, ainsi que les pennes de la queue et des ailes, et les plus grandes couvertures des ailes; mais ces grandes couvertures et les pennes de la queue sont bordées de vert doré ; le bec est noir et les pieds aussi.

M. Adanson soupçonne que l'oiseau que M. Brisson a regardé comme la femelle de l'angala, pourrait bien n'être qu'un jeune de la même espèce avant sa première mue : «< cela semble indiqué, ajoute-t-il, par nom»bre d'espèces d'oiseaux de ce genre, fort ap» prochants de l'angala, qui se trouvent au Sénégal, dont les femelles sont parfaite» ment semblables aux mâles (1), mais dont » les jeunes ont dans leurs couleurs beau» coup de gris, qu'ils ne quittent qu'à leur première mue. »

>>

L'angala est presque aussi gros que notre bèque-figue il fait son nid en forme de coupe, comme le serin et le pinson, et n'y emploie guère d'autres matériaux que le duvet des plantes: la femelle y pond communément cinq ou six œufs; mais il lui arrive souvent d'en être chassée par une espèce d'araignée, aussi grosse qu'elle et très-vorace, qui s'empare de la couvée et suce le sang des petits (2).

L'oiseau que M. Brisson regarde comme la femelle, et M. Adanson, comme un jeune qui n'a point encore subi sa première mue, diffère du mâle adulte, en ce que la poi

que Seba nomme omnicolor (tom. 1, pag. 110 no 5). Cet oiseau de Seba paraît en effet beaucoup plus gros, et M. Adanson dit qu'il est de couleurs plus variées; mais il aurait pu remarquer que le falcinellus omnicolor zeilanicus de Klein désigne, dans l'intention bien exprimée de cet auteur, non l'angala dian, mais l'avis omnicolor ceylanica de Seba,

(1) Je ne doute pas que M. Adanson n'ait vu au Sénégal nombre de femelles parfaitement semblables à leurs mâles, puisqu'il l'assure; mais on ne doit point en faire une loi générale pour tous les oiseaux de l'Afrique et de l'Asie; le faisan doré de la Chine, le paon, plusieurs espèces de tourterelles, de piesgrièches, de perruches, etc., d'Afrique, en sont de bonnes preuves.

(2) Voyez le Supplément de l'Encyclopédie, au mot Angala.

trine et le reste du dessous du corps, au lieu d'être d'un noir velouté uniforme, est d'un blanc sale semé de taches noires, et en ce que les ailes et la queue sont d'un noir moins brillant.

Longueur totale, cinq pouces un quart; bec, quatorze lignes; tarse, huit lignes; doigt du milieu, six lignes et demie, et plus grand que le postérieur; vol, huit pouces; queue, dix-neuf lignes, composée de douze pennes égales; dépasse les ailes de six à sept lignes.

8.

LE SOUI-MANGA DE TOUTES
COULEURS. (3)

CERTHIA OMNICOLOR, Lath., Linn., Gmel. Tout ce que l'on sait de cet oiseau, c'est qu'il vient de Ceylan, et que son plumage est d'un vert nuancé de toutes sortes de belles couleurs, parmi lesquelles la couleur d'or semble dominer. Seba dit que les petits de cet oiseau sont exposés aussi à devenir la proie des grosses araignées, et sans doute c'est un malheur qui leur est commun, nonseulement avec l'angala, mais avec toutes les autres espèces de petits oiseaux qui nichent dans les pays habités par ces redoutables insectes, et qui ne savent pas, à l'aide d'une construction industrieuse leur interdire l'entrée du nid.

A juger par la figure que donne Seba, le soui-manga de toutes couleurs a sept ou huit pouces de longueur totale; son bec, environ dix-huit lignes; sa queue, deux pouces un quart, et dépasse les ailes de seize à dix-huit lignes en un mot, on peut croire que c'est la plus grosse espèce des soui-mangas.

:

(3) Avis ceylanica omnicolor. (Seba, Thesaurus, no 5.) Il ajoute que cet oiseau est un des plus grands colubris, mais il eût parlé plus juste en le donnant pour le plus grand des soui-mangas, plus grand que l'angala Dian, avec lequel MM. Brisson et Gerini l'out confondu : les colibris sont tout à fait étrangers à l'ancien continent.

Falcinellus omnicolor zeylanicus; en allemand, seylansche baumklette. (Klein, Ordo av., pag. 107, n° 8.)

(4) The red breasted green creeper. (Edwards, pl. 347.)

du cap de Bonne-Espérance, nous apprend qu'il chante aussi bien que notre rossignol, et même que sa voix est plus douce : il a la gorge d'un beau rouge-carmin, le ventre blanc; la tète, le cou, et la partie antérieure des ailes, d'un beau vert doré et argenté; le croupion bleu-céleste; les ailes et la queue, d'un brun mordoré; le bec et les pieds noirs.

Longueur totale, quatre pouces deux tiers à peu près; bec, un pouce ; queue, dix-huit à vingt lignes; dépasse les ailes d'environ treize lignes.

10.

LE SOUI-MANGA (1)

ROUGE, NOIR ET BLANC.

DICOEUM ERYTHRONOTOS, Vieill., Cuv.;-CER THIA CRUENTATA, Lath., Linn., Gmel. C'est ainsi que M. Edwards désigne cet oiseau du Bengale, qui est à peu près de la taille de notre roitelet; mais ce n'est pas assez d'indiquer les couleurs de son plumage, il faut donner, d'après le même M. Edwards, une idée de leur distribution le blanc règne sur la gorge, et toute la partie inférieure sans exception; le noir sur la partie supérieure; mais sur ce fond sombre, un peu égayé par des reflets bleus, sont répandues quatre belles marques d'un rouge vif; la première sur le sommet de la tête, la seconde

BORRONIGA, Linn., Gmel.

Je ne donne point de nom particulier à cet oiseau, parce que je soupçonne que c'est une femelle ou un jeune mâle dont le plumage est encore imparfait. Cette variété d'âge ou de sexe me paraît avoir plus de rapport avec le soui-manga proprement dit, le marron pourpré et le violet, qu'avec aucun autre elle a le dessus de la tête et du corps brun verdâtre; le croupion jaune olivâtre; la gorge et tout le dessus du corps d'un grisbrouillé, qui prend une teinte jaunâtre près de la queue; les flancs roux, les pennes de la queue noirâtres, celles des ailes noirâtres bordées d'une couleur plus claire; le bec et les pieds noirs.

Les dimensions sont à peu près les mêmes que celles du soui-manga violet.

Nous ne connaissons que trois oiseaux dans l'ancien continent à qui ce nom soit applicable. Seba parle aussi d'une femelle de cette espèce qui n'a point de longue queue; d'où il suivrait que, du moins dans quelques espèces, cette longue queue est un attribut propre au mâle : et qui sait si parmi les espèces que nous venons de voir, il n'y en a pas plusieurs où les mâles jouissent de la

Certhia viridis, abdomine albo, pectore rubro, uropygio cæruleo.... Afra. (Linnæus, Syst. Nat., ed. 13, Gen. 65, sp. 11, pag. 186.)

(1) The black, white and red indian creeper. (Edwards, pl. 81.)

Falcinellus bengalensis. (Klein, Ordo avium, pag. 108, no 19.)

Certhia supernè ad cæruleum vergens, infernè alba; macula triplici, aliâ in vertice, alterâ in collo superiore, tertiâ in media dorso, tectricibusque

même prérogative, lorsqu'ils ont l'âge requis, et lorsqu'ils ne sont point en mue? Qui sait si plusieurs des individus qu'on a décrits, gravés, coloriés, ne sont pas des femelles, ou de jeunes måles, ou de vieux mâles en mue et privés, seulement pour un temps, de cette décoration? Je le croirais d'autant plus, que je ne vois aucune autre différence de conformation entre les soui-mangas à longue

caudæ superioribus coccineis; rectricibus nigris ad cæruleum vergentibus..... Certhia bengalensis, grimpereau de Bengale. (Brisson, tom. 3, pag. 663. Gerini, Ornithol. Ital., pl. 198, fig. 2, pag. 57.)

Certhia nigro-cærulescens, subtùs alba; vertice, cervice, dorso uropygioque rubris.... Cruentala, (Linnæus, Syst. Nat., ed. 13, gen. 67, sp. 17, pag. 117.) Voyez les planches enluminées, no 168, où cet oiseau est représenté, fig. 2, sous le nom de grimpereau de l'île de Bourbon.

queue et ceux à queue courte, et que leur plumage brille des mêmes couleurs et jette les mêmes reflets.

1.

LE SOUI-MANGA * (1)

A LONGUE QUEUE ET A CAPUCHON VIOLET.

CINNYRIS VIOLA CEUS, Cuv. NECTARINIA VIOLACEA, Kuhl. CERTHIA VIOLACEA, Lath., Linn., Gmel.

J'ignore pourquoi on a donné à cet oiseau le nom de petit grimpereau, si ce n'est parce qu'il a les deux pennes intermédiaires de la queue moins longues que les deux autres; mais il est certain qu'en retranchant à tous, de la longueur totale, celle de la queue, celui-ci ne serait pas le plus petit des trois.

sant sur les parties éloignées. La taille de cet oiseau n'est que très-peu au-dessus de. celle de notre grimpereau.

six

Longueur totale, six pouces et plus; bec, onze lignes et demie; pieds, sept lignes et demie; doigt du milieu, six lignes, de trèspeu plus long que le postérieur ; vol, pouces un tiers; queue, trois pouces, composée de dix pennes latérales étagées, et de deux intermédiaires qui excèdent les latérales de douze ou quatorze lignes, et les ailes de vingt-sept lignes ces deux intermédiaires sont plus étroites que les latérales, et cependant plus larges que dans les espèces suivantes.

2.

LE SOUI-MANGA ** (2)

VERT DORÉ CHANGEANT, A LONGUE QUEUE.

la

· plus gros, et qu'on ne lui sût pas queue autrement faite, on serait tenté de les prendre pour deux individus de la même espèce, dont l'un aurait perdu sa queue dans la mue. M. le vicomte de Querhoënt l'a vu dans son pays natal, aux environs du cap de BonneEspérance il nous apprend qu'il construit son nid avec art, et qu'il y emploie pour tous matériaux une bourre soyeuse.

Il a la tête, le haut du dos et la gorge d'un violet brillant changeant en vert; le devánt du cou d'un violet tout aussi brillant, mais changeant en bleu; le reste du dessus du corps d'un brun olivâtre, et cette couleur borde les grandes couvertures des ailes, leurs pennes et celles de la queue, qui toutes sont d'un brun plus ou moins foncé le reste du dessous du corps d'un orangé plus vif sur les parties antérieures, et qui va s'affaiblis

(1) Certhia supernè splendidè violacea, ad viride inclinans, infernè splendidè aurantia; dorso infimo et uropygio fusco-olivaceis; rectricibus fusco-nigricanti bus, oris exterioribus olivaceis, duabus intermediis longissimis.... Certhia longicauda minor capitis Bonæ-Spei, le petit grimpereau à longue queue du cap

de Bonne-Espérance. (Brisson, tom. 3, pag. 649.) Certhia rectricibus intermediis duabus longissimis, corpore violaceo nitente, pectore abdomineque luteis.... Violacea. (Linnæus, Syst. Nat., ed. 13, gen. 65, sp. 22, pag. 188.)

Il a la poitrine rouge; tout le reste d'un vert doré assez foncé, néanmoins éclatant et changeant en cuivre de rosette : les pennes de la queue noirâtres bordées de ce même vert, celles de la queue et leurs grandes couvertures, brunes; le bas-ventre mêlé d'un peu de blanc; le bec noir, les pieds

noirâtres.

Cette espèce est du Sénégal : la femelle a le dessus brun verdâtre; le dessous jaunâtre varié de brun; les couvertures inférieures de la queue blanches, semées de brun et de bleu; le reste comme dans le mâle, à quelques teintes près. Ces oiseaux sont à peu près de la taille de notre troglodyte.

Longueur totale, sept pouces deux lignes; bec, huit lignes et demie; tarse, sept lignes;

**

Voyez les planches enluminées, no 670, où cet oiseau est représenté, figure 1, sous le nom de grimpereau à longue queue du Sénégal.

(2) Avicula Amboinensis discolor et perpulchra. (Seba, tom. 2. pag. 8.)

Sylvia versicolor. (Klein, Ordo av., pag. 80, no 19.) Certhia viridi-aurea, cupri puri colore varians ; pectore rubro; rectricibus nigricantibus, oris exterioribus viridi-aureis, duabus intermediis longissimis.... Certhia longicauda Senegalensis, grimpereau à longue queue du Sénégal. (Brisson, tom. 3, pag. 645. - Gerini, pl. 201, fig. 2.)

Certhia rectricibus intermediis duabus longissimis, corpore viridi nitente, pectore rubro.... Pulchella. (Linnæus, Syst. nat., ed. 13, gen. 65, sp. 19, pag. 187.)