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ADRESSES

PRÉSENTÉES PAR L'ARMÉE DU CENTRE

AU GÉNÉRAL LAFAYETTE

LES 25 ET 26 JUIN 1792,

ET

ORDRES

DONNÉS PAR LE GÉNÉRAL A CETTE ARMÉE.

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ADRESSES

PRÉSENTÉES PAR L'ARMÉE DU CENTRE

LAUSARNE

AU GÉNÉRAL LAFAYETTE

LES 25 ET 26 JUIN 1792,

ET.

ORDRES

B1151

DONNÉS PAR LE GÉNÉRAL A CETTE ARMÉE.

L

ES Officiers du 71o Régiment d'Infanterie n'avoient appris qu'avec une joie mêlée d'orgueil qu'ils devoient marcher sous vos ordres; ils s'applaudissoient de voir à leur tête le Héros de la liberté, celui qui avoient déjà montré à l'Europe étonnée qu'il savoit combattre avec le même sang-froid & le même courage le despotisme & l'anarchie. Ils étoient bien sûrs que vous ne pouviez être environné que de l'amour, de l'estime & de la confiance des Troupes : ils en avoient pour garant toute votre. vie passée. Vous venez notre Général, de donner, s'il est possible, un nouvel accroissement à ces sentimens qui font partagés par tous les bons Citoyens, par tous les sincères Amis de la liberté & de l'ordre. Vous avez dénoncé les agitateurs du Peuple, la secte factieuse qui cause en grande partie les maux de la France. Il appartenoit à celui quidéfendit laliberté Américaine, d'être doublement le défenseur de la Constitution Françoise, de la servir contre les ennemis de dehors & contre ceux du dedans, & de s'opposer de deux manières à la déforganisation, à la dissolution de l'Empire. Qu'il foit permis à des Soldats de la Patrie, de la Liberté, de vous en témoigner leur reconnoissance. Ils favent bien que la haine & la malveillance attaqueront vos intentions; peut-étie s'acharneront-elles même contre votre armée. Mais c'est là votre récompense & la nôtre d'ailleurs n'aurons nous pas toujours l'estime des vrais Patriotes? ceux-ci sont bien perfuadés qu'ils ne trouveront jamais dans vos Soldats des Troupes Prétoriennes, mais seulement les ennemis des factieux, les amis, les soutiens des Loix & de la Monarchie constitutionnelle; ils savent bien en un mot, qu'ils n'auront jamais à reprocher à l'Armée de Lafayette d'avoir manqué à fon ferment de fidélité à la Nation, à la Loi & au Roi.

Les Officiers du 1er Bataillon du 71o Régiment, ci-devant Vivarais.
(suivent les fignatures.)

Ce n'est pas sans la plus vive indignation que les Volontaires du 1er Bataillon du Département de la Marne ont appris l'attentat commis par des factieux contre la Conftitution de l'Empire François, en la personne du Roi,

Ce Bataillon a cru devoir apprendre à la France entière que s'étant dévoué

au main

tien de sa Constitution, il retouvelle entre les mains du brave Général qui à juste titre a fi bien mérité sa confiance le serment de la défendre jusqu'a la dernière goutte de leur fang contre les ennemis du dehors & ceux du dedans. Tel est le vœu unanime qu'il prie le Général Lafayette, leur père commun, de préfenter pour lui à l'Aflemolee Nationale, & pour que fa profeffion de foi foit connue des parens, amis & concitoyens de fon Département, il défire avec inftance que la présente soit imprimée pour etre envoyée à tous les Corps administratifs & Municipalités, lignée par quatre Membres de chaque Compagnie & par ceux de l'Etat-Major, & que les Exemplaires en soient envoyés par le Confeit d'Administration dudit Bataillon à ces Corps administratifs.

Le premier Bataillon du Département de la Marne.
(Suivent les signatures.)

Le Régiment, vivement affecté & justement indigné de ce que des factieux se tourmentent en tous sens pour anéantir la Conftitution & porter l'anarchie dans le Royaume, & de ce qu'ils ont pousse l'atrocité jusqu'a forcer le Palais du Roi, renouvelle au Général d'armée que, sous les étendards de la liberté, il verfera jusqu'à la dernière goutte de fon fang pour le maintien de la Constitution toute entière, & qu'il peut le conduire avec confiance contre les ennemis du dedans & les ennemis du dehors.

Le cinquante-cinquième Régiment d'Infanterie.
(Suivent les fignatures.)

La plus entière confiance est le fentiment le plus fortement gravé dans le cœur de tous les individus de votre armée, nous sommes prêts à mourir pour le maintien de la Constitution. Mais en facrifiant notre vie à la caufe de la liberté, nous craignons de nous tromper & de servir la cause des factieux. C'est à vous, notre Général, vous, dont les principes sont connus, à nous diriger, & le 43o Régiment, (ci-devant Royal des Vaisseaux) qui n'a jamais marché qu'à la victoire, ne s'écartera pas de cette route en combattant sous les ordres de l'emule de Wafingthon.

Il renouvelle avec empressement le ferment d'être fidèle à la Nation, à la Loi & au Roi, & de maintenir de tout fon pouvoir cette Conftitution à laquelle vous avez coopéré comme Législateur, & que vous savez si bien défendre comme Général.

Le 43o Régiment, ci-devant Royal des Vaisseaux.
(Suivent les fignatures.)

LES Officiers, Sous-Officiers & Dragons du 3o Escadron du 5o Régiment, voués de toute leur ame à la défense & au soutien de la Loi conftitutionnelle de l'Etat, & abhorrant toute faction contraire à ce principe, viennent dépofer en vos mains l'affu ance de ne jamais violer le serment qu'ils ont fait de mourir en combattant les ennemis de la Patrie: nous n'en distinguons que deux fortes; ceux qui dans ce moment ci prennent les armes contr'elle, & les Factieux qui, placés impérieusement au sein de la Capitale, semblent vouloir conftituer leurs perfides opinions par des attentats auffi barbares que defpotiques.

Nous avons lu, Général, votre lettre à l'assemblée Nationale & au Roi, en date du 16 de mois; vous y avez développé toutes les vertus dont vous n'avez cefle de donner des preuves, tant dans la guerre de l'Amérique que depuis le moment que vous avez embraflé fi généreusement la cause juste & facrée de votre Pattie. Nous sommes tous remplis du désir pur de nous rallier autour de vous, & tous unanimement jurons de mourir avec un Général dont la conduite a toujours été en tout conforme au fentiment national.

Nous apprenons avec douleur, Général, qu'un parti factieux & malheureusement trop accrédité, vient d'égarer une multitude de gens & les a fait poster à des actions criminelles, nous ne pouvons, Général, qu'être pénétrés d'horreur d'un attentat aufli coupable; le Roi est la Loi même, & quiconque ofe y attenter doit être puni par toutes les rigueurs de cette Loi constitutionnelle que nous avons tous juré de maintenir.

Dans quel moment, Général, sommes-nous exposés à des divisions intérieures & que les factions dirigent! lorsque placés vis-a-vis le canon de l'ennemi, nous courons les dangers d'en étre frappés, peut-on fans gémir douloureusement le fai e un tableau de cette cruelle position? Quoi! à l'instant où nos Frères expirent à nos côtés en combattant pour la Patrie, il faut nous dire, amis, nos feuls ennemis ne font point en face, peut-être aujourd'hui, tout à l'heure méme, des monftres font derrière nous, partons, prévenons leurs coups; cette idée nous accable & nous déchire.

&

Nous vous réiterons, Général, notre amour pour tous vos principes, nous sommes convaincus de leur pureté, comptez fur le facrifice de nos vies pour le maintien de notre Conftitution & de la liberté fans licence.

Les Officiers, Sous-Officiers & Dragons du 3o Escadron du 5o Régiment. (Suivent les fignatures.)

Nous vous demandons la permiflion de vous exprimer en commun nos fentimens fur votre lettre à l'Assemblée Nationale. C'est avec la plus vive fatisfaction que nous y avons vu retracés tous ceux qui nous animent. Injustement soupçonnés par nos ennemis d'être armés pour protéger les défordres & l'anarchie qui défolent notre malheureuse Patrie, nous voudrions faire connoître à l'Europe entière combien de pareils soupçons font indignes des véritables Soldats François, & notre adhésion à votre lettre en eft la meilleure preuve.

Nous vous remercions, Général, des éloges que vous avez donnés à votre Armée; mais nous ofons vous dire que vous n'avez fait que lui rendre justice. Amour de la liberté, obéissance exacte a la loi, respect à toutes les autorités conftituées, & particulièrement au Chef fuprême de l'armée; tels font les sentimens que nous trouvons dans nos cœurs, & que notre conduite prouvera toujours. Le septième Régiment de Cavalerie n'a pu vous faire connoître encore que fa difcipline & fa confiance en vous; mais dans toutes les circonstances, il justifiera la bonne opinion que vous avez bien voulu en marquer.

Certains de n'être jamais employés par vous qu'an soutien de la Souveraineté Nationale, & au maintien de la Constitution acceptée par le Roi, nous vous renouvellons dans ce moment l'affurance de notre constance à foutenir la gloire du nom françois par notre valeur contre des ennemis qui veulent nous dicter des loix, & par notre forte oppofition aux factieux de toute espèce qui empêchent l'exécution de celles que nous avons juré de main

tenir.

Nous vous sommes tous dévoués, Général, & ce langage n'est point indigne d'hommes qui combattent pour la liberté, parce que nous sommes aflures que vous l'ètes vousmême aux fentimens de patriotisme & d'ordre qui nous animent.

Les Officiers, Sous-Officiers & Cavaliers du septième Régiment de la Cavalerie. (suivent les fignatures.)

A 2

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