MADAME, Je sais bien que VOTRE MAJESTÉ n'a que faire de toutes nos dédicaces, et que ces prétendus devoirs dont on lui dit élégamment qu'on s'acquitte envers elle sont des hommages, à dire vrai, dont elle nous dispenseroit très volontiers: mais je ne laisse pas d'avoir l'audace de lui dédier la Critique de l'Ecole des Femmes, et je n'ai pu refuser cette petite occasion de pouvoir témoigner ma joie à votre MAJESTÉ sur cette heureuse convalescence qui redonne à nos vœux la plus grande et la meilleure princesse du monde, et nous promet en elle de longues années d'une santé vigoureuse. Comme chacun regarde les choses du côté de ce qui le touche, je me réjouis, dans cette alégresse générale, de pouvoir encore avoir l'honneur de divertir VOTRE MAJESTÉ; elle, MADAME, qui prouve si bien que la véritable dévotion n'est point contraire aux honnêtes divertissements; qui, de ses hautes pensées et de ses importantes occupations, descend si humainement dans le plaisir de nos spectacles, et ne dédaigne pas de rire de cette même bouche dont elle prie si bien Dieu : je flatte, dis-je, mon esprit de l'espérance de cette gloire; j'en attends le moment avec toutes les impatiences du monde; et, quand je jouirai de ce bonheur, ce sera la plus grande joie que puisse recevoir, MADAME, DE VOTRE MAJESTÉ le très humble, très obéissant et très fidele serviteur |