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SGANARELLE.

Tu t'en leveras plus matin.

MARTINE.

Enfin qui ne laisse aucun meuble dans toute la maison!...

SGANARELLE.

On en déménage plus aisément.

MARTINE.

Et qui, du matin jusqu'au soir, ne fait que jouer et que boire!

SGANARELLE.

C'est pour ne me point ennuyer.

MARTINE.

Et que veux-tu pendant ce temps que je fasse avce ma famille?

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Donne-leur le fouet : quand j'ai bien bu et bien mangé, je veux que tout le monde soit soul dans ma maison.

MARTINE.

Et tu prétends, ivrogne, que les choses aillent toujours de même ?...

SGANARELLE.

Ma femme, allons tout doucement, s'il vous plaît.

MARTINE.

Que j'endure éternellement tes insolences et tes débauches?...

SGANARELLE.

Ne nous emportons point, ma femmo.

MARTINE.

Et que je ne sache pas trouver le moyen de te ranger à ton devoir?

SGANARELLE.

Ma femme, vous savez que je n'ai pas l'ame endurante, et que j'ai le bras assez bon.

MARTINE.

Je me moque de tes menaces.

SGANARELLE.

Ma petite femme, ma mie, votre peau vous démange, à votre ordinaire.

MARTIN E.

Je te montrerai bien que je ne te crains nullement.

SGANARELLE.

Ma chere moitié, vous avez envie de me dérober quelque chose.

MARTINE.

Crois-tu que je m'épouvante de tes paroles?

SGANARELLE.

Doux objet de mes vœux, je vous frotterai les oreilles.

MARTINE.

Ivrogne que tu es!

SGANARELLE.

Je vous battrai.

MARTINE.

Sac à vin!

SGANARELLE.

Je vous rosserai.

MARTINE.

Infâme!

SGANARELLE.

Je vous étrillerai.

MARTINE.

Traître! insolent! trompeur! lâche! coquin! pendard! gueux! belître! frippon! maraud! voleur!...

SGANARELLE.

Ah! vous en voulez donc?

(Sganarelle prend un bâton et bat sa femme.)

MARTINE, criant.

Ah! ah! ah! ah!

SGANARELLE.

Voilà le vrai moyen de vous appaiser.

SCENE II.

M. ROBERT, SGANARELLE, MARTINE.

M. ROBERT.

Holà! holà! holà! Fi! Qu'est-ce ci? Quelle infa. mie! Peste soit le coquin, de battre ainsi sa femme! MARTINE, à M. Robert. Et je veux qu'il me batte, moi.

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Voyez un peu cet impertinent, qui veut empê cher les maris de battre leurs femmes!

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Et vous êtes un sot de venir vous fourrer où vous D'avez que faire.

(Elle lui donne un soufflet.)

M. ROBERT, à Sganarelle.

Compere, je vous demande pardon de tout mon cœur. Faites; rossez, battez comme il faut votre femme; je vous aiderai, si vous le voulez.

SGANARELLE.

Il ne me plaît pas, moi.

M. ROBERT.

Ah! c'est une autre chose.

SGANARELLE.

Je la veux battre, si je le veux; et ne la veux pas battre, si je ne le veux pas.

Fort bien.

M. ROBERT.

SGANARELLE.

C'est ma femme, et non pas lá vôtre.

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Et vous êtes un impertinent de vous ingérer des affaires d'autrui. Apprenez que Cicéron dit qu'entre l'arbre et le doigt il ne faut point mettre l'écorce. (Il bat M. Robert, et le chasse.)

SCENE III.

SGANARELLE, MARTINE.

SGANARELLE.

Oh ça! faisons la paix nous deux. Touche là,

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