Ce sont autour de lui confusions plaisantes; LICARSIS, se croyant seul. C'est de cette façon que l'on punit les gens, Le ciel tienne, pasteur, vos brebis toujours saines! Cérès tienne de grains vos granges toujours pleines! LICARSIS. Et le grand Pan vous donne à chacune un époux Ah! Licarsis, nos vœux à même but aspirent. ÉROXENE. C'est pour le même objet que nos deux cœurs soupi rent. DAPHNÉ. Et l'Amour, cet enfant qui cause nos langueurs, A pris chez vous le trait dont il blesse nos cœurs. Et nous venons ici chercher votre alliance, Mais quand le cœur brûle d'un noble feu, On peut, sans nulle honte, en faire un libre aveu. Je... LICARSIS. ÉROXENE. Cette liberté nous peut être permise, LICARSIS. C'est blesser ma pudeur que me flatter ainsi. Non, non, n'affectez point de modestie ici. DAPHNÉ. Enfin tout notre bien est en votre puissance. ÉROXENE. C'est de vous que dépend notre unique espérance. DAPHNE. LICARSIS. Trouverons-nous en vous quelques difficultés? Ah! EROXENE. Nos vœux, dites-moi, seront-ils rejetés? Non, j'ai reçu du ciel une ame peu cruelle : DAPHNÉ. Accordez donc Myrtil à notre amoureux zele. Et souffrez que son choix regle notre qucrelle. Myrtil! LIGARSIS. DAPHNÉ. Oui, c'est Myrtil que de vous nous voulons. De qui pensez-vous donc qu'ici nous vous parlons? LICARSIS. Je ne sais; mais Myrtil n'est guere dans un àge Son mérite naissant peut frapper d'autres yeux; Comme par son esprit et ses autres brillants LICARSIS. Il est vrai qu'à son âge il surprend quelquefois; Et cet Athénien qui fut chez moi vingt mois, Il n'est point tant enfant, qu'à le voir chaque jour ÉROXENE. Ils pourroient bien s'aimer, et je vois... LICARSIS. Franc abus. Pour elle passe encore, elle a deux ans de plus; Ainsi que les bergers de haute qualité. Enfin nous desirons DAPHNE. par le nœud d'hyménée Attacher sa fortune à notre destinée. ÉROXENE. Nous voulons, l'une et l'autre, avec pareille ardeur, Nous assurer de loin l'empire de son cœur. LICARSIS. Je m'en tiens honoré plus qu'on ne sauroit croire. Pourra, pour son recours, m'épouser, s'il lui plaît. C'est toujours même sang, et presque même chose. SCENE V. ÉROXENE, DAPHNÉ ET LICARSIS, dans le fond du théâtre; MYRTIL. MYRTIL, se croyant seul, et tenant un moineau dans une cage. Innocente petite bête, Qui contre ce qui vous arrête De votre liberté ne plaignez point la perte : Je vous ai pris pour Mélicerte; Elle vous fera la grace. Est-il un sort au monde et plus doux et plus beau? LICARSIS. Myrtil! Myrtil! un mot. Laissons là ces joyaux, Ces nymphes? MYRTI L. LICARSIS. Oui. Des deux tu peux en choisir une. Vois quel est ton bonheur, et bénis la fortune. |