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de se trouver mal, il demande une chaise, et prie qu'on ouvre les fenêtres afin de renouveler l'air. Les femmes ou les commis qui se trouvent dans la boutique s'empressent d'obéir, ils préparent un verre d'eau sucrée que le malade accepte avec la plus vive reconnaissance, mais qui cependant ne calme point les souffrances qu'il éprouve. Le Batteur de Dig Dig dit qu'il ne peut calmer ces crises, auxquelles il est très-sujet, qu'avec de l'absinthe; une des personnes du magasin va chercher ce qu'il désire. Le fripon, qui n'a pas plus besoin d'absinthe que d'autre chose, n'en demande pas davantage; pendant ce temps tout le monde s'occupe autour de lui, les voleurs, de leur côté, ne perdent pas leur temps, et tandis que personne ne les remarque, ils font main basse sur tous les objets qui se trouvent à leur portée; lorsque le vol a été consommé, le Batteur de Dig Dig, qui a été averti par un signe de ses camarades, et qui malgré les soins qui lui ont été prodigués ne va pas mieux, dit qu'il a besoin pour se remettre d'aller faire un tour et qu'il reviendra; puis il disparaît accompagné de ses compagnons, et, comme on pense bien, il ne revient plus.

le

Tandis que les voleurs dont je viens de parler opèrent, celui qui est venu la première fois marchander des objets qu'il n'a pas achetés, file le malheureux qu'on doit voler, et s'il le voyait revenir du côté de son domicile, il ferait en sorte de l'accoster pour le retenir quelques instans, ou bien, il prendrait les devans afin de prévenir ses compagns par un grand coup de sonnette.

Dans le courant du mois de novembre dernier, M. Keffer, marchand horloger, rue JeanJacques Rousseau, no 18, vint me trouver après avoir été victime d'un vol commis par des Batteurs de Dig Dig, et accompagné de toutes les circonstances détaillées plus haut. Deux jours après la visite du sieur Keffer, j'étais parvenu à découvrir les coupables, qui furent mis immédiatement entre les mains de la justice.

Il est malheureux d'être forcé de recommander de ne se montrer humain qu'à bon escient. Mais les Batteurs de Dig Dig sont en même temps si adroits et si audacieux, qu'on ne saurait prendre de trop minutieuses précautions pour se mettre à l'abri de leurs atteintes.

SANS-CHASSES, s. -- Aveugle.
SANS-CONDÉ, ad. - Clandestinement.
SANS-DOS, s. m. -- Tabouret.
SANS-FADE, ad. Sans partage.

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SANS-LOCHES, s. m. -- Sourd.
SANS-RIGOLE, ad. -Sérieusement.

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SAUTER, v. a.

SATOUSIER, s.

Soldat. Terme des voleurs

Bois.

- Menuisier.

Cacher à ses camarades

une partie du vol qui vient d'être commis. Lorsque les voleurs se disposent à commettre un vol d'une certaine importance, ceux d'entre eux qui doivent rester en gafe, c'est-à-dire veiller, afin que ceux qui opèrent ne soient pas inquiétés, doivent craindre que ceux qui entolent (qui entrent), ne gardent pour eux la plus grande partie des objets précieux; aussi ils se fouillent mutuellement après la consommation du vol, quelquefois cependant des billets de banque, des pierres précieuses, cachés dans le collet d'un habit ou dans quelqu'autre lieu secret, échappent aux plus minutieuses recherches; c'est ce que les voleurs appellent faire le Saut.

Un vol, indiqué par la femme de chambre, devait être commis dans une maison sise place des Italiens; les voleurs convinrent entre eux que pour que l'esgard ne fût pas fait, les vêtemens de tous les opérateurs seraient brûlés aussitôt après la consommation du vol, ce qui fut exécuté; cependant un individu nommé Dubois, ancien marinier, esgara vingt billets de 1,000 francs, en les cachant dans sa queue.

On a vu souvent des Tireurs voler une montre d'or et ne passer au Coqueur qu'une montre de crisocal.

SAUTER A LA CAPAHUT. - Assassiner son complice pour lui enlever sa part de butin. L'origine de ce terme est assez curieuse. Un voleur, nommé Capahut, qui a désolé fort long-temps Paris et les environs, et qui a terminé sa carrière sur la place de l'Hôtel-deVille, avait l'habitude de ne jamais voyager qu'à cheval.

Lorsqu'il revenait du travail (de voler), et qu'il était accompagné d'un de ses complices, malheur à celui-ci si les partages étaient faits; lorsque Capahut et son complice étaient arrivés dans un lieu écarté, le premier laissait tomber quelque chose sur la route, puis il piquait son

cheval de manière à le faire caracoler, ce qui le mettait dans l'impossibilité de ramasser l'objet qu'il avait fait tomber; son camarade se baissait pour lui éviter la peine de descendre de cheval, Capahut saisissait un pistolet, et son complice avait cessé de vivre; l'assassin s'emparaît de tout ce qu'il avait sur lui; puis, s'il en avait la possibilité, il jetait le corps dans la rivière.

SAUTERELLE, s. f.- Puce.
SAVOYARDE; s. f. - Malle.

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SAVOIR LIRE, v. a. Connaître les diverses ruses du métier de voleur.

SERGOLLE, s. f. Ceinture à argent. SÉNAQUI, s. f.—Pièce d'or. Terme des Romamichels.

SENTIR, v. a. - Aimer.

SERPE, s. m.-Couteau. Terme des Roulottiers du midi de la France.

*

SERPELIÈRE, s. f. - Robe de prêtre. SERPENTIN, s. m. - Matelas de forçat. SERRANTE, s. m. Serrure.

SER OU SERT. Signal, signe fait par un compère, et qui sert à indiquer le jeu de la personne contre laquelle on joue.

SÉZIGUE, p. p. - Lui ou elle.

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