Le Mariage de Loti

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Calmann Lévy, 1897 - 313 pages
 

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Page 1 - Loti fut baptisé le 25 janvier 1872, à l'âge de vingt-deux ans et onze jours. Lorsque la chose eut lieu, il était environ une heure de l'après-midi, à Londres et à Paris. Il était à peu près minuit, en dessous, sur l'autre face de la boule terrestre, dans les jardins de la feue reine Pomaré, où la scène se passait. En Europe, c'était une froide et triste journée d'hiver. En dessous, dans les jardins de la reine, c'était le calme, l'énervante langueur d'une nuit d'été.
Page 36 - Écoutez le grand calme de cette nature, le bruissement monotone et éternel des brisants de corail ; - regardez ces sites grandioses, ces mornes de basalte, ces forêts suspendues aux montagnes sombres, et tout cela, perdu au milieu de cette solitude majestueuse et sans bornes : le Pacifique... XXI ... Le premier soir où Rarahu vint se mêler aux jeunes femmes de Papeete, était un soir de grande fête.
Page 306 - Ile de Malte, 2 mai 1876. Nous étions une quarantaine d'officiers de la marine de SM Britannique réunis dans un café de La Valette, à l'île de Malte. Notre escadre faisait une courte halte dans ce port, en se rendant dans le Levant où on venait de massacrer les consuls de France et d'Allemagne, et où de graves événements semblaient se préparer. J'avais rencontré dans cette foule un officier qui, lui aussi, avait vécu en Océanie, - et nous nous étions isolés pour causer ensemble de...
Page 71 - La chair des hommes blancs a goût de banane mûre... » Ce renseignement me vient du vieux chef maori Hoatoaru, de l'île Routoumah, dont la compétence en cette matière est indiscutable... XXXVII ... Rarahu, dans un accès d'indignation, m'avait appelé: long lézard sans pattes - et je n'avais pas très bien compris tout d'abord... Le serpent étant un animal tout à fait inconnu en Polynésie, la métisse qui avait éduqué Rarahu, pour lui expliquer sous quelle forme le diable avait tenté...
Page 197 - Avec une condescendance légèrement railleuse, elle s'était prêtée à cette fantaisie de ma part, fantaisie qu'avec ses idées tahitiennes elle s'expliquait à peine. Dans ce pays où la misère est inconnue et le travail inutile, où chacun a sa place au soleil et à l'ombre, sa place dans l'eau et sa nourriture dans les bois, - les enfants croissent comme les plantes, libres et sans culture, là où le caprice de leurs parents les a placés. La famille n'a pas cette cohésion que lui donne...
Page 148 - ... c'était cette agitation éternelle, au milieu de cette solitude tranquille: un grand bruit, et rien de vivant; - rien que la matière inerte suivant depuis des âges incalculables l'impulsion donnée au commencement du monde. Nous prîmes à gauche par des sentiers de chèvre qui montaient en serpentant sur la montagne. Nous marchions sous une épaisse voûte de feuillage ; des arbres séculaires dressaient autour de nous leurs troncs humides, verdâtres, polis comme d'énormes piliers de marbre....
Page 142 - C'est depuis leur défaite que les premiers Maoris ont pu venir habiter les Pomotous. » XVII - LÉGENDE DES LUNES « La légende océanienne rapporte que jadis cinq lunes étaient au ciel, au-dessus du Grand Océan. Elles avaient des visages humains, plus accusés que la lune actuelle, et jetaient des maléfices sur les premiers hommes qui habitaient Tahiti; ceux qui levaient la tête pour les fixer étaient pris de folies étranges. — Le grand dieu Taaroa se mit à les conjurer. Alors elles s'agitèrent;...
Page 161 - ... oreilles tahitiennes, dans ce pays où la musique est si merveilleusement comprise par tous, même par les plus sauvages. Au fond du salon — sous un portrait en pied d'elle-même, où un artiste de talent l'a peinte il ya quelque trente ans, belle et poétisée — était assise la vieille relue, sur son trône doré, capitonné de brocart rouge.
Page 164 - ... une touffe de bananiers dessinant leurs silhouettes pittoresques, leurs immenses feuilles, leurs grappes de fruits, semblables à des girandoles terminées par des fleurs noires. Derrière ces arbres, les grandes nébuleuses du ciel austral faisaient un amas de lumière bleue, et la Croix-du-Sud brillait au milieu, rien de plus idéalement tropical que ce décor profond. Dans l'air, ce parfum exquis de gardénias et d'orangers, qui se condense le soir sous le feuillage épais : un grand silence,...
Page 148 - ... dressaient autour de nous leurs troncs humides, verdâtres, polis comme d'énormes piliers de marbre — Les lianes s'enroulaient partout, et les fougères arborescentes étendaient leurs larges parasols, découpés comme de fines dentelles. En montant encore, nous trouvâmes des buissons de rosiers, des fouillis de rosiers en fleurs. — Les roses du Bengale de toutes les nuances s'épanouissaient là-haut avec une singulière profusion, et, à terre dans la mousse, c'étaient des tapis odorants...

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