Images de page
PDF
ePub

NOTICE DE LA LORRAINE. nom d'Aboncourt, comme Aboncourt de la Prévôté d'Amance; Aboncourt de la Prévôté de Dieppe de Verdun: Aboncourt de la Prévôté de Nomeny: Aboncourt de la Prévôté de Sierques, &c.

ACHERIC, OU ECHERIC, Prieuré près Sainte-Marie-aux-Mines; voyez SainteMaric-aux-Mines.

ACRAIN,

ACRAIGNE, ou GUISE.

ACRAIGNE, ou Acrain, Acrania, Village fur la Moselle, ayant titre de Comté, à trois lieues de Nancy, entre le Mâdon & la Mofelle, a été érigé en Comté, & a pris le nom de Guise, en faveur du Prince Jofeph de Lorraine, Comte d'Harcourt, par Patentes du 19. Janvier 1718. données par le Duc Léopold I.

Il eft parlé d'Acrain fous le nom d'Agrea,

dans un Titre de confirmation des Biens du Prieuré de Flavigni, en 1213. Dederunt quoque Navem & Pifcatorem in Agrea plenariè.

Mr. le Prince de Guife a fait réparer le Château d'Acraigne, & y a fait divers embéliffemens.

Mr. le Comte de Ludres tient actuellement cette Terre.

La Paroiffe de ce lieu a pour Patron Saint Martin. Le Chapitre de la Primatiale, cy-dedevant celui de St. George de Nancy, apparemment à cause du Prieuré de St. Thiebaut, qui eft uni à ce Chapitre, nomme à la Cure, & eft Décimateur pour un tiers des groffes & menuës Dîmes, chargé de la penfion du Curé; un autre tiers de la Dime appartient au Titulaire de la haute Chapelle de Puligni, & l'autre tiers fe partage entre le Seigneur du lieu, & les Dames Préchereffes de Nancy. La Scigneurie a été poffedée long-tems par la Maifon d'Haraucourt. Elle la poffedoit encore en 1625. Elle paffa enfuite dans celle de Bifly. Dans la Paroiffe fe voit la Chapelle de l'Annonciation fondée par Claudin, Notaire, & Marguerite fa femme. Patrons, les Defcendans defdits Fondateurs.

AFRIQUE, voyez LUDRE.

AGINCOURT.

[blocks in formation]

vendit à faint Gauzelin Angeriaca Villa cum Capella; cependant la Cure eft à la collation de l'Abbeffe de Sainte-Gloffinde de Metz, qui perçoit les deux tiers des Dîmes, & le Curé l'autre tiers. Seigneur, Mr. le Président de Malvoifin, Cour Souveraine de Lorraine.

AIGREMONT.

AIGREMONT, Château autrefois célébre. En 1434. René I. Duc de Lorraine & de Bar, fit ung grand Mandement de Gens d'Armes & de Gens de piez, & les emmoinait devant ung Chaflel appellé Agremont ; le print, & abbatit tout jus, dont je fuft grand joye, car tous Pillars & Rabours y eftient fouftenus.

L'année fuivante, Guillequin d'Aigremont prit le Château de la Mothe. Il faut qu'Aigremont ait été rétabli, puisqu'en 1650. le Marêchal de la Ferté prit le même Château d'Aigremont.

La Maison d'Aigremont, ancienne Chevalerie, portoit de gueule à un Lion d'argent, lampafle & couronné d'or.

Le Baron d'Aigremont étoit Chambellan du Duc Charles III.

ALAIN, voyez COLOMBE'.
ALBE, voyez SAR-ALBE.

ALBERSTROFF.

[merged small][ocr errors]

ALBERSTROFF, Bourg du Diocéfe de Metz, à fix lieuës de Marfal, entre Dieuze & Sa-Albe, à deux lieues de la Sâre au couchant. Ce lieu a été autrefois plus confidérable qu'il ne l'eft aujourd'huy, car en 1391, Vignier Raoul de Couci, Evêque de Metz, Ferri, pag. 172. Evêque de Strasbourg, & Administrateur de l'Evêché de Bâle, & Charles II. Duc de Lorraine, fe liguerent contre Henri de Boppart, Chevalier, qu'ils accufoient d'avoir fait & de faire de jour en jour plufieurs excès dans le Pays, pour à quoi obvier, & pour réprimer ces violences, ils s'obligerent de réunir leurs forces, & d'aller affiéger la Fortereffe d'Alberftroff que ledit Henry de Boppart tient & garde de l'Evêché de Metz; à l'effet de quoi, chacun des Alliés s'engage de fournir cent Lances de Gens d'Armes, & quatre cens Sergens avec l'Artillerie & les munitions néceffaires, à condition qu'après la reddition de ladite Fortereffe,l'Evêque de Metz en aura les deux tiers, & le Duc de Lorraine l'autre tiers, rachetables par l'Evêque de Metz, lorsqu'il le jugera à propos, pour la fomme de fept cens Florins de bon & jufte poids.

Quant à la Garnison & les Chevaux qui fe trouveront à Alberstroff, après la reddition de la Place, tout cela fe partagera de tiers en tiers, entre les Evêques de Metz, de Strafbourg & le Duc de Lorraine; & s'il arrivoit qu'on ne pût réduire ladite Fortereffe, les trois Seigneurs liguez mettront des Garnisons

137.

clare reprendre en Fief dudit Evêque.

dans leurs plus prochaines Fortereffes aux en-
virons, pour tenir ladite Alberftroff comme
bloquée. Que fi chacun defdits trois Sei-
gneurs liguez prenoient quelqu'autres Forte-
refles fur ledit Henri de Boppart, elles feroient
partagées entr'eux de tiers en tiers. Et fi au
contraire ledit Henri de Boppart prenoit quel-
ques Places fur lefdits Seigneurs liguez, ils
s'employeront tous ensemble à forces com-
munes, pour les reconquérir.

On ignore quel fut le fuccès de cette
guerre; mais il y a beaucoup d'apparence
qu'Alberftroff revint à l'Evêque de Metz qui
la poffede aujourd'huy; c'eft une de fes Cha-
tellenies;on y voit un Château avec des foffez;
le Bourg a été fermé de murailles, il en refte
encore quelques Tours & quelques pans de

muraille avec les Portes.

La Cure de ce lieu étoit à la nomination de l'Abbeffe de Heffe, ancienne Abbaye poffédée aujourd'huy par l'Abbé & les Religieux de Haute-Seille. L'Evêque de Metz eft feul Collateur de la Cure, qui eft fous l'invocation de St. Adelphe, Evêque de Metz.

Il y a une Chapelle dépendante d'Alberftroff à un quart de lieuë fous l'invocation de Ste. Anne, fondée par la famille des Brullands & des Torlotins ; c'est un pélerinage pour tout ce Pays là. Il y a deux Gardes-Chapelle, qui ont un Enclos appartenant à la Chapelle, qui eft très grand & très beau.

ALLAMONT.

ALLAMONT, Village du Diocéfe de Verdun, Office & Comté d'Apremont, Recette & Bailliage d'Etain, Cour Souveraine de Lorraine. La Paroiffe a pour Patron, St. Hilaire. Meffieurs les Comtes d'Eltz-Gourcy & Churey en font Seigneurs, & nomment à la Cure.

La Maison d'Allamont, Maison de Nom & d'Armes, établie d'ailleurs en Lorraine, où ой elle a poffedé des Emplois confidérables, portoit de gueule au Croiflant d'Argent, au chef de même, chargé d'un Lambel d'azur.

ALTHEIM.

Nous connoiffons deux Villages d'Altheim, fort voisins l'un de l'autre, au Diocese de Arrêt de Metz, du Patronage de l'Abbé d'Hornbach. réunion du Ces deux Villages font à quatre lieuës des 11. Juillet Deux-Ponts. Ils répondent au Bailliage de 1680. pag. Bitche; les Seigneurs d'Altheim ont reconnu qu'ils relevoient de l'Evêque de Metz, par Lettres du lendemain de la St. Barthelemy 1320, par lesquelles, Burkard, Seigneur de Gerolsekh, prie Henri, Evêque de Metz, de confirmer & agréer l'affignal de 500. marcs, que Hugues fon fils a conftitué au profit de fa femme, pour doüaire fur les Villes de Viller, Altheim, Otviller, &c. que ledit Burkard de

ALZEY, ou LEZEY, OU ALTZEYE. Ce nom vient apparemment de l'Allemand Altzeye le viel Etang. Lezey, ou Alzey, comme il fe nommoit anciennement, dépen- Hift. de doit autrefois de l'Abbaye de Remiremont, Lorraine qui l'échangea contre d'autres Terres avec les Religieux de Salival, qui en font aujourd'huy Proprietaires. Ce Village eft fitué à l'O-934. 0 rient de Moienvic & de Marfal, & a été cédé la France pour la route de Metz en Alface.

à

On lit dans l'archive de Remiremont, que
fous l'Empereur Othon I. & fous Gifelle, Ab
beffe de Remiremont,vers l'an 9 3 4. l'Abbesse
du confentement des Dames de fon Chapitre,
ordonna que la moitié des Revenus de cette
Seigneurie feroit employée à faire mémoire
des Habitans d'Alzey, qui avoient été mis à
mort par des Etrangers, (à ce qu'on croit par
des Hongrois ou des Vandales. ) L'Acte en
fut paffe à Remiremont, le 2. des Calendes de
Juillet, fous l'Empereur Othon I. fous Thierri
Evêque, Auteur du Monaftere. (Ce Thierry
ne peut être Thierry I. Evêque de Metz,
qui ne commença qu'en 964. Ou 965.) Ileft
dit que ce Thierry Evêque, eft Auteur du Mo-
nastere de Remiremont. Ce Monastere eft
exempt de la Jurifdiction de l'Evêque de
Toul, & l'Evêque de Toul d'alors ne fe nom-
moit pas Thierri; mais il y avoit quelquefois
des Evêques dans les grands Monafteres
d'Hommes. Remiremont étoit un Monaftere

double pour des Religieux & des Religieuses.
Il est donc affez croiable que ce Thierri avoit
le caractere Epifcopal, & qu'il gouvernoit la
mont. Il eft à remarquer que dans les foufcrip-
Communauté d'hommes qui étoit à Remire-
tions de cette pièce, il n'eft fait mention d'au-
cun Religeux de cette Abbaye, finon de ce
Thierri Evêque, Auteur, ou peut-être Recteur
du Monaftere.

Voici la piece originale telle qu'on la lit
dans les monumens de Remiremont.

tom. 1. pag.

345.Pren

345.

Ex Cartu

Memoria mifericordia poft occifos homines vers l'an de poteftate que dicitur Lietzus, fervitium in- 934. tegrum reverti pracepimus ad medietatem ex omni poteftate de fortibus indominicatis, ut lario Eccleomni tempore vita noftra, noftrarumque fuc- fia Romace ceffionum firmum ac ftabile permaneat,abfque ul,abfque ul- "ricenfi. lius reprehenfione vel contradictione, constipulatione fubnixâ, actum publicè ad fancti RomaHift. de rici montem Kalend. Julii, regnante Othone Lorraine. Imperatore, S. Deoderici Epifcopi (Sic) Autore Preuves Monafterii. S. Gerardi Comitis,S. Gifla Abbatif. tom. 1.pag. fa, que hanc notitiam caufâ pietatis annotari 345. præcepit, cateris Dominabus affentientibus. S. Berthe Segrefte, (Secrette ou Sacristine. )

S. Hildegardis, S. Majorum Almarici, Gerberti, Baderici, Martini, Guntheri, Rohardi,

[ocr errors]

Richer

3.cap. 23.

Lietardi, S. Scabinorum; Gantfridi, Everardi, Gervini, Giflulfi, Stephani, Siebarti, Giraldi.

Et alibi: Ego Gifla Abbatissa, do dimidiam fortem Volfoldo in poteftate Hainonis curtis, ad fervitium reddendum quam habeat omni tempore. S. Imberti Advocati. Signum Ailberti Cancellarii.Signum Scabinorum, Eudo, Hermiramnus, Hildricus, Amandus, Bertherus, Hurinus, Ainerus, modò eft relevata pro juftitia. Et plus bas Theodericus caufà mifericordiæ dedit Sancto Petro Hildeburgin, ad cenfum folvendum fingulis annis.

AMANCE.

AMANCE, en Latin Amantium-Caftrum, ou Afmantia,ou Ementia, Amantia ou Efmen tia, eft une ancienne Ville fituée fur une Montagne à deux bonnes lieuës au Nord méridional de Nancy, entre les rivieres de Meurthe au Midy, & de Seille au Nord. Au pied de la Montagne où eft fitué Amance, coule un Ruifleau nommé Asmantiola, vulgairement nommée la Mefule, qui va tomber dans la Meurthe, au deffous du Village de Lay. On dit vulgairement dans le pays, qu'Amance eft la plus ancienne Ville de Lorraine. George Mercator dans fa Geographie, l'appelle Scrinium olim & antiqua Lotharingia Cancellaria. Le R. P. Donat dit de même, que la riche & belle Chancellerie de Lorraine, qui étoit à Amance, fut confumée par les flammes.

Je ne fçais fur quel fondement on avance tout cela. Il est certain qu'Amance eft ancienne, & que fon Château étoit autre fois fort confidérable; mais il n'a été du Domaine des Ducs de Lorraine, que depuis le treizième fiécle. Le Château dont on ne voit plus que les ruines, étoit pentagone, ayant de groffes & fortes Tours à fes cinq angles. Sa fituation fur une Montagne le rendoit une Place de réputation. Le Bourg ou la Ville d'Amance ne paroit pas avoir jamais été d'une grande étendue. La croupe de la Montagne fur la quelle elle eft bâtie, étant affez reflerée.

Vers l'an 1202. dans le Traité de paix qui intervint entre le Duc Ferri II. & Thiebaut I. Comte de Bar, fon Beau-pere, il fut ftipulé qu'Agnès fille du Comte Thiebaut, & Epoufe de Ferri, renonceroit à la fucceffion qui lui pourroit arriver aux Villes d'Amance, Longwi & Stenay; & dans un autre Traité de l'an 1207. il eft énoncé que la Duchefic Agnès, après la mort du Comte de Bar Thiebaut fon pere, jouiroit des Châteaux de Longwi, de Stenay & d'Amance.

Dès l'an 1228. Thiebaut I. du nom, Duc de Lorraine, s'étant imprudemment brouillé

Chronic. l. avec l'Empereur Frideric II. & ayant fait de grands dégats en Alface, l'Empereur vint en diligence en Lorraine, & obligea le Duc Thiebaut à fe renfermer dans le Château d'A

mance. L'Empereur l'affiegea auffitôt, & manda au Comte de Bar, & à Blanche, Comteffe de Champagne, de le venir joindre avec leurs Troupes. Ils y vinrent fans délibérer, étant bien aifes de trouver cette occafion d'humilier Thiebaut. En paffant par Nancy, ils y mirent le feu. Arrivez devant Amance, ils groffirent confidérablement l'Armée de l'Empereur.

Thiebaut comprit alors la grandeur du danger auquel il s'étoit inconfidérément livre. Il eut recours à fes Alliez & à fes Amis, qui ne jugerent pas à propos de fe commettre dans cette quérelle. Il y en eut même qui firent le dégat dans la Lorraine, comme dans un Pays abbandonné & fans défenses. Enfin, Thiebaut fut confeillé de recourir à la clémence de l'Empereur. Il fe rendit dans fon Camp fans armes, & fe jetta à fes pieds ; l'Empereur lui promit le pardon, mais, ajouta-t'il, il vous en coûtera quelque chofe.

Thiebaut demeura donc Prifonnier de Frideric, & fut mené en Allemagne, où il demeura affez longtems. Il n'en fortit qu'en promettant pour fa rançon douze cens livres de forts, dont Conrade Evêque de Metz, fe rendit garant,par Acte du mois de May 1219.

Thiebaut mourut à Nancy l'année fuivante 1220. Agnès de Bar fa Mere, qui avoit eu en mariage Amance & Longwi, les légua par fon teftament au Duc Mathieu II. fon fils en 1226. Legavi filio meo Matthao, Duci Lotharingia & Marchioni, Caftrum de Longwi & de Amantia, quæ de allodio meo funt; à charge de lui en laifler annuellement la moitié du revenu tout le refte de fa vie.

Il paroit que le Comte de Bar avoit encore une Porte à Amance, qu'il s'étoit apparemment réfervée en donnant cette Place a Agnès fa fille,puifque le Duc Mathieu fut condamné en 1230. par le Comte de Boulogne & celui de Champagne choifis pour Arbitres, à ren dre au Comte de Bar la Porte d'Amance, & ce qu'il tenoit à Amance & en la Chatellenie d'Amance en Fié & en Domaine, quand il iffit de l'hommage le Duc ; & fi le Duc avoit pris point de la terre le Comte de Bar, ne de la terre de fes hommes, por faire les Foffes entour Amance, abbateroit ces Foffes, &empliroit tant comme la terre le Comte de Bar dure. Ce qui marque clairement que le Comte de Bar s'étoit réservé une Porte à Amance, & que le Duc Mathieu s'en étoit emparé, & avoit fait faire des Fofles autour du Bourg, empietant fur le terrain du Comte de Bar & de fes hommes.

il

[blocks in formation]

Pibon remarque, que Thierri Duc de Bar, Ayeul de Sophie, fuccéda dans la Terre d'Amance hæreditario jure, au Comte Folmar de Lunéville. En effet, en 999. Folmar, fils dun autre Folmar Comte de Lunéville, étoit Seigneur d'Amance. Cette Seigneurie & le Château pafferent enfuite aux Ducs de Bar, & en 1137. Etienne de Bar, Evêque de Metz, fe qualifie Dominus & Advocatus Afmantia, & reconnoit que Frideric, Comte d'Amanco fon frere, par le confeil des Nobles, des Hommes libres & des Bourgeois d'Amance, a donné à Udalric, Abbé de St. Mihiel, le Prieuré de Nôtre-Dame bâti fous Amance. Il confirme tous les Biens de ce Prieuré.

de Bar s'étoit réfervé le Fief ou l'hommage & lui donna un fond confidérable, avec fa
qu'il prétendoit lui être dû par le Duc de Lor- Chapelle du Château d'Amance.
raine pour Amance, mais la chofè demeura
indécife jufqu'à plus grand éclairciffement.
On a vû plus haut que le Comte de Bar iffit
des hommages le Duc, qu'il fe retira de l'hom-
mage, qu 'il refufa l'hommage qu'il devoit au
Duc, apparemment pour d'autres Terres, ce
qui avoit occafionné la guerre, ou les contef-
tations qui étoient muës entre ces deux Prin-
ces; on peut voir dans l'Hiftoire de Lorraine,
Tome 2. page 234. ce qui fut réglé en 1233.
fut le différent entre le Duc de Lorraine & le
Comte de Bar, par Hugues, Comte de Bour-
gogne:Que Mathieu rendra au Comte de Bar
tout ce qui lui appartient à Amance & en la
Chatellenie. Si les Foffes que Mathieu a faits
à Amance, ont été faits avant que le Comte
de Bar fe fût retiré de l'hommage du Duc,
dans la Ville de Troyes, ils fubfifteront;
finon, ils feront démolis & comblez. Depuis
ce tems-là, Amance a toujours été poffedée
par les Ducs de Lorraine.

En 1234. le Château d'Amance étoit tenu en Fief-lige par Gautier de Vignori, Epoux d'Alix ou Berthe, fille du Duc Ferri II. & fœur du Duc Mathieu II. & relevoit de Renaud, Comte de Choifeul; & fi ledit Gautier avoit des Enfans de fadite femme, ou d'une autre, fes Enfans reprendront de même le Château d'Amance du Seigneur de Choifeul. Noverint univerfi.... quòd Galterus Dominus Vangionis (de Vignori) tenet firmitatem fuper Afmantiam in Feodum-ligium à Renardo Domino Cafeoli (de Choiseul, ) & Haredes pradicti Galteri Domini Vangionis, fi de Bertha Uxore fuâ habuerit, vel de aliâ, fi aliam duxerit, tenebit dictam firmitatem à Domino Renardo de Cafeolis, vel ab Hæredibus fuis in Feodum-ligium. Actum.... anno 1234. Je ne vois pas la raison de cet hommage-lige, que Gautier de Vignori étoit obligé de rendre à Renaud de Choifeul pour le Château d'Amance; c'étoit apparemment à cause de fa femme Berthe de Lorraine. Mais pourquoi Renaud de Choifeul?

PRIEURE

De Laitre fous Amance.

à

Au pied de la Montagne fur laquelle ce Bourg eft fitué, on voit encore aujourd'huy un Prieuré qui dépend de l'Abbaye de SaintMihiel,nommé Laitre fous Amance. Le Prieuré avoit été commencé ou projetté par Thierri Duc de Bar, Ayeul de la Comteffe Sophie, mort en 1024. laiffant le Duché de Bar au Duc Frideric fon fils, qui fut de Beatrix & de Sophie. Sophie bâtit ou acheva le Prieuré de Laitre fous Amance, & en fit dédier l'Eglife en 1076. par Pibon, Evêque de Toul,

pere

L'Evêque Pibon remarque auffi, que cydevant, les Villages de Lay, d'Eulmont, de Blanzey, de Séchamp & d'Amance dépendoient de la Cure de Dommartin, & que les Habitans d'Amance avoient de tout tems été dures & feroces, en forte qu'aucun Archidiâcre ni Doyen n'ofoient entrer dans leurs Villes pour les réduire au devoir, ce qui obligea l'Evêque de Toul de les déclarer exempts de la Jurifdiction de l'Eglife de Dommartin.

En 1264. Ferri III. Duc de Lorraine, reconnoit avoir repris en Fief de fon Oncle Henry, Comte de Luxembourg, le Château d'Amance, & ce qui en dépend, & cent livrées de terre de Meffins à Amance, & moitié dans la Chatellenie de Longwi. Ferri étoit donc alors Souverain d'Amance, mais relevant du Comte de Luxembourg. On ne fait d'où vient cette dépendance de la Ville d'Amance du Comte de Luxembourg, à moins que ce ne foit des cent livrées de terre, que Ferri avoit reçu dudit Comte.

Dans le Teftament du Duc Ferri III. de Hift. de l'an 1297. on voit qu'Amance & la Chatelle- Lorraine. nie, l'Etang de Buiffoncourt & le Moulin tom. 2. p. étoient du Douaire de la Ducheffe Margue- $49. rite de Champagne, épouse de Frideric, & que ce Prince ceda à cette Princeffe en indemnité Lunéville, Gerbéviller, Romont, Beauregard, St. Diey & Spillemberg.

La Paroiffe d'Amance a pour Patron St. Jean-Baptifte. Collatrice, l'Abbeffe de Ste. Gloffinde de Metz, qui prend la moitié des groffes & menues Dimes, & le Curé l'autre moitié. Les Bénédictins de St. Mihiel à cause de leur Prieuré de Laitre fous Amance, y prennent un fixieme fur la totalité.

Amance fut érigée en Cure en 1450. au paravant elle étoit Annexe de Dommartin.

On voit dans la Paroifle d'Amance 1°. la: Chapelle de Saint Jean-Baptiste, fondée en 1525. Le revenu en étoit confidérable; elle étoit défervie par deux Prêtres, chargez do

B

Hift. de Lorraine t. 2.p. 313.

dire chaque jour la Meffe au point du jour; mais la modicité du Revenu a fait réduire les Mefles à deux par semaine.

2. La Chapelle de Nôtre-Dame & de St. Gerard, fondée le 2. Mars 1529. chargée de trois Meffes par semaine.

3. La Chapelle de Sainte Catherine, chargée d'une Mefle par semaine.

4. La Chapelle de St. Nicolas & de St. Antoine, chargée de deux Meffes par Mois. 5. La Chapelle de Sainte Barbe & de Saint Adrien.

Le Duc Ferri III. en 1265. affranchit Amance, Lunéville & Port, ou St. Nicolas, & les foûmit aux Loix de Beaumont en Argonne; il reconnoit pour témoin & garant de cet affranchiffement, le jeune Thiebaut, Comte de Champagne, que Ferri appelle fon très cher Seigneur, fans doute à caufe de certains Fiefs qu'il tenoit de lui, & confent que s'il vient à manquer à fa parole, il puiffe reprendre fes Fiefs fans faire tort; capere Feoda mea fine mesfacere. Ces Fiefs étoient Nancy, Neuf- Château, Chatenoi, Montfort près Mirecourt, & Grand en Baffigni.

Par une Chartre de Ferri III. Duc de Lorraine, de l'an 1280. il paroit qu'il y avoit unc Léproferie ou un Hôpital de Mazels deffous Amance; que cet Hôpital étoit du Domaine du Duc, qui le céda à l'Abbaye de Ste. Marieaux-Bois en échange d'autres biens; cet Hôpital étoit fitué en la Ville de Ste. Marie fous Amance. C'eft Laitre fous Amance, dont le Prieuré étoit dédié à la Sainte Vierge, & l'on y devoit recevoir tous les Mazels & Lépreux de la Ville d'Amance ou de Ste. Marie, & les y entretenir jufqu'à leur mort.

Dès l'an 1223. la même Léproferie fubfiftoit, & Agnès de Bar, Ducheffe de Lorraine, Epoufe du Duc Ferri II. y fit une donation d'un demi muid de Vin de Cens, qui lui étoit dû par ceux d'Amance. Il y avoit encore dans le Pays d'autres Léproferies, come celle de St. Aubin & celle de Valcourt, ou Valco près la Ville de Toul. Mais la plupart de ces établissemens font aujourd'huy fupprimez, ou ont changé de nature.

La Maison d'Amance, célébre dans nôtre Hiftoire, portoit d'Azur à l'Ecuflon d'argent, ou l'Ecuffon d'Azur en cœur. On dit que le Duc Mathieu II. outre les Enfans connus dans les Généalogies ordinaires, eut encore deux fils, favoir, Thiebaut, Sire de Preny, & Renaut, Comte d'Amance.

Dès l'an 1244. 1245. nous lifons dans d'anciennes Chartres Geoffroy d' Amance, qui en 1249. cft dénommé Monfeigneur par le Duc de Lorraine ; il pouvoit être fils de Renaut d'Amance; on peut voir la Généalogie de la Maifon d'Amance dans la feconde Edi

tion de l'Hiftoire de Lorraine, Tom. 2.. Jacques d'Amance, Marêchal de Lorraine, eft, dit-on, le dernier de cette Maison. Il vivoit encore en 1399. Cette Maison d'Amance fe fondit dans celle de Bayon, dont Henry de Lorraine, dit le Lombard, étoit Chef & Auteur. Voyez la Généalogie de la Maison de Bayon. Hiftoire de Lorraine, Tom. 2. feconde Edition. La proximité & le mélange des Villages qui compofoient la Prévôté d'Amance & celle de Château-Salins, & la multiplicité des Officiers defdites Prévôtés étant à charge aux Sujets, le Duc Leopold ordonna le 13. d'Août 1721. qu'à l'avenir les deux Prévôtés feroient réunies en une, dont le Chef-lieu feroit Château-Salins.

Aujourd'huy enfuite des remontrances faites par les Juridiciables & les Officiers de la Grüerie d'Amance, que l'on avoit furpris la religion du Duc Leopold, en fuppofant que les Villages qui compofoient-la Prévôté d'Amance, étoient trop éloignez de ladite Prévôté, le Roy a ordonné par Edit du 17. Janvier 1746. que l'ancienne Prévôté d'Amance feroit rétablie dans fon premier état. Aujour d'huy Amance répond à Nancy.

AMBLY.

Hiftoire

de Lerr.

231. 232.

Hiftoire

AMBLY. (Amblivium ) Village du Diocese de Verdun au Midy de cette Ville, fur la Meufe, à la diftance de quatre lieuës. Office, tom.1. pag. Recette, Prévôté & Bailliage de St. Mihiel, Preves. Cour Souveraine de Nancy. La Paroiffe a pour Patron St. Martin. Le Chapitre de la de Verdun. Cathedrale de Verdun nomme à la Cure, & pag. 144 eft Décimateur; l'Evêque Jean d'Apremont ayant formé le deffein de faire mettre en diftributions quotidiennes les Biens communs de l'Eglife Cathédrale, pour obliger les Chanoines à fe rendre plus affidus à l'Office de leur Eglife, donna au Chapitre les Dîmes de plufieurs Eglises Paroiffiales, savoir, de Clermont, de Marré, d'Ifloncourt, d'Ambli, & de quelques autres, avec le confentement des Patrons, & le Chapitre en jouit encore aujourd'huy. Le Roi eft Seigneur Haut & moyen Jufticier du lieu; Meffieurs Péchard & Thomaffin en font Seigneurs fonciers. Il y a trente-neuf ou quarante Habitans.

Hiftoire

Alberon de Chini, qui fut Evêque de Ver- Hiftoire dun depuis l'an 1131. jufqu'en 1156. après de Verdun. s'être faifi par ftratagéme, & avoir fait démo- pag.244. lir par fes gens, le propre jour de la Pentecôte, de Lorr. une groffe & forte Tour que Renaud Comte tom.1.pag. de Bar avoit fait bâtir au lieu le plus éminent de la Ville, le Comte pour s'en venger, afiem- Presves. bla fes Troupes, & les cantonna dans trois Châteaux voifins de la Ville, pour empêcher qu'on n'y fit entrer des Vivres, & en même tems fit faire le dégat dans le Verdunois.

231. 232.

« PrécédentContinuer »