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Il fe pofta à Ambly, Hugues fon fils à Vatronville, (a) & Heli fon premier Capitaine, à Rofat, (b) d'où ils firent des incurfions continuelles fur les terres de l'Evêché. Alberon ayant fait prendre les armes à fes Sujets, & levé quelques autres Troupes, furprit d'abord le Château de Rofat, qui caufoit le plus de ravage: il le fit brûler, & prit Heli avec tous fes gens, qui furent conduits dans les prifons de Courlouve, que ce Commandant avoit fait lui-même construire.

Renaud, Comte de Bar, craignant le même fort, eut recours à Simon, Duc de Lorraine, & à plufieurs Comtes & Barons du pays qu'il engagea dans fes intérêts. Ils joignirent leurs Troupes aux fiennes dans le Château d'Ambli, d'où ils partirent pour venir affiéger Verdun. Mais ayant apperçu de loin la Cathedrale, ils furent faifis de frayeur, voyant l'éclat extraordinaire qui brilloit fur le toit de cet Edifice. Les Alliés de Renaud le prierent de fe défifter de fon entreprife, & s'en retournerent chacuns chez eux.

Le Comte ne fe rebuta pas, & emploia fes amis pour obtenir de l'Evêque, au moins de pouvoir rentrer dans la Tour de Courlouve. Mais l'Evêque Alberon l'ayant fait démolir, le Comte de Bar ne fongea plus qu'à faire fa paix. Il emploia pour cela Etienne de Bar, Evêque de Merz, fon frere.

L'Evêque Alberon ceda le haut Domaine de Clermont en Argonne, de Ham & de Vienne, au Comte de Bar, qui renonça à fes prétentions fur la Ville & le Comté de Verdun,& fe contenta de la feule qualité deVoüé, ou Protecteur de cette Ville.

Une partie des Troupes du Comte de Bar licentiées, s'etant emparées du Château d'Ambli, commencerent à faire des courfes dans les lieux des environs : l'Evêque Alberon les y attaqua, les força, mit le feu au Château, & le démolit. Les Pillards qui s'y étoient enfermez, furent amenez comme en triomphe dans les prifons de Verdun, & ainfi fe termina cette guerre.

AMELL E.

AMELLE, Amella, Village à une lieuë d'Eftain, Diocese de Verdun; l'Eglife eft dédiée à Saint Martin, à la présentation de l'Abbé de Gorze.

L'Eglife du Prieuré d'Amelle, dont Saint Pierre étoit Patron, étoit autrefois la mere Eglife de St. Martin d'Amelle; mais aujourd'huy elle eft érigée en Eglife Paroiffiale, feparée de celle d'Amelle, par Bulles apoftoliques. Efton eft encore Annexe d'Amelle. Son

( 4 ) Guenionis Villa, à deux lieues de Verdun, vers l'Orient. (b) Rofat eft un Château de la Paroiffe de Ronne, Doyenné d'Amelle, au Nord de Verdun.

Patron eft St. Jean, à la nomination du même Abbé de Gorze.

Dans le Village d'Amelle, fe voit le Prieuré du même nom, dépendant originairement de l'Abbaye de Gorze. Ce Prieure fut fondé en 960. (c) par Hildegonde, Comteffe du Pays de Voivre, du confentement de Vigfride, Evêque de Verdun, & de fon Clergé; cette Comtelle dit qu'elle fonde à Amelle une Collégiale de douze Chanoines, & leur donne l'Eglife de St. Pierre d'Amelle avec toute sa Dime, & la petite Abbaye dite Amelle, adjacente à l'Eglife de St. Pierre, avec une autre Eglife conftruite au même lieu, fous l'invocation de St. Martin, avec les Biens qui en dépendent. La première Eglise étoit la Paroifle à qui les Dimes appartenoient, & la feconde étoit une Eglife de fecours, qui avoit ses propres Biens de dotation ou de fondation.

Cette première intention de la Comteffe Hildegonde ne fut pas exécutée, ou du moins fut bientôt changée, puifqu'en 982. le Prieuré ou la petite Abbaye d'Amelle, fut donnée à l'Abbaye de Gorze, & on n'a nul monument, nulle mémoire, qu'il y ait jamais eu de Collégiale en cet endroit : On fait au contraire qu'en cette année 982. Conrade, fils du Comte Rodolphe, apparemment de Rodolphe, fils de la Comteffe Hildegonde, qui eft rappellé dans la fondation faite par cette Comteffe, comme déja décédé en 960. Conrade, dis-je, au jour du Combat donné en Italie entre l'Empereur Othon III. & les Sarafins à Baffentelle en Calabre, le 15. Juillet 982. prévoyant qu'il feroit tué dans ce combat, pria Othon, le cas arrivant, comme il arriva en effet, de donner tout ce qui lui appartenoit dans le Royaume de Lorraine, au Monaftere de St. Gorgon de Gorze. Il fit cette demande fous l'Etendart Impérial, à la manière des Teftamens militaires faits fans écrits, dans de pareilles circonftances, & autorifez par les Loys. L'Empereur Othon étant à Capouë la même année 982. ratifia la donation faite par Conrade, & donna à l'Abbaye de Gorze, tout ce que ce Seigneur avoit dans le Royaume de Lorraine, tant à Amelle, qu'en d'autres lieux dénommez dans la Chartre de l'Empereur.

En 1032. Sigefroy, Abbé de Gorze, demanda à Raimbert, Evêque de Verdun, qu'il lui plût ordonner 1°. que déformais la conventualité Monaftique fût continuée dans le Prieuré d'Amelle, de même qu'elle l'étoit dans l'Abbaye de Gorze. 2°. Que le Prieuré d'Amelle fût déchargé in capite & membris, de toutes les exactions que les Officiers de fon Evêché y exerçoient auparavant avec une ri

(c) Voyez le Factum imprimé en 1743. dans le Procès entre le Recteur de l'Univerfité du Pont-à-Mouffon, contre Nicolas Malherbe, Vicaire perpétuel de la Paroiffe d'Amelle.

H

gucur exceffive. 3o. Que pour n'y pas interrompre la Conventualité & l'exercice de l'Office monaftique, le Service Divin de la Paroiffe qui s'étoit fait jufqu'alors par le Prieur au peuple dans l'Eglife de St. Pierre, fût tranfféré dans l'Eglife de St. Martin, attenante & voifine, avec création d'un Vicaire de gremio Monachorum, pour la defferte de la Paroiffe; -ce qui fut agréé & accordé par l'Evêque Vigfride.

L'Abbaye de Gorze ayant été fécularifee en 1572. pour fervir à la fondation de l'Univerfité de Pont-à-Mouffon par le Cardinal de -Lorraine, & les Biens en ayant été démem-brez, le Prieuré d'Amelle & celui d'Apremont échûrent aux PP. Jefuites, qui les ont poffedez jufqu'aujourd'huy, avec tous les Biens, Droits & Revenus en dépendant.

Amelle avec le Hameau de Longeau, ne forme qu'une feule Communauté. Öffice & Recette d'Eftain, Jurifdiction de la Prévôté d'Eftain, Bailliage d'Eftain, Cour Souveraine de Nancy. Amelle & Longeau font compofez d'environ foixante-dix Habitans.

On peut voir dans la nouvelle Hiftoire de Verdun, pag. 100. & 101. quelques autres particularités du Prieuré d'Amelle. On dit qu'il eft ordinairement adminiftré par deux Jefuites qui y réfident.

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Amermont & Bouligny, deux Villages qui ne font qu'une feule Communauté, Diocèfe de Metz, Recette de Briey, Office de Norroyle-Secq, Jurifdiction du Juge du Seigneur; Bailliage d'Etain, Cour Souveraine de Nancy; les Dames de Sainte. Catherine de Verdun perçoivent partie de la Dîme. Mr. le Comte de Rozieres d'Euvezin, Acquéreur de Mr. le Marquis de Lambertie, en eft Seigneur; il y a cinquante-cinq ou foixante Habitans. C'est une dépendance de Richecourt.

condition que le Duc de Bar donneroit de pareilles Lettres à Haudeiville, dépendante de Verdun.

L'Héréfic Calvinienne s'etant introduite Hiftoire dans les lieux d'Ornes, Ancemont, Villers, de Verdun Arecourt, &c. l'Evêque Plaume de Verdun Pag. 457• y envoya un zélé & favant Miffionaire nommé Firmin Capicier, Récolet, qui ramena ces peuples égarez au giron de l'Eglise en 1569.

Nous avons dit dans la Bibliothèque Lorraine, que le célébre Dom Robert Desgabets étoit natif de Dugny. Nous étions mal informez. Il étoit d'Ancemont, ou Ancimont, où l'on a montré longtems la Chambre où il étoit né. Dom Robert de Bardelet fon parent, Religieux d'une fainte vie, & très attaché aux devoirs de fon état, de qui j'ai reçu les premiers élémens de la Langue Latine,étoit natif du même licu.

ANCERVILLE, ou ANSELVILLE. ANCERVILLE, Anfelmi-Villa, Bourg, Chef-lieu de la Baronnie, Office & Prévôté de ce nom, Diocéfe de Châlons, Parlement de Paris. La Baronnie d'Ancerville eft compofée des Villages d'Aunoy, Bazencourt, Brillon, Coufancelle, Haironville & Sandru. Elle appartenoit originairement à la Maifon de Lorraine; Ifabeau de Lorraine, fille de Thiebaut II. Duc de Lorraine, & d'Ifabeau de Ruvigni, ayant apporté cette Terre en mariage à Erard de Bar, l'un des fils de Thiebaut II. Comte de Bar, & de Jeanne de Tocy, fa feconde femme.

Ancerville eft fitué fur la Marne, à une lieuë de St. Dizier, à trois lieuës de Bar; la Maison de Guife poffeda cette Terre affez longtems. Mademoiselle de Guife en avoit difpofe en faveur du Duc Charles V. veur du Duc Charles V. par un Fidei-commis à

Mr. le Comte de Couvonge. Mais cette difpofition n'ayant pas eû fon effet, la Maifon d'Orléans plus proche héritière de celle de Guife, lui fuccéda dans cette Baronnie. Le Duc Léopold l'a achété de Mr. le Duc d'Orléans,pour le prix de fept cens cinquante mille livres, par Contrat paffé à Paris l'onzieme Septembre mil fept cent vingt-un.

La Paroiffe d'Ancerville a pour Patron St. Martin. Le Commandeur de St. Amand nomme à la Cure,qui eft attachée à l'Ordre de Malthe. Il y a dans cette Paroiffe cinq Chapelles, dont deux ont chacune un Chapelain. ANCEMONT, ou ANCIMONT. Le Roi eft Décimateur. Le Curé feulement ANCEMONT, Village du Verdunois, fitué pour un cinquième dans la Dîme en grain. Il fur la Meufe, entre Verdun au Nord, & Tilly y avoit cy-devant un Château, que la Chamau Midy, vis-à-vis Dieve, près Dugny & Lan-, bre des Comptes du Duché de Bar a laisse à drécourt. En 1356. le Duc de Luxembourg Cens perpétuel, avec fes appartenances & déétant en guerre contre celui de Bar, Jean de pendances, que les Cenfitaires ont réduit en Vullemont, Gouverneur de Verdun pour le une fimple Maifon, & en terres labourables. Duc de Luxembourg, donna des Lettres de neutralité à Landrécourt & à Ancimont, à

A un quart de lieuë du Bourg eft la Commanderie de Braux, de l'Ordre de Malthe,

fon

fon Eglife eft fous l'invocation de la Made-
leine. Il y a auffi fur le finage, environ à demie
lieuë du Bourg d'Ancerville, un Hermitage
de St. Antoine, vulgairement dit de Vieille-
Savatte. Avant l'Edit du mois de Décembre
1747. il y avoit une Gruërie, qui eft à pré-
fent du reffort de la Maîtrise de Bar. Ilya à
Ancerville en tout environ cinq cents Habi-
tans. La Prévôté Royale eft fupprimée.
La Campagne d'Ancerville eft d'une beauté
& d'une fertilité extraordinaire: Elle eft plan-
tée de Cérifiers & d'autres Arbres fruitiers,
dont on fait un trafic très-considérable dans
les Villes & Lieux voilìns.

Le 25. Août 1484. Simon Defarmoifes, Chevalier, donna fon Dénombrement au Duc de Lorraine à caufe de fon Château d'Ancerville, pour vingt livres tournois, qu'il prend chaque année fur la Recette dudit Ancerville. Nicolas Defarmoifes de Fléville fit de pareilles reprises en 1511.

ANCY-Sur-MOZELLE.

ANCY-Sur-Mozelle, Village fitué fur la rive gauche de ce Fleuve vis-à-vis Joüi-auxArches, du Diocèle de Metz, Souveraineté de France. On y tint le 10. Septembre 1469. une Affemblée pour y terminer un grand differend qui étoit entre les Meffeins & les Barifiens. Les premiers s'étoient jettez dans les Terres du Barois appartenantes au Duc René II. y avoient brûle Gondrecourt & plufieurs autres Bourgs & Villages, & y avoient caufé des dommages eftimez à la fomme de cent mille écus. On nomma de part & d'autre des Commiffaires pour accommoder cette affaire Mais n'ayant pu rien conclure, il fut réfolu qu'on fe pourvoiroit devant le Roi de Hift. de France, la Cour du Parlement, les Gens du Lorr. T. Confeil du Duché de Luxembourg, les Evêques de Toul, Metz & Verdun, & le Baillif de Chaumont & de Vitri, d'autant qu'il conftoit que les Meffeins avoient commencé la guerre. Nous ignorons quel fut le Jugement de ces Commillaires.

..948.

Ibidem

L'an 1434. le 23. Décembre, Pothon de p.ccxix. Saintrailles, Capitaine avanturier de France, accompagné de quatorze ou quinze cents Hommes d'armes, (l'Homme d'armes étoit un Cavalier armé de toutes piéces, ayant à fa fuite quatre chevaux, deux de fervice, & les deux autres, l'un Sommier & l'autre pour le Valet,) vint au Val de Metz, & après avoir couru les principaux Villages de ce Cantonlà, vinrent loger à Ancy-Sur-Mozelle, où ils trouverent beaucoup d'or, d'argent, de joyaux, de bons vins & d'autres choses; & la nuit de Noël ils attaquerent l'Eglife de d'Ancy, mais ils ne la purent prendre; ils

rançonnerent ce Lieu, & lui demanderent trois mille écus, pour lefquels il fallut donner ôtage. Ceux de Metz étant fortis fur les Gens de Pothon, leur tuerent cinq hommes, & leur en prirent deux à Moulins: après quoi Pothon fe retira vers St. Mihiel & Bar-le-Duc.

Vers l'an 1436. un Capitaine nommé Joachim, étoit en Garnison à Gorze fous le Commandement du Roi Charles VII. Ce Joachim fit de grands maux dans les Terres de Metz; il Cronique prit l'Eglife d'Ancy, qui étoit une efpèce de Manuf. de Fort, croyant furprendre Conrade Bayer, Evêque de Metz. Il fallut racheter l'Eglife d'Ancy, en donnant quinze cents frans à Joachim.

La Cure d'Ancy eft à la nomination de l'Abbé de St. Vincent de Metz.

ANDELO T.

ANDELOT, ou Andlan, petite Ville en Alface, au pied des Montagnes de Vôges, où l'on voit une Abbaye de Dames Chanoineffes, & dont l'Abbeffe a titre de Princeffe, & a feance aux Diètes d'Empire.

Ce n'eft point cette Ville dont nous voulons parler ici : C'eft d'un autre Andlot, Bourg de France en Champagne, au pied de la Montagne de Montclait, dans le Baffigni, nomme en latin Andelaum ou Andelaus, fitué entre Langres & la Cité de Nafium, Nais, où les Rois Gontran & Childebert en 588. curent une entrevûe avec la Reine Brunehaut, &y firent la paix, comme le dit St. Gregoire de Tours. (a) Fredegaire en parle aussi, & dit,que l'an 17. du regne de Thierri, ce Prince ayant raffemblé fon Armée,s'avança par Andlot contre la Ville de Nafium, la prit, puis arriva à Toul. Le Bourg d'Andelot eft fitué fur la rivière de Bon-Port; il y a Jurifdiction & Prévôté Royale : C'étoit autrefois une grande Ville, dont on voit encore les ruines.

On connoit en Lorraine un Lieu nommé Andelon, ou Andelin; mais c'est le Village d'Andeliers, dont l'Eglise fut donnée à l'Abbaye de St. Manfuy par St. Gerard, Evêque de Toul en 986.

ANDER NACH.

ANDERNACH, nommé anciennement Antonacum ou Antunacum, ou Antonicum Ville fituée fur le Rhin à quatre lieuës au deffous de Coblentz, étoit autrefois une Maifon Royale des Rois d'Auftrafie : Ammien Marcellin dit, que l'Empereur Julien voyant que les Germains s'étoient emparez de la rive du Rhin & de plufieurs Places qui obéiffoient aux Romains, prit fur eux Andernach, le fortifia & en rétablit les murailles. Les Annales du Pays en font souvent mention; l'An

(4) Gregor. Turon. L. 9. Hist. Franc. pag. 440. Frodegar. c. 7. & 38. pag. 618,

C

Metz.

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malifte Saxon fous l'an 885. dit, que Hugues
envoya vers l'Empereur pour lui demander
Coblentz, Andernach & Sintzich, à cause
que
ces Lieux font féconds en bons vins. Il
s'eft tenu plufieurs Affemblées célébrcs à An-
dernach; les Annales de Corbie, fous l'an
1202. difent, que les Archevêques de Colo-
gne & de Trêves s'y rendirent avec Bernard,
Duc de Saxe, & plufieurs Seigneurs & Pré-
lats, & entre autres Vitikinde de Corbie.
Andernach eft fitué dans l'Electorat de
Cologne, dont il dépend pour le temporel,
& fur les Confins de l'Electorat de Trêves,
auquel il répond pour le fpirituel, à 3. mille
au deffous de Coblentz en tirant vers Bonn,
dont il n'eft éloigné que de 5. mille d'Al-
lemagne. Il a été autrefois Ville Libre &
Impériale; après avoir été ruinée fort long-
tems, on la rebâtit en 1520. Il fe donna un
rude combat dans fon voisinage en 876. entre
l'Empereur Charles le Chauve, & Louis,
Roi de Germanie, fon Neveu.

Il y avoit autrefois près les murs d'Andernach, une Abbaye qui fut ruinée vers le neuviéme fiécle; on ne fait ni par qui, ni à quelle occafion: Mais Meginere, Archevêque de Trêves, vers l'an 1130. la rétablit par la liberalité d'un Seigneur du voifinage nommé Lupold, & demandant à Richard, Abbé de Sprinkirsbach, des Religieufes pour l'habiter, Richard en donna la conduite à Theuvide fa propre fœcur.

ANDILLI, ou ANGELIER. ANDILLI, en latin Angeliacum, ou Angeriacum, ou Angeriaca Villa, fe dit en français Angellier, Angerey, Andilli, ou Andillier. Il eft fait mention d'Anchiacum dans le Dénombrement des Biens de l'Abbaye de Bouxières-aux-Dames (a) en 965. & 968. & dans les Biens de St. Manfuy (b) en 965. Andilli eft un Village du Diocèfe de Toul, Office & Bailliage du Pont-à-Mouffon, Cour Souveraine de Nancy. La Paroiffe a pour Patron St. Martin; Collateur, l'Abbé de St. Manfuy, qui tire la moitié de la Dime, & le Curé l'autre moitié. La Seigneurie temporelle eft partagée entre fix ou feptSeigneurs. Il y a dans l'Eglife une Chapelle fous l'invocation de Nôtre-Dame, dont les Seigneurs font Collateurs, chargée de 25. Mefles par an. Les Seigneurs nommoient auffi à l'Hôpital, qui ne fubfifte plus: Il y a environ quarante ou quarante-cinq Habitans dans ce Ibidem, Licu: Il y a une Maifon-Fief, appartenante aux Héritiers de M. Bourcier de Viller. Saint Gerard donna en 986. La Cure d'Andilli à l'Abbaye de Saint Manfuy.

.392.

<(^(Hist, de Lorr. t. 1. p. 372. Preuves,& p. 38#.

ANGOULAINCOURT.

ANGOULAINCOURT, Annexe de Soulaincourt, Doyenné de Dammarie, Diocèse Hiff. de de Toul; les anciens Titres du Pays nom- Lorr. t. 1. ment Angoulaincourt, Ingolini Curtis, ou In P. 129. & gonii Curtis, ou fimplement Golini Curtis in 393. Comitatu Barrenfi. Sous Arnalde, Evêque de Toul, qui vivoit en 876. plufieurs particuliers d'Angoulaincourt & de Maurville fe foumirent volontairement au Domaine de l'Eglife de Toul; & St. Gerard, Evêque de la même Ville, donna l'Eglife d'Angoulaincourt à l'Abbaye de St.Manfuy,aveclePrieuré de St. Michel, qu'il avoit fondé en 988. fur la montagne de Bar, près la Ville de Toul. Quamdam Ecclefiam cum integritate Census & Decimationis, ficut eam in manu noftra tenebamus, in Villa qua vocatur Ingolini Curtis dicatam in honorem Sanctorum Lupi & Remigii, Epifcoporum in Comitatu Barrenfi. C'étoit apparemment une Mere-Eglife.

Aujourd'hui Soulaincourt eft Mere -Eglife d'Angoulaincourt; Patron,Ste. Anne; l'Abbé de Saint Manfuy nomme à la Cure : Décimateurs, l'Abbaye d'Ecurey pour un quart, le Prieur de Rinel pour un quart, le Seigneur du Lieu pour un quart, le Curé pour un quart des groffes Dimes & la totalité de la menuë Dîme. Seigneur, le Sieur de Jevoncourt, Bailliage & Préfidial de Chaumont, Parlement de Paris.

Pour Angoulaincourt, la Cure a aujourd'hui pour Patron St. Remi; on ne parle plus de St. Loup. La Dîme fe partage entre les Abbés de St. Urbain, de St. Manfuy, le Prieuré de Valdonne, & les Chanoines de Sailly. Seigneur, M. de la Vallée de Pimodan, Bailliage de Chaumont, Parlement de Paris.

ANTLUP, VITRIMONT, HUDIVILLER,

SAINT EVRE.

ANTLUP, en latin, Antelucus, dérivé apparemment d'ante, devant, & Lucus, un Bois de Futaye confacré à quelque Divinité, parce que ce Village eft fitué à l'occident du Bois de Léomont, confacré anciennement à la Déeffe Diane, ou à la Lune. Antlup eft trèsancien, & eft une dépendance du Prieuré de Léomont, relevant de l'Abbaye de Senones, & cédé depuis peu à la Maifon du Mefnil, proche Lunéville; l'Eglife d'Antlup a pour Patron St. Pierre. Cette Cure ayant été démembrée de l'Abbaye de Senones eni 342. à la prière des Ducs de Lorraine, Fondateurs de la Collégiale de St. Georges de Nancy, le Chapitre de ladite Eglife de St.

(b) Page 374%

Georges, eft devenu Collateur de la Cure de St. Pierre d'Antlup, & Curé Primitif de la même Eglife, en vertu de cette union & d'une Bulle du Pape Jules II. de l'an 1506. qui incorpora ladite Cure audit Chapitre, qui y eft Décimateur pour le tiers de la groffe Dime, & moitié de la menuë, contre l'Abbé de Senones pour le refte & pout même portion dans les Novales. Seigneurs, les Héritiers de M. le Comte de Couvonge, l'Abbé de Senones & le Chapitre de Remiremont, Cour Souveraine de Lorraine; les Religieux du Menil, proche Lunéville, font aujourd'hui au droit de l'Abbé de Senones à Antlup & aux autres Lieux, qui leur ont été cedez par Dom Calmet, Abbé Moderne de Senones.

cft fans doute le même que Jean, Comte de Toul,qui vivoiten 1260. 1282. & 1286, il fut Pere d'un autre Jean, Comte de Toul, qui eut pour Fils Thiebaut & Petreman de Toul, connus dans les Titres de l'Abbaye de Senones.

Dès l'an 1123. la Seigneurie & l'Eglife d'Antlup appartenoient à l'Abbé de Senones, comme il paroit par la Bulle de Calixte II. de cette année. Le Seigneur de Dombale Jean de Dombale, Ecuyer, Fils de feu Henri de Dombale, Chevalier, fur accompagné pour la moitié de la Seigneurie d'Antlup par l'Abbé & le Couvent de Senones au mois de Juin 1490. & en même tems ledit Jean de Dombale accompagna ledit Abbé de Senones en tout ce qu'il pouvoit avoir à Antlup & au Ban; c'est-à-dire, au Ban Saint Pierre. Ce Jean de Dombale étoit de la Maison de Salm. Voyez la Généalogie de cette Maison. Et en 1480. le Prieur de Léomont accompagna le Seigneur de Dombale à la moitié des Preffoirs d'Antlup, Bailliage de Lunéville.

Autrefois il y avoit au deflus d'Antlup un Village nommé de Saint Evre, rappellé dans les Titres de l'Abbaïe de Senones en 1123. 1152. 1191.1242. il n'en refte plus qu'une Ferme appartenante aux Héritiers de M. de Longbillon. Le Finage de ce Village eft uni celui d'Antlup.

à

Hudiviller, petit Village fitué au midi d'Antlup, dépend de la même Seigneurie, & eft fous la même Paroiffe.

Vittimont, autre Village fitué auffi au midi d'Antlup, eft Annexe dudit Lieu; l'Eglife eft dédiée à St. Jean-Baptifte. Seigneurs, ci-devant l'Abbé de Senones, à préfent les Religieux du Menil, & M. Prud'homme de Vitrimont, chacun pour moitié. Le Duc Mathieu II. ayant donné quelques Biens fitués à Vitrimont à l'Abbaye de Senones, le Duc Ferri III. Fils & Succefleur de Mathieu II. confirma & ratifia cette Donation au mois d'Août 1258. Jean de Neuviller, Prince de la Maifon de Lorraine, Fils du Duc Ferri III. accompagna l'Abbé de Senones en la moitié des Hommes ou des Sujets qu'il avoit dans la Ville de Vitrimont. Cet accompagnement fut fait en présence du Duc Ferri III. au mois de Mars 1286. Ce Prince Jean de Neuviller

Jean, Comte de Toul, mourut le treize Septembre 1306. & fut enterré à Beaupré. Thiebaut, Fils de Jean de Toul, mourut en 1359. & fut enterré en l'Eglife de St. Remi de Lunéville, où nous avons vû fon Maufolée avant qu'on eût démoli l'ancienne Eglife de l'Abbaye.

Je ne parlerai pas ici du Prieuré de Léomont, qui eft le Chef-Lieu, d'où dépendent Antlup, Vitrimont & Hudiviller; j'en ai fait un article à part, comme auffi des Antiquités qu'on y trouve.

Le Duc François III. aujourd'hui Empereur, avoit fait près le Village de Vitrimont une Faifanterie, qui eft aujourd'hui affez négligée & prefqu'abandonnée.

M. Prud'homme de Vitrimont a dans ce Lieu une Maifon Seigneuriale, une Vigne & des Jardins; je ne fai ni quand, ni comment la Terre de Vitrimont eft venue à ces Seigneurs; la part de l'Abbé de Senones appartient aujourd'hui aux Peres du Menil, près Lunéville.

A PREM ON T.

APREMONT eft un Château fameux fitué fur une montagne ifolée, à deux lieues dé Commercy au couchant, à pareille distance de St. Mihiel au nord, à cinq licues du Pont-àMouffon à l'orient, à trois lieuës de Toul au midy; au pied de cette montagne eft un Bourg affez confidérable, & derrière la montagné un Prieuré, autrefois dépendant de l'Abbaye de Gorze.

Apremont eft du Diocèfe de Verdun, & Chef d'une Terre très-considérable, compofée d'environ deux cent quatre-vingt tant Villes que Bourgs, & Villages. La Maison d'Apremont eft une des plus anciennes & des plus illuftres Maifons de l'Europe, après les Maisons Souveraines. Dans les anciens Monumens on donne au Seigneur d'Apremont quelquefois le nom de Prince, quelquefois celui de Comte, de Baron, ou fimplement de Sire, ou Seigneur.

L'Empereur Charles IV. de la Maison de Luxembourg, érigea en 1 354. la Seigneurie d'Apremont en Fiefmafculin & Baronie Souveraine, fujette immédiatement à l'Empire: Le même Prince en 1357. accorda à la même Maison d'Apremont les droits d'annoblit, de frapper monnoye, de légitimer des Bâtards; & à leur Seigneurie, de ne pouvoir être démembrée ni partagée.

Les Seigneurs d'Apremont fonderent vers

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