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truxit Bodonis Monafterium, nec non Sancti Deodati canobium. Il avoit dit un peu plus haut, que ce Prélat avoit bâti St. Sauveur en Vôge, & qu'il l'avoit décoré de précieux Ornemens, & y avoit affigné des Fonds de fon propre pour l'entretien de vingt Moines. Canobium in honore Salvatoris in faltu Vofago conftruxit: & ftipem cis ex fuo proprio ad vigenti Monachorum cætum delegavit. Il diftinguc Bon-montier qu'il rétablit, reftruxit, & St. Sauveur qu'il bâtit tout à neuf, conftruxit. Mais on peut, ce me femble, concilier Richer avec l'Hiftorien de Toul, & ce dernier avec luimême, en difant que Bertholde rétablit Bon-montier, ou le transfera à St. Sauveur, & qu'il bâtit tout à neuf St. Sauveur pour vingt Religieux, (a) & ce qui confirme cette explication, c'eft que depuis Bertholde il n'eft plus queftion de Bon-montier, comme fubfiftant, mais de Saint Sauveur.

Il eft vrai qu'il eft quelque fois parlé de la Cour de Bon-montier; par exemple, dans une Bulle du Pape Leon IX. de l'an 1051. en faveur de la Cathédrale de Toul, & du Ban de Bon-montier, comme engagé ou cédé au Duc de Lorraine, & rétrocédé à l'Abbé de HauteSeille, mais cela même prouve qu'il n'y avoit plus d'Abbaye en cet endroit, & que ce Ban ou ce Terrain n'appartenoit pas même à Saint Sauveur.

Le Pape Leon IX. en 1051. diftingua fort bien l'Abbaye de St. Sauveur de la Ferme ou de la Cour de Bon-montier. L'Eglife de Toul continua à pofséder la Ferme ou la Cour de Bon-montier, après que le Monaftère fut transféré à St. Sauveur, cela paroit encore par un Accord fait en 1140. entre Henri Evêque de Toul & l'Abbé de St. Sauveur, alors il y avoit une Communauté de Religieux à Saint Sauveur, & Bon-montier étoit réduit à une fimple Ferme. (Curia) appartenant à l'Evêque de Toul, où il avoit un Fermier, auquel les Abbés & Religieux de St. Sauveur payoient deux fols de cens & y faifoient des charrois de foin. On voit auffi dans le même Titre, que la Paroisse de Tantonville qui étoit alors d'une grande étendue, & où il y avoit des Fiefs & des Habitations, appartenoit en propre à l'Evêque de Toul, de même que Bon-montier, qui dès le commencement avoit été donné à l'Eglife de Toul.

Hiftoire de En 1171. Pierre Evêque de Toul procura Lorraine, un Accord entre les Abbés de St. Sauveur & tom. 2. p. de Haute-Seille, les uns & les autres s'étant ccclxiv.

rendus à St. Sauveur où étoit le Prélat, avec les Abbés de Tholey & de Beaupré; & comme il n'y avoit point alors d'Abbé à St. Sauveur, l'Evêque de Toul à qui le fond de cette Abbaye appartenoit, représenta la perfonne de

l'Abbé, & ordonna qu'à l'avenir l'Abbaye de Haute-Seille continuëroit à payer à celle de St. Sauveur, feulement deux fols de cens, au jour de la Nativité de faint Jean-Baptiste, au lieu de dix fols qu'elle lui payoit anciennement pour les Dîmes du Ban de Bonmontier, qui avoient été cédés à l'Abbaye de Haute-Seille depuis la tranflation de Bonmontier à St. Sauveur.

de Lorrai

ne, an 195.

En 1195.il y avoit à St. Sauveur un Abbé Voyez les & des Chanoines foumis à l'Abbé, fans doute Preuves du des Chanoines Réguliers ; car Eude Evêque Tome V. de de Toul en cette année, éxempte le Monaf- Hiftoire tère de Bon-montier de tous les droits dûs aux Evêques Diocèfains, excepté le cens des deniers dûs au Doyen de Toul. Il ajoute : quod Abbas fanéti Salvatoris à fæculari Prefbytero, vel ab aliquo Canonico fuo pro voluntate fuâ, in memoratis Ecclefiis ( de Barbais, de Domévre, de Herbais, de Syrais) divina faciat celebrare.

Le R. P. Benoit Picart, Capucin de Toul, dans la Préface de fon Poüille du Diocèse de Toul, page 37. avance que Conrade Evêque de Toul, qui a fiégé depuis 1126. jufqu'en 1127. vendit aux Evêques de Metz le Vallon où étoit fitué Bon-montier, ce qui paroit contraire à ce que nous venons de voir, que les Evêques de Toul étoient encore Maîtres de la Vallée de Bon-montier, & même de l'Abbaye en 1140. & 1145.

ccclxiv.

On ignore le tems précis auquel les Cha- Hiftoire de noines Réguliers de faint Auguftin ont fuc- Lorr. t. 2. cédé aux Bénédictins à St. Sauveur. Il pa- p. roit par un Accord passé entre les deux Abbayes de Haute-Seille & de Saint Sauveur, qu'en 1171. les Moines y étoient encore; mais je remarque qu'en 1171, l'Abbé de St. Sauveur ayant été déposé par l'Evêque de Toul, ce pourroit bien être à cette occafion qu'on en auroit expulsé les Religieux, pour y placer des Chanoines Réguliers. Dans le Titre de Haute-Seille de cette année 1171, Hiftoire de Lorraine, Tome II. Preuves, page ccclxiv. on ne parle point de distinction d'Ordre entre les Religieux de Haute-Seille & ceux de St. Sauveur qui étoient encore des Bénédictins.

En 1344. Ademare Evêque de Metz fait 1344 transport au Duc Raoul, de tout le droit qu'il avoit à Turkestein, à Bon-montier & à toute la Châtellenie. On connoifsoit donc encore l'emplacement de Bon-montier & un certain Terrain qui en avoit retenu le nom.

L'Abbaye de Saint Sauveur, aujourd'hui Domévre, jouit des droits quafi Epifcopaux dans fon District spirituel, pour fes Paroiffes qui font en Lorraine; car M. de Camilly Evêque de Toul, obtint Arrêt fur Repar

(a) Voyez l'Histoire de Lorraine, Tome II. Preuves, pages xx. lxxxiv. & Dcxxij.

quête

Berthol.

page 429. «ANN. 1234.

quête au Confeil du Roi, que les Paroiffes
dépendantes de la France, feroient réunies
à fon Diocèse. La Réforme des Chanoines
Réguliers par le B. Pierre Fourier, fut intro-
duite à Domévre en 1625.
J'ai parlé d'Offonville dans fon Article, &c.

BONNE - VOYE,
ET CLAIRE-FONTAINE
Abbayes de l'Ordre de Citeaux dans le
Luxembourg.

L'Abbaye de BONNE-VOYE Ordre de Hiftoire de Citeaux, fituée à un quart de lieuë de LuxemLuxemb. bourg, fur le chemin de Thionville, a une Tom. IV. origine fi obfcure, qu'on ne peut fixer l'époque de fa Fondation. Quelques Filles poufsées par l'amour de la perfection Evangélique, fe retirèrent près d'une Chapelle qui étoit érigée en cet endroit, & aux environs de laquelle, il y avoit quelques Cabanes de Lépreux, au fervice defquels elles fe dévouérent. Les Comtes de Luxembourg favorisèrent cet établissement & y fondèrent une Abbaye de l'Ordre de Cîteaux.

Pour les Lépreux qui étoient près de là, ils les tranfportèrent à la Maladrerie de Pfafenthal, où ils bâtirent une Eglife en l'honneur de faint Pierre, Martyr de Milan, de l'Ordre de faint Dominique.

L'Hiftoire de Cîteaux porte, que le Monaftère de Bonne-voye fut fondé l'an 1200. fous le gouvernement de Guy II. Abbé-Général de l'Ordre. Quelques-uns attribuent l'honneur de cette Fondation, aux Seigneurs de Rodenmacheren, à caufe des Biens qu'ils y ont légués, & parceque quelques-unes des Filles de cette Maison y ont fait profeffion.

BOPP ART.

BOPPART, nommée anciennement Bodobriga ou Baudobriga, aujourd'hui Boparten ou Boppardia. Il y avoit autrefois fous l'Empire Romain dans cette Ville, un Préfet des Arbalétriers. Præfectus Militum Ballistariorum. (a) Elle eft fituée entre Coblens & Vofavia, à neuf milles de Coblens & à huit milles de Vofavia. Vosavia est Ober-Vesel. Il y avoit anciennement un Palais Royal à Boppart, & on y en voit encore aujourd'hui des ruines magnifiques, qui marquent que c'étoit un Lieu très confidérable; Othon de Frifingue (6) l'appelle, Villam-Regalem. Et le Roi Henri, Fils de l'Empereur Frideric II. y tint une célébre Affemblée contre l'Empereur fon Père, où se trouvèrent plufieurs Princes & Seigneurs qui favorisoient sa révolte.

( ) Adrianus Vales. Notit. Galliar. Badobriga.
Otho Frifing, de geftis. Friderici I. c. 62.

Boppart eft fitué dans l'Archevêché de Tréves, au Cercle Electoral du Rhin. (e) Elle a été autrefois Ville libre & Impériale; mais elle fut engagée en 1312. à Baudouin Electeur de Tréves, par l'Empereur Henri VII. fon Frère. En 1237. elle le foumit volontairement à l'Archevêque, & en 1494. elle' fut unié à perpétuité à l'Electorat de Tréves, fous Jean de Bade, qui en étoit Archevêque & Electeur. Elle eft dans le Hunfruk, au pied d'une Colline fur le bord du Rhin, près des Monts de Pedernach & fur les frontières du bas Comité de Catzenellobagen, à deux milles Allemandes au deffous de St. Goar, & à cinq de Binghen, en allant vers Coblens, dont elle eft à pareille distance.

En 1497. Boppart se revolta contre Jean Hift. de de Bade Archevêque de Tréves. Les Habi- Lørr. t. 1 tans fe mocquèrent de l'interdit que l'Arche pages 931. vêque prononça contr'eux, ils créérent de 932. nouveaux Juges, & fe préparèrent à la guerre. La Ville fut affiégée & fe rendit après douze jours de Siége. Le Prélat n'en tira aucune vengeance, & les traita avec une clémence, qui fut admirée de tout le monde.

&

Nous avons vu en ce Pays-ci des Seigneurs Meurifles du nom de Boppart, dont il y a eu deux Evê- Hiftoire de ques de Metz, favoir, Thieri Bayer de Bop- Metz, part, mort en 1383. & Conrade Bayer de Bop- pages 508. part, qui a fiégé depuis 1415. jufqu'en 1454. 5410 ces deux Prélats firent une très grande figure dans la Lorraine, & y furent en très grande confidération 3 ils fortoient d'une Maison ancienne & illuftre, alliée aux plus grandes Familles d'Allemagne, & finguliérement aux Comtes de Créhange; ils portoient d'Argent à un Lion de Sable, arme, lampassé & couronné d'or.

Conrade Bayer portoit écartelé au premier & dernier d'Argent, à un Lion de Sable, armé, lampassé & couronné d'or ; au fecond & troifiéme, de gueules, à un bras dextre de Femme, vêtue à l'antique, demi pliée, d'Argent, mouvant de la partie feneftre, la grande Manche defcendant jusqu'au coude, ornée de deux Braffelets & le rebord d'or, le premier en la partie de l'épaule & l'autre au milieu du premier & du rebord. La Main au naturel, ouvrant le pouce & le premier doigt, & y tenant un Anneau d'or, au Chaton de . . . & trois Croix pommetées & fichées d'or, mifes en triangle, une en chef & deux en pointe. Son Père s'appelloit Conrade de Bayer, & fa Mère Mariç de Parroye.

Thierri Bayer de Boppart avoit été pre miérement Evêque de Vorms, d'où il fut (e) Baudran. Dictionnaire Géographique, Edition de T

1705.

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1461.

Honthem,

LA fut transféré à l'Evêché de Metz, ayant été fouvent employé à diverses Ambassades vers des Papes Urbain V. & Grégoire XI.

LORRAINE. expédiées le 19. Juillet 1632. On y envoya d'abord fept Religieux Prêtres & trois Frères Convers, tirés de la Chartreuse du MontDieu, Diocèle de Reims, qui s'établirent dans la Maison nommée de Sainte Anne.

Conrade Bayer de Boppart ne fut pas en moindre confidération auprès des Puiflances Séculières. Il fit divers voyages à Rome ; il fonda quantité d'Eglifes & de Monaftères, & mérita par fes grands fervices, le titre de Réparateur de l'Evêché de Metz. Il fut nommé un des Adminiftrateurs ou des Régens de Lorraine, pendant l'abfence du Duc René I. On peut voir le détail de fon Hiftoire dans notre Hiftoire de Lorraine, & dans celle des Evêques de Metz.

En 1444. Conrade Bayer commença à bâtir le Château de Moyen, Chef-lieu d'une des Châtellenies de l'Evêque de Metz. Thieri de Boppart commença auffi en 1431. à bâtir le Bourg de Baccarat, & y fonda le Couvent des Carmes, qui fut achevé par Conrade Bayer fon proche Parent, en 1441. Jean de Bade Archevêque de Tréves en 1461. affiegea la Ville de Boppart avec une Armée de Hift. Tre- douze mille Hommes; il y vint avec fes Vafvir. Tom. faux & fes Confédérés, on employa au Siége 11. p. 321. des Canons, dont les uns tiroient des Bou505.& lets de pierre, les autres des Boulets de fer fondus; le Siége dura plufieurs jours. La Ville fut obligée de capituler & de fe rendre. L'Archevêque y entra à la tête de fa Nobleffe, ayant fon Maréchal qui portoit devant lui, le grand Etendart de l'Etat de Tréves.

$96.

En 1391. Henri Bayer de Boppart, Chevalier, tenoit la Fortereffe d'Alberftorf, dependante de l'Evêque de Metz. Raoul de Coucy Evêque de cette même Eglife, Ferri Vignier Evêque de Strasbourg & Charles II. Duc de Page 172. Lorraine, fe liguèrent pour lui faire la guerre.

BOSSERVILLE on BOCERVILLE,

Chartreufe.

BOSSERVILLE ou BOCERVILLE, Chartreuse située fur la Meurthe, à une lieuë de Nancy, tirant vers St. Nicolas. Ce fut le Duc Charles IV. qui la fonda en 1632. en voici l'occasion. Melchior la Vallée un de fes Aumôniers, & Chantre de la Collégiale de St. George de Nancy, ayant été arrêté en 1631. dans fa Maison de Plaifance à Sainte Anne, entre Laxou & Nancy, fut accusé de Magie, Sortilège & Libertinage, condamné & éxécuté au mois de Juillet même année; tous fes Biens & en particulier fa Maifon de Sainte Anne, furent confifqués au profit de Son Alteffe, qui les deftina dès lors à commencer la Fondation d'une Chartreufe.

Il en écrivit au Général de cet Ordre, qui lui envoya le Procureur de la Chartreufe de Rhétel proche Sierk, pour accepter cette Fondation. Les Lettres - Patentes en furent

Les Guerres & la Pefte qui défolèrent la Lorraine pendant les années 1634. & 1635. obligèrent les Chartreux de Sainte Anne de fe retirer au Mont-Dieu, ne laillant que deux Frères Convers dans la Maison de Ste. Anne.

Le Duc Charles IV. étant rentré dans fes Etats en 1661. fit de nouvelles Donations aux Chartreux, & s'engagea à leur faire bâtir une Chartreuse à fes depens, affectant pour cela une fomme de cinquante mille frans barrois. Enfin en 1666. il leur donna la Terre de Boflerville, où ils commencèrent la belle & magnifique Chartreuse que l'on y voit aujourd'hui. Ce Prince étant mort hors de fes Etats en 1675. fon Corps fut rapporté en Lorraine, & enterré fans folemnité à Bofferville en 1717. Le Prince Charle-Henri de Vaudémont fon Fils, mort le 14. Janvier 1723. y a auffi été inhumé.

Bofferville étoit. autrefois une Paroifle,

elle fut fupprimée le 21. d'Avril 1684. il n'en refte qu'une Chapelle qui fert aux Fermiers & aux Domeftiques de la Chartreuse.

BOUCONVILLE.

ne, Tom. I.

pag. 1249. Preuves p. 219.Sc.

BOUCONVILLE, Village du Diocèle de Hiftoire Metz, Doyenné de Gorze; Office & Prevôté de Lorrai de Bouconville, dont il eft le Chef-lieu, Recette & Bailliage de St. Mihiel, Cour Souveraine de Nancy, Prevôté Royale du Bailliage de St. Mihiel, unie à celle de Mandre en 1722. Bouconville eft à cinq lieuës de Pont-à-Mouffon, à trois lieues de Saint Mihiel; le Roi en eft feul Seigneur.

Il y avoit à Bouconville, un Prieuré fondé vers l'an 1 100. par Arnoû Religieux Convers de l'Abbaye de St. Vanne de Verdun, fous l'Abbé Laurent, qui ayant un Fief à Bouconville, y fonda un Prieuré qu'il donna à cette Abbaye; Arnoû étoit Frère de Richard Evêque d'Albane, qui avoit d'abord été Chanoine de Metz, & enfuite avoit été élevé à l'Epifcopat, en reconnoiffance de fon attachement fidel au St. Siége, contre l'Antipape Clément III.

Il y avoit au même lieu un Château, où Henri de Bar, Seigneur de Pierrefort, fonda une Chapelle Caftrale, & deux Chanoines pour la deffervir. Il fit fon Teftament en 1368. & ordonna à fes Exécuteurs Testamentaires, de donner aux deux Chanoines qu'il y fonda de nouveau, des Prébendes de même valeur, qu'à ceux qui y étoient déja établis, & pour cet effet, il leur permet de prendre de fes Biens à Frémeréville, à Sam- P.

Ibidem,

Dcxlix.

Benoit,

bumont, à Gironville, & fur le Moulin de Bouconville, en fuffifance.

En 1321. Edouard Comte de Bar, reçut en Fief du Duc Ferri IV. les Châteaux de l'Avant-Garde, Pierre-Fort & Bouconville, à condition que ledit Duc Ferri ne donneroit aucun fecours au Roi de Bohéme contre ledit Comte de Bar.

L'Eglife de Bouconville n'étoit qu'une Annêxe de Xivray, & dès l'an 1715. les Habitans follicitoient fon érection en Cure; ce qu'ils obtinrent enfin de l'Evêque de Verdun, après que le Duc Léopold par Lettres du 21. Juin 1719. eut confenti que deux Chapelles qui dépendoient du Château, fuffent unies à la Cure de Bouconville. Il y a dans ce Lieu un petit Hôpital de Fondation Ducale, avec une Chapelle en titre.

La Prevôté Royale fut unie en 1720. à Hiftoire de celle de Mandres-aux-quatre-Tours. Elles Toul,p. 73. font à préfent toutes deux fupprimées.

Dans un Titre de Charles-le-Chauve pour l'Abbaye de St. Mihiel, il eft dit, que Bouconville étoit in Pago-Carmenfi, fur le Maid, ou fur le rupt de Maid.

Voyez ci-après CARMOIS. Il y a près de un Étang confidérable, Étang confidérable, d'environ une lieuë de circuit, il abonde en Voyez M. Durival, Morelles ; le Roi va tous les ans à la chaffe page 287. de ces Oifeaux.

L'on compte à Bouconville environ 40. Habitans.

BOUDON VILLE. BOUDONVILLE. On nommoit autrefois Boudonville ou Saint Dizier, un petit Village qui étoit entre la Porte de la Craffe, aujourd'hui de Nôtre-Dame, & le Village de Margéville. Ce Village de St. Dizier qui étoit comme le Faubourg de Nancy, de ce côte là, fut ruiné par les ordres du Duc Charles III. en 1591. & 1592. afin de réfilter à une Armée de quarante mille Allemands, que le Roi Henri III. avoit fait venir d'Allemagne Hift. de àfon fecours. Cette Armée d'Allemands fut Lorraine défaite par le Duc de Guife, après avoir passé Tome 1. P. le Madon à Pont St. Vincent, le 8. Septembre 1547. Il eft certain qu'en 963. ce Lieu s'appelloit encore Bodonis-Villa. L'Empereur Othon dans la confirmation des Biens de l'Abbaye de Bouxiéres-aux-Dames, expriIbid. pag. mée, Capellam Bodonis-Villa, dicatam in honore fancti Defiderii, & St. Gérard Evêque de Toul en 968. confirma la même Chapelle de Boudonville, confacrée à Saint Dizier, à la même Abbaye de Bouxiéres-aux-Dames. Boudonville fubfifte encore aujourd'hui, au delà de la Porte de Nôtre Dame, fur le chemin de Nancy à Metz; mais le Faubourg & l'Eglife de faint Dizier ne fubfiftent plus,

372.

381.

comme nous l'avons dit; il subsistoit encore en 1457. & avoit fes Seigneurs particuliers, On peut voir ce que nous avons dit fur Nancy & fur le Prieuré de Nôtre-Dame de Nancy. Pour indemnifer les Particuliers, la plûpart Bourgeois de Nancy, qui avoient leurs Maifons & leurs Jardins dans ce Faubourg, le Duc Charles III. leur fit affigner des Places entre les Téraffes & les Fortifications de la Ville-Neuve.

BOULANGE.

BOULANGE, Village & ancien Château à la fource de la Fauche, à une demie lieuë de Sancy, Diocèfe de Metz, Doyenné de Rombach; la Cure eft à la nomination des Chanoines de la Cathédrale de Metz.

Je crois qu'elle eft nommée en latin Bol linga, dans les vieux Titres.

La Maifon de Boulange à préfent éteinte, étoit de Nom & d'Armes, & portoit pallé d'or & d'azur de fix pieces.

BOULAY, on BOULA, ou BOLCHEN.

BOULAY ou BOULA, Prevôté appartenante à la Lorraine, eft fituée dans la Lorraine-Allemande, Diocèfe de Metz, entre la Niede & la Sâre, entre Metz & Sâre-Louis, à la gauche d'un Ruifleau appellé Kalfbach, que la Niede reçoit par fa droite, à une demie lieuë de là; Boulay est à trois lieuës de Bouzonville, de Sârc-Louis & de St. Avold, & à fix de Metz. Il y a avec le Bailliage, Recette des Finances, Hôtel-de-Ville, une Paroiffe dans laquelle il y a une Primacerie. Boulay a été autrefois possédée par des Seigneurs fort puiflans, qui ont fait la guerre à la Ville de Metz. Robert de Lorraine, Fils du Duc Simon I. époufa vers l'an 1136. Demonde Fille & héritière d'oalde, Comte de Boulay.

On trouve plufieurs Lettres de reprises de Boulay faites par les Comtes de Chini, pour ce qu'ils tenoient du Duc de Bar à Boulay. La première de ces Lettres eft de l'an 1216. le Duc Simon I. qui eft mort en 1139. gagna une grande Bataille contre les Meflins dans la Plaine de Boulay.

1216.

Philippe

En 1386. le Seigneur de Boulay, avec les Seigneurs Gérard de Blankenheim, le Duc de Vigneude Julliers & le Comte de Naffau, défiérent le, Croniq la Ville de Metz, & mirent le feu à une grande de Metz. partie du pays Meffin. Après leur retraite, ceux de Metz à leur tour allèrent faire le dégat autour de Boulay.

Et en 1387. les Meffins fe rendirent encore devant Boulay jufqu'à trois fois fans y rien faire de mémorable, finon qu'ils y tirèrent plufieurs coups d'Artillerie & de Bombardes; mais ceux de Boulay leur prirent

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Archives

quinze Lances de Souldoyeurs, & entr'au- leurs Franchises & Libertés, par Acte du12. tres Bertrand de Varize.

En 1402. le Sire de Boulay accompagné de quelques Seigneurs de Metz, & de quelques Soldats Lorrains, chaffa des environs de Metz, certains Pillards qui ravageoient tes Campagnes ; il les prit tous & ne perdit que très peu de fes Gens.

En 1406. le Duc Charles II. avoit guerre contre les Comtes de Naffau, de Sarwerden, de Salm, & le Seigneur de Boulay. Pour leur réfifter, il fe ligua avec Henri Sire de Bla

mont.

En 1402. le Sire de Boulay avec d'autres grands Seigneurs du Pays, déclarèrent la guerre à ceux de Metz, & en firent plufieurs prifonniers. La guerre recommença en 1405. & comme les Bourgeois de la Ville de Metz “'étoient alors en diffenfion entr'eux, plufieurs Citoyens furent faits prifonniers par la mauvaise conduite de leurs Chefs, qui ne s'entendoient pas bien entr'eux, ni avec leurs Troupes. Le Sire de Boulay fut fait prifonnier à la Journée de Bulgnéville, en

1431.

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Je ne vois pas que les Seigneurs de Boulay ayent pris le titre de Comtes. La Prevôté & Office de Boulay comprend jufqu'à 43. tant Bourgs que Villages & Hameaux. La Ville de Boulay relevoit autrefois des Comtes de Bar, comme on le voit par les Lettres de reprises faites aux Comtes de Bar, par les Comtes de Chini, pour ce qu'ils avoient à Boulay, en 1216, &c.

L'an 1301. Gérard de Relanges Evêque de Metz, donna fes Lettres pour permettre de transférer l'Eglife de Boulay, du Château où elle étoit, dans un lieu plus commode, le fixième jour d'après la Trinité 1301. Gérard de Relanges mourut la même année.

Et en 1502. Elifabeth de Rodemaker céda au Duc de Lorraine, le droit de rachat du Château, Terre & Seigneurie de Boulay & fes dépendances: le Duc René en fit le rachat en 1503. & en cette même année il confirma tous les Droits, Franchifes & Libertés de ladite Ville de Boulay.

En 1408. le 27. de Juillet, le Seigneur de de Lorrai- Boulay nommé Gérard, s'étant ligué avec Amé de Sarbruch Seigneur de Commercy, Amé ayant été fait prisonnier, les Confédérés lui donnèrent fix mille frans pour lui ai der à payer fa rançon, dont il leur donna

quittance le 27. Juillet 1408.

Le Traité d'Accommodement eft du 28. Juillet 1408.

En 1503. René II. Duc de Lorraine, s'engagea à confirmer aux Habitans de Boulay

Septembre 1503.

En 1633. Henriette de Lorraine, Prin- Mémoires ceffe de Phalfbourg & de Lixim, Comteflè mff. de Boulay, Baronne d'Apremont, Dame de Sampigny, prêta au Duc Charles IV. fon Frère, une fomme de trois cens mille frans, pour lefquels le Duc Charles lui vendit à faculté de rachat, fon Domaine de Boulay. La Princeffe Henriette revendit partie de ce même Domaine de Boulay, auffi à charge de rachat, à Dame Magdelaine de Reiffenberg, Veuve du Seigneur de Pallant, pour la fomme de quarante mille deux cens frans; elle vendit avec le Domaine de Boulay, les autres Terres de Geunekirchen, Helftroff, & Macher, & les Marais, dit le Titre, en dépendant.

Cette partie du Domaine de Boulay vendue par Henriette de Lorraine à Magdelaine de Reiffenberg, a été retirée des mains de Dame Julienne de Breton de la Touche, Veuve du Sr. de la Cour, par M. le Marquis de Cuftine, Gouverneur pour lors de la Ville de Nancy, & Colonel du Régiment des Gardes; par Retrait féodal obtenu du Duc Léopold I. il y a environ 25. ou 30. ans.

La Coutume de Lorraine est suivic à Boulay; mais St. Avold, la Chambre, Lixim, Eberfing, Dourdhall, Fresbouze, HauteVigneule,Hombourg haut & bas, L'Hôpital, Macheren, Eberfviller & Valmont, font régis par la Coutume de l'Evêché de Metz.

Le Bailliage de Boulay contient environ foixante quinze Villages ou Hameaux ; il y a dans Boulay, Bailliage, Recette des Finan ces, Hôtel-de-Ville, Paroiffe du Diocèfe de Metz. Le Château ayant été cédé aux Recollets Irlandois, ils y ont bâti leur Couvent. II ya y a des Juifs à Boulay, qui y occupent une Ruë entière & y tiennent Synagogue,

BOULIGN Y.

BOULIGNY, Village fous la Châtellenie de Stenay. Ce Village ne fait qu'une même & feule Communauté avec celui d'Amermont, Diocèse de Verdun, Office de Norroy-le-Sec, Recette de Briey, Jurifdiction du Juge-Garde du Seigneur, qui eft Mr. de Rofderés d'Euvefin; Bailliage de St. Mihiel, Cour Souveraine de Nancy. Les Dames de Sainte Catherine de Verdun prennent part dans la Dîme. Il y a dans ces deux Villages environ 58. Habitans.

La Maison de Bouligny, Maifon de Nom & d'Armes, à préfent éteinte, portoit d'azur à la Bande d'Argent, chargée de trois Coquilles de Sable.

BOUQUENOM

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