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1633

Ville; elle fut réduite en cendres prefqu'en

un moment.

Hiftoire de Le Traité de Charmes passé en 1633. enLorraine, tre le Duc Charles IV. & le Cardinal de t.3.p.239. Richelieu, eft célébre dans l'Hiftoire de 240. an. Lorraine. Le Cardinal fe rendit à Charmes fur les cinq heures du foir du 18. Septembre, accompagné du Cardinal de la Valette; du Nonce du Pape, & de quantité de Seigneurs. Le Duc n'y arriva que fur le minuit il ne vit le Cardinal, que le lendemain, ils curent enfemble de longues conferences, fans pouvoir rien conclure. Le Cardinal l'ayant rencontré qui revenoit de la Mefle, lui perfuada de venir trouver le Roi Louis XIII. qui étoit à la Neuve-ville près Nancy; Charles y confent, & fur le champ on dresse un acte, par lequel le Duc ratifie le Traité de Nancy, passé avec le Duc Nicolas-François, fon Frere; auquel on ajoute deux articles 1°. Que le Duc pourroit faire fa demeure à Nancy, avec tous les honneurs dûs à fon rang. 20. Que fi dans trois mois il accomplit les conditions de l'accord, le Roi lui reftituera Nancy, dont les fortifications feront rasées, fi Sa Majefté le trouve à propos. Voilà ce que l'on trouve de plus remarquable touchant la Ville de Charmes, qui fe reflent encore beaucoup des difgraces qu'elle a effuyées dans les Guerres précédentes; le Duc Leopold y a fait construire un Pont fur la Mozelle, qui eft un des plus › beaux, & des plus grands du Pays.

Hift. de Lorr. t. 1.

pages 111.

112.

Le Pouillé du Diocèfe de Toul, marque Charmes, comme Annéxe de Florémont ; Floridus mons, & lui donne pour Patron, St. Nicolas, & pour Collatrices, & principales Décimatrices, les Dames de Remiremont. Dans l'étendue de la Paroille de Charmes, fe voit la Commanderie de Xugnei, en la tin Suniacum, près le Château de Savigni. Il eft parlé de Suniacum, dans le partage du Duc Thierri, avec Gérard fon Frére, Comte de Vaudémont, vers l'an 1075.

Et dans un titre de l'Abbaye de Senones, de l'an 1173. on dit que cette Commanderie de Xugnei, eft eftimée deux milles livres.

L'Eglife Paroiffiale de Charmes eft af fez grande & belle; on dit qu'elle eft du tems de Charlemagnes, & on montre dans un vitreau, une image d'un Roi de France; mais il n'y a nulle apparence que l'édifice foit de cette antiquité.

Ce Roi de France, dont le manteau eft orné de Fleurs-de-lys, ayant auprès de lui des Perfonnes qui lui demandent fon interceffion, eft apparemment St. Louis ; les autres monumens qui s'y remarquent, ne font nullement antiques.

Charmes eft à fept lieuës de Nancy, fix de Lunéville, cinq d'Epinal, deux & demie de Mirecourt, &deux de Bayon. Le Bailliage de Charmes fe régit par la Coutume de Lorraine, & le Village de Vincey, par celle d'Epinal.

La Ville de Charmes a produit quelques Ecrivains célèbres, comme Jean Ruyer, Chanoine de St. Diey; Nomefius, Auteur d'un Parnaffe poëtique; Alberi, Auteur d'une Vie de St. Sigisbert; le P. Thomas, Capucin, Auteur d'une Théologie morale. On voit dans l'Eglife Parroiffiale, une fenêtre en verre peint, faite en 1293. par les Tailleurs & Cordonniers de Charmes, en l'honneur des Sts. Crépin & Crépinien.

CHARMES LA COSTE.

CHARMES LA CÔTE, Village à quatre lieues de Commercy, une & demie de Toul, rétablie en Cure, par Sentence du Commiflaire Apoftolique, le 22. Novembre 1741. Ce lieu étoit pofsédé en Souve raineté, par Jean-Jacques de Ligniville, Seigneur de Vannes, de Sauxures en partie, de Houflelemont, Bulgnéville & Sageri, Baron de Villers en Auxoy, Souverain de Charmes la Côte. Il étoit Pere de Charlotte de Ligniville, qui épousa après l'an 1624. Charles de Gournay, mort en

1632.

CHARMOIS. Toyez DAME LIVIERE.!

CHARNY.

CHARNY, Chef-lieu d'une Prevôté dé pendante de l'Evêché de Verdun, situé fur la Meufe, entre Verdun au midy, & Forges au nord. L'Eglife de Charny a pour Patron St. Loup, Evêque de Troyes en Champagne: la Cure eft à la présentation de l'Abbaye de St. Paul de Verdun. Hugues de Flavigni, dit que ce fut en confidération de St. Airi, Evêque de Verdun, qui avoit régalé le Roi Childebert, & toute fa fuite ; que ce Prince donna la Terre de Charny, à l'Eglife de Verdun. En 1174. l'Evêque Arnoul, donna à l'Abbaye de St. Paul, l'Eglife de Charny, & celle de Chaumont. Raoul de Torote, Evêque de Verdun, molefté par les trois principales Familles de fa Ville Epifcopale, en 1227. & ne pouvant mettre la Paix dans la Ville par les voies de douceur, fe retira à Charny, d'où il envoya demander du fecours à Jean, Evêque de Metz, & à Gobert d'Apremont, fes Parens; avec ce fecours, il affiégea la Ville Hiftoire de de Verdun; mais craignant l'effufion du Verdun,p. fang, il ne voulut pas faire donner l'aflaut: 186.

:

il cantonna fes Troupes à Charny, Vatronville & Dieuë, & empêcha qu'il n'entrât des vivres dans la Ville, ce qui obligea les Bourgeois de recourir à fa clémence, & de promettre avec ferment, de ne faire deformais aucune entreprise contre fa Jurifdiction.

Cependant les principaux Citoyens s'étant rendus fecrêtement à Aix-la-Chapelle, avoient obtenu du Roi des Romains, la confirmation de tous leurs Privilèges, avec pouvoir d'établir fept Jurés, & un Sou-doyen, pour gouverner la Ville au nom de l'Empéreur, & quatorze Echevins, pour y rendre la Juftice, après avoir été préfentés à l'Evêque, par pure cérémonie fans être obligés d'avoir fon approbation. Le Diplome étoit du 31. Mars 1227.

L'Evêque Raoul de Torote, ayant eu connoiflance de ce Diploine fubreptice, fe pourveut aufsitôt, & ayant représenté à l'Empereur Henri, que ces lettres étoient préjudiciables aux droits de fon Eglife, il en obtint aisément la révocation, par des Lettres Patentes dattées de Vorms, le 6. des calendes de May 1227. Ces différens furent terminés par un traité de Paix, par lequel le Prélat cédoit aux Bourgeois l'administration de fon Comté, qu'il leu: vendit moyennant une fomme de deux milles livres, rachetables par fes Succefleurs.

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Raoul de Torote, eut pour Succeffeur dans le Siége de Verdun, Gui de Trainel, auquel fuccéda en 1245. Gui de Mello, fous lequel les brouilleries a vec les Bourgeois recommencèrent. L'Evêque publia contr'eux, une Sentence d'excommunication, & un interdit général contre la Ville, d'où il fe retira portant le Corps de Nôtre Seigneur à la tête du Cler gé. Ces chofes aigrirent de plus en plus le Bourgeois, & ils commencèrent à fortifie t la Ville, & à en réparer les Brêches.

I

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L'Évêque feignant de ren voyer fes Troupes auxiliaires, fit entrer les fiennes dans fes Châteaux de Charny, de Dieuë & de Vatronville. Les Bourgeois de Verdun réfólu rent de les y aller forcer, & fortirent de la Ville le Lundy d'après la St. Barthelemi, 1226. au nombre de douze ou treize mille Hommes. L'Evêque Gui de Mello, qui étoit forti de Charny,avec environ trois cens Hommes de fes Gens, ayant apperçu l'Armée des Bourgeois, , gagna le haut c l'une montagne pour fondre fur eux, lorfqu ils pafferoient. Il les attaqua avec tant de vigueur, qu'il les mit en fuite, & les obligea cle lui demander la Paix, puis retourna Victorieux à Charny. Cette place fubfifta avec réputation, fous les Evêques fes Succeffeurs; c fuite elle tom

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ves.

ba entre les mains des Comtes de Bar, auxquels, elle fut engagée pour une fomme d'argent. En 1316. Robert Duc de Bar, établit Clarin Hiftoire de Verdun p de Crepi, fon Procureur-fpécial, à comparoî26. pres tre en fon nom, devant Gui de Royë, Evêque de Verdun, pour lui fignifier que la Terre, Fortereffe, & Chatellenie de Charny, & ses appartenances lui appartiennent, & pour recevoir le ferment dudit Evêque, de n'aliéner, nitranfporter, ni mettre en autre main, qu'en la fienne, ou en celle de fes Héritiers, & généralement de faire tout ce qui appartient à ce cas, comme le Duc feroit, s'il étoit préfent. Le Duc de Bar, étoit donc Maître de Charny, & l'Evêque de Verdun le tenoit de lui, & lui en faifoit hommage.

En 1386. Pierre de Bar, Seigneur de Pierrefort, s'empara de Charny au quatorziéme fiéele, & y mit une Garniton qui rançonnoit toute la Province. Il paroît que l'Evêque Louis d'Haraucourt, qui mourut en 1456. étoit en poffeffion de cette Fortereffe : mais sous l'Evêque Nicolas Pfaume, elle étoit poffèdée par des Princes étrangers. Aujourd'hui Charny eft à la France, & fon Château a été démoli, comme prefque tous les autres du Pays.

CHARPAGNE. Voyez SCARPONE.

CHATEAU-SALIN S.

CHATEAU - SALINS, lieu célèbre par fes falines, eft fitué fur la petite Seille, qui fe dégorge dans la Seille auprès de Salone. Château-falins eft diftant d'une bonne licuë de Vic, de deux lieues de Moïen-Vic, & de deux lieuës & demie de Marfal.

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Tout ceci fe paffa en l'apfence du jeune Duc Raoul, qui étoit alors à l'armée du Roi Philippe de Valois; à fon retour il trouva l'efprit de l'Evêque Adeinare fort aigri -contre la Ducheffe İfabelle Régente, car le Duc Raoul, n'étoit pas encore en majorité; le Prélat avoit amafse beaucoup de Troupes, & avoit attiré dans fon alliance, le Comte de Bar, & quelques autres Seigneurs du Pays.

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La Guerre fut déclarée de la part de l'Evêque, en 1342. & les hoftilités commencèrent dès lors de part & d'autre, avec beaucoup de vivacité; tout le Pays en reffentit les violens effets. Le Comte de Bar, étant mort en 1344. on fongea de part & d'autre, à faire la paix. On prit pour Arbitre de Comte de Luxembourg, qui en régla les conditions en cette forte. Que l'Evêque payeroit au Duc Raoul, dix milles livres; qu'au lieu de Moien & de Remberviller, qui avoient été cédés au Duc, l'Evêque Ademare lui laifferoit en toute hauteur; Turkestein, & tout ce qu'il possédoit dans Hiftoire de le Diocèfe de Metz. Que le même Evêque ne répéteroit rien au Duc Raoul, pour tout ce qu'il prétendoit lui être dû. Le traité de paix eft du lundi, veille de la St. Bartheléini, 1344. Ainfi le Château de Château-falins fubfifta, & demeura au Duc de Lor

Lorraine

. tom. 2. P. *ĐCxj.

533.

raine.

Marie de Blois, Epoufe du Duc Raoul, ayant été reconnue Régente de Lorraine, après la mort du Duc fon Epoux, arrivée, en 1346. fit fes reprises auprès de l'Evêque Ademare, de tous les Fiefs que les Ducs de Hiftoire de Lorraine, Prédéceffeurs de Raoul fon ELorraine, poux, & du Duc Jean, fon Fils, tenoient pages 532. de l'Evêque de Metz. Ademare qui fouffroit très impatiemment l'érection de Châteaufalins, près d'Amelincourt, envoya fon Frere Vautier, à Nancy, fommer la Ducheffe Régente, de lui faire auffi hommage pour cette nouvelle Fortereffe, & pour lui défendre de conftruire de nouveaux Bâtimens dans les Fiefs relevans de fon Evêché. Il y eut fur cela de grandes contestations, qui aboutirent à une Guerre ouverte, entre la Ducheffe & le Prélat.

Ademare fit partir fon Frere Vautier, ou Gaucher, à la tête de fes Troupes, qui firent le dégat dans la campagne, aux environs de Château-falins; puis s'approchèrent de la Place, comme pour l'affiéger. La Gar-. nifon commandée par Jean de Wifle, & Pierre du Chatelet, firent une vigoureuse fortie fur les Gens de l'Evêque. Le combat dura jufqu'au foir, & les deux Armées fe féparèrent, fans qu'on pût dire à qui la victoire étoit demeurée.

Le reste de l'année 1347. & l'hyver de l'an 1348. furent employés de part & d'autre, à ramaffer des Troupes nouvelles, & à fe fortifier par des alliances. Dès le mois d'Avril, la Ducheffe Régente fit avancer fes Gens fous la conduite de Jean de Wiffe, & de Pierre du Chatelet, fur les terres de l'Evêque de Metz; ils y firent de grands ravages, & allèrent mettre le Siége devant St. Avold. Mais ils furent repoufsés, & Ademare, les ayant attaqué avec toutes fes forces, les battit & en tua jusqu'à deux mille trois cens.

L'Evêque entra enfuite fur les Terres de Lorraine, & après les avoir ravagées, vint mettre le Siége devant Château-Šalins.

La Duchelle Doüariére fit à l'Evêque des propofitions de paix, qui furent agréées; après la paix conclue, la Ducheffe propofa à Ademare, en attendant qu'il eût ramassé les fommes néceflaires pour la payer, qu'il mît en dépôt entre fes mains, fon Château de Beaurepaire: enforte que, Marie de Blois se vit tout-àla fois Maîtrefie des deux Châteaux de Beaurepaire & de Château-Salins.

Cette rencontre lui fit naître la pensée de les garder tous deux, & lorfque l'Evêque préfenta l'argent dont on étoit convenu,on chercha des prétextes pour éluder les promefles. Ce Prélat irrité, leva de nouvelles troupes, qu'il joignit à celles des Meffins, & vint affiéger Château-falins, le prit, le démolit & en arracha jufqu'aux fondemens. Il en ufa de même envers les Châteaux d'Amelincourt, de Donjeu, d'Etanville, (peut-être Etrevalle,) & de faint Evre qui appartenoient à la Duchesses elle fit enfin la paix avec l'Evêque & renonça à tous les droits qu'elle prétendoit fur les terres & Châteaux qui faifoient alors le fujet des contestations.

caution

En 1348 Ademare Evêque de Metz, engagea à la Duchefle de Lorraine la forte Maison de Beaurepaire pour trois ans, pour de la promeffe qu'il lui fit, de n'empêcher le rétablissement de la forte Maison de Château-falins, qu'il avoit fait démolir,& s'obligea à fix mille Florins envers ladite Dame, qui promit rendre ladite Fortereffe de Beaurepaire, après les trois ans expirés.

Le Château de Beaurepaire ne fubfifte plus; mais Château-falins eft devenu fort confidérable par fes Salines; car pour les Fortifications, on ne les confidére plus aujourd'hui, comme chofes qui méritent attention. Les Ducs de Lorraine depuis long tems, possédent Château-falins fans aucune dépendan ce des Evêques de Metz; il ne paroit pas même qu'ils ayent jamais rélevé d'eux pour cette Seignurie. Le Bailliage de Château-falins

eft

Mr. l'Ab

195.

147.

cft composé de trente cinq Villages ou Ha

meaux.

Autrefois, Château-falins étoit le fiége du Prévôt de la Marchific de Lorraine. Voyez notre differtation fur le titre de Marchis, affecré dès le commencement aux Ducs de Lorraine, & des Droits annêxés à cette dignité. L'Eau de la Saline de Château falins eft environ à onze dégrez, comme eft aujourd'hui à peuprès, celle de Rozières, depuis la graduation. On n'en a point fait à Château-falins, l'eau étant d'elle-même fuffifament fa

lée.

Il y a à Château-falins une Communauté de Réligieufes de fainte Elifabeth, vulgairement nommées Sœurs grifes.

CHATEL-SUR-MOSELLE,
AUBIEY, Prieuré.

CHATEL, ou comme on prononce ordibé de Lon- nairement, Chaté-fur-Mofelle, eft une petite guerue, p. Ville fituée fur la Mofelle, entre Charmes & Epinal. La Seigneurie de Châtel, a toujours été diftinguée du Duché de Lorraine, comme étant un Fief mouvant du Comté & Duché Idem page de Bar, & du Marquifat du Pont. Ses Seidans le douzième fiècle avoient titre gneurs de Comtes; un Seigneur de Châtel, ayant épousé Clemence, Fille de Folmare, Com te de Châtel; c'est ce que dit M. l'Abbé de Longueruë dans fa defcription de la France; mais nous croions qu'il a confondu Châtel fur-Mofelle, avec Caftre, ou Caftel ou Blifcaftel. Voyez au Tome II. de la feconde édition de lHiftoire de Lorraine, la Généalogie des Comtes de Caftre.

265.266.

Bayon, Gerard de Lorraine, premier Comte de Hift. Me- Vaudémont, frére de Thierri, Duc de Lordiani Mo- raine; ayant imprudemment déclaré laGuerre nafterii t. à Heimbert, Duc de bourgogne, fut battu 38. pages & fait Prifonnier; il ne fortit de prifon, qu'en cédant au Duc de Bourgogne, la Ville de Chatel-fur-Mofelle, en indemnité de Suniacum ou Xugnei, ou Savigni, que Gerard d'Alface Duc de Lorraine, Père de Gerard, Comte de Vaudémont, avoit autrefois pris fur le Duc de Bourgogne.

Mais je pense que le Duc de Bourgogne, fe contenta d'exiger l'hommage du Comte de Vaudémont, pour Châtel-fur-Moselle, & qu'il en laiffa la Seigneurie & la propriété, fauf l'hommage, au Comte Gerard; car on remarque que cette Seigneurie a toujours fait partie du Comté de Vaudémont. Le même Comte Gerard de Lorraine, dont on Mediani vient de parler, fondant le Prieuré de Belval, Monaste- lui donna la dîme de Châtel, qui n'eft éloigné p. 269. que d'une licue de Belval; un autie Comte de Vaudémont, donna au même Monaftère

rii

Hiftoria

fit

de Belval, les moulins de Châtel; ce qui fufpour prouver qu'il étoit Seigneur de cette Ville. Encore aujourd'hui les Bénédictins de Nancy, comme Prieurs de Belval, en font Curés primitifs.

Enf1 216. Hugues III. du nom, Comte de Vaudémont, fait hommage lige à 'Henri Comte de Bar, de tout ce qu'il tient au Comté de Vaudémont; & en 1219. le même Hugues fe reconnoit homme lige de Blanche, Comtefle de Troyes & de Champagne, & à fon Fils, fauf l'hommage lige, du Comte de Bar. Voyez cy-après Vaudémont.

Le Comte de Vaudémont Hugues II. du nom, fit fon Teftament en 1235. & dans le partage qu'il fait de fes biens à fes trois Fils, il donne à Hugues, qui étoit l'aîné, Vaudémont, Chatel, Chaligni, Vitri, & Vandelainville. Châtel appartenoit donc encore aux Comtes de Vaudémont en 1235. & il demeura dans cette Maison jufqu'au mariage d'Alix, feconde Fille de Henri V. du nom, Comte de Vaudémont, qui époufa Thiébeau de Neuchatel, Maréchal de Bourgogne, auquel elle apporta en mariage les Terres de Châtel-fur-Mofelle, Bainville-aux-Miroirs, & Chaligni.

Alix de Vaudémont en 1399. fit fes repri fes pour Châtel-fur-Mofelle, auprès de Robert Comte de Bar, pour le Château & Châtellenie de Châtel-fur-Mofelle, de Bainville, & leurs dé pendances, qu'elle reconnoit tenir ligement dudit Comte.

Thiebeau de Neu-chatel, Maréchal de Bourgogne, dans fon Teftament paflè à Dole, le vingt-huit Octobre 1463. donne à Henri fon Fils aîné, les Terres de Neu-chatel, de Châtelet, de Blamont, Clairmont, Châtel - fur - Mofelle, Epinal, Bonneville, & Chaligni.

De la Maifon de Neu-chatel, les Villes de Longuerue Châtel-fur-Mofelle, & de Bainville-aux-Mi- to 2.p.196, roirs, pafferent à la Maison des Comtes d'Ifembourg, en Allemagne.

Le Duc Antoine les acquit en 1543. de Valentin Comte d'Ifembourg, en lui donnant en échange Vaudrevanges & Belrain, ou Bérus, dans la Lorraine Allemande.

L'hommage de Châtel-fur-Mofelle, appartenoit au Duc de Bar, à caufe de la Prevôté & Château de Foug, membre dépendant du Duché de Bar.

Le fept Avril 1431. le Duc Charles II. 1431. étant à Charmes, fuivi de fa Nobleffe, fe fit Archives rendre par Thiebaut de Neu-chatel, les fois de Lorrai & hommages, pour la Ville de Châtel, & ne, Châtel Bainville; mouvans, du Duché de Bar. Jean fur - Mo d'Hauffonville, Maréchal de Lorraine, por- felle. tant la parole, en fit voir l'obligation & l'origine, dans Alix de Vaudémont, Fille de Henri

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Comte de Vaudémont, laquelle porta cette Ville dans la Maison de Neu-chatel par fon mariage avec Thiebaut, & qui en fit fes re299. prifes, de Robert Duc de Bar, lui étant à Châ1400. tel le huit Février 1399. ( ou 1400.) & le feize Juillet 1431. Thiébaut demanda délai au Duc, pour faire jurer fes Fiefez, qu'il défigne, & qui ont pareillement prêté ferment audit Seigneur Duc

En 1467. le 17. Août.

Archives

de Lorraine, Layette Chatel.

En 1472. Henri de Neu-chatel donna acte d'obéiffance & d'ouverture au Roi & Duc René I. des Villes, Châteaux & dépendances de Châtel-fur-Mofelle, & Bainville.

Le même Roi & Duc René I. vendit le neuf Juin 1480. l'hommage de Châtel-furMofelle, au Roi Louis XI. pour la fomme de foixante mille livres.

René étant mort trois mois après, le dix Juillet 1480. la fomme ne fut pas payée, & l'hommage ne laifla pas de demeurer au Roi de France, jufqu'à François I. qui remit l'hommage de Châtel-fur-Mofelle,au Duc Antoine, au mois de May 1517. en confidération des fervices qu'il lui avoit rendus dans les Guerres d'Italie, & il lui remit la Souveraineté de Châtel-fur-Mofelle & de Bainville-auxMiroirs; on en pourra voir les Chartres dans la feconde édition de l'Hiftoire de Lorraine. On fçait que le Comté de Vaudémont fut réuni au Duché de Lorraine, par le mariage de Ferri de Lorraine, avec la Princeffe Marguerite de Vaudémont. Auparavant il relevoit du Duché de Bar.

Châtel-fur-Mofelle étoit autrefois confidéré comme une Place importante, ayant un bon Château, & étant fort par fa fituation fur le penchant d'une Monagne, au pied de laquelle coule la Mofelle.

Sommation fut faite en 1467. à Thiébaut de Neuf-chatel, de venir faire à Bourmont, ses reprises de Châtel & de Bainville, felon l'Ordre du Roi René.

La même année il y eut guerre entre ledit Thiebaut, & le Duc Jean de Calabre, & fon Fils Nicolas. Jean de Beaufremont, & Erard d'Haraucourt, furent députés pour négotier la paix. On voit dans les Archives de Lorraine la relation de cette Guerre.

Le Duc de Bourgogne offrit fa médiation pour accommoder ce diferent; & en 1470. après la mort de Thiebaut de Neu-chatel, fon Fils Henri de Neu-chatel, demanda la Paix au Duc de Lorraine, par la médiation du Duc de Bourgogne, & fe foumit de reconnoître le Duc Jean de Calabre, pour fon fouverain Seigneur.

Enfin en 1471. le dix-fept Juillet, Renél. donne procuration au Duc Nicolas, de recevoir en foi & hommage, Henri de Neuchatel, pour Chatel & Bainville confifqués

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fur lui, pour les guerres & cruautés qu'il avoit exercé dans le Duché de Bar, & pour avoir refufé de faire hommage.

Pendant la guerre du Maréchal de Bour- Hiftoire de gogne contre la Lorraine en 1471. & penLorraine, dant l'abfence du Duc Nicolas, qui étoit à 2.p.887. Paris, & ne fe hâtoit pas de venir en Lor- 888. 889. raine pour prendre pofleffion de fes Etats que de Lorles Régens de Lorraine, réfolurent de faire raine,pag. le fiége de Châtel-fur-Mofelle.

Croni

xxxvj. &

Ce fiége fut commencé à l'ami-carême de xxxvij. l'an 1471. ou 1472. avant Pâques; le Comte de Salm, Marêchal de Lorraine, y commandoit. On raconte que le Duc Nicolas, qui étoit toujours à Paris, préfumant que Châtel feroit bientôt pris, en donna la confiscation à un Seigneur nommé Clermont. Mais ce Seigneur s'étant préfenté au Confeil de Régence, qui étoit à Charmes près Châtel, on lui répondit que le Duc Nicolas avoit fait ce don imprudemment, & fans connoiffance de l'état des chofes ; que fi les fi les gens de guerres qui étoient au Siége, étoient informés de cette difpofition faite en fa faveur, cela rallentiroit beaucoup leur courage à pouffer le Siége. On dit aufli que le Roi Louis XI. ayant demandé au Duc Nicolas, quelques Troupes pour être employées contre le Duc de Bourgogne, le Duc Nicolas fans délibérer, manda à fon Maréchal de lever le Siége de Châtel, & d'envoyer fes Troupes au Roi. Mais le Marêchal de Salm, s'excufa d'obéir, & le Roi même ne put défaprouver fes raifons.

Cependant les Officiers du Maréchal de Bourgogne, ramafloient des Troupes pour venir au fecours de Châtel. Le Marêchal de Lorraine en étant informé, feignit de vouloir donner l'allaut à la Place. On fit des propofitions d'accommodement : on convint 1o. Que le Maréchal de Bourgogne, renonceroit à tout le droit qu'il pouvoit prétendre fur la Ville d'Epinal. 2°. Que tous les environs de Châtel, hormis Romont, demeureroient aux Lorrains.

Moyennant ces conditions, le Siége de Châtel fut levé. On prétend que le dépit qu'eurent les Seigneurs Lorrains, de ce que le Duc Nicolas, avoit donné Chatel au Seigneur de Clermont, fut la principale cause de la levée du Siege. Apeine l'Armée Lorraine fut partie de devant Châtel, que l'on y vit arriver le fecours des Bourguignons, conduit par Mr. de Neu-chatel Fils du Marêchal de Bourgogne, & par plufieurs Seigneurs de marque. L'on jugea à les voir, qu'ils étoient bien huit mille hommes. Dès le lendemain ils s'avancèrent contre la Ville de Charmes, où commandoit Jacques d'Haraucourt, Bailli de Lorraine.

Le Confeil de Régence de Lorraine man

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