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CHATILLON-SUR-LA-VEZOUZE. CHATILLON Bourg & Château, fitué fur la Vezouze au Ban de Blamont, eft un ancien fond dépendant de l'Evêque de Metz; Henri de Blamont reprit ce Château en fief de Henri d'Auphin Evêque de Metz, le quatre Mars 1323. Les Lettres de reprises por tent, que Henri de Blamont a reprit ce ChâMeuriffe, teau en fief-lige pour toujours, avec toutes Hiftoire de fes dépendances, & de plus, qu'il a cédé au Metz page même Evêque, la Voüerie de la Ville de Vic & de fes dépendances, pour toute fa vie, moyennant cent livres de petit tournois, qui lui ont été délivrés; & que fi ce même Henri de Blamont à quelque chofe à démêler avec le Duc de Lorraine, il s'en rapportera au Jugement dudit Seigneur Evêque, ce qu'il promet fur sa foi & fon ferment, pour lui & fes Succefleurs, & fous la garantie de tous fes

497

1324.

biens.

Et en 1324. Henri d'Auphin, élû & con-
Chatillon, firme de Metz, reconnoit devoir à Henri
près Tur- Sire de Blamont, la fomme de douze cens
keftein.
frans de bons petits tournois, tant à cause
qu'il a bâti fur le fond de l'Evêché de Metz
le Château de Chatillon entre Blamont &
Turkeftein, que pour quelques autres inté-
rêts & répétitions qu'ils avoient ensemble.
Fait au mois de May 1324. Ainfi voilà l'é-
poque de la conftruction du Château de Cha-
tillon bien marquée.

511.

Adem page Le Lundy avant la Purification de Nôtre-
Dame 1331. Henri Comte de Blamont re-
prend d'Ademare Evêque de Metz, les Châ-
teaux & Bourgs de Blamont, Deneuvre &
Chatillon, & la Voüerie de Vic. Dans le mê-
me acte il eft fait mention de la reprise de la
Maison forte de Herbeviller, & de l'engage-
ment que le même Evêque Ademare fit de ce
Fief au même Henri Comte de Blamont.

$27.

P. 563.

Voyez
Hiftoire

Et le Dimanche avant la St. Michel 1377. Marguerite de Blamont (Femme de Thiebaut Comte de Blamont) fait fa reprise auprès d'Ademare Evêque de Metz, pour Chatillon.

Et le 10. Décembre 1450. il y eut reprife faite de Chatillon & Turkestein, auprès de Conrad Bayer de Boppart, Evêque de Metz.

Chatillon eft près de Turkeftein, & Chefheu d'une Seigneurie confidérable apparte nante à l'Evêque de Metz, contenant les Villages de Cirey, Harboué, Parû, le Val-deBonmoutier, l'Abbaye de Haute-Seille.

CHATRICES.

CHATRICES, Abbaye de Chanoines Réde Lorrai, guliers de faint Auguftin, près la Forêt d'ArTom. 2. gone, à une bonne lieuë au Midy de fainte pag. 212. Menehoud, près la rivière d'Aîne, au Diocèse

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de Châlons, cette Abbaye fut fondée au douziéme fiècle par Alberon de Chini Evêque de Verdun; en l'an 1133. ou 1137. Ce Prélat ayant retiré des mains d'Ulric, frere de Gui, Archidiacre de Verdun, une Terre ou Fief, & une Ifle fur la rivière d'Aîne dans la forêt d'Argone, en fit don à Eustache, pour y fonder une Abbaye de Chanoines Réguliers, dont il fut le premier Abbé. Les titres de cette Abbaye furent perdus en 1562. & 1596. pendant les guerres, lorfque tous les Lieux réguliers furent confumez par les flâmes, il n'y eut que l'Eglife de confervée. Les Religieux qui font de la Congrégation de fainte Genevieve, en ont fait réparer à neuf & la Maifon & l'Eglife, le tout en briques.

Je conjecture que Chatrices eft défigné par le mot de Caturices ou Caturiges, dont il eft parlé dans les anciens itineraires fur le chemin de Reims à Metz, de cette forte.

Dorocortorum.
Famum minerva.

Ariolam.

Caturices.

Nazium.
Tullum.
Scarponam.
Divodurum.

Reims.
M.P. XII.
M.P.XV.

M. P. IX.

M.P. IX.

Nais.
Toul.
Scarpon.
Metz.

M. P. XV.

M. P. X.

M. P. XII.

Il y a quelque diverfité dans les anciens
Mfl. fur le nombre des Pas de distance d'une
Ville à l'autre, mais la conformité du nom de
Catrices avec Chatrices, & fon voifinage de
fainte Menhoud, qui eft encore aujourd'hui
une des Routes de Reims à Verdun & à Metz,
fortifient ma conjecture. Il est certain que le
nom de fainte Menehoud est nouveau, & celui
de Chatrices ne fignifie rien dans notre Lan-
gue, & la Route eft plus droite par là, que par
faint Dizier, pour aller à Verdun & à Metz.
Il eft parlé de Caftricium dans le
partage
fait en 870. entre les Rois Charles & Louis,
Caftricium'échut au Roi Charles. Il est placé
entre Mofaninfe & Condrufe. On connoit dans
l'Hiftoire Caftrenfis ou Caftrienfis pagus. Voyez
M. de Vallois Notit Gall. page 135. Flodoard
iv. 2. Hiftoire chap. 70. parle de Caftrienfis
Vicus: & au chap. VIII. il parle de Caftrien
fis pagus, du pays de Chatrices ou Caftrices.
Voyez-le auffi dans fa Cronique fous l'an 920.

CHAUF FOUR.

CHAUFFOUR, Château dans le BarroisMouvant, qui a donné fon Nom à une Maifon ancienne de nom & d'armes, à prefent éteinte, Gerard de Chauffour Fils de Jeannot de Chauffour, & d'Alison de Ruys fut le dernier Mâle de cette Maison, n'ayant laissé, Hift. de que des Filles. Didier de Chauffour en 1428. fu engagé par le Duc Charles II. à déclarer pa. CXCVII. la guerre à la Ville de Metz, à laquelle il fit bien des maux. La

d: Lorrai

Tome 11.

La Maison de Chauffour portoit d'argent, à la Croix de fable, chargée de cinq Coquilles d'argent.

CHAUMONT-SUR-AIRE,
Diocéfe de Verdun.

CHAUMONT-SUR-AIRE, au Diocèle de Verdun, fitué entre Bauzey & Long-champ, Hiftoire de dont l'Eglife fut donnée à l'Abbaye de faint Verdun, Paul de Verdun en 1177. par Arnoû, Evêque pag. 161. de Verdun. Ce lieu en lui-même n'a rien de fort remarquable, finon qu'il eft la Patric de Nicolas Pleaume, illuftre Evêque de Verdun, dont la mémoire eft en bénédiction dans ce Diocèfe, qu'il a gouverné pendant 26. ans, avec une vigilance, une fageffe & une piété exemplaire. Il étoit Fils d'un Laboureur de ce Licu, & fon mérite le fit elever for la Chaire de Verdun, après avoir rempli les devoirs d'Abbé de faint Paul de la même En 1551. Ville; il alla deux fois au Concile de Trente, 1572. &s'y distingua par fon fçavoir & fa vigueur. Il mourut à Verdun le 10. d'Août 1575. Il laifla plufieurs Ecrits, dont une partie a été imprimée: on peut voir fa vie dans l'Hif toire de Verdun pag. 431. & fuivantes.

Tout le monde fait que le nom de Chaumont vient de Calvus Mons, montagne chauve, & fe donne ordinairement aux Villes fituées fur des montagnes dégarnies de bois. Nous connoiffons dans les montagnes de Vôge, un grand Canton ou Comté, nommé Calvo-Montenfis, Chaumontois, à cause des hautes montagnes qui s'y voyent chargées de paturages, où l'on méne le Bêtail pendant l'Eté, pour profiter de l'herbe qui y croît en abondance; mais où les arbres ne croiffent pas, par l'impétuofité des vents & la ftérilité de la terre.

CHAUMONT SOUS-MURAUT.

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CHAUMONT SOUS-MURAUT, du Diocèse de Verdun, fitué près Damvilliers chef lieu du Doyenné de ce nom. Ce lieu eft appellé Chaumont-fous-Muraut, parce qu'il eft au bas de la Montagne où étoit autrefois le Château de Muraut. On l'appelle aufli Chaumont près Damvilliers. Saint Martin eft Patron de la Paroifle, qui comprend le Hameau de Juberci & le Château de la place, où il n'y a qu'un Fermier. La Cure eft à la présentation du Chapitre de la Cathedrale de Verdun.

Il eft parlé du Château de Muraut ou de Murvaul-fur-Meufe, en plufieurs endroits de notre Hiftoire de Lorraine Tom 2. pag.485. Marenvaldi Caftrum & pag. 84. Mirobald, & Muryault, pag. 149 & 173.

Chaumont-fous-Muraut dépendoit de l'EHiftoire vêque de Verdun & il eft dénommé entre les de Verdun. lieux qui lui appartenoient. Guillaume d'Ha

45.

P.

raucourt, Evêque de Verdun, publia des Sta- pag. 435. tuts Synodaux à Chaumont- fous-Muraut. Preuves, In Calvo-Monte fubtus Muratum, anno 1491. pag. 87. Nons avons auffi les Statuts Synodaux du Ibid. Doyenné Rural de Chaumont, dressés sous l'Epifcopat de Guillaume d'Haraucourt, l'an 1490. Il laifle aux Curés la libre élection de Hiftoire leur Doyen, à charge de la notifier dans le de Verdun. mois à l'Evêque ou à fon Grand Vicaire. A la pag. 15. mort de chaque Curé, le Doyen héritera de preuves. fon lit, ou dela fomme de deux écus. Tous les Curés de ce Doyenné fe prefenteront en Habits de Cérémonie, à l'Eglife de Chaumont, ou à tel autre lieu qui leur fera marqué deux fois l'année. Io. le Mardy d'après le Dimanche Mifericordia Domini. ÍIo. le Mardy d'après la faint Luc, fous peine contre les Contrevenants de dix fols d'amende. Chaque nouveau Curé doit donner dans ce Chapitre de Chaumont la Taxe à laquelle fa Cure eft taxée. Aujourd'hui dans le Diocèfe de Verdun, un nouveau Curé ne donne plus à fes Confreres, pour fon joyeux Avenement, qu'un cornet de Dragées; & à la mort d'un Curé du Diocèfe, le Doyen n'a plus que le Breviaire du Défunt, & dix livres en argent ; le Lit de mort appartient aux Héritiers.

CHAUMONT-LA-VILLE,

CHAUMONT LA VILLE, Village du Diocèfe de Toul, Office, Recette, Sénéchauffée & Bailliage de Bourmont, Cour Souveraine de Nancy. Le Roi en eft feul Seigneur. La Paroiffe a pour Patron faint Martin; le Commandeur de Robécourt nomme à la Cure, & eft Décimateur pour les deux tiers de la groffe Dîme, le Curé pour le tiers de la grofle Dîme & toute la menuë. Il y a dans ce lieu environ 96. ou 97. Habitans.

Il y a une Maifon en forme de Château à Meffieurs de Thumery.

CHAUMONT OIS.
Calvomontenfis Pagus.

CHAUMONTOIS, Colvomontenfis, pays confidérable de la Lorraine, s'étendant fur une partie de la Vôge, depuis la Mofelle au Couchant, jufqu'à la Meurthe à l'Orient; Varengéville & faint Nicolas font dénommez comme étant du Chaumontois. Saint Arnoû qui étoit né à Lay près Nancy, étoit né dans le Chaumontois. Le Comte Hugues & la Comteffe Eve fa Femme, Seigneur & Dame de Lay, font nommez Comte & Comteffe du Chaumontois. Ce nom dérive des Montagnes Chauves, Montes Calvi, qui fe voyent dans ce pays, où la plupart des Montagnes de Vôge font dégarnies de bois fur leur fommet, & fourniffent des paturages en abondance aux Beftiaux qu'on y conduit, & qui y demeurent pendant tout l'Eté. Ff

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Il eft parlé du Chaumontois dans le partage des Provinces, fait en 870. entre le Roi Charles le Chauve & Louis le Germanique; fi l'on veut marquer la longueur du Chaumontois, il faut la prendre depuis la fource -de la Moselle, de la Meurthe & de la Sarre, jusqu'à la jonction de ces deux premières Rivières, qui fe fait à Condé-fur-Moselle. Ainfi le Chaumontois a environ 26. lieuës de longueur, mais fa largeur étant inégale & n'ayant point de bornes fixes & uniformes, on n'en peut fixer la jufte étendue. Ce pays comprend la plus grande & la plus confidèrable partie de la Lorraine, avec les Comtés de Blamont & de Salm. Il touche le Saintois, ou Comté de Vaudémont au Midy, le Scarponois & le pays de Metz au Nord, & le Toulois au Couchant. Je ne crois pas que le Chaumontois ait jamais eu un Chef lieu, d'où il ait tiré fon nom; il le tiroit des Chaumes, ou des Montagnes Chauves dégarnies de bois, dont on a parlé.

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Ce pays eft communément appellé Calvomontenfis, & quelque fois Calmontenfis, ou Calmontif, ou Calmontiffe, ou Comitatus Cal~montenfirm. Remiremont, Epinal, Charmes, Mirecourt, Vandeuvre, Varengéville, faint Nicolas, Nancy, Lay, Blamont, Amance, Bouxieres-aux-Dames, & Bouxieres-auxChênes, Rofieres, Lenoncourt, Haraucourt, Lunéville, Ludres, Hauffonville, le Vermois, Gerbéviller, Moyen, Remberviller, Deneuvre, Baccarat, faint Diey & les Abbayes de Vôge, Ravon, Bruyeres, Plombieres, Dompaire, Buflans, Ormes &c. étoient dans le Chaumontois. On peut voir Adrien Vallois, Notitia Galliarum, pag. 118. & le R. P. Benoit Picart, Capucin, Hiftoire de Toul; pag. 29. & fuivantes.

Il y a plufieurs Villes & plufieurs lieux du nom de Chaumont, qui n'ont point de rapport à notre fujet, & que l'on peut voir dans Jes Geographes.

LA-CHAUSSÉE,

LA-CHAUSSEE, Mollaris Pagus ou Calcia, Village à deux lieues au Nord de Thiaucourt, un peu au deffous de plufieurs Etangs, à gauche de Liron. Il y a apparence que le nom de La-Chauffée, lui vient de fon Voifinage des Etangs & de la Chauffée, qui fe trouve prés de ce Village, lequel eft du Diocèse de Metz, Archiprêtre de Gorze, Office & Bailliage de Thiaucourt, Cour Souveraine de Nancy. Le Roi en eft feul Seigneur. L'Etang de LaChauffée eft un des plus beaux de la Province. Avant l'an 1669. La-Chauffée étoit le Siége d'une Prevôté, qui a depuis été tranfportée à Thiaucourt.

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L'Eglife Paroiffiale est dédiée à . Collateur, l'Abbé de faint Benoit en Voivre, Décimateurs les Abbés de Gorze, de fainte Marie du Pont-à-Mouflon, & Mr. de la Lance; il y a dans l'Eglife Paroiffiale, une Chapelle appellée la Rotonde,fous l'invocation de Notre-Dame de pitié. Il y a auffi dans le lieu une Maison Fief, en forme de Château. On compte dans La-Chauffée, environ cent Habitans.

La-Chauffée étoit une Châtellenie des Comtes de Bar, comme on le voit par des titres imprimés dans l'Hiftoire de Lorraine, Tome II. pag. DCLXXV. & DCLXXVI. anncés 1351. & 1399.

CHATEAU-BREHAIN,
Voyez BREHAIN.
CHIMA Y.

CHIMAY OU CIMAY, petite Ville au pays de Luxembourg, ayant titre de Principauté, fituée fur la petite riviere de la Blanche, à quatre lieues de Marienbourg & de Rocroi; elle eft nommée Cimiacum dans des letrres de l'an 1138. & Cimacum dans d'autres de 1148. Elle portoit autrefois le titre de Comté, & appartenoit à des Seigneurs particuliers; aujourd'hui elle eft aux Ducs d'Arfcot de la Mailon de Croy. On y voit un Chapitre de Chanoines, dont l'Eglife eft ancienne, & dédiée fous le Nom de fainte Menegaude. Les anciens Comtes de Chimay relevoient des Comtes de Hainaut. Maximilien d'Autriche, Roi des Romains l'érigea en Principauté, l'an 1486. en faveur de Charles de Croy. Les Espagnols la céderent à la France en

1684.

CHINY, & Prieuré de Ste. Falburge.

Je ne trouve aucune mention de Chiny dans les Anciens ; fes origines font très obfcures; il paroit qu'au commencement c'étoit une fimple Bourgade, fituée fur la riviére de Semoy, entre Sedan & Arlon, environ à fix lieues de l'une & de l'autre de ces deux Villes. On ignore la vraye origine des Comtes de Chiny, qui ont fait une belle figure dans l'Hiftoire, pendant environ cinq cens ans.

On dit communément q'u Arnoû, premier Comte de Chiny, ayant époufe Mathilde ou Methilde, Fille de Ricuin, Duc de Mofellanne, obtint du Duc Fréderic, Frére de l'Empereur Othon, & Archevêque de Colo- · gne, que la Ville de Chiny fût érigée en Comtemais nous fçavons certainement que Mathilde Fille d'Etienne, donna en 935. à l'Abbaye de St. Hubert, la moitié de la Ville de Chiny. Cette Ville eft aujourd'hui réduite en Village, & la Maison de Chiny entiérement

Archives

de Lorr.

tes de Chiny, & ce qu'en dit la Martiniere dans fon Dictionnaire géographique, d'après Mr. l'Abbé de Longuerue. Description de la France, deuxième partie page 115.

éteinte. Elle portoit d'or aux deux truittes addoffees, accompagnées de croifettes répandues dans l'Ecu. La Ville de Chiny porte trois truittes d'or, pofees l'une au-deflus de l'autre, le tout furmonté d'une Couronne Ducale. D'autres donnent à la Maison de Chiny, Burellé d'or & de gueule de huit pieces, au lion de fable, brochant fur le tout.

Nous avons donné l'Hiftoire généalogique de la Maifon de Chiny, au premier Tome de l'Hiftoire de Lorraine, premiére Edition, page ccxxx. Le Pere Bertholet Jéfuite l'a auffi donnée dans fon Hiftoire de Luxembourg, Tome III. page IX.

Arnoû II. du nom, Comte de Chiny, fonda l'Abbaye d'Orval en 1070. & le Prieuré de S. Sulpice de Priés, près Mézières en 1068. & celui de Ste. Valburge à Chiny, en 1097. Sa Femme fe nommoit Adelaide. Halvide, Fille du Comte Arnoû II. du nom, & Epoufe du Seigneur de la Granville, fonda avec fon Mari en 1085. le Prieuré de St. Michel. Louis IV. du nom, Comte de Chiny, étant décédé en 1226. fans enfans mâles, le Comté de Chiny pafla aux Comtes de Los, qui prirent le titre de Comtes de Los & de Chiny. Arnoû V.du nom, Comte de Los & de Chiny, vendit en 1364. fon Comté de Chiny à Venceslas, Duc de Luxembourg.

En 1374. Marguerite de Lorraine, Femme d'Olry de Ribaupierre, traita avec le Duc Jean fur les prétentions, & fur les donations à elle faites par le Duc Raoul fon Frére, & Layette. Bitche, S. en particulier au fujet du Comté de Chiny, Hypolite. dont la donnation en partie lui avoit été &c. faite, par Marguerite Comteffe de Chiny fa Tante, Fille du Duc Thiebaut II.

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1489.

La Chronique Manufcrite de Jean Aubrim Chronique de Metz, , porte, qu'au treize de Juillet 1489. manufcrite le Duc René fait marcher fes Troupes tirées defean Aubrim, ann. des Duchés de Lorraine & de Bar, avec une bonne artillerie pour former le fiége de Chiny en Ardenne. La place étoit deffendue par un Officier nommé Robert le Diable, qui avoit fait des courfes fur le pays dudit Duc, & y avoit tué & pris beaucoup de monde. Mais Robert n'attendit pas qu'on l'affiégeât dans fa Place; il l'abbandonna à l'approche de l'armée du Duc, & les Lorrains y entrèrent, & en rafèrent les Fortifications.

On peut voir la lifte généalogique des Com

Voici les lieux qui dépendoient du Comté de Chiny: Bastogne, Dierik, Durbuy, Hoffalize,Marche-en-famine, Neu-chatel La-Roche en Ardenne, St. Vreit, Vianden, & Virton.

Pour le Spirituel, Chiny eft du Diocèfe de Tréves. La Cure...

Prieuré de Ste. Valburge.

Le Prieuré de Ste. Valburge de Chiny, fut fondé en 1097. par le Comte Arnoû, qui eft nommé le Grand, dans la Chartre de fondation. Il l'a figna avec ces deux Fils Othon & Louis, & la belle-Fille Adélaïde. Il y dit qu'il donne par donation légitime, à l'Abbaye de St. Arnoult de Metz, l'Eglife de Ste. Valburge, fituée au Pied de fon Château de Chiny.

Ce Prieuré eft demeuré dans la dépendance de St. Arnoû de Metz jufqu'en 1585. que lePape Sixte V. donna unc Bulle à la prière de Philippe II. Roi d'Espagne, en exécution d'une autre Bulle du Pape Gregoire XIII. par ces Bulles il étoit ordonné de prendre dans le Duché de Luxembourg, des Prieurés pour la valeur de cinq mille florins de rente, dont deux mille feroient employés à la fondation d'un Séminaire, & les trois autres mille à celle d'un Collége. En vertu de ces ordres, on prit les Prieurés de Chiny, D'ayvraille, de Vau-les-moines, & d'Ufeladange, qui furent donnés aux Jefuites de Luxembourg, qui les poffèdent encore aujourd'hui.

CHOISE UL.

CHOISEUL, Cafeolum, petite Ville en Champagne fituée près les Sources de la Meufe, à la droite de Clemont & de Montigni-leRoi, du Diocèfe de Langres, à trois lieues de Chaumont, Frontiere de Lorraine & de Champagne. C'étoit anciennement une Terre avec titre de Baronie, qui a donné fon Nom à l'illuftre Maison de Choifeul; mais ce nom a été transporté aux Chatellenies de Polizi & de Polizet, lorfqu'elles furent érigées en Duché l'an 1685. en faveur de Cezar de Choifeul. Cette ancienne Maison porte d'A zur à la Croix d'Or, cantonnée de dix-huit Billettes de même.

François de Choiseul, Sieur de Clemont qui époufa Magdeleine de Livron, eft le premier de cette Maison établi en Lorraine.

Guillaume de Choifeul qui épousa Jennne du Châtelet, étoit iflu d'Alix de Dreux, petite Fille de Robert de France, Comte de Dreux, quatrieme Fils du Roi Louis Le-Gros & d'Ade

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F

laïde de Savoye. Cette Maifon eft partagée en plufieurs Branches; Choifeul de Sorcy, Choifeul-Beaupré, Choifeul de Meufe, &c. CLAIRE-FONTAINE, Abbaye de Citeaux.

CLAIRE-FONTAINE, Abbaye de Filles de l'Ordre de Citeaux, fituée à quatre lieuës de Luxembourg, & à une d'Arlon, dans Hift. de uti Vallon agréable, appellé autrefois BeauLuxemb. lien, & aujourd'hui Claire - Fontaine. Cette Tom. 4. Abbaye fut fondée en 1213. par Ermenfinde, pag. 425. Comteffe de Luxembourg, voici l'occafion de cet établitlement comme on le raconte dans les Annales du Pays. Ermenfinde s'étant endormie fous un Chêne touffu fur les bords d'une Fontaine, crut voir en fonge une Dame, d'une Beauté & d'une Majefté raviffante, tenante entre fes bras un enfant, qui vint s'approcher de la même fontaine. Cette Dame se trouva auffitôt environnée d'un Troupeau de Moutons, marqués fur le dos d'un bout à l'autre, d'une raye noire, qui avoit quelque rapport à un Scapulaire de Religieux de Ci

teaux.

Ermenfide s'étant éveillée, frappée de ce qu'elle venoit de voir en fonge, confulta fur cette vifion un faint Homme, qui vivoit en folitude en l'endroit où eft fitué aujourd'hui l'Abbaye de Claire-Fontaine. Le Solitaire ayant confulté Dieu, dit à la Comtefle, que fon fonge étoit mystérieux, & que la Sainte Vierge qui lui étoit apparue au milieu de ces Moutons blancs & rayes fur le dos, avoit voulu lui donner à entendre que fon intention étoit, qu'elle bâtît à Claire-Fontaine un Monaftere de Religieufes de Citeaux, qui y foüaflent Dieu nuit & jour; & qu'elle participeroit aux priéres de ces faintes Filles.

Ermenfinde ne differa pas d'executer le confeil qui lui avoit été donné. Dès l'an 1216. elle commença à y bâtir une Eglise avec une Abbaye, occupée aujourd hui par des Filles Nobles, de l'Ordre de Citeaux.

Elles y ont confervé jufqu'en l'an 1652. la Peinture que l'on y fit alors pour perpétuer la memoire de la vifion ou du fonge d'Ermenfinde qui avoit donné occafion à la fondation de cette Abbaye. Cette Peinture étant gâtée de vétufté, on l'a fupprimée, en 1652. il auroit mieux valu la réparer.

CLAIR-LIEU, Abbaye de Citeaux. CLAIR-LIEU, Abbaye de Citeaux fituée à une licuë de Nancy au Midy, dans un Vallon fort folitaire, qu'on appelloit auparavant en langage du Pays Amé-leu ou Amer-lieu, à qui on donna le Nom de Clair-lieu depuis l'établiffement des Peres de Citeaux en cet endroit. Ces Religieux avoient été appellés en Lorraine,

vers l'an 11 50. par Gerard II. du nom, Comte de Vaudémont, Frere d'Eudes de Vaudemont, Evêque de Toul.

Ce Prince fit venir de l'Abbaye de Bitaine, au Comté de Bourgogne, un Perfonnage nommé Vidric, avec quelques Religieux qui s'établirent d'abord à Ferrieres, pas loin de Rozieres aux-Salines, d'où ils furent chassez par la malice des Habitans, & fe retirerent au lieu où eft aujourd'hui fituée l'Abbaye de Clair-lieu.

Mathieu I. Duc de Lorraine les y fonda & leur donna un terrain confiderable aux environs, & des paturages pour leurs Troupeaux. Ils étoient douze Religieux & autant de Freres Convers. Le Monaftere fut dédié à la Sainte Vierge, par la liberalité du Duc Mathieu, de la Duchffe Berthe fon Epoufe, de ses Fils Frideric & Mathieu, & de fon Frere Robert. Le titre de Fondation eft de l'an 1159. Vidric gouverna l'Abbaye jufq'ue vers l'an 1 165.

Les grands Moulins de Nancy, furent donVoyez Sous nés à Clairlieu dès le tems de fa Fondation; Pan 1225mais cette Abbaye ne joüit pas long-tems pai- aux Prefiblement de ces Moulins ; car Jacques de Lor- ves. raine, Evêque de Metz, & Renaut fon Frere Comte de Caftres, tous deux Fréres du Duc Mathieu II. & Oncles du Duc Ferri III. ayant pris ccs Moulins, rendirent pour cela, quelque dedommagement à ladite Abbaye. Et en 1257. le Duc Ferri III. Fils du Duc Mathieu, & Neveu des deux Princes devant nommés, rendit à l'Abbaye de Clairlieu, le Moulin qui étoit dans la Ville de Nancy, & celui qui étoit au-dehors, & le Moulin de la Neuve-ville, & le fiége du Moulin qui eft en Baranbreux ; à condition que ladite Abbaye rendroit au Duc Ferri, & à fes Hoirs, chacun an fix vingt refaux de Blé, tel qu'il proviendroit dudit Moulin. Il ajoute que ceux de Nancy, de Rémecourt, de Vandeuvres, Pixerécourt, de Mâcheville, d'Effey, Mont-Martemont, de Sauffures, de Tomblaines ; de Boflerville, de la Neuve-ville, de Fleville, de Geraucourt, de Loncourt & de Manoncourt, feront banaux aufdits Moulins; ce qui fait voir combien les Moulins étoient alors rares dans le Pays,

Le Prince Charles de Lorraine, Cardinal, Evêque de Metz & de Strasbourg, ayant poffedé l'Abbaye de Clairlieu, environ huit ans en commande, l'abbandonna, & on enfin un grand démembrement au profit de la Primatiale de Nancy, à laquelle on donna la Cour de Neully, les grands Moulins de Nancy, Boudonville & Amance, les Dîmes de Delmont & Cleveci, les Métairies d'Agincourt, d'Enville,d'Azilot& de Varangéville,des Prez que l'Abbé poffédoit à Nancy, & dix Arpens de Bois que l'Abbaye avoit aux Bois de Hayes & à Chaligni, les Religieux de Clairlieu confenti

rent

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