Cartulaire de Senones, 7. 1. p. 291. 92.93.94. I571. Piéces de à ce démembrement, & l'Abbaye n'a pas laiffe de conferver fon titre Abbatial, qui eft aujourd'hui entre les mains d'un Religieux nommé par le Roi. Cette Abbaye jouit de quelques droits honorifiques au Chœur de la Primatiale de Nancy, n confidération des biens qu'elle a cédé à cette Eglife; l'Abbé y occupe dans certains jours folemnels quand il s'y trouve, la premiére place après le Doyen, de plus il a droit de nommer un Chanoine dans le mois d'Avril, lorf qu'il y vaque une place per obitum dans ce mois. On voit dans l'Eglise de Clairlieu, le Tombeau du Duc Mathieu, qui en eft Fondateur; la Ducheffe Berthe, fon Epoufe, y fut tranfferée après la mort. On y remarque auffi plufieurs monumens des plus illuftres Maifons de Lorraine. SAINT CLEMENT. SAINT CLEMENT, village dependant de la Chatellenie de Moyen, avec fon Ban, qui renferme les Villages de Chenevière & de la Ronce. L'Eglife Paroiffiale eft dédiée à St. Clément, Pape & Martyr; Patron l'Abbé de Senones; Décimateur le même Abbé pour les deux tiers de la dime, & le Curé pour l'autre tiers. Les Religieux de l'Abbaye de Beaupré, prennent fur les dîmes de St. Clément, dix refaux de Seigle, & cinq refaux d'Avoine, par traité de l'an 1343. Chenevière Annexe de St. Clément, a pour Patron la Ste. Vierge en fon Affomption, & la Ronce, Hameau, dépendant de la même Paroiffe, a une Chapelle fous l'invocation de St. Sébastien. Le Ban de St. Clément dépend de l'Evêque de Metz, pour le Temporel, & de l'Evêque de Toul, pour le Spirituel; il répond au Bailliage de Vic, & au Parlement de Metz. Je trouve qu'en 1571. le trois Septembre, fur différentes conteftations qui furvenoient journellement entre les Officiers du Duc de Hiftoire de Lorraine, & ceux de l'Evêque de Metz, au Lorraine, fujet de la Souveraineté, reffort, & autres Tome 2. p. droits prétendus refpectivement par ces deux Lorraine, P. 1975. 1370. Seigneurs, fur les Bans de St. Clément, & les Villages en dépendants, comme auffi fur Remeréville, la Neuve-ville-aux-bois, Hélimere, Hampont, Bouzillon, Moncéy & Domptaille, les deux Princes tranfigèrent à Joinville le 3. de Septembre 1571. de cette forte; fçavoir: Que la Souveraineté & reffort du Ban de St. Clément, confiftant ès Villages de la Ronce & Chenevière, demeureroient au Duc feul, & à fes Succeffeurs, de même que la Souveraineté & reffort du Ban de Remeréville, & la Souveraineté de la Neuve-villeaux-bois. Quant à Hélimer, que le Duc & le Cardinal de Lorraine Evêque de Metz, conferveroient refpectivement la Souveraineté fur leurs propres Sujets, &c. Quelques années après, c'est-à-dire le qua- Histoire de torze Décembre 1595. le Duc Charles III, Lorraine, échangea le Ban de St. Clément contre Mar- t. 2. page fal, cédant le Ban de St. Clément à l'Evêque 1564. de Metz, avec le droit de Sauve garde, qu'il avoit audit St. Clément, & qui confifte à un refal d'Avoine, mesure de Moyen, & une Poule que chaque Laboureur doit au Seigneur Evêque, à la Fête de St. Martin. Avant la ceffion de St. Clément à l'Evêque de Metz, les Habitans de St. Clément avoient accoutumé de payer cette redevance fur les greniers de Son Alteffe à Lunéville. C'eft ce que porte le Pied terrier général de la Chatellenie de Moyen, drefle en l'an 1605. Le Cardinal Charles de Lorraine, Evêque de Metz & de Strasbourg, avoit à St. Clément & au Ban, le tiers du paffage des bois & flottes, qui pafloicnt dans la Meurthe, dans toute l'étendue dudit Ban; & le Duc Charles III. avoit dans les bois flottés de la même riviére, dans toute l'étendue du Ban dudit St. Clément, les deux autres tiers, par le traité d'échange pafle le quatorze Décembre 1593. entre ces deux Seigneurs; le Cardinal Evêque de Metz, abbandonna fon tiers du paffage audit Duc, qui par ce moyen jouit de la totalité dudit paflage; le tout en échange d'autres biens & droits énoncés dans le traité. Depuis cette ceffion faite par le Duc Charles à l'Evêque de Metz, le Ban de St. Clément fut incorporé à la Chatellenie de Moyen. Le Mardy 25. de Novembre 1614. dans un traité paffe entre le Duc Henri II. & l'Evêque de Meiz Il eft expreflement marqué que tout le terrain depuis l'endroit où étoient les anciennes vannes du Moulin de l'Abbaye de Beaupré,jufqu'au deflus de S.Clément,eft de la Souveraineté de l'Evêché de Metz,& luiappartient en tout droit & ufage, comme à lui cédé, parce qu'un Seigneur Duc de Lorraine, a céde ce qu'il y pouvoit avoir avant l'échange de Marfals convenu néanmoins que la terre ferme de part & d'autre, étoit Lorraine jusqu'au ruiffeau, qui eft un peu au-deffous du Gagnage de Bettaing, qui fait feparation du Ban de Chenevière contre la Lorraine. Il est encore parlé ailleurs des Lettres de l'échange des Ville & Prevoté de Marfal, contre le Ban de St. Clément & autres Villages de Lorraine. Nous ferons imprimer ce traité d'échange que nous avons recouvré de puis peu. CLÉ MERY. CLEMERY, Village du Diocèfe de Metz, Jurifdiction des Officiers des Seigneurs & Dames du lieu. Office, recette & Bailliage de Gg Bertar, LORRAINE. 236 mouvant de fon Eglife. Charles Martel qui aimoit Pepon, ratifia ce traité. Le Comté de Clermont ayant été donné à Heimont, Evêque de Verdun, en l'an 1000. ce Prélat alla à Rome, où il obtint de l'Empereur Othon III. T'inveftiture des biens de fon Eglife, où étoit déja compris Clermont, comme le témoigne l'Empereur Fridéric Barbe-rouffe, dans fa Patente confirmative de celle de l'Empereur Othon, & donnée l'an 1156. 235 1 Voyez Albéron de Chiny Evêque de Verdun, depuis l'an 1131. jufqu'en 1138. céda le haut Hiftoire de Domaine de Clermont, à Renaud, Comte Lorraine de Bar, au moyen de quoi le Comte de Bar, t. 2.p. 350. renonça à fes prétentions fur la Ville & Comté de Verdun, dont il ne conferva que la feule qualité d'Avoüé. Du tems du Pape Leon IX. & vers l'an La Maison de Clémery, ancienne Cheva- 1049. Thierri Evêque de Verdun affiégea la lerie, portoit d'argent coupé de gueule, à Ville où le Château de Clermont, qui étoit Ibid. t. 1. J'Aigle d'or. La Terre de Clémery fut pré- occupé par un Seigneur nommé Odon, & Preuves p. miérement donnée par un Duc de Lorraine, par fes Freres, Fils de Humbert. L'Evêque 212. à Antoine Warin, fon Receveur général, qui ayant dreffe une Fortereffe confidérable visfit bâtir un Château, & prit le nom de Clé-à-vis la place, s'en rendit Maître. Laurent de mery. Il époufa Claude de Revigny, dont il Liége qui raconte cet événement, nomme eut René de Clémery, Maître d'Hôtel du Car- Clermont Caftrum; mais il y a apparence que dinal de Lorraine, qui époufa Magdeleine fous ce terme, il défigne plûtôt la Ville que le de Gournay. Magdeleine, Dame de Clémery, Château de Clermont, qui ne fut fortifié que porta cette Terre dans la Maifon du Hautois, par Henri I. Comte de Bar, Père de Thiepar fon Mariage avec Jean Fridéric du Hau- baut II. vers l'an 1235. comme nous le dirons tois, Sieur de Nubécourt. cy-après. CLERMONT EN ARGONNE. CLERMONT EN ARGONNE, eft une Ville fituée fur la riviére d'Aire, entre Verdun à l'Orient, & Ste. Menehoud au Cou*chant ; elle est située dans la Plaine, & a titre de Comté le Château eft fitué fur la Montagne voifine; c'étoit autrefois une Forteresse de conféquence; mais aujourd'hui il eft entié rement ruiné. L'Argonne eft une Contrée affez longue, qui s'étant de puis l'Abbaye de Moutier-enArgonne, Ordre de Citeaux, jufqu'à la Meufe près Mouson; ce Pays étoit autrefois une vafte Forêt, dont on voit encore de grands reftes autour des Abbayes de Moutier, Ordre de Citeaux; de Beaulieu, Ordre de St. Benoit; de Chatrix, Ordre de St. Auguftins de la Chalade, Ordre de Citeaux, & du Prieuré de Béchamps, Ordre du Val-des-Ecoliers. La Ville de Clermont eft ancienne, &'étoit comprife dans l'Evêché de Verdun. Charles Martel paflant par Verdun en 719. Hift. Vir- reftitua à l'Eglife de cette Ville, le haut Dodun, t. 12. maine fur la Terre de Clermont, & fes déSpicileg. p. pendances. L'Evêque Pepon le racheta du 258. Seigneur qui le poffedoit, comme un Fief Richard de Grandprey, Evêque de Ver- Ibid. p. dun, vers l'an 1110. invita l'Empereur Henri 216. Pre IV. ou V. à venir à Verdun, le reçût avec ves. honneur à la Cathédrale, & lui fit de grandes plaintes de Dudon, ou Guide, Comte de Clermont, qui avoit fait de grands ravages fur les terres de l'Evêché de Verdun. Laurent Leodien. Ce Dudon, ou Guide, Comte de Clermont, avoit dès-auparavant commis de grandes violences fur les terres de l'Evêché de Verdun; Hift. Vir ce qui irrita fi fort les Chanoines, qu'ils ré- dun. folurent de l'arrêter & de le prendre, quand il viendroit dans la Ville de Verdun. Ils exécutèrent leur deflein, & le firent Prisonnier en 1095. Ce Procédé fut fort défaprouvé,comme ayant été fait par Gens d'Eglife, & les Chanoines furent obligés de relâcher Dudon, & de lui faire fatisfaction. Dudon n'en devint que plus méchant & L'Empereur affiégea donc Dudon dans la tre les mains des Seigneurs particuliers, qui Hiftoire de relevoient apparemment des Evêques, puifqu'en 1116. Clermont eft confirmé à l'Evêde Verdun, comme une terre de fa déque pendance. Lorraine, 1.2. page CCCL. Hiftoire de Verdun, p. 230.231. P. 1240. Cet affranchiffement confiftoit en ce que chaque Habitant devoit donner au Comte, feulement douze deniers par an; fix à Pâques & fix à la St. Remi; moyennant quoi il les exemptoit à perpétuité de toutes fes Chevauchées, & de tout fervice de guerre. Que fi quelqu'Habitant étoit repris faisant quelque dommage, il feroit jugé felon les ufages de la Ville de Verdun. Si quelque Bourgeois fortoit du Château de Clermont, & des Terres d'Empire, pour aller au Royaume de France, ou dans les Terres du Roi de Navare, en Champagne ou à Metz, ou à Verdun; il feroit obligé de dondonner fa remanence, c'est à dire le droit qu'a un Seigneur de retenir font Sujet dans fa Seigneurie, fans qu'il lui foit permis d'en fortir fans fa permiffion, & fans lui payer certaine redevance. Le Comte Thiébaut fe relâche ici de ce droit, & l'abbandonne aux Enfants de celui qui fe retire ailleurs, pourvû que les Enfans demeurent dans fa Seigneurie. Henri de Vincheftre, Evêque de Verdun, Succeffeur de Richard de Grandprey, & qui a gouverné de puis 1117. jufqu'en 1129. se tant ligué avec Renaud, Comte de Bar, vint affiéger Verdun en 1120. prit la Ville, & en brûla une partie. Pour s'en venger,Henri Comte de Grandprey, entreprit de chaffer l'Evêque de Verdun; vint affiéger la Ville, y entra pen dant la nuit par une Porte qu'onlui livra; L'Evêque fut obligé de fe fauver en chemife, & de paffer la Meule à nage; le Comte de Grandprey fit le dégat dans la Ville & dans la Campagne de Verdun, & alla attaquer le Château de Cleroù Renaud Comte de Bar, allié de l'Evêque de Verdun, avoit mis des Troupes. mont, Les Soldats du Comte de Grandprey, at tirèrent la Garnison hors du Château, & lorfqu'elle en fut à une certaine distance, ils la coupèrent, & le jettèrent dans la Fortereffe, tuant tout ce qu'ils y trouvèrent en armes, & y mirent le feu. Renaud fut obligé de demander la Paix, & il l'obtint par la médiation de Fridéric Comte de Toul. Le traité fut conclu à l'Abbaye de la Chalade en 1124. & le Comte de Bar fut rétabli dans fa qualité de Comte de Verdun, à condition qu'il ne fe vengeroit pas de ceux de Verdun, qui s'étoient déclarés contre lui ; & qu'il ne répêteroit rien au Comte de Grandprey, du butin que fes Gens avoient pris fur les Terres. L'Evêque Henri pour indemnifer le Comte de Bar, des frais de cette Guerre lui donna plufieurs Terres dépendantes de fon Evêché. Hiftoire de Thiebaut I. du nom, Comte de Bar, ayant Lorr. t. 1. gagné par préfent, ou intimidé par ménaces, les Seigneurs de Clermont, s'en rendit Maître, & le conferva jufqu'en 1204. Ses SucAlberic ad ceffeurs en jouirent de même, à la charge ann. 1204. d'en faire hommage à l'Evêque de Verdun. Mais nous lifons que dès l'an 1131. Alberon de Chiny, Evêque de Verdun, fit fa paix avec Alberic.ad Thiebaut I. Comte de Bar, par la médiation ann.1131. d'Etienne de Bar, Evêque de Metz, & qu'AlVallebourg beron fut obligé de donner au Comte de Bar, 14. fol. une groffe fomme d'argent, avec les Fiefs de Verfo. Clermont, de Hans & de Vienne, qui dépen 297. doient de fon Evêché. Cet affranchiffement du Château de Clermont, fut confirmé en 1401. par Robert, Comte de Bar, qui entre dans un très grand détail des exemptions des Bourgeois de ce Châteaus le Duc René les confirine de même en 1481. Le Bâtard de Vaudémont, Lieutenant du Bailli, étoit alors Prevôt de Clermont. Quant au Bourg, ou à la Ville de Clermont, le Duc de Bar, Henri IV. en 1339. lui accorda des Lettres d'affranchissement qui dans la fuite, devinrent fi onéreuses aux Bourgeois, que le Duc René en 1484. fut obligé de les modérer; elles étoient tellement à charge, que les Habitans étoient fur le point de tout abandonner, & de fe retirer où ils pourroient. En 1370. Iolande de Flandres ; Ducheffe Hiftoire de de Bar, & Règente de ce Duché, mécontente Lorraine, de Henri de Bar, fon petit-Fils, Fils du Duc tom. 2. Robert, qui étoit alors en prifon dans la Ville 563. de Metz, fit arrêter Henri, près le Bois de Vincennes, quoi qu'alors Sa Majesté fût dans le Château de Vincennes. Le Roi à son tour fit arrêter Iolande, & la fit enfermer premiérement au Château d'Arentieres, puis dans celui de Bar-fur-Aube ; les Gens de la Princeffe furent conduits à Bar-le-Duc, d'où une troupe de Gens armés de la Garnison du Château de Clermont, les enleva, & les conduifit à Clermont, où ils demeurèrent Prisonniers fur leur parole. Le Comte de Flandres, Coufin d'Iolande, s'employa avec zéle, pour faire fa paix avec le Roi, qui obligea la Comteffe à rendre la liberté à Henri de Bar, fon Petit-Fils, qu'elle avoit fait arrêter, & à céder au Roi le Châ teau de Clermont. Le Prince y avoit mis pour Gouverneur, Eudes de Savoifi, Bailli de Vitri, le 14. d'Octobre 1377. Mais cette place fut DE LA LORRAINE. Les Ducs de Bar en demeurèrent en pof- ce Le Duc Antoine ayant été inquiété par les Officiers Royaux, qui prétendoient que Clermont relevoit du Comté de Champagne, le Duc Antoine fit voir au contraire, que de tout tems ceux de Clermont avoient relevé leurs appellations aux grands jours de St. Mihiel, & que Clermont étoit un Fief, que lui & les Longuerue Ducs fes Prédéceffeurs, avoient repris des Evêdefeription ques de Verdun. Le Roi par le traité de Rude la Fran- milly, de l'an 1539. déclara que le Duc de ce, Partie Lorraine jouiroit de Clermont, comme fes 2. p. 192. Prédéceffeurs en avoient joüi. L'Evêque de Verdun, Nicolas Pfaume,dans Thommage qu'il fit à l'Empereur, en 1548. y comprit Clermont en Argonne, & le Duc Charles III. traita avec le même Evêque, lequel en 1564. moyennant une petite récompenfe, lui céda tous les droits de Fiefs, & les devoirs, dont étoient tenus les Ducs de Bar, envers les Evêques de Verdun,pour Clermont, Vienne, Varenne & autres lieux; ainfi Clermont en Argonne a été compris dans les inveftitures impériales données par les Empereurs Ferdinand I. Rodolphe II. & Ferdinand II. aux Ducs Charles III. & Henri II. de Lor raine. Hiftoire de Après la Bataille de Bulgnéville, & pen- ~CXXX. té de Clermont, avoit été donné pendant la Ce Comté appartenoit auparavant au mê- même Duc Charles III. & fes Succeffeurs,' rentrèrent enfuite dans ces Seigneuries, apparemment, par quelqu'ajustement avec la Duchefle de Brunfvich, ou après fa mort. Le Duc Charles IV. étant imprudemment entré en guerre avec la France, fut obligé en 1632. par le traité de Liverdun, & enfuite par le traité de Paris de 1641. de céder au Roi Louis XIII. le Comté de Clermont en Argonne, ce qui fut confirmé en ce qui regarde Clermont, par les traités des Pirenées & de Vincennes. Le Due Charles IV. eut beau protefter à Epinal le 28. Avril 1641. de nullité contre tout ce qu'on lui avoit fait figner à Paris, proteftant en particulier qu'il n'avoit jamais eu intention de diftraire de fon Duché de Bar, le Comté & la Ville de Clermont; ces traités furent rigoureusement exétés. Les Villes de Stenay, Jametz & Dun, demeurèrent à la France. Le Roi Louis XIV. donna en pleine propriété le Comté de Clermont, à Louis de Bourbon, Prince de Condé, qui en vertu du traité des Pirenées, ratifie par le Duc de Lorraine, en 1661. au traité de Vincennes, en a toujours joïii, & en joüit encore, Hiftoire de Lorraine, t. 3. p. 413. Ibid. page Le même Duc Charles IV. avoit cédé en 1634. au Duc Nicolas-François, fon Frére, 444. pour Dot de la Princeffe Claude, qu'il devoit époufer, les Comtés de Clermont, Stenay, Jametz & Dun; mais il jugeoit bien que cette ceflion feroit fans effet. La Ducheffe Nicole, Epoufe du Duc Chatles IV. fut obligée de renoncer à fes oppofitions formées contre la ceffion faite au Prince de Condé, des Villes & Comté de Clermont, Stenay, Jametz & Dun. La Reine, Ibid. page Mere de Louis XIV. fit offrir en 1652. au 465. Duc Charles IV. de lui faire rendre le Comté de Clermont, s'il vouloit prendre fon parti' contre les Princes; Mais Charles refufa ces offres, & continua la Guerre. En 1654. le Vi-Comte de Turrenne, en- Ibid. page, treprit le fiége du Château de Clermont, fur $12. la fin d'Octobre, & la place ne fe rendit que le 24. Novembre fuivant. Depuis ce tems, la Forterefle Hiftoire de ves, page CCCCXXXV. Fortereffe de Clermont étant jugée inutile Prieuré de Belchamp en Argonne. Le Prieuré de Belchamp en Argonne, proLorraine, che la Ville de Clermont, eft de l'Ordre du #.2.p.295. Val-des-Ecoliers, & fut fondé en 1225. par Preu- Henri Comte de Bar, qui lui affigna des revenus fuffifans pour y entretenir une petite Ó CCCCXLV Communauté. Les Comtes & Ducs de Bar,fes Succeffleurs, y ajoutèrent de nouveaux biens; ce qui n'a pas empêché que ce Prieuré ne foit demeuré dans une affez grande médiocrité. En 1368. Iolande Comtesse de Bar, ayant fondé au Château de Clermont, une Chapelle fous l'invocation de St. Oricle, ou Odelric, la donna aux Religieux de Belchamp. St. Didier Evêque de Langres, eft Patron de l'Eglife de Clermont. On y conferve dans un Reliquaire d'argent, des Reliques de ce Saint, approuvées par le Grand Vicaire du Prince François, Evêque de Verdun; elles avoient été données par Sébastien Zamet, Evêque de Langres. La Cure étoit autrefois à la présentation de l'Archidiacre d'Argonne; elle eft à préfent à celle duChapitre de Verdun, auquel un Archidiacre la céda. Le Bailliage du Comté de Clermont, est seant à Varennes. COBLENS. chevêque de Tréves, qui mourut en 1260. vive haye, & en partie d'un mur. Il acquit la L'Archevêque Thierri de Naffau, qui mou- Not. COBLENS, Ville ancienne, dans l'Electorat de Tréves, nommée en latin Confluentes, parce qu'elle fe trouve au confluent des Fleuves du Rhin & de la Mofelle. (a) Il en eft Sous le même Archevêque Gafpard en 1560. De Honparlé dans les Anciens, même dans Jules-Cé- les Bourgeois de Coblens s'étant revoltés, & them t. 2. zar; (b) Germani cum ad confluentem Mofelle faifant refus d'obéir à fes Ordres, il les affiégea, page 866. & Rheni (& non pas Mufa & Rheni) Conve- & les réduifit par la difette de toutes chofes, niffent. Ethicus en parle aufli dans fon Itiné à fe rendre, & à lui faire ferment de fidélité, raire, & le piace entre Andernach & Bing, lui promettant de ne fe foulever jamais conde même qu'Ammien Marcelin, lib. 16. & tre lui. A ces conditions il leur accorda le parGrégoire de Tours, lib. 8. Hiftor. Franc. don, & oublia leur infolence. On la nomme quelquefois Confluentem au fingulier. Les Romains y ont eu un Campement, & les anciens Rois François un Palais, ou Maison Royale; il s'y tint diverses Affemblées célébres. C'est une Ville belle, bien bâtie, bien peu plée, dans une situation agréable, & dans un terrain fertile, avec des côteaux chargés de Vignes aux environs. Elle est à treize mille au-deffous de Tréves, & à distance égale entre Mayence & Cologne. L'Empereur Henri II. en 1018. donna Coblens avec la monnoye, les péages & la Collégiale de St. Florine, à Poppon, Archevêque de Tréves. Autrefois ce n'étoit qu'un Village ouvert de tous côtés, lorfqu'Arnolde de Sleide, Ar Coblens eft la réfidence ordinaire des Archevêques de Tréves. On y a tenu un Concile en 1012. à la prière de l'Empereur Henri, dit le Saint, où l'on examina la conduite du Duc de Baviere & de l'Evêque de Metz, revoltés contre l'Empereur. Ce Prince en 1018. accorda à l'Archevêque de Tréves les droits régaliens fur le Bourg de Coblens. C'est au même lieu que le jeune Frideric, Fils de l'Empereur Henri VI. fut élû Empereur, contre l'Empereur Othon. Après la prise de Philisbourg par le Roi Louis XIV. en 1688. il fit affiéger & bombarder Coblens. Le Château d'Erenbrestein n'est pas dans la Ville, mais fur une hauteur au-delà du Rhin, vis-à-vis la Ville de Coblens, il eft comme la (a) Vide Adrian Valois notit. Galliar. in confluentes | Tom. I. page 25. Mofella & Rheni, de Honthem, Hiftoria Trevirentis Jul Cezar lib. 4. de Bello Gallico. Hh |