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De Hontem

102.

2.p. 40.

la clef de la Mofelle & du Rhin. Il fut lui fut confirmé par l'Empereur Albert, le
livré aux François, par l'Archevêque Phi- vingt-cinq Août 1298. & encore par l'Empe- Ibidem t
lippe-Chriftophe de Sotten, mais il fut ren- reur Henri VII. en 1309. le 15. Septembre,
du par la paix de Munster en Vestphalie. L'Ar- en faveur de l'Archevêque Baudouin, auquel
chevêque François George, en augmenta les il accorde & à fes Succeffeurs, la faculté de
fortifications, & le rendit une des meilleures racheter cette Terre, en rendant les fommes
Fortereffes de l'Allemagne.
pour lesquelles elle aura été engagée, & qu'il
en jouira de même que fes autres revenus qui
n'ont pas été engagés.

En 1688. il fut bombardé par le Marêchal de Bouflers, & deffendu par le Comte de Lippe.

Les Dominiquains furent établis à Coblens
en 1231. ou 1233. le Pape Innocent IV. con-
firma leur établillement en 1245.

Les Collégiales de St. Caftor, & de St. Flo-
rine, font plus anciennes dans cette Ville; St.
Florine y fubfiftoit avant l'an 1018. & St.
Caftor long-tems avant 1282.

La Maison de l'Ordre Teutonique, & celle
de l'Ordre de Malthe, furent fondées à Co-
blens & à Tréves, prefqu'en même tems, en-
tre l'an 1188. & l'an 1212.

Les Jéfuites entrèrent à Coblens en 1580. *. 3. p. 101. & furent mis dans le Monaftère des Religieufes de Citeaux, qui étoit, dit-on, alors reduit à huit ou neuf Religieufes, qui furent tranfférées hors de la Ville en une Ifle, dans un Monaftère de Chanoines Réguliers de St. Auguf tin, confacré fous le nom de St. Agnès, & . qui étoit en très mauvais état, par la mauvaise conduite, & la mauvaise économie de ceux qui Phabitoient.

De Hon

COCHE I M.

COCHEIM, Ville du Cercle Electoral d'Allemagne, fituée dans l'Archevêché de Tréves, & Capitale d'un de fes ving-cinq Bailliages; elle eft bâtie fur la Moselle, à 7. ou 8. lieuës, au-deflus de Coblens, & à quatre ou cinq audeffous de Mont-Royal. C'étoit autrefois une Ville libre & impériale; mais l'Empereur Adolphe de Nassau, la vendit à l'Electeur de Tréves

en 1294.

L'Empereur Henri III. en 105 1. le 23. Juilthem Hift. let, donna au Monaftère de Branville, non Trevir. . la Terre & Seigneurie de Cocheim, mais feu2. p. 390. lement quelques terres qui en dépendoient; pour le Château de Cocheim, il le donna à Henri, Comte Palatin, Fils de fon Oncle pa

391. 534. '551. 552. 828.829.

ternel.

Cette Ville ayant été affligée d'une cruelle pefte pendant plufieurs années, l'Archevêque de Tréves, lui accorda en 1426. l'exemption des charges ordinaires pour l'espace de dix ans.

Cocheim a beaucoup fouffert pendant les Guerres du Palatinat; le Marquis de Bouflers en 1688. fe rendit Maître de Cocheim, tua, ou fit prisonnies seize cens Brande-bourgeois, & faccagea la Ville.

COEURS, ou KOEURES.

qua

y

Rink vita Leopoldi p

1012 &c.

COEURS OU KOEURES, nommé en latin Hiftoire de Coria, ou Ulmus ; dans la Chartre de Fonda- Lorraine tion de l'Abbaye de St. Mihiel en 709. Le 2.1. p.266. Comte Vulfoad, donne à cette Abbaye ce Preuves. qui lui appartenoit à Ulme, nommée vulgairement Coria. In Villa dicitur ulmo, que in populo vocatur coria. Le Pape Pafcal II. confirmant les biens de l'Abbaye de St. Mihiel en 1106. y met la petite Cœurs, parva Coria. Hift. Loth. Il y a en effet deux Villages de Cœurs, la gran- t.i.p.523. de & petite Cœurs, fituées fur la Meuse au couchant de ce fleuve, entre St. Mihiel & Commercy. Dans le titre de l'an 1301. où Henri Comte de Bar, foumet fon Duché de Bar, à l'hommage du Roi Philippe le Bel, il nomme expreffèment les deux Cœurs, comme faifant partie du Barrois mouvant, ce qui ne fe voit pas dans la plupart des Exemplaires de ce titre, qui n'ont pas été fidélement coppiés.

Hift. de

Cœurs, eft donc un lieu très ancien, mais qui n'eft aujourd'hui remarquable par aucun Lorr. tom. endroit, que par fon Château, qui a fervi de 1. p. 850. demeure à Marguerite de Lorraine, Reine d'Angleterre, pendant fix ans, depuis l'an 1464. jufqu'en 1470. Nous y avons encore vû l'Appartement qu'elle occupoit, & où l'on remarquoit fes Armes, & quelques peintures dans les vitraux, avant qu'on eût rétabli co Château en l'état où il eft aujourd'hui, appartenant aux Héritiers de Mr. Barrois de Manonville.

En 1 136. Villaume,Comte Palatin du Rhin, accorde àl'Abbaye de Springiersbach,l'exemption du péage, qui lui appartenoit en fon Châ- Le Duc Erric, ou Henri de Lorraine, Evê- Hiftoire de teau de Cocheim. En 1144. ce Château ap- que de Verdun, en 1606. réfidoit au même Verdun, p. partenoit à l'EmpereurConrad. En1294. Adol- Château de Cœurs, lorfqu'il donna le fix Juil- 495. phe, Roi des Romains, vendit ou engagea let de cette année, une Ordonnance, Cocheim & Clotten, à Boëmont, Archevêque faire informer contre les Auteurs d'une Rede Tréves, pour la fomme de 4553. marcs, quête qui demandoit établiflement d'une monnoye de Cologne, en reconnoiffance des Chambre Royale à Verdun. fervices que ce Prélat lui avoit rendu au tems Le Prince François de Lorraine, Evêque Ibidem p de fon élection,& de fon couronnement,cequi de Verdun, fe retira au même Château de $14.

pour

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Cœurs en 1626. & il fit afficher à Verdun un Monitoire contre ceux qui s'emparoient des Biens de l'Eglife, à l'occafion des démolitions qu'on avoit faites en l'Abbaye de St. Vanne, pour y bâtir une Citadelle.

Cœurs la grande, eft quelquefois écrite Kievres, ou Quievres. St. Martin eft Patron de l'Eglife; la Cure est à la présentation de l'Abbé de St. Mihiel.

Cœurs la petite, Annéxe de la grande, elle a St. Remi pour Patron.

On lit dans les Archives de Lorraine, qu'en 1409. la Terre de Cœurs fut donnée à Jean d'Armenéville, & qu'en 1504. elle fut engagée pour deux mille francs Barrois, & que la même année 1504. Mahaut Defarmoifes, ayant épousé par complaifance, pour fes Pere & Mere, Jean Darmenéville,ou Darméville, Seigneur Ufufruitier de Cœurs; le Duc René II. donna fon confentement à ce que ladite Mahaut & ses Enfans, joüiffent du Château de Cœurs, & de fes revenus, comme aupa

ravant.

En 1523. Cette Seigneurie fut engagée à Jean d'Auviller, pour quatre mille frans, & en 1526. elle fut vendue à Robert de Viller, pour deux mille frans, à faculté de rachat.

COLOMBEI, ET ALAIN. COLOMBEI, Columbarium, la Paroiffe eft dédiée fous l'invocation de St. Maurice; Patron, l'Abbé de St. Evre, Décimateur le même pour les deux tiers, & le Curé pour l'autre tiers, Office de Gondreville, Cour SouHiftoire de veraine de Lorraine. Il est à quatre lieues de Lorraine Neuf-Château, & eft furnommé Colombei *.1.p.348. aux belles Femmes, à la différence d'un au

tre Colombei fitué à trois lieuës de Bourmont, & encore un autre dans le Saulnois, & d'un troifiéme Colombei répondant à Gondreville. Il est parlé du premier Colombei, dans les anciens titres de l'Abbaye de St. Evre, comme dans le titre de St. Gauzelin Evêque de Toul, de l'an 941. & dans un autre de Charles le Chauve, pour la même Abbaye, sous le Duc Thiebaut II. en préfence d'Othon de Granfon, Evêque de Toul.

La Noblefle de Lorraine, s'affembla en V. Vigni 1306. à Colombei, où l'on dressa un Acte par Origine de lequel les Seigneurs déclaroient que la Cou

Lorraine.

tume étoit en Lorraine, que les Filles héritoient au Duché, au défaut des Mâles. En 1602. Jacques de Tavagni, Abbé de St. Evre de Toul, en vertu de la commiffion à lui donnée par le Duc de Lorraine, accorde à fes Sujets de Colombei, d'y tenir marché toutes les femaines, tous les mercredys, d'y tenir trois foires, & d'y impofer la taxe au prix des danrées qui s'y vendront, à charge d'en donner le tiers audit Duc de Lorraine.

Il y dans l'Eglife de Colombei, une Chapelle de St. Nicolas, fondée en 1610. charge une Meffe par Semaine.

Alain eft Annexe de Colombei; l'Eglise est dédiée à St. Maurices Décimateur l'Abbé de St. Evre pour le tout: Office de Gondreville, Cour Souveraine de Lorraine.

La Chapelle de faint Nicolas, fondée en 1594. par Dom Nicolas Jobal, Religieux & Aumonier de l'Abbaye de St. Evre. Collateur l'Abbé de St. Evre, s'il eft Régulier; charge, deux Messes par semaines.

COLOMBÉ ET COINCY,

Au Pays Meffin.

COLOMBE' au Pays Messin, Archiprêtré de Noëfviller; Patron & Décimateur, l'Abbé de Senones; ce lieu eft un très ancien fond de l'Abbaye de Senones, dénommé dans des titres des années IIII. 1123. & 1152. Jean, Evêque de Metz, en 1124. en donna la dîme ou l'Eglife à l'Abbé de Senones, du confentement du Princier, du Doyen & de tout

le Chapitre de l'Eglife de Metz. Et en 1246. Ifabelle, Dame de Craincourt, Voüeresse de Colombé, & Thierri fon Fils, Voué du même lieu, vendirent ce qu'ils y avoient à l'Abbaye de Senones.

Et en 1293. Baudouin Abbé de Senones, & le Couvent de la même Abbaye, vendirent tout ce qu'ils avoient à Colombé & à Coincy, à Stevenin le fils,& à Pierson Billerois, à la réserve des dîmes groffes & menuës, qu'ils retiennent en leurs mains. Toutefois nous trouvons qu'en 1676. les Srs. Michelet & Rolin, donnèrent leur dénombrement, & reprirent la Seigneurie de Colombé de l'Abbé de Senones, Dom Joachim Vivin, fçavoir : le fieur Michelet, Receveur général de la Ville de Metz, pour la moitié de la Terre & Seigneurie dudit Colombé, en haute, moyenne & bafle Juftice; & le Sr. Rolincydevant Confeiller & Echevin de ladite Ville, le fixième de ladite Seigneurie.

La Paroiffe de Colombé a pour Patron...

COLUMBEY EN BASSIGNY,

LES-CHOISEÜIL. COLUMBEY EN BASSIGNY LES CHOISEÜIL, Village fitué fur le Ru de Frambar, à trois lieuës au midi de Bourmont, Diocèse de Langres, Office, Recette, Sénéchauffée & Bailliage de Bourmont, Cour Souveraine de Nancy; le Roi en est seul Seigneur ; la Paroiffe a pour Patron St. Martin, l'Evêque de Langres nomme à la Cure; le Chapitre de Langres eft Décimateur pour deux tiers, & le Curé pour l'autre tiers, avec les Novales & les dîmes de rapport; il y a une Chapelle fous l'invocation de St. Nicolas ; on compte à Columbey en

viron cent cinquante Habitans.

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Il y a dans l'Archîve de Lorraine un trèsgrand nombre d'Ecrits au fujet de Columbeyles-Choifeuil, dont la Seigneurie étoit conteftée par divers Seigneurs; Jean Sire de Choifeuil lui donna des Chartres de franchise au mois d'Août 1338. confirmées le même jour par Edouart, Comte de Bar, & le 12. Octobre 1586. par le Duc Charles III.

COMMERCY.

Prieuré de Breuil, Collégiale de St. Nicolas.

2

L'an 1070. après la mort de Gerard d'Alface, premier Duc Héréditaire de Lorraine, Thierri fon Fils & fon fucceffeur, qui étoit encore fort jeune, fut prié par Adalberon, Evêque de Metz qui avoit eu foin de son éducation, de lui céder la Seigneurie de l'Abbaye Voyez les de Bouzonville, qui appartenoit à Thierri, preuves de en échange de Commercy, qui appartenoit à l'E- Hiftoire vêque de Metz.

(b) Dominium Buofonis Villa fufcepit Dux Theodericus Puer parvulus, Gerardi Filius, qui dùm in curia Adalberonis Metenfis Epifcopi nu triretur, rogavit Praful Puerum, ut fibi commu taret Buofonis Villa Canobium, pro Caftro Com merciaco; quod & fecit, retinens fibi, Pofterifque fuis, advocatiam loci jure hæreditario.

LA Ville de Commercy ou Commarcy, (a) comme elle eft nommée dans les anciens monuments, tire fon Nom de Marcha qui fignifie limité, parce qu'elle fe trouve fituée fur la Meufe, qui eft une Limite entre la France & Mais je ne vois pas que cet échange ait eu la Lorraine. Dans les Tables de Peutinger, lieu; car les Ducs de Lorraine ont toujours on trouve Fines fur la Meufe entre Nafium & pofsédé l'Abbaye de Bouzonville; & les EvêTullum. Ces Limites ou Fines peuvent marques de Metz font demeurez Seigneurs Fonquer ou Commercy, ou Void, toutes deux fur ciers de Commercy, comme on le verra par la Meufe; mais plutôt Commercy, Marcha & la fuite de ce difcour. Fines font fynonimes.

Commercy eft une Terre, pour ainfi dire, ifolée & independante de la Lorraine & du Barrois, n'ayant jamais été unie ni incorporée ni à l'une ni à l'autre, ni juridiciable à leurs Chambres des Comptes. Les Loix, Coutumes & Ordonnances de ces deux Duchés n'ont été

ni publiées, ni obfervées dans la Terre de Commercy; il a fes Ufages, Juridictions & Juftice particuliere; & les Charges, Tailles & Redevances dont fes Bourgeois font attenus, n'ont rien de commun avec les autres Sujets des Duchés de Lorraine & de Bar; ce qui fe peut prouver depuis plus de trois cents ans. Aujourd'hui Commercy eft le Chef-lieu d'une Principauté. Office, Recette, & Bailliage. Cour Souveraine de Nancy.

Le Bailliage de Commercy comprend environ trente cinq Bourgs, Villages ou Hameaux. La Ville de Commercy, les Villages d'Euville & de Lerouville, font Pays de Droit écrit. Chonville, Méligni-le-grand, Ménil-la-horgne, la Neuveville-au-Rupt & Ville-Iffey, fuivent la Coutume de Vitri-le-François. Les autres Lieux de la dépendance, font régis par les Coutumes de Lorraine & de Saint-Mihiel. La Mefure eft le Boiffeau ou Bichet, celui de Froment pèle environ cinquante livres. Il y avoit autrefois à Commercy un Tribunal, appellé ·la Cour des grands Jours. Il fut fupprimé par Edit du 23. Janvier 1723. quelques jours après la mort du Prince de Vaudémont.

La Terre de Commercy a été possédée anciennement par des Seigneurs particuliers. En 967. on connoit les Seigneurs de Commercy; on verra cy-après Ricuin, Seigneur de Commercy, Pere de l'Evêque de Toul de mê

me nom, mort en 1226...

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(a) Commerciacum ou Commarcium. L'Auteur de la Vie du B. Richard, Abbé de St Vanne, le nomme Commarcium Antiquiffimum Caftrum.

de Lorrai

Tom. I.

pag. 544.

8231

Toutes les Croniques du Pays marquent Hiftoire fous l'an 823. près la Ville ou le Village de de Lorr. Commercy, qu'une Fille agée de douze ans, Zom. I. demeura trois ans fans prendre de nourriture, pag. 502 jufqu'au mois de Novembre 825. qu'elle Preuves. commença à manger à l'ordinaire.

Le Prieuré de Notre Dame de Breuil

pro

1090.

1906.

che Commercy fut fondé vers l'an 1090. &
donné à l'Abbaye de Molefmes. En 1096.
Pibon Evêque de Toul, renouvella & con-
firma cette donation, & y ajouta la Cure de Hift. de
Commercy. En 1124. Ricuin de Commer- Lorraine,
cy, Evêque de Toul, confirma la même do- Tom. 1.
nation; mais comme l'Abbaye de Molesme, à pag. 5o.
qui ce Prieuré & la Cure de Commercy font
donnez, étoit du Diocèfe de Langres, les Evê-

ques

de Toul, Pibon & Ricuin, obligent Abbaye de Molefme de donner, outre les Cens ordinaires que chaque Paroiffe devoit à fon Evêque, à Pibon, fix deniers Toullois par reconnoiffance, & à Ricuin, un Cens de fix fols.

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Fondation du Prieuré de Breuil proche Com-
y a beaucoup d'apparence qu'avant la
mercy, il y avoit au même endroit des Filles
dévotes, qui y demeuroient & qui furent en-
fuite transferées au Monaftere de faint Maur
de Verdun, (b) où elles continuerent à chan-
ter les louanges de faint Pantaleon. A ces Fil-
les, fuccéderent des Religieux Benedictins ti-
rez de l'Abbaye de Molesme.

La Paroiffe de Commercy eft dédiée fous
le Nom de faint Pantaleon, Martyr de Nico-
medie. Brunon Archevêque de Cologne,
ayant été envoyé par l'Empereur Othon I. de
mander en mariage à l'Empereur d'Orient fa
Fille Theophanie, pour le Prince Othon II.
fon Fils; l'Empereur d'Orient donna par pre-
(b) A&t. SS. Bened. facul. VI. pari I. page. 537

fent

Preuves.

fent à l'Archevêque Brunon, le corps de faint Pantaleon Martyr. En la compagnie de Brunon, étoit le Seigneur de Commercy, qui lui demanda avec tant d'inftance le bras de faint Pantaleon, que ce Prelat ne put le lui refufer. Il l'apporta à Commercy & le mit dans l'Eglife de fon Château, car alors Commercy étoit affez peu de chofe.

Quelques années après, Eudes Comte de Champagne, vint aflieger le Seigneur de Commercy dans fon Château. Le Château fut pris & brûlé; le B. Richard Abbé de faint Vanne de Verdun, qui y étoit venu pour tâcher d'appaifer la col ere du Comte, qui vouloit tout paffer au fil de l'épée, ne put empêcher que le feu ne gagnât la toiture de l'Eglife, & ne la mit en danger d'être bientôt confumée par les flâmes; alors le Prêtre qui défervoit l'Eglife, dit à un foldat d'entrer dans l'Eglife, & d'en tirer au moins les faintes Reliques qui étoient fur l'Autel: le foldat entra, prit les Reliques, & les cacha fous fa cafaque.

Un Religieux de l'Abbé Richard, nommé Gervin, qui y étoit entré dans le même deffein, prit à part le foldat, lui presenta de l'argent, & obtint les Reliques qui étoient enveloppées dans un cuir, on y trouva le Bras de faint Pantaleon avec fon infcription: on le fit reconnoître par le Prêtre Chapelain; & l'Abbé Richard l'emporta dans fon Abbaye, & le fit enchaffer.

L'Eglife Paroiffiale de Commercy demeura fans aucune Relique de faint Pantaleon fon Patron, jufqu'en l'an 1600. ou 1601. que le Prince Erric de Lorraine, Evêque de Verdun, & Abbé de l'Abbaye de faint Vanne, en donna une partie au R. P. Claude Riquechier, Prieur de l'Abbaye de St. Evre-Lès-Toul, natif de Commercy, qui en fit prefent à l'Eglife Paroiffiale dudit lieu, & l'a fit enchalier dans un vale de vermeil, avec cette infcription.

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confifte en trois morceaux differents, détachés l'un de l'autre, dont les rebords ou les cadres font de broderie en Or, au moins d'un ' pouce de relief; les Lettres majufcules font formées en fines Perles, auffi bien que toutes les paroles de la Consécration. Au deflus fe voit un Saint Efprit en forme de Colombe; le voile du Calice eft un tiflu d'Or tout chargé de Perles. On y diftingue cinq figures ou cinq perfonnages, celle du milieu,eft le Pere Eternel, à un coin faint Auguftin, au fecond fainte Catherine, au troifieme fainte Marguerire, au quatrieme St. Henri, au bas dans le mi lieu, eft représentée la Nativité de N. Sauveur, le tout travaillé fi proprement & fi délicatement, qu'on les prendroit pour des peintures.

Si l'on veut voir les differentes tranflations des Reliques de faint Pantaleon, on peut confulter les Bollandiftes au 27. de Juillet.

II y a dans la Paroiffe de Commercy les Chapelles, 1o. de l'Annonciation, à la Collation de Meffieurs de Roffelange, fondée en 1502. II. de faint Sebaftien, dont le Prieur de Breuil eft Collateur; cette Chapelle eft hors de la Ville, fur le chemin de Bar, fondée en 1600. III°.celle de fainte Anne, fur le chemin de Vignot, dont les Chanoines ont l'adminiftration.

Dans la Collégiale il y a, I°. la Chapelle de Damoifelle Agnès; Collateur, le Damoifeau de Commercy.

II. Deux Chapelles de St. Chriftophe. IIIo. La Chapelle de l'Annonciation, fondée avant 1357.

le

Les Releligieux de Breuil font Collateurs de l'Eglife Paroiffiale de Commercy, qui originairement n'étoit qu'Annexe de Lérouville. Les mêmes Religieux font Décimateurs pour cinq parties, le Chapitre pour une, Sieur Durand pour deux, à caufe du Fief de Valdec, le Sieur de Gourcy, Seigneur de Droitaumont, pour les deux autres. On peutvoir le Pouillé du Diocéfe de Toul, par le

R. P. Benoit Picart.

1704. Les Urfelines vers le même tems. Les Capucins furent reçus à Commercy en 1704. Les Urfelines vers le même tems.

L'Hôpital eft fous la direction des Bourgeois; il étoit autrefois placé derriere la Halle vers l'Orient, à prefent il eft placé à l'entrée de l'Avenue à l'Occident de la Ville: Il a été rebâti & dotté par le Prince de Vaudémont en 1709.

Le Titre Prieural de Breuil eft aujourd'hui éteint & uni à la Congregation de St. Vanne, qui y entretient une Communauté de fept ou huit Religieux. Nous avons vû, que Ricuin, Evêque de Toul, confirma en 1124 la donation faite au Prieuré de Breuil, de l'Eglife de Commercy, par Leucade, qu'on dit avoir été de la Maifon d'Apremont, laquelle fut enterrée avec Ricuin fon Mari, & l'Evêque fon Fils

Benoit Pi

cart, de Tou!. p. 401.& fuivantes.

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Anfelme.

nauté, de même que la plupart des autres
Chanoines du Pays; le même Evêque donne
aufdits Chanoines les Eglifes de Badonville,
Malaumont, Chonville & faint Aubin, à la
Priere de Gobert, Seigneur d'Apremont, à
qui ces Eglifes appartenoient, par la concef
fion de l'Evêque de Toul. Il leur donna auffi
la Léproferie de faint Aubin, & défend d'y in-
troduire à l'avenir d'autres Lépreux.

dans l'Abbaye de faint Manfuy.
Ricuin, Seigneur de Commercy, donna à
Eglife de Toul, en confidération de fon Fils,
une partie de la Seigneurie de Commercy;
fçavoir, la moitié du Château, la moitié de
la Rivière de Meufe avec la Pêche, les Villages
de Méligny, Vaulx, Saulx, Rélouville, Pont,
Chonville, Fontoy, Morville, Tantonville,
Maceronville, Gironville; ce qui fut agréé
par la Sœur de Ricuin.

Les Villages de Morville & de Maceron-
ville ne fubfiftent plus; ils étoient fituez l'un
entre Vignot & Euville, & l'autre entre Vi-
gnot & Boncour. Les Evêques de Toul pofsé-
doient encore quelque chofe à Commercy en
l'an 1408. je ne fçai fi Ricuin reprenoit le Châ
teau de Commercy de l'Evêque de Metz, je
n'en trouve rien dans les Monumens qui font
venus à ma connoiflance.

Mais je fais que, depuis ce tems, on trouve Hift. Ge- plufieurs fois & hommages rendus par les Seinéalog. des geurs de Commercy, aux Evêques de Metz, Grands de comme on le verra cy-après.

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la Couron- La Terre & Seigneurie de Commercy entra ne de Fran- dans la Maifon de Sarbruche par le Mariage de Simon IV. Cointe de Sarbruche, Fils de Maheu de Sarbruche, & d'Amé de Mont-faucon. Ce Simon IV. Comte de Sarbruche, defcendoit de Renaut I. du nom, Comte de Bar, morten 1140. qui eut plufieurs enfans; entre autre, Etiennette de Bar, qui époufa en 1140. Hugeus 111. dunom, Seigneur de Broyes, de Château Villain & de Commercy.

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CCCXCV. -Preuves.

De ce Mariage fortit Simon de Broyes, Seigneur de Commercy, qui fut Pere d'Elifabeth de Broyes, fa Fille unique & fon Héritiere, qui époufa Simon IV. de Sarbruche, dont nous venons de parler, lequel en 1277. reçut l'Investtiure de la Seigneurie de Commercy, des mains de Laurent, Evêque de Metz.

C'eft de ce Simon que font venus les Comtes de Sarbruche, Seigneurs en partie de Commercy, dont les noms paroiffent fi fouvent dans l'Hiftoire de Lorraine. Cette Maifon qui eft trés-illuftre & très-ancienne, tire fon Nom de la Ville de Sarbruche fituée fur la Sarre, fur le chemin de Metz à Francfort & à Tréves, fort differente d'une autre Ville de Sarbruch ou Sarbourg fituée auffi fur la Sarre & fur le chemin de Metz à Strasbourg. (a)

En 1 186. Simon de Sarbruche, Seigneur de Hiftoire de Commercy, fonda la Collégiale fous l'invocaLorraine, tion dela Ste. Vierge & de faint Nicolas dans la t. 2. page même Ville,& dans la partie du Château ou du Bourg, qui lui appartenoit pour onze Chanoines & un Prevôt. Pierre de Brixei, Evêque de Toul, confirma cette Fondation, & dans fes Lettres il expliqua au long les Biens, franchises & Priviléges que leur accorda ledit Simon. Il paroit que ces Chanoines vivoient en cominu

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Il donne aux Chanoines de Commercy le droit & l'exemption de Communauté, & défend d'introduire jamais parmi eux une autre forte d'habillement. On y voit le fceau de Mathieu, Avoué de Commercy, & de plufieurs autres Perfonnes; le Fondateur fe réferve le droit de confirmer le Prevôt élu par le Chapitre, & accorde au Prevôt & aux Chanoines, le droit de nommer aux Prébendes, dorfqu'elles viendront à vaquer.

Simon de Sarbruche en 1324. du confentement de Maheu d'Apremont, fa Femme, & de Jean deur Fils, affranchit fes Sujets de la Terre de Commercy, moyennant certaines redevances, & certaines fervitudes, qu'ils lui devront payer chaque année; aulieu qu'auparavant il prenoit dans ce lieu, à fa volonté, le haut & le bas, le plus & le moins. Simon eut pour Fils, Gautier de Sarbruche.

497.

Robert de Sarbruche, relevoit de l'Evêque 1248. de Metz pour cette partie de la Terre de Bibliot.Se Commercy qu'il tenoit: car en 1 248. la Veu- guier. No. ve de Gauthier de Commercy, Gautier & Henri, fes Fils, rendent leurs fois & hommages à Jacques de Lorraine, Evêque de Metz, pour le Fief de Commercy, & ses dépendances.

Michel de Montagne, l. I. c. s.

On raconte que Henri de Vaux, ou Henri Lenoir, Chevalier Champenois, étant affiégé dans le Château de Commercy, par les Anglais, & Barthelemi de Bonnes, ou de Brunes, qui commandoit au fiége, ayant par dehors fait fapper la plus grande partie du Château, en forte qu'il ne reftoit qu'à mettre le feu pour accabler les Affiégés fous les ruines, Froiffart Barthelemi de Brunes, fomma Henri de for- vol. 1. tir pour parlementer; il fortit lui quatrième, 239. & ayant vû de fes yeux le danger dont il étoit menacé, dit à Barthelemi; certainement vous avez bonne caufe, ce que fait en avez, vient de grand gentilleffe; fi, nous rendons à votre volonté; là les print Meffire Barthelemy comme fes Prifonniers, & les fit lors hors de la Tour partir, & uns & autres,& leurs Biens aussi, & puis fit bouter .e feu à la Mine. Si ardirent les étançons, & puts quand ils furent ars, la Tour qui étoit mallement groffe, s'ouvrit & se partit en deux, & renversa d'autre part.

Ceci arriva l'an 1359. Il paroit par le récit de Froiffart, que ce Château étoit près de Commercy, & appartenoit à l'Archevêque

() Voyez ce que j'ai dit de la Ville de Sarbruche en traitant de la Généalogie de la Mailon de Sarbruche,

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