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8540.

*5.44.

pour Douaire de trois cens livres de rente, fur les falines de Château-falins; le Duc Antoine lui auroit affigné dix huit cens frans fa vie durante, fur lefdites falines, afin de faire rentrer à son Domaine ladite Seigneurie de Commercy.

En 1530. la Ducheffe Renée, Epoufe du Duc Antoine, défirant réunir à fon Domaine la Terre de Kœurs, pofiédée par Jacques de Ville-neuve, Gouverneur du Marquis du Pont, leur Fils, ceda du confentement dudit Duc Antoine, audit de Ville-neuve, la Seigneurie de Sarbruche, à Commercy, ainfi qu'elle étoit cy-devant tenue par Gerard d'Aviller, moyennant que ledit de Ville-neuve fe déportât de toutes les prétentions fur le Château & fur la Seigneurie de Kours. Fait le dix-neuf Août

1530.

En 1540. les Officiers du Roi ayant renouvellé leurs pourfuites contre le Duc Antoine, au fujet de l'hommage de Commercy, ce Prince fit lever en la Chancellerie de Vic, tous les Actes qui démontroient que Commercy relevoit de l'Evêché de Metz, & non pas du Roi.

En 1544. l'Empereur Charles V. ou plûtôt fon Armée, commandée par Ferdinand de Gonzague, Vice-Roi de Sicile, fit le fiége de Commercy; & l'emporta le quatorzieme jour de Juin, après quelques refiftances. De là, l'Armée marcha contre faint Dizier, & au retour de cette expédition au mois d'Octobre de la même année 1544. l'armée étant rentrée dans Commercy, le feu fut mis au Château bas, & fe communiqua au Château haut, à l'Eglife Paroiffiale, à celle des Chanoines & à toute la Ville, où l'incendie caufa un très grand dommage, le Château bas fut rebâti d'affez bonne heure par Jean & Charles d'Ures; mais le Château haut demeura af fez long tems fans réparations.

Je lis dans des Memoires du tems que le Château haut de Commercy, ayant été affiegé, l'un des Fils de Rance, qui y commandoit, fit brûler la Ville & le Château d'embas; ce qui n'empêcha pas que le Château d'en haut ne fût pris le quatorze Juin, après trois jours d'attaque, & après que le canon y eut fait brêche, la Garnison fut faite prifonnière de guerre; fur ce pied là, & pour concilier ces deux récits, il faut reconnoître deux incendies de Commercy, l'une au mois de Juin, & l'autre au mois d'Octobre de la même année 1544.

Lorraine, de faire l'échange de fa Seigneurie de Commercy, contre celle de Bouzonville, qui appartenoit à l'Evêque de Metz; mais cet échange n'eut point d'exécution, & l'Evêque de Metz exerça encore de puis ce tems quelques droits de Souveraineté, comme on la vû fous les années 1248. 1377. 1388. & 1400.

Il y a apparence que cette partie de Commercy, qui relevoit de l'Evêque de Metz, étoit celle du Château haut, qui eft plus ancien que tout le refte, & dont la part de Sarbruche & du Chateau bas, viennent originairement.

Pour bien entendre tout ceci ; il eft bon de remarquer que dans la Ville & Seigneurie de Commercy, il y avoit comme quatre Seigneuries différentes; la première étoit celle de l'Evêque de Metz, qui, comme on l'a vû cy-, devant, avoit offert au jeune Duc Thierri de

La feconde Seigneurie étoit celle du Roi de France, defignée dans les Lettres de reprifes des années 1380. 1385. & 1387. fous le nom de Terre pieine fize en la Chatellenie & Seigneurie de Commercy, où l'on excepte & réferve le Château & Ville de Commercy, les Villes de Breuil, les Halles, Foires, Marchés, & Rélouville, ce qui en eft tenu des Seigneurs de Châlons.

gneur

Mais en 1440. Robert de Sarbruche, Seide Commercy, ayant été obligé en punition de fes excès, de faire hommage au Roi, des Ville & Châteaux de Commercy, il les reprit de Sa Majefté, & dans des Lettres du dernier Janvier 1444. c'est-à-dire 1445. felon notre manière de compter, il lui fit hommage des Ville & Châteaux de Commercy, c'elt-à-dire de la partie qui relève de la France.

Il y avoit une troifiéme partie de Commercy, qui relevoit de l'Evêque de Toul, & nous avons la reprise d'Amé de Sarbruche, qui reprend de Philippe de Ville, Evêque de Toul, le quinze Août en 1400. ce que fes Prédécefleurs avoient repris de lui, c'eft-à-dire une ruë à Commercy vers le Château bas.

La quatrième Seigneurie de Commercy, nommée aujourd'hui la part de Sarbruche, ou du Château bas, vient du partage qui fut fait vers l'an 1389. entre Philippe Comte de Naffau-Sarbruche, & fes deux Fréres, Simon & Amé, ou Amedée de Sarbruche ; par ce partage il avoit été dit que Philippe pourroit faire un Donjon dans fa part de Commercy. Il ne fe contenta pas d'un Donjon ou d'une Tour, il y joignit des murs & des Tours à une vaste enceinte de Murailles, ce qui caufa entre les Fréres une efpéce de Guerre, qui fut terminée par accord, le famedy d'avant Noël 1389.

II y eut encore un autre accord en 1403. les murs & la Tour fubfiftèrent, auffibien que le Château bas, que nous avons vû fur pied poffedé par les Seigneurs Defarmoifes, jufqu'à ces dernières années qu'on l'a fait démolir.

On a vû cy-devant que Ricuin, Seigneur de

405.

mercy, à l'ancienne Maison de Sarbruche. Charles de Silly fut Damoifeau de Commercy, par fa Femme qui avoit deux Sœurs; la plus âgée nommée Catherine, fut Comtefle de Roucy, & Guillemette, la plus jeune, fut Comteffe de Braine.

Benoit de Commercy, avoit donné vers l'an 1120. Hiftoire de à l'Eglife de Toul, en confidération de fon Toul, page Fils, Evêque de cette même Eglife, la moitié de fa Seigneurie de Commercy, ce qui fut confirmé par Alberon , Archevêque de Idem page Tréves en 1149. La ruë que les Evêques de Toul, poffedoient encore à Commercy en 1408. étoit un refte de cet ancien Domaine donné par Ricuin.

XCIII.des Preuves.

Mémoires Mf. du

tems.

Pour revenir à la fuite de notre Hiftoire des Seigneurs de Commercy, nous remarquerons qu'après le décès de Jacques de Ville-neuve, à qui la Seigneurie de Commercy, dite la part de Sarbruche, avoit été cédée en 1530. Philippe d'Anneville fa Veuve, fe remaria à Claude de Beauveau de Sandocourt; & après la mort de ladite Philippe d'Anneville, Claude de Beauveau, fon Mari, prétendit une fomme de dix mille frans barrois, qui lui furent accordés par le Duc de Lorraine, pour avoir achevé les Bâtimens que Jacques de Ville-neuve avoit commencés au Château de Commercy.

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Je lis dans les mêmes Mémoires manuf crits, que les mêmes Princes de Lorraine curent la charité de faire nourrir & élever à leurs frais, Antoinette de Ville-neuve, Orpheline de Jacques de Ville-neuve, & lui firent époufer Jean d'Urres, Seigneur de Thiffieres en Dauphiné, lequel au moyen de ce mariage devint Seigneur de la moitié de la Seigneurie de Commercy, dite de Sarbruche, par indivis avec Philipppe de la Roche-Guion, & en fit les fois & hommages au Duc Charles III. le 27. Août 1546. ou à Chriftine de Dannemark, fa Mere-Régente.

Philippe Comte de Naffau-Sarbruche, tant pour lui, , que pour les deux Fréres Adolphe & Jean, rendit fes devoirs de Vaslal, à Robert de Lenoncourt, Evêque de Metz, en 1551. les trois Fréres moururent fans pofterité, & eurent pour Héritier, Albert, Comte de Naffau-Veilbourg, qui defcendoit du Comte Philippe, Frére du Comte de Nallau-Sarbruche.

CHATEAU HAUT DE COMMERCY.

Longueruë La Seigneurie du CHATEAU HAUT DE COMdefcription MERCY, vint par droit de fucceffion; des Com de la Fran- tes de Naffau-Sarbruche, à la Maifon de Silce partie 2. ly, laquelle avoit cû par le mariage de Charpage 330. les de Silly, Seigneur de la Roche-Guion, avec Philippe de Sarbruche, Fille aînée de Robert de Sarbruche, Damoifeau de Commercy, Comte de Roucy & de Braine, tout ce qui appartenoit dans la Seigneurie de Com

(a) Dans le Suplément de Moreri, imprimé en 1749. Tome II. on lit la Généalogie de la Maifon d'Urres, en Dauphiné. Dans cette Genealogie il n'eft pas fait mention de jean d'Urres de Thiffieres, qui époula‹ en 1543. An

De Charles de Silly, & de fa Femme Philippe de Sarbruche, defcendoit en droite li gne Mafculine: François de Silly, Damoiseau de Commercy, mort fans poftérité devant la Rochelle, & Antoine de Silly fon Frére, mort fans Enfans mâles.

Sa Fille aînée Françoife-Marguerite, ap porta Commercy à la Maifon de Gondy,ayant epoufe Philippe Emmanuel de Gondy, Comte de Joigny, dont les Fils Jean-François - Paul de Gondy, Cardinal de Retz, après fon retour d'Italie & de Paris, vint demeurer à Commercy, dont il vendit la propriété au Duc Charles IV. que ce Prince acquetta pour fon Fils le Comte Charles Henri de Vaudémont le Cardinal de Retz s'en réserva l'ufufruit pendant fa vie.

Le cinq Octobre 1592. Antoine de Silly, Comte de la Rochepot, Damoifeau de Commercy, Seigneur Souverain d'Euville, déclare que comme il a plû au Duc de Lorraine, Charles III. de lui accorder & remettre le Château haut de Commercy, appartenant à fon Neveu, le Comte de la Roche-Guyon & à lui, il promet audit Seigneur Duc, que de fa part il ne lui fera fait guerre par ceux dudit Château, ni à ceux de fon parti, &c. Ceci fut fait pendant les troubles de la ligue ; car pendant le même tems, le Seigneur Jean d'Urres, Seigneur de Thiffieres (a) étoit Seigneur du Château bas, & de la du Château bas, & de la part de Sarbruche, comme il fe voit par les Lettres de l'an 1581.

Cette partie de Sarbruche eft entrée dans la Maison Defarmoifes par le mariage de Dorothée d'Urres de Thiffieres, qui époufa Jean Defarmoises Seigneur de Jaulay. Enfin cettė portion de Seigneurie appartenante à la Maifon Defarmoites, fut acquife par CharlesHenri, Prince de Vaudémont, du petit Fils de Jean Defarmoifes, nommé cy-deflus: vers

l'an 1720.

Nous avons traité ailleurs dans un Ouvra ge-exprès, la fuite généalogique des Scigneurs de Commercy..

Il y a environ quatre-vint ans que Mr. le Cardinal de Retz, fit abbatre les Tours du Château haut qui regardent l'Orient & la Prairie, & y fit faire la façade à peu près telle qu'on l'a voit aujourd'hui.

Mr. le Prince de Vaudémont l'a cu de

toinette de Larban. Mais dans le même Article il est dit que Mr. l'Abbé Pithon-curt, détaillera les branches au nombre de quinze, ou environ, dans fon troifiéme Volume de l'Hiftoire de la Nobleffe des Maisons, que je n'ai point yû.

Forêt, & embellir encore la Fontaine Royale qui eft au milieu de ces Bois. Le Château bas a été démoli pour augmenter les Jardins, la vue & les commodités de l'autre.

puis en Souveraineté il démolit en partie l'ancien Château, & fur ses ruines éleva le nouveau en 1708. Dom Leopold Durand-Bénédictin, en donna les Plans, & conduifit les Ouvrages. Il y avoit dans la partie inférieure "de Commercy, appellée de Sarbruche, un vieux Château. Le Duc Leopold l'acheta de la Maison Defarmoifes en 1719. avec la partie de Seigneurie qui en dépendoit.

On donna en échange au Comte Defarmoifes la Terre de....

Madame la Ducheffe Douairière, de puis la ceffion de la Lorraine, a jouit de toute la Principauté en Souveraineté, comme le Prince de Vaudémont avoit fait avant elle. Cette Princeffe mourut à Commercy, le vingt-trois Décembre 1744. Le Roi de Pologne y alla l'année fuivante, & fon Entrée fut comme le fignal de fes embelliflemens & de tous fes ouvrages nouveaux, & fi furprenans, que ceux qui n'avoient pas revû ces lieux pendant ce peu d'années, ont peine à les reconnoître.

Le Pere Bertier, ayant fous les yeux le recueil d'Héré, en a fait une description très élégante, dans les Mémoires de Trévoux; Janvier 1752. Le Salon du Château est très beau, il a du côté de la rivière une belle terrafle, qui communique d'un côté à l'Appartement du Roi; de l'autre à la Gallerie. Le Spectateur placé au milieu de ce Salon, voit fucceffivement une avenuë de beaux Tilleuls, de près de trois quarts de lieuë, qui aboutit à la Forêt du côté de faint Aubin, par laquelle on arrive au Château. Du côté de Vignot, un très beau Canal qui traverse la Prairie dans une Ifle de la Meuze. Il eft bordé de quatre allées d'Arbres, fur deux Chauffées en terraffe, gazonées & fablées, & terminé par le Château d'eau, placé au bord de la grande rivière; l'eau y prend cent formes différentes, & s'y trouve métamorphofée en colomnes, qui femblent foutenir l'édifice; & en luftre dans le magnifique falon de ce beau Bâtiment. Elle for me auffi les colomnes du beau Pont qui traverfe le Canal au pied du Château, où eft la Grotte de Cerbère & les ftors du Kiofque. Du Salon du Château d'eau, qui eft au plus haut du Bâtiment ; on pafle de plein pied par des Galleries aux Jardins qui forment la toiture des Aîles collatérales. La vuë est étenduë &* très variée par le développement du Château de Commercy, des Jardins, des Parterres & de la Ville à une jufte distance; par des côteaux -chargés de Vignes; des Villages, des Hameaux, des Moulins, & par une grande Prairie dans Jaquelle la Meuze ferpente. De grandes Forêts percées de routes, & une belle Garenne y donnent tous les plaifirs de la Chaffe. Sa Majefté Polonoife, à fait faire au bout de l'avenue de tilleuls, un Parc immense dans la

Les lieux dépendans de la Principauté de Commercy & Euville, font les Ville & Château de Commercy, Chonville, Lérouville, Meligni-le-grand, Ménil-la-horgne, faint Aubin, la Neuve-ville-au-rupt, la Cense de Morville, l'Abbaye de Riévalle, la Cenfe de Launoy, leurs territoires & dépendances, la Seigneurie de Vignot & de Malaumont, & le Comté de Sampigny, confiftans ès Villages de Sampigny, Grimancourt, Ménil-auxbois, Vadonville, Pont-fur-Meuze & la Forge fous Commercy, leurs territoires, appartenances & dépendances.

CONDE EN BARROIS.

CONDE', Bourg ou Village du Diocèse de Toul, où il y a environ trois cens quatrevingt cinq Habitans; ce lieu eft fitué fur le confluent de deux ruiffeaux, ce qui lui a fait donner le nom de Condatum, qui fignifie Confluant. Condé eft dans le Barrois, à trois lieuës de Bar, vers le Nord, à une lieuë de l'Abbaye de l'Ifle; il eft de la Prevôté & Bailliage de Bar, Préfidial de Châlons-fur-Marne, & Parlement de Paris. Le Roi en est seul haut & moyen Jufticier; l'Abbé de faint Mihiel en eft Seigneur Foncier, avec la Jurifdiction gruriale particulière fur fes Bois, & conjointement avec les Officiers de la Maîtrise de Bar, fur ceux d'accompagnement, c'est-àdire fur ceux qui appartiennent au Roi & à l'Abbé de faint Mihiel par indivis. La Paroisse a pour Patron faint Michel, & l'Abbé de faint Mihiel nomme à la Cure. Les Décimateurs font l'Abbé de faint Mihiel, celui de l'Isle & le Curé du lieu; voyez le Pouillé de Toul.

Un Arrêt du Parlement de Paris, du quatre May 1465. porte que les Religieux de l'Abbaye de faint Mihiel, auront la vifitation & l'ajustement de tous poids, balances & aulnes, aux Foires & Marchés de Condé en Barrois, avec les amendes qui en reviendront; mais que les amendes des Foires seront communes avec le Duc de Bar.

Il y a à Condé un Hôpital & une Chapelle fous l'invocation de faint Jean-Baptifte, dont le Curé & les Paroiffiens font Patrons. Le revenu confifte en un Gagnage de trente jours de terre en chaque faifon, & deux fauchées de Prés; les Pauvres ont leurs parts dans le revenu, & le Chapelain est chargé de deux Meffes par femaines.

Le Prieuré ou Hermitage de faint Jacques, a pour Patrons les Religieux de faint Antoine de Bar; fon revenu eft d'environ six cens

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Hiftoire de Lorraine

CCCCLXXIV.

Renaud Comte de Bar, ayant vendu le Fief de la Voüerie de Condé, à un nommé Widon, ou Gui, Fils de Lietard, qui avoit fort mal traité les Habitans de Condé, Sujets de l'Abbé de faint Mihiel ; Lanzon Abbé de ce Monaftère, en porta fes plaintes au Comte de Bar, qui régla les droits de l'A

voué.

CONDE-SUR-MOSELLE.

CONDE-SUR-MOSELLE, eft fitué à peu près fur le confluent de la Meurthe & de la Moselle, d'où lui vient le nom de Condé. En latin de la basse latinité, Condatum fignifie un confluent de deux Rivieres ou de deux Ruiffeaux. La Meurthe fe décharge dans la Mofel le un peu au deffous de Condé.

Dès l'an 1253. Verris dit-Vôgien, de Deneuvre, vendit la Vouërie de Condé & de Faux à Jacques de Lorraine, Evêque de Metz, de qui il tenoit ladite Vouerie, pour la fomme de 333. livres 6. fols 8. deniers Meffins, par Acte paffé la veille de Noël 1253.

Le Bourg de Condé étoit autre fois une Châtellenie de l'Evêché de Metz; on y voyoit un Château confidérable qui avoit donné lieu aux Ducs de Bar d'en conftruire un autre fur une hauteur, au delà de la Mofelle, nommé l'Avant-Garde, & aux Ducs de Lorraine d'en construire un troisieme vers l'an 1260. en deça de la même rivière au deflus de Frouart. Ces trois Châteaux étoient pofez en triangle, pour s'observer l'un l'autre, & le tenir réciproquerefpect. Ils font aujourd'hui entierement ruinés, & on n'en voit plus que quclques ruines.

Meuriffe On affure que le Château de Condé fut bâti page 469. avant l'an 1260. par Philippe de Florenges, Evêque de Metz, Prince de la Maison de Lor

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tirés des Eglifes de fes Etats, fous pretexte de les employer au fecours de l'Ile de Rhodes, que le Pape lui avoit recommandée; Thiebaut pour tirer vengeance de cette calomnie, avancée par l'Evêque de Metz, leva des Troupes, entra dans les Terres de l'Evêque de Metz, & y commit de grands dégats. Renaud appella à fon fecours fon Frere Edouard, Comte de Bar, & d'autres Seigneurs fes Feudataires, & vint avec eux affiéger le Château de Frouart, appartenant à Thiebaut; mais ce Prince les repouffa vivement, les battit, les tailla en pieces, fit prifonnier le Comte de Bar & d'autres Seigneurs; pour rançon defquels, l'Evêque de Metz engagea à fon Frere Edouart quelques terres de fon Evêché, entr'autres, Conflans en Jarnifi & Condé-fur-Moselle, pour la fomme de foixante dix mille livres tournois, laquelle fomme n'ayant pas été payée, ces deux Places font demeurées en la puiflance du Comte de Bar. Ceci doit être arrivé vers l'an 1307. ou 1308. Comparez ce que j'ai raconté de cette guerre, Tom. II. pag. 434. de l'Histoi

re de Lorraine.

En 1323. en Avril le jour de faint Valentin, Henri Dauphin, Evêque de Metz, engagea le Château de Condé en forme de Vouërie, à Edouard, Comte de Bar, pour la fomme de fix mille livres, qu'il devoit, & pour laquelle il avoit donné pour garant, Jean, Comte de Sarbruche, Guillaume d'Euviller, Guillaume d'Haraucourt & Henri de Gorcey, lesquels répondants devoient fe conftituer prifonniers au

Pont-à-Mouflon vers la faint Remi. Cette dette avoit été contractée par Renaud de Bar, Evêque de Metz. De plus Henri Dauphin étoit redevable envers le Comte de Bar de quinze mille livres de petits Tournois, pour lesquelles Ademare, Evêque de Metz engagea audit Comte de Bar en 1328. le Château de Conflans pour dix-neuf mille livres, & la même année 1 328. il lui mit en main le Château de Condé pour dix-neuf mille livres.

Ademare de Montil, Evêque de Metz, Hiftoire engagea à Edouard, Comte de Bar en 1328. le de Lorr. Château de Condé avec Conflans en Jarnifi, t. 2.p. 605. pour la fomme de vingt-deux mille livres, à faculté de rachat perpétuel. Les Ducs de Bar donnerent aux Evêques de Metz plufieurs reconnoiflances de cet engagement, & de la faculté de rachat qu'avoient lesdits Evêques.

En 1390. Robert, Comte de Bar céda à Edouard fon Fils, la Seigneurie & propriété du Pont avec le Châtel & Châtellenie de Mouf fon... les Villes & Châtellenies de Condéfur-Mofelle & Conflans en Jarnifi, comme chofes à lui engagées par les Evêques de Metz, & qu'il tient en engagement.

Ils unirent enfuite le Château & Châtellenie de Condé au Bailliage de faint Mihiel, &

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ily étoit uni lorfque Louis, Cardinal de Bar donna fon Duché à fon Neveu René d'Anjou.

Cen'eft proprement que depuis cette ceffion, que les Ducs de Lorraine font devenus vrais propriétaires de Condé-fur-Mofelle.

Le 14. Décembre 1438. le Duc René II. emprunta de Conrade, Evêque de Metz, la fomme de fix mille vieux florins d'Or du Rhin, pour payer les Officiers qu'il avoit eu à fon fervice dans la guerre contre Antoine, Comte de Vaudémont, laquelle fomme il promet payer à la faint Jean-Baptifte, & pour fûreté, il met entre les mains de Ferri de Savigni, Maréchal de Lorraine & de Bar, le Château de Condé, confentant qu'au défaut de payement, il le délivre à l'Evêque de Metz. Archive de Lorraine, Layette Condé. No. 36.

En 1468. la Garnifon de Liverdun, de la part du Maréchal de Bourgogne, conduite par le Sire Dufeys, Gendre du Maréchal, attaqua & brûla Condé, pour fe venger de ce que le Duc de Calabre avoit accepté Epinal, qui lui avoit été offert par le Roi Louis XI.

Conrade Bayer de Boppart, Evêque de Metz, fut choifi par la Ducheffe Ifabelle de Lorraine, Epouse du Duc René I. pendant la prifon de ce Prince, pour un des Regens de Lorraine, avec nombre d'autres Seigneurs de la premiere Nobleffe du Pays. Après quelques années, c'est-à-dire en 1439. le 13. d'Octobre Conrade Bayer, fous divers prétextes, fut arrêté à Amance,& conduit pendant la nuit au Château de Condé, tout nud, fans chemife, fans culotte & fans chauffure. Il y demeura dix femaines entieres, pendant lesquelles on l'obligea à paffer le 1 3. Décembre de la même année, un traité défavantageux, contre lequel il fit fes proteftations dès qu'il fut mis en liberté.

Le Roi Louis XI. ayant donné la Ville d'Epinal au Duc de Lorraine, Jean de Calabres l'Evêque de Metz, George de Bade piqué au vif de ce qu'on lui eût ainfi enlevé cette belle Châtellenie, prit le parti de Charles le Hardi, Duc de Bourgogne, & le favorifa de tout fon pouvoir, pendant la guerre qu'il fit au Duc René II.

Le Comte de Campobaffe mécontent du Duc de Bourgogne, & prévoyant que ce Prin ce feroit défait devant Nancy, avoit envoyé du monde à Condé, & s'étoit faifi du Pont de Bouxieres-aux-Dames, par où il falloit que le Duc de Bourgogne pafsât pour fe retirer fur les Terres de Metz, afin de l'arrêter en cet endroit, au cas qu'il s'y préfentât; mais Charles fut tué devant Nancy, & les précautions de

Campobaffe ne fervirent que contre les gens

du Duc de Bourgogne, qui y furent arrêtés.

Après la mort de ce Duc, il y eut de grands

ruë,

cription de

démêlés entre le Duc de Lorraine & les Evêques de Metz au fujet de la Châtellenie de Condé & d'autres Seigneuries. Ces difficultés ne furent entierement terminées qu'en 1561. Longue. François de Beaucaire, Evêque de Metz, céda Te› def audit Duc par contract la Châtellenie de Con- la France, dé & autres Seigneuries déchargées de tous droits de rachat & d'autres, que les Evêques de Metz y pourroient prétendre ; à quoi le Cardinal deLorraine comme adminiftrateur du tem porel dudit Evêché, donna fon confentement.

1301.

Le Roi Henri II. étant venu à Nancy en Hiftoire de 1552. pour aller prendre poffeffion de la Vil- Lorraine, le de Metz, y demeura quelques jours, puis t. 2. page en partit & alla coucher à Condé, qui n'en eft eloigné que de deux lieuës; c'étoit alors un lieu confidérable par fon commerce ; c'étoit une espèce d'entrepôt pour les Marchandifes de Luxembourg, du pays Meffin & de Nancy; le Roi partit de Condé le Dimanche dix-fept Avril, jour de Pâques, & vint coucher au Pont-à-Mouffon à trois lieuës de là.

Le bon Duc Henri affectionnoit particuliérement le Château de Condé, & il avoit près de là, une Vigne, dont il faifoit un cas particulier, envoyant de fon vin de Condé aux Princes étrangers, comme un vin exquis. Aujourd'hui le Château de Condé eft détruit, & la Vigne fameufe, qui eft encore aujourd'hui paffée en proverbe dans le pays, pour marquer une chofe rare & précieuse, est réduite en terre labourable.

Le Duc Leopold a changé le nom de Condé, en celui de Cuftine, en faveur de la Maifon de Cuftine, & l'a érigé en Marquifat le dix Juin 1719. Condé a titre de Prevôté & on y connoit deux Maisons franches, & trois Fiefs, dont l'un s'appelle le Fief des Prés, le deuxième Mercy, & le troifiéme le Fief du bois. Condé dépend de l'Evêché de Metz, pour le Spirituel,& de la Lorraine, pour le Temporel.

La Maison de Cuftine eft originaire du pays de Liége, où les Filles ont droit de Primogé niture au défaut de mâles. Cuftine est un Château fitué à deux lieuës de Charlemont; il est la première Pairie du Comté de Rochefort. Le premier de cette Maison qui vint s'établir en Lorraine, fous le Duc René I. fut Geoffroy de Cuftine, qui avoit époufe Floride de Croiiy.

Il y a plufieurs branches de la Maifon de Cuftine, Cuftine de Guermange, Custine de Villy d'Oflance, Pouligni, Marfilly.

La Maifon de Cuftine porte d'argent à la bande cottiffée de fable, écartelé de même, femé de lys d'argent.

CONFLANS EN BASSIGNE CONFLANS EN BASSIGNI, ainfi nommé à caufe de fa fituation fur le confluent de deux

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