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ès Coutumes nouvelles de notredit Duche de Lorraine, lequel ne permet la fubftitution entre Gentilshommes, que pour une des Maisons anciennes, & un quart du bien ancien en corps & fonds, entre les Enfans ou autres de la Famille du Teftateur, laquelle prohibition & reftriction Nous entendons précisément ne pouvoir être opposée ni avoir lieu, à l'égard de la fubftitution de ladite Terre, Seigneurie & Comté dudit Bouzey, fes appartenances, Terres, Seigneuries, Heritages & Droits qui y feront unis & incorpores, & ce fans tirer à confequence. Si DONNONS EN MANDEMENT à nos très chers & feaux les Préfidens, Conseillers, & Gens tenans nôtre Cour Souveraine de Lorraine & Barrois, Préfidens, Confeillers, Maîtres & Auditeurs de nofdites Chambres des Comptes, Maréchaux, Sénéchaux, Baillis, Lieutenans généraux, & à tous autres nos Officiers & Jufticiers qu'il appartiendra, que de nos préfentes Lettres d'Erection en Comté, & de tout le contenu en icelles, ils & chacun d'eux en droit foi, faflent, fouffrent & laillent ledit fieur Nicolas-Jofeph Comte de Bouzey, fes Succeffeurs, & ceux qui poffederont ledit Comté de Bouzey, ensemble lefdits fieurs Charles, Antoine, & JeanClaude de Bouzey, & leurs Defcendans, jouir & ufer pleinement, paifiblement & perpétuellement, ceflant & faisant ceffer tous troubles & empêchemens à ce contraires: CAR AINSI NOUS PLAIT. En foi de quoi Nous avons aufdites Préfentes fignées de notre main, & contrefignées par l'un de nos Confeillers-Secrétaires d'Etat, Commandemens & Finances, fait mettre & appendre nôtre grand Scel. Donné en nôtre bonne Ville de Nancy, le vingtiéme Janvier mil fept cens quinze. Signé LEOPOLD. Et plus bas, PAR SON ALTESSE ROYALE, OLIVIER pro LE BEGUE.

te, Nous avons permis & permettons audit fieur Nicolas-Jofeph Comte de Bouzey, d'établir Fourches Patibulaires à quatre Pilliers, où bon lui femblera, dans l'étendue dudit 'Comté de Bouzey: Et d'autant que le defir qui le porte à donner tous fes foins pour la confervation de fon Nom, fous lequel fes Aycux fe font diftingués fi glorieufement, l'engage auffi à fouhaiter avec ardeur, que la Terre & Seigneurie, à laquelle Nous le transferons & attachons par ces préfentes, ne puifle plus fortir de fa Maifon, il Nous auroit fupplié très humblement de lui accorder par ces mêmes Patentes d'érection, le pouvoir de la fubftituer toute entière aux mâles de fa Famille, lequel pouvoir paroît limité par la Coutume générale de notredit Duché de Lorraine : à quoi Nous aurions incliné favorablement, par la certitude que Nous avons qu'une pareille difpofition ne tend qu'à l'avantage de tous fes defcendans; que l'on ne peut prendre de plus louables précautions que celles qui doivent affurer à une Maison illuftre, de quoi perpétuer fa grandeur ; & qu'encore bien que la véritable Nobleffe ne confifte que dans la vertu, il faut néanmoins que les biens en foutiennent l'honneur & l'éclat ; & confidérant d'ailleurs que les grandes Seigneuries brillent en quelque façon des rayons de nôtre Souveraineté, il n'eft point extraordinaire que la fucceffion en foit régiée de la même manière: Nous de nôtredite même puiflance & autorité Souveraine, nous avons permis & permettons par cefdites Préfentes audit fieur Nicolas-Jofeph Comte de Bouzey, de fubftituer à perpétuité à tous les mâles & aînés de fa Famille, & comme il le jugera mieux, foit par Teftament ou autres Actes qu'il trouvera bon, ladite Terre & Seigneurie ci-devant appellée Dombrot, & préfentement nommée Terre, Seigneurie & Comté de Bouzey, fes appartenances & dépendances, fans aucune referve; enfemble les autres Terres, Seigneuries & Héritages, que lui & fes Succefleurs pourront y joindre, unir & incorporer dans la fuite; pourvû néanmoins qu'il refte des biens en fuffifance pour la légitime de droit, des autres enfans du Subftituant; finon & à faute de ce, que la légitime fe prendra fur ladite Terre fubftituce: & pour plus grande validité de la fubftitutution de ladite Terre, Seigneurie & Comté de Bouzey, appartenances & dépendances; nous avons expressément dérogé & dérogeons par cefdites Préfentes, à toutes Coûtumes, Ufages, Arrêts, Réglemens, Contrats, & généralement à tous autres Actes faisans au contraire, & notamment à l'Article trois du Titre des Teftamens, inferé

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DOME'VRE. Il y a plufieurs lieux en Lor+ raine qui portent ce nom.

Celui dont nous voulons parler ici, eft situé fur le chemin de Lunéville à Blamont, à une licuë de cette dernière Ville, fur la rivière de Vezouze; la Paroiffe eft dédiée fous le nom de S. Evre, Evêque de Toul, à la nomination de l'Abbé de Domévre, deffervie par un Religieux de l'Ordre de faint Auguftin de la Congrégation réformée de faint Sauveur,en Lorraine, Diocèfe de Toul, Bailliage de Blamont.

L'Abbaye de Domévre jouit des droits quafi-Epifcopaux dans quelques Paroiffes de fa dépendance; mais M. de Camilly Evêque de Toul, en vertu d'un Arrêt du Gon

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Arrêt de

23. Décembre

feil du Roi Louis XIV. eft rentré dans la jouissance de fa jurifdiction Epifcopale, fur les paroifles qui font du domaine de la France: favoir, Harboué, Cirey, le l'al qui eft le lieu où étoit ci-devant l'Abbaye de Bon-moutier, Bodonis Monafterium, dont nous avons parlé dans fon article, & qui ayant été ravagée par les guerres, a été transportée à Domévre en 1569.où elle fubfifte aujourd'hui avec beaucoup d'éclat, le Roi Stanislas ayant fait unir la manfe Abbatiale de Domévre au Généralat de la Congrégation de faint Sauveur à perpétuité, par Bulles du mois de Janvier 1748. autoritées par Lettres du même Roi du 24. Février 1749. elle fera par conséquent élective & régulière dans toute la fuite des tems.

La Seigneurie de Domévre relevoit autreréunion du fois de l'Evêque de Metz, comme il paroît par un Contrat d'engagement fait par Raoul de Coucy, Evêque de Metz, à Charles III. 1682. pag. Duc de Lorraine, de la moitié de fon Château de Remberviller, Domévre, & autres lieux contenus dans ledit Contrat pour la fomme de quatre mille frans d'or, à faculté de rachat perpétuel, en datte du 2. Mars

209.

1595.

Le même Raoul de Coucy engagea encore au même Duc Charles III. la moitié de fon Château de Remberviller, Domévre, Beure & autres lieux, pour une rente de deux cens frans d'or, le 20. Septembre 1597. Et en 1419. le 12. Octobre, Androüin d'Oriocourt, reprit de George, Evêque élu Metz, Marlatour, Domévre & d'autres terres. Voyez S. SAUVEUR on BONMoutier.

En 910. le 15. Octobre le Roi Louis III. dans un diplôme, dont l'original fe conferve en l'Abbaye de S. Maximin de Tréves, témoigna que fon pere, le Roi Arnoû, ayant donné à un Seigneur nommé Hildeman, une partie de la Seigneurie de Domévre, cet Hildeman fut accusé auprès du Roi Louis, fils du Roi Arnoû, d'avoir anticipé fur le terrain qui ne lui appartenoit pas; Louis confifqua ce qu'avoit poffedé Hildeman, & le donna à Batfride & Renaud; c'est-à-dire toute la Seigneurie de Domévre, avec l'Eglife, les Champs, les Prez, les Eaux, les Serfs de l'un & de l'autre fexe. V. Honthem Hift. Trevir. t. 1. p. 259. D'où vient cet original à S. Maximin? apparemment que la Seigneurie de Domévre lui fut cédée dans la fuite, & à la fin fut donnée à faint Sauveur Bertholde Evêque de Toul, qui transfera l'Abbaye de Bonmoutier à faint Sauveur, vers l'an 1009. ou 1010.

par

On connoît dans le Diocèfe de Toul plufieurs Villages du nom de Domévre, & qui ont faint Evre ou Aper, Evêque de Toul,

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pour leur patron, ce qui fait voir la grande réputation de ce Saint, & l'étendue de fon culte.

DOMEVRE-fur-d'Urbion, Village du Ban de Bayécourt, à trois lieues de Bruyeres, une & demie de Chaté.

DOMEVRE, Village à trois lieues de Pontà-Mouffon & de Toul, deux de Mandreaux-quatre Tours.

DOMEVRE-fur-Aviére, Village à une lieuë & demie d'Epinal, deux de Chaté, traversé par l'Aviére.

DOMEVRE-fous-Montfort, Village à une lieuë de Mirecourt, dans la Baronie de Frefnel.

DOMEVRE OU DOM-EPVRE, Eglife champêtre, Paroifliale de Vaxy & de Gerbécourt. DOMMARIE près Vézelize,

THOREY, ESTREVAL. DOMMARIE, Village dans le Comté de Vaudémont près Vézelize, Diocèle de Toul. L'Eglife de Dommarie eft dédiée à NotreDame dans fa Nativité. Patron, le Chapitre de Bouxieres-aux-Dames; Décimateurs,ledit Chapitre pour les deux tiers, & le Curé l'autre. Seigneur, le Roi. Bailliage & Comté de Vaudémont.

pour

en

Annexe, Thorey, Patron, S. Laurent; mê- M. Baille mes Décimateurs & Seigneurs. On m'a écrit Avocat à ily a quelque tems, que l'on voit au Cime- Lunéville aicre de Thorey, fur une tombe, un dragon ❝ 1750. volant,gravé, avec fes quatre pattes, que l'on croit par tradition avoir été tué par un nommé Virion, dont la famille fubfifte encore à Thorey, & que ce Dragon avoit quatorze à quinze pieds de longueur. Ce Virion est décédé en 1608.

Au voifinage & dans la dépendance du Village de Dommarie, eft fitué le Village d'Efreval fur le Mâdon, à une lieuë de Vezelize, où il y a un vieux Château appartenant anciennement à la Maison de Gournay. Cette terre fut venduë à Ignace de Gournay, qui la revendit à M. le Prince de Craon, qui la fit ériger en Comté, fous le nom de Gournay, le 12. Septembre 1724. mais cette terre à repris ou confervé fon ancien nom d'Eftreval, & eft aujourd'hui poffédée par les héritiers de M. Tervenu, cidevant Confeiller d'Etat. Les décimateurs de ce lieu font, le Chapitre de Bouxières-auxDames, celui de Vaudémont, & le Curé d'Eftreval, chacun pour un tiers.

Le R. P. Benoît Picart,dans fon Poüillé de Pouillé da Toul, parle en plus d'un endroit de l'Abbaye de Toul, d'Eftreval, aujourd'hui ruinée. Je n'en ai au- Préface, p cune connoiffance.

Depuis environ deux ans, on a découvert dans le Château d'Eftreval une grotte fou

38.

Hift. de Larr. 1.

pag. 1037. 1988.

ma. Aujourd'hui Dommartin & Laitre-fous Amance font regardés comme Annexes dudit lieu.

terraine, dans laquelle il y a une ftatuë de pierre, pofée fur un pied d'eftal, haut d'environ un pied & demi. La ftatue eft mutilée & fans tête, montée à califourchon fur un 'Bélier. Elle est nuë depuis le nombril jufqu'à la tête. On voit près de là une espece de bouteille ou de bourfe. Les uns ont pris cette ftatuë pour un Bacchus, & d'autres pour un Mercure ; ce dernier fentiment nous paroit -le plus croyable. La Montagne de Vaudemont au pied de laquelle eft Eftreval, à la diftance d'une demi lieuë, étant indubitablement confacrée à Mercure dès les tems les plus reculés.

DOMMARTIN-SOUS-AMANCE. DOMMARTIN, Village à une lieue & deinie de Nancy, fitué fous Amance; Dommartin étoit anciennement la Mere-Eglife d'Amance, de Laitre, de Lay, d'Eulmont, de Blanzey & de Séchamp ; aujourd'hui il ne pafle plus que pour Annexe d'Amance. Mais dès l'an 1076. Ces Villages étoient affranchis depuis long-tems de la dépendance de Dommartin. Cette Cure de Dommar tin appartenoit originairement à l'Abbaye de fainte Gloffinde de Metz. Et comme la Princeffe Sophie voulut faire confacrer l'E-, glife du Prieuré de Laitre-fous-Amance, qu'elle avoit fondé, Hodierne Abbelle de fainte Gloflinde s'y oppofa, difant que ce Prieuré de Laitre étoit bâti fur le ban de Dommartin, dont la Cure appartenoit à fon Abbaye. Heriman Evêque de Metz, & Pibon Evêque de Toul, convinrent que Sophie feroit donner à Hodierne un certain cens annuel pour indemnité. Après quoi l'Eglife fut dédiée & cédée à l'Abbayede St.

Mihiel.

L'Evêque Pibon en 1076. accorda à la prière de la Princeffe Sophie, qu'à l'avenir,le Prieuré de Laitre feroit exempt non-feulement des redevances qu'il devoit à l'Evêque de Toul, mais auffi de toute dépendance de l'Eglife de Dommartin, dont il dépendoit autrefois. Le Duc Thierri, ayeul de Sophie, avoit rachetté ceux d'Amance de leur foumiflion à la Cure de Dommartin, en accordant au Curé de ce dernier Village, la moitie des dixmes d'Amance. Et comme le peuple d'Amance étoit fi farouche, que nul Archidiacre, nul Doyen n'ofoit entrer dans leur Ville pour y faire fes fonctions, l'Evêque Bertholde les avoit obligé de porter tous les ans leurs offrandes à Dommartin; enfuite il leur ordonna de fe trouver au fynode au même lieu ; enfin à la priere du Duc Theodoric, il les exempta de toute Jurifdiction de la Cure de Dommartin. C'eft l'Etat où l'Evêque Pibon les trouva, & où il les confir

La Paroiffe eft dédiée à faint Martin. Le Curé a un fixe de quatre paires & un Chappon. Les Benédictins de faint-Mihiel, à cause de leur Prieuré d'Amance, prennent une part dans les dixmes de ces deux Villages. Nous avons fait un article particulier d'Amance, & un autre de Laitre-fous Amance.

Il y avoit autrefois une Léproferie à Laitre-fous Amance.

DOMMARTIN, près la ville de Toul.

DOMMARTIN, Village à l'Orient de la ville de Toul, au de-cà¡de la Mofelle ; Patron faint Martin; Décimateurs le Chapitre de la Cathédrale; c'est un ancien fond de cette Eglife, fpecifié dans un diplôme du Roi Arnoû de l'an 894. Ecclefiam Domni-Martini una cum Villa. Ce lieu eft du Préfidial de Toul, Parlement de Metz, fouveraineté de France. On voit dans ce lieu une belle Maifon, avec une Gallerie ou Colonnade, ornée de figures de pierre en sculpture, bâtie par Meflire Pierre Gautier, Doyen de la Cathédrale de Toul, lequel a légué cette Maison pour en faire un Hôpital général pour les pauvres de Toul, qui le poffedent aujourd'hui. Il y a une Chapelle fous l'invocation de faint Pierre, patron du Fondateur.

Herbert, Archevêque de Sardaigne, dif- Lib.1.c.19. ciple de S. Bernard, qui compofa en 1178. le recueil de plufieurs de fes miracles, en raconte un remarquable arrivé dans l'Eglife de Dommartin une veille de Pâques ; comme on manquoit d'huile pour l'entretien de la lampe, on alluma un cierge qui devoit brûler toute la nuit devant l'Autel. Ce cierge ayant été placé fur un efcabeau, tomba fur le pavé, roula jufqu'au pied de l'Autel, & mit le feu à la nappe, & de fuite à tous les linges qui couvroient l'Autel, & qui l'ornoient, comme dans un jour de grande folemnité.

Le matin, le Curé & les Miniftres entrans dans l'Eglife, virent le dégat que le feu avoit fait, & que tout étoit réduit en cendres, mais n'avoit rien fait ni à la boëte de bois fur laquelle le Corps du Seigneur étoit placé, ni dans les linges fur lefquels il étoit pofe; en forte que le voile de foye qui couvroit le Corps du Seigneur, étoit dans fon entier ; & comme le Prêtre balayoit & ramafloit les cendres de ce qui avoit été brûlé, il trouva le facré Corporal aussi blanc & auffi entier, que s'il eût été foigneusement ferré dans une armoire. Herbert affuroit avoir appris ce miracle du neveu du Curé, qui avoit lui-même allumé le cierge & qui

avoit été témoin de tout cela.

On a vû une merveille encore plus admirable dans l'Abbaye de Faverney en Franche Comté en 1608.

Le S. Sacrement ayant été exposé folemnellement dans un reliquaire d'argent, le feu prit à l'Autel, brûla tous les linges, & le S. Sacrement demeura fufpendu en l'air au-deffus de l'Autel: plufieurs perfonnes pafferent des épées tout autour, pour voir s'il ne tenoit à rien; tout le voisinage y accourut, on y vint en proceffion de toutes parts; on en drefla des procès verbaux enfin, comme un bon Prêtre, Curé de Menou, Village voifin, difoit la Meffe fur le même Autel, on vit defcendre le S. Sacrement tout doucement & de lui-même, se poser fur le corporal qui étoit au-deflous fur l'Autel. On conferve encore l'Hoftie miraculeuse à Faverney, & une autre à Dole; car il y en avoit deux d'expofées dans la même Lunette qui fe trouvoit un peu trop large. Ceci arriva en 1608. le 24. de Mai. J'ai foigneufement recueilli les Actes de ce miracle, dont on a donné au public la rélation, & toutes les circonftances imprimées & répandues dans toute la Bourgogne ; lefdits Procès-verbaux attestés par cinquante-deux témoins irreprochables, & le S. Sacrement demeura ainfi fufpendu en l'air, fans foutien, pendant environ trente-trois heures.

DOMMARTIN, Village de Chatenoi, fitué fur la riviere de Vraine, ayant titre de Baronie, Diocèfe de Toul, Patron, S. Martin Collateur, le Seigneur du lieu M. Dupaquier; décimateurs, le Curé pour un quart de la grofle & menue dixme; le refte fe partage entre le Seigneur & plufieurs Ecclefiaftiques. La Terre de Dommartin a été tenue depuis plufieurs ficcles, par des Seigneurs de nom & d'armes, qui ont poffede les premières charges dans la Lorraine, & les premières dignités dans l'Etat Ecclefiaftique. Cette Seigneurie fut portée par mariage dans la Maison de Croy, & le fieur Dupaquier l'a achettée des Ducs de Croy & d'Havre. La An. 1039. Maison de Dommartin portoit de Sable à la de S. Mar- Croix d'argent. Voyez le grand nobiliaire. Vari de Dommartin quatrevingt-huitićHiftoire de me Evêque de Verdun, étoit fecond fils Lorraine, du Seigneur de Dommartin. Son frere aîné fut Seigneur de Dommartin & Bailli d'Epinal, & Maître d'Hôtel du Duc René II. On peut voir la vie de Vari de Dommartin dans l'Hiftoire de Verdun, pag. 406. Hiftoire Il y a lieu de croire que c'eft de ce Châde Lorr. teau de Dommartin, dont il eft parlé dans 1.1.p.166. la vie d'Herman Evêque de Toul, mort en

tin.

t. I.

407.

page

1026. Ipfe Domini Martini Caflellum à fundamentis conftruxit firmum, cuftodia circum

vicinorum prædiorum utiliffimum.

II y a dans l'Eglife Paroiffiale une Chapelle de Notre-Dame & de faint Claude fondée le 16. Juin 1513. par Erard de Dommartin Bailli de Vôge, & Jaquette d'Haraucourt son épouse, érigée en titre de bénéfice le 4. Juin 539. "

La Chapelle de Notre-Dame de Pitié & de faint Nicolas, fondée dans le Château par les Seigneurs du lieu, qui en font patrons. Elle étoit autrefois deffervie par deux Chapelains. Elle a depuis été donnée aux Tiercelins de Bayon.

La Chapelle de faint Fiacre & de faint Hubert, fondée au milieu du Village, pour fervir de Chapelle à l'Hôpital.

L'Hôpital de Dommartin fut fondé au quatorziéme fiécle, par les Seigneurs du lieu, pour y recevoir les pauvres de la Baronnie, & y loger les paflans.

Dépend I Hermitage de faint Jean de Rou

vey.

On connoit encore Dommartin, à une lieuë & demie de Nancy.

Dommartin-aux-Bois, Ban de Giraucourt, répondant à Dompaire.

Dommartin-la-Chaffee, Village de Thiaucourt, Diocèse de Metz. Dommartin-la-Montagne, Village de Thiaucourt, Diocèfe de Verdun.

Dommartin-les-Valois, Village de Darney. Dommartin les-Ville-fur-Illon, Village de Dompaire.

Dommartin, Village, Ban de Lonchamp, répondant à Arches.

DOMP-REMI LA PUCELLE.

DOMP-REMY LAPUCELLE, Village fitué fur la Meufe, entre Vaucouleurs & Neuf-chateau, Prevôté de Ruppes, Diocèfe de Toul, célébre par la naiffance de la Pucelle d'Orleans, Jeanne d'Arc, c'est le nom de cette Pucelle, fi connue dans toutes les hiftoires; qui fut infpirée de Dieu vers l'am 1429. d'aller au fecours du Roi Charles VII. qui étoit alors réduit dans fon propre Royaume, à un petit nombre de Provinces & de Places, qui lui obéiffoient, de forte qu'on lui donnoit par une espece d'infulte le nom de Rot de Bourges.

Jeanne d'Arc s'adreffa d'abord à Robert de Baudricourt, Gouverneur de Vaucou→ leurs, qui lui donna nn habit d'homme, & la fit mener au Roi, qui étoit alors à Chinon en Touraine. Charles VII. ayant appris d'elle des chofes qu'elle ne pouvoit favoir que par des voyes extraordinaires, lui donna un équipage, & la fit conduire à Blois, où les troupes s'aflembloient pour faire lever le fiége de la Ville d'Orleans, affiégée

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703.

par les Anglois. Elle entra dans Orleans le 28. Avril 1429. & les Anglois leverent le fiege le huitième jour de May même année Après cela les Villes du Royaume rentrerent en foule fous l'obéiffance du Roi Charles VII. qui fut conduit à Reims par la même Pucelle, pour y être facré, comme il le fut le 17. Juillet 1429.

Sur la fin d'Août le Roi s'approcha de Paris mais il ne put alors s'en rendre maître. Sur la fin de la campagne, il annoblit la Pucelle & toute fa famille; c'eft-à-dire, fon pere, fa mere, fes trois freres & toute leur poftérité légitime, tant en ligne mafculine que feminine. L'Acte de leur annobliflement fut fait à Meun fur Yeufe en Berri, au mois de Décembre 1429. & enregistré en la Chambre des Comptes, qui étoit alors à Bourges, le 6. Janvier fuivant. Le Roi leur donna pour armes un écu d'Azur à deux Fleurs de Lys d'or, & une épée d'argent à la garde dorée, la pointe en haut ferrue à une couronne d'or, qu'elle fupporte, & cette famille prit le nom de du Lys, au lieu de celui d'Arc qu'elle portoit auparavant. Elle eft nommée Jeanne d'Ay, dans fes Lettres d'annobliffement. Le privilége d'annoblir par les femmes fut ôté à cette famille en 1614. fur les réquifitions du Procureur Général, & reftreint à la ligne masculine.

La Pucelle fut faite prisonnière dans une fortie au Camp devant Compiegne affiégée par les Anglois. Elle fe rendit à un Gentilhomme nommé Jean de Luxembourg, Comte de Ligny, qui la vendit aux Anglois. Ils la conduifirent à Rouen où fon procès lui ayant été fait par les Juges Ecclefiaftiques, elle fut condamnée comme hérétique & excommunice, & enfuite livrée au bras feculier, qui la fit brûler dans la place publique de Rouen en 1431.

Les parens de la Pucelle ayant obtenu qu'on feroit la révision de fon procès après fa mort, elle fut reconnue innocente de tous les crimes dont on l'avoit chargée, & les procédures précédentes furent callées.

Hiftoire de Les Croniques de Metz & de Lorraine Lorraine ont révoqué en doute la mort de cette ad. 2. pages mirable héroïne. On prétendit qu'elle avoit 701.702. été vue & reconnue dans les environs de Metz, & qu'un Seigneur de Metz, nommé Robert Defarmoifes l'époufa, & vint demeurer avec elle dans fa inaifon dans la Ville de Metz, devant la Paroifle de fainte Segolene.

Domp-remi la pucelle eft du Diocèfe de Toul, Annexe de Greux, Village de Champagne, Office & Prevôté de Gondrecourt, recette de Bourmont, Bailliage de la Marche, Préfidial de Châlons, Parlement de Pa

ris. Le Roi en eft feul Seigneur. L'Eglife du lieu eft dédiée fous l'invocation de faint Remi. Les Décimateurs font, le Curé pour moitie, l'Abbé de Muraux pour l'autre.

Il y a dans l'Eglife deux Chapelles, l'une de faint Jean-Baptifte, l'autre de faint Pierre, toutes deux à la collation du Roi. Il y a dans ce lieu environ 60. habitans. Pour la Paroiffe de Greux on peut voir le Pouillé de Toul.

On voit encore à Domp-remi la maison de Jeanne d'Arc, fur la porte de laquelle font fes armes & fa figure, & fur le Ban du Village les veftiges de la Chapelle où elle alloit faire fa priere.

DOM PAIRE.

DOMPAIRE, Ville fituée entre Epinal & Mirecourt, fur un ruiffeau qui fe jette dans le Madon au-deffous de Mirecourt: Prevôté Royale, Annexe de la Viéville. L'Eglife de Dompaire fut bâtie feulement en 1524. Patron,laint Nicolas, Bailliage de Vôge. Dompaire étant auffi récent que nous le venons de dire, on ne doit pas être furpris de n'en rien trouver dans les anciens.

On y voit la Chapelle de faint Nicolas & de faint Claude, fondée en 1585. par Claude Sauveur. Patrons, les héritiers du fondateur. Charge, une meffe chaque Dimanche. La Chapelle de fainte Anne & de fainte Gatherine; patron, le fieur Jean-Baptifte Bunois de la Nureau; charges, une meffe tous les mois.

La Chapelle de faint Chriftophe; patrons, les héritiers du fieur Guillaume d'Efli; fon revenu, trois paires de refaux, froment & avoine

La Chapelle de tous les Saints fondée en 1634. par Jean André, Vicaire de Varengéville.

La Chapelle de fainte Catherine, fondée en 1602. par Louis Gerard, Curé du lieu; revenu, dix paires; charges, une messe femaine.

par

De Dompaire dépend Madonne, où il y a une Eglife fous l'invocation de S. Etienne; Seigneur, le Roi, pour la haute Justice, & le Chapitre de Remiremont pour la moyenne & baffe.

Dépendent auffi Néglancourt, Lamerey, Bétegney, S. Brice, Chemiran, la Rue, & enfin l'hermitage de Viéville.

En 1475. Charles le hardy, Duc de Beur- Hiftoire de gogne, étant entré en Lorraine, après avoir Lorraine, pris la plupart des Villes du pays, vint le . 2. page préfenter devant Dompaire.

La Ville voulut fe mettre en défense, mais voyant toute l'armée de Bourgogne devant fes murs, elle fe rendit. Les habitans furent

1018.

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