Images de page
PDF
ePub

guerre, leurs biens con

faits prifonniers de guerre, fifqués, & la Ville brûlée.

DOMTAILLE près Magnieres. DOMTAILLE, ou Domstaille, ou Domf tene, ou Domsterne, Domnus-Stephanus, faint Etiennes Village près Magnieres & Remberviller, connu dans les titres de l'Abbaye de Senones dès l'an 1059.1125. 1152. fous le nom de Domnus Stephanus. Je ne fai d'où lui vient cette dénomination; car le patron de l'Eglife n'eft pas faint Etienne, mais fainte Celine ou Celine, mere de faint Remi Archevêque de Reims. Celéne en grec fignifie la Lune. Patron, l'Abbé de Senones; décimateurs, l'Abbé pour un tiers, les Religieux pour un autre, & le Curé pour le troifiéme ; Seigneurs, l'Abbé de Senones, & M. le Franc d'Anglure, Seigneur de Magnieres. Domtailles étoit autrefois un gros lieu, comme il paroit par le grand nombre de Maisons ruinées qui s'y voient, & par le rôle des cens qui étoient dus au Seigneur fur ces Maifons; ces cens font fi petits qu'ils ne fe peuvent eftimer fur le pied où eft l'argent aujourd'hui. Ce font des pites, des aillets, des oboles, & quelquefois moins que l'obole, Bailliage de Vic, Parlement de Metz.

Il y a dans l'Eglife une Chapelle dédiée fous le nom de faint Nicolas; Collateurs, les Henri de Magnieres.

Annexe Fontenoy la joute patron, faint Pierre décimateurs, les Religieux de Senones, pour la moitie des grofles & menues dixmes, le Curé pour l'autre moitie; Prevoté de Deneuvre, Cour Souveraine de Lor

raine.

Fontenoy eft un des plus anciens fonds de l'Abbaye de Senones, Il lui appartenoit dès l'an 1139. L'Abbé de Senones y accompagna dans la Seigneurie, Henri de Blamont, Seigneur de Deneuvre en 1293. Les dixmes de ce lieu appartenoient originairement au Prieuré du Monier proche Baccarat, fondé par Etienne de Bar, Evêque de Metz, en'

1127.

DOMTAILLE, près Rofieres aux Salines. DOMTAILLE près Bayon, à deux lieues de Rofieres aux Salines, répondant à Rofieres; patron, l'Invention faint Etienne, collateur, le Chapitre de Hauflonville; décimateur, le même Chapitre pour un tiers, le Prieur de Flavigny pour un autre, & l'Abbé de Moyenmoutier pour le troifiéme. Seigneur, M. le Comte de Hauffonville pour trois quarts, & M. le Marquis de Lenoncourt pour l'autre quart. Cour Souveraine de Lorraine.

Il y a dans l'Eglife 1o. la Chapelle de fain

te Catherine; collateur, le Curé. 2o. La Chapelle de l'Annonciation de Notre-Dame, fondée le 23. Novembre 1541. par Nicolas Babel Curé du licu.

30. La Chapelle de S. Sébastien & de S. Nicolas, fondée en 1551. par Didier Jaques. Annexe, Hauffonville, ancienne Baronie qui a donné fon nom à une illuftre Maison de Lorraine, laquelle eft éteinte ; j'en ai donné la généalogic. La Maifon de Safre poffede aujourd'hui la Terre d'Hauffonville pour les trois quarts, & celle de Lenoncourt l'autre quart. Voyez ci-après l'article d'Hauffonville.

DONCOURT-AUX TEMPLIERS.

DONCOURT aux Templiers, Village du Diocèfe de Verdun, Annexe de Voëlle. On lui donne le furnom aux Templiers, pour le diftinguer des autres Doncourt qui font dans ce pays, & qui tirent apparemment leur nom de Domni-curia, la Cour du Seigneur. Doncourt dont nous parlons ici, a pour Seigneur hautjufticier, moyen & bas, un Commandeur de faint Jean de Rhodes, aujourd'hui de Malthe. L'Eglife Paroiffiale eft confacrée fous le nom de faint Maurice. Le Commandeur perçoit les dixmes conjointement avec les Jefuites du Pont-à-Mouffon: Cour Souveraine de Nancy. Il y a dans le lieu 32. ou 33. habitans, & un Château qui dépend de la Commanderie.

Doncourt, du Diocèfe de Toul. La Paroifle a pour patron faint Maurice. Décimateur, le Seigneur du lieu pour la moitie des grofles & menuës dixmes, & le Curé pour l'autre moitie. Bailliage de Bourmont, Cour Souveraine de Lorraine.

Doncourt, Village du Diocèfe de Treves, Office & Prevôté de Viller-la-Montagne, Recette & Bailliage d'Etain, Cour Souveraine de Nancy. Le Roi en est seul Seigneur, & nomme à la Cure; il y a 42. ou 43. ha bitans.

Doncourt, Village de Conflans en Jarnifi; il y a un Hermitage de faint Nicolas. Diocèse de Metz.

Doncourt, Village ruiné, entre Foffieux & Craincourt, pas loin de Nomeni, appartient à l'Abbaye de faint Léopold de Nancy, provenant de l'Abbaye de Longeville. Il en eft fait mention dans un titre de l'an Hiftoire da 1121. pour l'Abbaye de Longeville, par Etienne de Bar, Evêque de Metz. Il eft joint 2. page à Craincourt, Aulnoy, Vaconcourt & Longeville.

DORMOIS. DONNEVOUX. DORMOIS, contrée de France, nommée en latin Dulminfis, dans le partage entre le

Lorraine

CCLXVI.

Hift.da Lorr.. B

p. 311. Premuck

[ocr errors][ocr errors]

Roi Louis & Charles le Chauve en 870. Cette contrée s'étendoit dans le Diocèfe de Reims & dans celui de Verdun. Elle est quelquefois nommée Dulcumenfis, ou Dolomen fis, ou Dulmenfis. On connoit Cernay en Dormois, & Aumont, Altus mons, dans le pays Dulcumenfis.Dun & Monfancon étoient dans la même contrées ainfi elle s'étendoit au-delà de l'Aire & de l'Aifne, jufqu'à la Meuse. M. Adrien de Valois dans fa Notice des Gaules, dérive le nom Dulcomenfis, du petit Village de Dulcon, qui en étoit, ditil, autrefois le chef-lieu.

On trouve fur la Meule entre Dun & Forges, à l'Orient de Montfaucon, un gros Bourg on Village nommé Donnevoux, au Diocèle de Verdun, qui pourroit bien avoir donné fon nom au Dormois, Dolminfis pagus. Donnevoux avoit autrefois des Seigneurs particuliers, affez puiffans, qui moleftoient les citoyens de Verdun. Un Seigneur en parti culier nommé de Villiers, en 1407. utoit de Hift. de grandes ménaces contre les citoyens de VerVerdun, dun, qui avoient fait mourir un Efpien, 7.400. qu'il avoit envoyé autour de leur Ville. Ibidem, p.

LXXVI.

Jean d'Apremont, Evêque de Verdun, vers l'an 1220. donna à l'Abbaye des Chanoines Réguliers de faint Nicolas des Prez, les Eglifes de Donnevoux & de Mescrin,

DORDHALL.

DORDHALL, Seigneurie du Diocèfe de Metz, avec haute Juftice, à une liene & demie au Nord de Dieuze, à pareille diftance de Morhange, à une lieuë de Vergaville, une demi lieue de Guébling, plus près de Beneftroft & de Burgalftroff, Villages de l'Evêché de Metz, & du domaine de la France. Dordhall a été poffedé fucceffivement par l'Electeur Palatin, par le Prince Jacques de deux Ponts, & par Marguerite de deux Ponts, Comteffe d'Hanau. Cette Terre eft composée de la Maifon Seigneuriale, d'une Cenfe confidérable dans la baffe Cour, au milieu de laquelle eft une petite Eglife, avec un Cimetière clos, dans lequel il y a d'anciens tombeaux.

Cette Chapelle fut fonnée le premier Octobre 1593. avec permiflion du Cardinal de Lorraine Evêque de Metz, par N. Collet, & Marie Mengin fon épouse, alors Seigneur du lieu. On a fait bâtir à un quart de lieue en 1751. la Cenfe de Friend hall, déclarée par Arrêt du Confeil de Sa Majesté Polonoife du 8. Janvier 1752. fief dépendant de Dordhall. Cette Seigneurie eft remarquable par de belles eaux, & par une carriere d'affez beau marbre; mais on manque d'ouvriers pour le travailler.

DROITE-VAL. Voyez ATTIGNI.

DUDELDORFF.

DUDILDORFF, Ville du Luxembourg, Bertholt fituée fur les frontieres de Tréves, dans la Hift. LuPrevôté de Biedbourg, dont elle dépendoit emb.1.6. originairement. Elle fut érigée en Ville, & p. 160.161. affranchie de la dépendance de Biedbourg, par Jean l'Aveugle, Comte de Luxembourg, en 1344. Ce Prince permit aux Bourgeois de fe choifir chaque année, d'un commun accord, du milieu d'eux, un Bourguemeiftre capable d'adminiftrer la Justice, au nom du Comte de Luxembourg, pourvu toutefois qu'il fafle fa réfidence au milieu d'eux dans la Ville de Dudeldorff. Il les fouftrait en même tems de la jurifdiction de Biedbourg, & les exempte de toutes exécutions & fervices quelconques, défendant à tous fes Officiers, Prevôts, Jufticiers, Echevins, & autres gens, de les molester & inquiéter à cet égard.

Il donna en même tems pouvoir au Juge établi à Dudeldorff, de lever telle fomme d'argent qui fera néceffaire pour fermer de murailles ledit lieu de Dudeldorff, fans contraindre perfonne d'y contribuer au delà de fes facultés.

Ce privilége fut confirmé en 1354. par Wenceslas fils de Jean l'Aveugle, & de Beatrix de Bourbon. Il ordonna qu'inceffamment on eût à fermer de murailles Dudel dorff, mandant au Prevôt de Biedbourg d'y tenir la main, & de contraindre ceux qui feroient refus d'y travailler.

Il y a eu autrefois une Maifon noble du nom de Dudeldorff, qui portoit d'or à trois bandes de gueules, au franc quartier d'azur, chargé d'une étoile d'argent. On trouve des Seigneurs de cette Mailon dès l'an 1306.

DUGN Y

DUGNY petit Bourg, traversé par un gros ruiffeau qui tombe dans la Meule à une demi lieuë de là. Il eft fitué à une licuë de Verdun, & à deux de Souilly, l'Eglife paroifliale eft du Diocèfe de Verdun, du Doienné de Souilly, dédiée à la fainte Vierge; l'Abbé de faint Vincent de Metz nomme à la Cure. En 1356. le Duc de Luxembourg & le Duc de Bar étant en guerre, Jean de Villemont gouverneur de Verdun pour le Duc de Luxembourg & la Cité de Verdun, donnerent leurs lettres d'aflurement ou de neutralité à Dugny, Landrecourt & autres lieux dépendans du Duc de Bar, à condition que ledit Duc donneroit pareilles lettres d'aflurement à la Ville de Haudéville, dépendante de Verdun.

રે

D. Robert des Gabets Benedictin, étoit natif de Dugny, d'une famille noble ; il est célébre

Hift. de Verdun, p. 24. Pren

ves.

comte Halo, auquel toutefois il laiffa une partie de cette Seigneurie, le refte demeu- Vaffebourg rant à l'Evêché de Verdun.

DE LA célebre par fes écrits philofophiques, & par la découverte qu'il fit en 1650. de la transfufion du fang, que les Anglois s'attribuerent quelques années après.

DUN.

DUN, petite Ville de France, dans le Duché de Bar, au Midi de Stenay, fur la Meufe, au Diocèfe de Reims; elle eft fituée, du moins fon Château, fur une éminence, qui lui a fait donner le nom de Dunum, qui fignifie une hauteur en ancien gaulois. Dun étoit fitué dans le pays anciennement nommé Dormoi ou Dowlmois, qui dépendoit de la Lorraine mofellane, poffedé alors par le Duc Frederic II. Duc de Bar & de LorraiValfebourg ne. Vaffebourg dit que Dun échuten partafol. 243. ge à Frideric fils du Duc Gozelon, lequel Frideric fut Pape fous le nom d'Etienne IX. élu en 1057. mort en 1058. Après fon décès, Dun revint à Godefroi le Boflu, époux de la Comtesse Mathilde, qui tenoit le ti du Pape Gregoire VII. contre l'Empereur Henri IV. fchifmatique.

recto.

par

Cet Empereur ayant condamné le Duc Godefroi, comme criminel de Leze-Majefté, donna Dun à Thierri Evêque de Verdun, qui fuivoit fon parti, par Lettres patentes Longue- dattées de l'an 1066. mais j'ai peine à conrue partie cilier cette datte avec le diplome de l'Empe2. p. 192. reur Frideric Barberouffe de l'an 1156. dans lequel il eft dit que l'Empereur Othon donna à Heimon, Evêque de Verdun, & par lui à fon Eglife de Verdun, les biens dont l'Empereur Frideric fait le dénombrement, & où il nomme expreflément Dunum caftrum cum forefto. Or Heimon Evêque de Verdun a vêcu en 988. & eft mort en 1024. ou 1025. ce ne peut donc être que l'Empereur Othon Lorr.t. 2. IV. qui a régné depuis l'an 982. jufqu'en 1002. ainfi il faut dire que l'Empereur Henri IV. ne fit que confirmer à l'Evêque de Verdun en 1066. ce que cette Eglife poffedoit déja fous l'Evêque Heimon; ce qui fut confirmé en 1156. par l'Empereur Frideric Barberoufle, à Albert de Marci, Evêque de Verdun.

Hift. de

p.cccc.

Memoires mff.fur Dun.

On dit que Godefroi le Boffu allant en Italic, laiffa le gouvernement de Dun à un nommé Halo, qui fit la guerre à ceux de Verdun, parce qu'ils tenoient le parti des fchifmatiques.

Le Comte de Crecy ayant peu auparavant furpris la Ville de Verdun, le Vicomte Halo trouva moyen d'y rentrer, pendant que l'Evêque étoit auprès de l'Empereur. C'étoit apparemment l'Evêque Thierri ou Richer. Cet Evêque revint en Lorraine avec une bonne armée que l'Empereur lui avoit donnée, & prit Dun avec le Château, fur le Vi

[ocr errors]

y a une lettre d'Engagere, avec celle de Serhant, portant que le fieur d'Apremont a cédé Dun, avec toutes les appartenances au Duc de Bar, & la moitie de Monzey & autres pièces qui dépendent de Dun, même le droit de retrait.

t. 6. fol.

434.

des Peres

En 1093. il y avoit un certain valterus Charte des de Dano, qui fe difoit Seigneur de Dun-le- Archives Château, en partie, & qui épousa une Dame appellée Anzeline, & fonda avec elle le Prieuré de faint Giles dudit Dun, ils y mifous l'an rent des Benédictins, aufquels ils donnerent 1093. la moitie des Moulins de Dun.

Minimes de Dun,

Les Evêques de Verdun jouirent de la Vaffebourg Seigneurie de Dun, jufqu'à l'Evêque Hen- t. 4. fol. ri I. du nom, lequel étant entré en guerre 283.verse. avec les citoyens de Verdun fes fujets, appella à fon fecours Renaut Comte de Bar, & ayant par fon moyen réduit au devoir les Verdunois, donna ou vendit audit Comte de Bar, Dun avec fes dépendances, Malaumont & d'autres terres, que ledit Comte unit à fon domaine. Henri I. Evêque de Verdun a fiégé depuis 11 17. jufqu'en 1 129. & Renaut Comte de Bar, a gouverné ce Duché, depuis environ l'an 1107. jufqu'à 1149.

En 1319. Gobert d'Apremont, & Marie Hiftoire de de Bar fon épouse, fonderent la Collégiale Lorr. t. 1. d'Apremont. Dans le titre de fondation Go- p. ccxxIII. bert fe qualifie Sire d'Apremont & de Dun & y nomme Marie de Bar, d'Apremont, fa femme. Il y a lieu de croire que Marie de Bar lui apporta la Terre & Seigneurie de Dun en Mariage; elle étoit fille de Thićbaut II. du nom Comte de Bar.

Mais la Terre & Chatellenie de Dun re

Memoires

vint aux Ducs de Bar en 1358. Geoffroi, m.jur Dun▪ Sire d'Apremont & de Dun, ayant déclaré la guerre à Robert I. du nom, Duc de Bar, fon Seigneur dominant, fit venir à son secours le Comte de Luxembourg (Charles IV. Empereur) & l'introduifit dans fon Château d'Apremont; le Duc de Bar pour fe venger du Seigneur d'Apremont, s'empara du Château & de la Chatellenie de Dun, & les fit regir par des Commissaires.

L'Empereur Charles IV. donna de grands priviléges à la Maifon d'Apremonr, entr'autres, le droit de frapper Monnoye, qu'ils ont exercé principalement à Dun, 1387. Voyez notre Differtation fur les Monnoyes de Lorraine, p. cxxxvj.

En 1377. Geoffroi d'Apremont fuccéda à Robert fon fils, qui fit accord avec le Duc de Bar, le reconnoiffant pour fon Souverain, & être iflu de fon lignage, le remercie de Bbb

[ocr errors]

Memoira

[ocr errors]

démolir les murs de la Ville, & le Château de Dun, par ordre du Roi. Le ficur de S. Thiebaut, Gouverneur de Stenay, étant auffi Gouverneur de Dun.

Copie d'u- ce qu'il l'avoit tiré de la prifon d'Apremont, me Chartre où fon frere Joffe l'avoit conftitué. Ledit dont l'ori- Gobert échangea Dun, les fortereffes & déginal est à La Cham- pendances, & les donna au Duc de Bar, tre des avoliant que feu fon Pere Geoffroi, avoit Comptes de commis & forfait ce Fief; & en contr'echange, ledit Duc de Bar lui donna la Terre & Seigneurie de Bufancy & dépendances, avec les Moulins & hallages de Stenay.

.Bar.

Memoires

Chartes des

Dun.

Ainfi la Ville & Chatellenie de Dun revint au Duc de Bar. Auffi en 1399. Robert Duc de Bar, & Maric fille du Roi de France, fa femme, donnent au Prince Edouard de Bar: leur fils aîné, afin qu'il puiffe demeurer avec plus de dignité & de bienfeance en la Cour du Roi, avec le Dauphin fon oncle; 'ils donnent dis-je, à Edouard, le Marquifat du Pont-à-Mouffon, avec la vraie & directe Seigneurie & propriété du Châtel, Ville & Chatellenie de Dun...excepté pour nous Robert, Duc deffufdit, l'ufufruit & Seigneurie utile des chofes deffufdites, notre vie durant; excepté la Ville Chatellenie de Dun, dont l'ufufruit & la Seigneurie utile demeurera à la Ducheffe fa vie durant. Et s'il arrivoit que le Prince Edouard mourût avant le Duc & la Duchef fe fes pere & mere, la Ville & Chatellenie de Dun, reviendroit à ladite Ducheffe fa

mere.

En 1402. le même Robert Duc de Bar, avec Marie, fille du Roi de France fon époufe, fonderent les deux Chapelles du vielmoustier à Dun, qui étoit près de leurs Châteaux, &y annexerent plufieurs rentes, entr'autre les dixmes de Brieulles fur Meufe.

En 1483. Jacques Defarmoifes étoit PreMinimes de vôt de Dun, & en 1500. le même Jacques Defarmoises fe defit de fon emploi, en faveur de Jean de Riviere fon gendre. Louis Cardinal de Bar faisant donation du Duché de Bar à René d'Anjou fon neveu en 1420. lui céda en même tems Stenai & Dun, comme Prevoté du Bailliage de S. Mihiel.

p. CCCVIII.

Hift. de Il y eut toutefois quelques difficultés enLorr. t. 3. tre Robert de la Marck, Seigneur de Sedan, & le Duc René II. en 1494. au fujet de la propriété de Dun-le Château, que Robert de la Marck prétendoit lui appartenir. Les parties mirent la chofe en arbitrage par-devant le Roi Charles VIII. qui décida apparemment en faveur du Duc René, puifque lui & fes fuccefleurs Ducs de Lorraine, en ont joui paisiblement jufqu'à la ceffion qui en fut faite par le Duc Charles IV. au Roi Louis XIII. en 1633.

En 1591. Henri de la Tour, Duc de Bouillon, furprit Dun au profit du Roi de France, & tint cette place jufqu'en 1595. qu'elle fut rendue, par accord, au Duc Charles III.

Au mois d'Août 1642. on commença à

[ocr errors]

Le Duc Charles IV. étant à Epinal en 1633. fit fes proteftations par devant Notaire, difant qu'il n'avoit jamais eu intention de diftraire la Ville de Dun de fon Duché de Bar; mais n'ayant pas été en pouvoir de pourfuivre fes proteftations, elles n'ont fervi de rien.

D U R B U Ý.

DURBUY, en latin Durbutum, tire fon étimologie, felon quelques Auteurs, du tribut qu'on y exigeoit des Marchands qui paffoient par là, pour trafiquer de la Belgique en Allemagne. Durbuy eft une petite Ville des Pays-bas, dans le Duché de Luxembourg, fituée fur la riviere d'Ourthe, elle n'eft point connue dans l'antiquité. Elle eft le chef-lieu d'un Comté, qui avec celui de la Roche en Ardenne, appartenoit avant l'an 1000. à la Maifon de Namur. Henri de Namur fils d'Albert premier, fut Comte de Durbuy & de la Roche; mais ce Comté revint au Comte de Namur, & le Comte Godefroi en était propriétaire, & le laiffa à fon fils le Comte Henri, dernier mâle de la Maison de Namur, qui eut une fille nommée Ermenfon, qui fut privée des Etats de fon pere, par Baudouin, Comte de Hainaut & de Flandres, & par l'Empereur Henri VI. qui don na les Comtés de la Roche & de Luxembourg, à Othon II. Comte de Bourgogne.

P.280.

Par cet arrangement, Ermenfinde fille uni- Bertholet, que & heritiere de Henri l'Aveugle, Comte hift.de Lude Luxembourg & de Namur, fe vit dé- xemb. t. 1. pouillée de fon héritage. Heureufement pour elle, Thiébaut, Comte de Bar, fon parent & fon fiancé, prit fa défenfe & fit la guerre à Baudouin, Comte de Namur, & l'obligea à venir à un accommodement qui fe fit en 1199. dans le Monaftere de S. Medard près Dinant. On en peut voir les articles dans l'histoire du P. Bertholet tom. 4. p. 281. & fuivantes. Par ce traité, Thiebaut Comte de Bar, & époux d'Ermenfinde, eut le Comté de Luxembourg, & celui de la Roche & de Durbuy, & une partie du Comté de Namur; & par ce moyen devint Comte de Luxembourg & de Bar. Par un autre traité du mois de Mars 1222. fait à Dinan, le le Comte de Hainaut fit au Comte de Bar, une ceffion abfoluë du Comté de Luxembourg & de fes dépendances.

La Terre de Durbuy, fuivant une Chartre de Conon, Abbé de Stavelo de l'an 1124. avoit dèslors le titre de Comté, quoi qu'aujourd'hui elle foit réduite en fimple Prevôté.

Elle eft fituée fur la rivière d'Ourthe, entre des rocs efcarpes; fa vue du côté de l'Occident eft affez agréable, elle n'eft point fermée de murailles; mais fa Prevôté eft d'une grande étendue, & renferme plufieurs Villages & Hameaux divifés en quatre Cours, & en Seigneurie foncières. Durbuy porte les mêmes armes que la Ville de Luxembourg, excepté la couronne de lion.

Cette Ville & ce Comté ont été pendant Langue- quelque tems entre les mains des Comtes e def d'Ouver-Emden, à titre d'engagiftes, qui néanmoins prirent le titre de Comtes. Les Rois d'Espagne l'ont poflèdée comme Ducs de Luxembourg. Ils la céderent à la France en 1681.& la France la leur rendit en 1698.

cription de la France Partie 2.

P. 110.

De Honthem t. 1. hift. Trevir. p. 68.

E

ECUELLES, voyez BOUXIERES-AUX-CHESNES. ECUREY Voyez ESCUREY, Abbaye de Citeaux.

EGEL, ou IGEL,

tiale de Prum, le revenu d'une Prébende de leur Chapitre.

EINVILLE-AU-JARD.

EINVILLE-AU-JARD, en latin Audoeni villa, cft un Bourg au Nord de Lunéville, & éloigné de cette Ville d'environ une bonne lieuë; il tire fon nom du Jard, ou bois de Futaye, qui s'y voit. Jard, en Hébreux fignifie un bois, une Forêt. Einville eft fitué fur la petite rivière de Sanon, ou Cernon; il eft Chef-lieu d'une Prevôté compofée de vingt-huit à trente, tant Villages

que

Hameaux.

Annal

La Terre d'Einville fut poffédée par l'Abbeffe Ave. On ne fait pas diftinctement de quel Monaftère elle étoit Abbeffe ; mais on fait qu'elle étoit fœur du Comte Guillaume, Fondateur de l'Abbaye de Cluni, qu'elle céda à fon Frère, le lieu de Cluni, pour en Bénédict. jouir après fon décès, & à condition qu'el- ord.t. 3. le jouiroit pendant fa vie, d'Einville; Audoë- pag. 284. ni villa, in comitatu Calmontenfe, fuper fluvium cernonis pofita, ce transport fe fit en 892.

En 1214. Le Duc Antoine par fon Con

fameux monument de Secundius près la Ville trat de Mariage, avec la Princefle Renée do

de Tréves.

Voyez IGE L

EINFEL ou EIFEL.

INFEL, en latin Effalia, Pays dans l'Electorat de Tréves, dont il fait partie, & dont il eft une des principales Seigneuries. Il eft fouvent parlé d'Eifflie, & du Pays d'Eimie, dans les monumens de l'Archevêché de Tréves; il eft fitué entre les rivières And de de Sures, d'Ure, d'Ourthe, d'Orf & d'Ervan. Honthem, Cette Ville, de même que les autres de l'Elec1.3. page torat de Tréves, a beaucoup fouffert pendant les Guerres. Le Pere Viltheme tâche de prouGregor. ver que les habitans du canton ou du Pays Turon d'Eiffel, font defcendus des anciens Taifali, Hiftoirede ou des Sarmates, qui pafferent dans les GauFrance, les du tems du grand Conftantin. Saint Gré1.4. c. 19. goire de Tours, au quatriéme livre de fon Dag. 159. Histoire, parle des Taifales. Voyez le Dictionnaire Geographique de la Martiniere; mais il les place dans le Poitou, & non dans l'Archevêché de Tréves.

1022.

De Honthem Hift. Trevir. 1.2. page

6.

Tancrade, troifiéme Abbé de Prum, fonda au neuvième fécie, un Monaftère de fon Ordre, fous l'invocation des faints Chryfante & Darie, Martyrs, à Eifflie; mais dans la fuite ce Monaftère fut donné à des Cha15. not. noines Séculiers, qui le poffèdent encore aujourd'hui ; & pour marque de leur ancienne dépendance, ils donnent à l'Archevêque de Tréves, Poffeffeur de la Menfe Abba

[ocr errors]

Bourbon, lui donna le Château d'Einvilleau-Jard & de Gondrecourt, avee leurs meubles, pour affurance de la fomme de fept mille livres de rente pour fon doüaire.

Les anciens Ducs de Lorraine, ont quelquefois fait leur demeure à Einville-au-Jard, & y ont bâti un Château accompagné d'un Parc, qui lui a fait donner le furnom d'Einville-au-Jard; ce lieu eft fort agréable, & avant que le Château de Lunéville fût bâti les Princess'y retiroient pour prendre le plaifir de la chafic.

En 1339. la Chapelle Caftrale du Château d'Einville, fut transférée & unie au Chapitre de faint George de Nancy, par l'autorité de Thomas de Bourlémont, Evêque de Toul.

Après la mort du Duc Raoul, la Duchef- Hiftoire de fe Marie de Blois, Régente de la Lorraine, Lorr. t. 1. déclara la guerre à ceux de Metz, fit même P. 534. le fiége de cette Ville, & fit le dégat dans leurs Terres, les Meffins s'en vengerent fur Froüart, Rofieres-aux-falines & Einville-auJard, ils abbatirent les arbres du Parc, & y fejournerent deux jours & deux nuits.

La Paroiffe d'Einville a pour Patron, St. Laurent, & pour Collateur, le Commandeur de faint Jean de Virlay, ou le Viel-atre, fitué aux Portes de Nancy. Le nom d'Einville dans les Pouillés, eft Einoldi Villa ad jarcum. Nous avons vu qu'anciencment & au dixième fiécle, on l'appelloit Audoeni villa: les Peres Tiercelins s'y font établis en 1708.

Nous avons parlé dans nos Hommes il

« PrécédentContinuer »