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De Hon

luftres de Monfieur Uzier, Curé d'Einville au-Parc, qui a compofe un ouvrage intitulé le Triomphe des Corbeaux, qui eft une efpéce d'apologic des Bourgeois d'Einville, fes Paroiffiens, qu'on appelloit Corbeaux d'Einville, imprimé à Nancy, en 1-619.

Le Grand Duc Charles III. voulant aggrandir fon Arfenal de Nancy, détruifit le Cimetière du Terreau, qui en étoit proche, & transfera à Einville-au-Jard, la Chapelle de faint Claude, qui étoit dans ce Cimetière. En 1422. il y eut une Sentence qui ajugeoit les deux tiers des Offrandes qui fe faifoient en cette Chapelle, au Prieur de No. tre-Dame de Nancy, & le tiers partageable par moitié entre le Chapitre de faint George, & le Vicaire perpétuel de faint Evre de. Nancy.

Il y a une Chapelle fondée au Cimetière d'Einville, par Marguerite d'Athienville, fille de Simonin d'Athienville, Ecuyer. Elle prie le Duc de Lorraine d'en prendre la défenfe, & d'en amortir les biens.

En 1488. fous le Duc René II. il y cut une érection de gabelles fur les vins vendus en détail à Einville-au-Jard, au profit des Habitans dudit lieu, à charge par eux d'entretenir les murs qui enfermoient ledit Ein

ville.

ST. ELOPHE. Voyez SOULOSSE. ENGEL-PORTE, on ANGEL-PORTE.

1

par

Le Monastère nommé la Porte Angélithem Hift. que, Engel-porte poffedé aujourd'hui Trevir. t. des Dames nobles de l'Ordre de faint Nor1.p.800. bert, fut fondé en 1221. par Elmeric de Munreau, Seigneur du fond, nommé Leinhere à Fankel, qui donna au Monastère fondé à Comerl, tout ce tout ce qu'il avoit fur l'eau nommée la Fleuve, c'est-à-dire la Cour & la place où étoit alors bâti le Monaflère nommé la Porte Angélique, avec tout le refte qui en dépendoit. On y mit d'abord quelques Religieufes de Cîteaux, qui ne s'y trouvant pas affez commodement, & n'y profitant pas apparemment faute de Sujettes, fe retirerent dans leur premier Monaf

tere.

Dans l'intervale, Philippe Seigneur de Wicemberg, qui avoit commencé dans les Ardennes, une Eglife, où il avoit mis fes trois filles, trouvant le lieu de Comerl, plus propre à fon deffein ; en fit l'acquifition pour. trente marcs d'argent, & une espece de Fortereffe fituée à Baccarat, fur le Rhin: y fit venir fes filles & quelques autres Religicufes, qui s'étoient jointes à elles, & les y éta

blit le premier Février 1262. du conicement du Seigneur Elmeric & de fes deux fils, Philippe & Elmeric, Gentilshommes & Avoués de Fankel.

Ces Filles profefferent d'abord la régle de faint Dominiques mais l'Ordre n'ayant pas jugé à propos de les admettre, elles embrafferent celui de Prémontré, & le foumirent à l'Abbé de Steinfeld, & le jour de faint Auguftin 1272. firent profeflion folemnelle, de la régle de faint Auguftin, entre les mains de Corvin, Abbé de Steinfeld; quelque tems après Thierri Archevêque de Treves, au retour de fon voyage de Rome, confia la conduite de ce Monaftère dans le Spirituel & le Temporel, à Conrade, Abbé de Sayne, du même Ordre, en 1 272.

Annal

Preuve

p.

CII. CIII.

Cette Maifon eft fituée entre Cocheim & Tréves, dans un vallon fertile & agréa- Prémontré ble, arrofe de deux ruiffeaux. Il fubfifte en- t. 1.page core aujourd'hui dans un état floriflant. Les 171.6 premieres Supérieures de la Porte-Angéli- dans la que, ne porterent au commencement, que le titre de Prieures, elles ne prirent le nom de Maîtreffes, qu'après l'an 1450. durant les troubles que les dernières héréfies causèrent dans ce Pays là, les Dames de ce Monaftère s'étoient mifes fous la difcipline de l'Abbaye de Romelsdorf; mais en 1672. le Chapitre néral de Prémontré, les reftitua à l'Abbé de Sayne. On remarque qu'en 1255. le Chapitre général de Prémontré, défendit de recevoir plus de vingt Religieufes au Monastère de la Porte-Angélique, apparemment de peur que trop grand nombre de filles qui s'y préfentoient, n'y causât quelque dérangement dans le Spirituel, ou dans le Temporel.

le

EPINAL ou ESPINAL.

La Ville d'Epinal, ou d'Espinal, en latin Hiftoire de Spinallum, fituce fur la Mofelie dans le Chau- Lorr.t. 1. montois, dans les montagnes de Vôges, P. 1170. doit fon origine à Thierri I. du nom, Ěvêque de Metz, qui a gouverné cette Eglife depuis l'an 964. jufqu'en 984. Ce Prelat ayant remarqué dans le Chaumontois, en un canton qui relevoit du Temporel de fon Evêché, entre la Mofelle & la montagne, un endroit commode pour y conftruire.un Monaftère, y bâtit une Eglife, dans laquelle il transfera le corps de faint Goëric, un de fes Prédéceffeurs, Evêque de Metz. Il femble que dès lors il y avoit fur le penchant de la montagne, une espéce de Château, (a) & que le lieu où eft aujourd'hui la Ville, fe nommoit Spinal, en langage du Pays, apparemment à caufe des épines, dont il

(a) On lit dans la Vie d'Adalberon II. Evêque de | pinal, fedes eft Epifcopalis. Metz, que ce Prélat demeuroit volontier au Château d'E

étoit environné.

Adalberon II. du nom Evèque de Metz, qui fuccéda immédiatement à Thierri I. établit d'abord des Clercs, dans l'Eglise bâtie par, fon Prédéceffeur, puis des Religieufes, à qui il donna la régle de faint Benoît.

En 1094. Poppon, Evêque de Metz, entreprit la vifite de l'Abbaye d'Epinal, & d'y rétablir l'observance de la régle, que l'Evêque Adalberon, un de fes Prédécefleurs, y avoit établie. Il y avoit alors dans cette Abbaye, une Religieufe nommée Cecile, qu'on difoit avoir le don de Prophétie, & qui avoit porté fes plaintes à l'Evêque Poppon, fur le relachement qu'elle voyoit dans ce Monaftère. Elle prédit alors ce que nous voyons aujourd'hui, que le tems viendroit qu'on n'y obferveroit plus la régle de faint Benoît, & qu'on y vivroit d'une manière toute feculière. Tandis qu'on y vivoit conformément à la régle, les Papes, les Evêques & les Princes feculiers, le comblerent de graces & de Priviléges. On remarque en particulier, les Papes Gregoire VII. & Honoré II. & les Evêques de Toul, Riquin, Pierre de Brixei, & Henri de Lorraine ; Etienne de Bar, & Bertrand Evêque de Metz, Hillin Archevêque de Tréves, &c. dont nous avons fait imprimer les titres à la fin du premier Tome de l'Hiftoire de Lorraine.

On ignore le tems auquel les Dames d'Epinal ont quitté l'obfervance de la régle de faint Benoît, mais nous voyons que dès l'an 1294. Conrade Evêque de Toul, ayant entrepris de les réformer, ces Dames lui firent fignifier qu'encore qu'elles vêcuflent religieufement dans leur Monaftère,qu'elles célébraffent louablement l'Office divin, & que. quelques-uns les qualifiaflent de l'Ordre de faint Benoît, néanmoins ni elles ni celles qui les ont précédées n'ont point porté l'habit de cet Ordre, & n'ont fait profeffion ni de la régle de faint Benoît, ni d'aucune autre; mais que dès le tems de la Fondation de leur Monaftère, elles y ont poffedé des Prébendes & y ont joui de leur propre.

En 1097. Gilbert de Ville s'engagca de fervir l'Abbeffe d'Epinal, contre certains avanturiers qui pilloient fes terres, à condition qu'on lui accorderoit l'avocatie de la Terre de faint Ferreol, & qu'il porteroit la qualité de Chevalier de faint Goëric; ce traité fut conclu d'un commun confente

ment l'an 1092.

Epinal eft aujourd'hui une Ville confidérable, fituée à une distance à peu près égale de Remiremont & Chatel-fur-Mofelle; fon commerce confifte principalement en grains, en vins de Bourgogne & de Comté, en planches de fapins, en fil & en bétails. Le Châ

teau qui pafloit autrefois pour une place de refiftance, & qui a foutenu quelques fiéges, eft à préfent entiérement abandonné.

Etienne de Bar, Evêque de Metz, dans le douzième Siècle, donna l'avocatie, ou la Vouerie d'Epinal, à Mathieu I. Duc de Lorraine; mais elle ne pafla pas à fes Succefleurs ; le même Duc Mathieu la remit à fon Fils Thierri IV. du nom, Evêque de Metz, après fon élection à cette Prélature faite en 1171.

La Voüerie d'Epinal fut librement donnée dans la fuite par les Evêques de Metz, à des Seigneurs du Pays, & en particulier aux Seigneurs d'Anglure, qui l'a poffedoient en 1486. Liebaut d'Anglure, en joüifloit en cette année, & la vendit au Duc Antoine; il en fit hommage à Henri de Lorraine Evêque de Metz, en la même année 1486. Il paroit qu'elle étoit contestée à Nicolas d'Anglore, qui fit ceflion de ses droits, moyennant certaine fomme, au Duc Antoine, en 1510.

Cette Voüerie lui étoit venue par Marguerite de Ville, femme de Guillaume Oudinet, Epoufe en premières noces de Jean d'Anglure. Nicolas d'Anglure en reçut le dernier payement en 1510.

Depuis ce tems, les Evêques de Metz en difpoferent toujours librement, de même que de toutes les charges & dépendances d'Epinal, qui fut une de leurs principales Chatellenies. En 1223. Guillaume Evêque de Metz, donna à Meffire Foulque de Ĉamiex, le droit de copel à Epinal. Ce titre a été fufpecté de faux, parce qu'en 1223. il n'y avoit point de Guillaume, Evêque de Metz; en effet nous ne connoillons cet Evêque, que par ce feul titre d'Epinal ; mais cette Lettre ayant tous les caractéres de vérité, je n'ai pas fait difficulté de ranger ce Prélat, fous cette année au nombre des Evêques de Metz; & nous favons par l'Hiftoire, que fouvent le fiége de cette Eglife a été difputé par deux ou trois Prélats, qui fe qualifioient tous Evêques de Metz, l'un élû par le Chapitre, un autre nommé par le Pape, & un troifiéme par l'Empereur.

Preuves.

Jacques de Lorraine qui fut Evêque de Histoire de Metz, depuis l'an 1238. jufqu'en 1260. Lørr. 8. Is fit fortifier la Ville d'Epinal, & Gerard de page 66. Lorraine, Comte de Vaudémont, vers l'an 1173. infulta les Châteaux d'Epinal & de Ibid. page Deneuvre. Le Duc Thierri fon frère, qui 1157. étoit en guerre avec Hériman Evêque de Metz, en ufa de même.

Preuves.

La Ville d'Epinal n'étoit pas encore for- Hiftoire de tifiée, elle ne le fut qu'environ quatre-vingt Lorraine, ans après, comme nous l'avons dit, par Jacques de Lorraine, Evêque de Metz. Nous P. $67. Ccc

74.

lifons dans un Privilége accordé à l'Eglife
d'Epinal, par Ricuin Evêque de Toul, en
1128. que la première Eglife d'Epinal, bá-
tie par Thierri d'Hameland, Evêque de
Metz, fut confacrée par faint Gerard Evê-
que de Toul, parce qu'elle étoit dans fon
Diocèfe, & que comme dans la fuite elle fe
trouva trop petite, par le grand Concours
des Pélerins qui y venoient implorer le fe-
cours de faint Goëric, contre le mal qu'ils
appelloient des ardens, on en bâtit une nou-
velle plus grande qui fut confacrée par le
Pape faint Leon IX.

très redouté Seigneur, & par lefquelles ils
promettent de lui envoyer & à fes Succef-
feurs Evêques de Metz, les lettres de la paix
qui fut faite entr'eux & Jean de Neuf-cha-
tel, Seigneur de Montagu & de Fontenoy-
en-Vôges, pour s'aider defdites lettres de
paix, autant de fois que lefdits Evêques ou
Elûs de Metz, le jugeroient à propos.

Hiftoire de Les Avoués d'Epinal, comme ceux des Lorraine, autres Eglifes, ont fouvent abufé de leur t. 2. page pouvoir contre les Evêques de Metz, leurs Bienfaiteurs, qui leur avoient confié la garde de ce pofte important. Le Voüé d'Epinal s'étant enfermé dans le Château haut de la Ville d'Epinal, refufoit de reconnoître Etienne de Bar, Evêque de Metz, pour fon premier Seigneur. Ce Prélat employa le fecours du Duc Mathieu I. pour affiéger ce Château, & obliger l'Avoue à rentrer dans le devoir; ce qui arriva vers l'an 1139.

390.

DII.

En 1289. Burchard ou Bouchard d'Avefne, Evêque de Metz, ayant appris que l'on avoit gagé quelques Bourgeois d'Epinal, trafiquans aux foires de Bar-fur-Aube en Champagne, fous prétexte qu'étant Sujets de l'Evêché de Metz, ils étoient réputés ga geables pour les dettes dudit Evêque. Če Prélat par fes lettres du mois d'Avril 1289. déclare aux Seigneurs Gardes des foires de Champagne, que les Bourgeois d'Epinal, ne font mis tant fes Sujets, que l'on puiffe les arrêter, ni leurs corps, ni leurs biens, pour occafion qu'ils ayent ou qu'ils puiffent avoir contre ledit Evêque, & ne prennent les Bourgeois d'Epinaulx, nul droit en l'Hôtel de l'Evêque de Metz; mais Juflicient par leurs Mayeurs, par les Jurés & par les Echevins En 1271. on trouve une lettre dattée du d'Épinaulx; & s'ils avoient défaut d'aucun famedy avant la Nativité Notre-Dame; la- Jugement pour meuble ou héritage, ou pour cas dite lettre écrite en françois, & fcellée de de faifine, ils font tenus de penre leur Jugedix-huit petits fçeaux; c'eft un traité de paix ment au Maître Echevin de Més, & font cil fait entre Laurent Evêque de Metz, les d'Epinaulx, fi francs que ils ne nous doient Bourgeois d'Epinal, & quelques Seigneurs taille ne prife, & mettent & oftent Portiers du Pays, qui étoient entrés en guerre con- & Touriers en la Ville d'Epinaulx, & on Chatre la Ville d'Epinal. On ignore les circonftel toutes les fois qu'ils veulent', fans parler tances de cette guerre.

En 1272. le Duc Ferri III. qui fut fi fouvent en guerre avec Laurent Evêque de Metz, fe ligna avec Thiebaut Comte de Bar, & alla affiéger le Château d'Epinal. Laurent affembla promptement une armée pour le fecourir, mais le fecours arriva trop Hiftoire de tard, & l'Avoüé, les Chevaliers, le Prevôt, Lorraine, les Barrons & toute la Communauté d'Epit. 2. page nal, firent un traité avec le Comte de Bar, par lequel ils remirent la Ville & le DonPrenvesp. jon entre fes mains, à condition de les leur rendre, quand il auroit mis fin à la guerre qu'il avoit avec Laurent Evêque de Metz. Le traité eft du lundy avant Noël 1272. ils firent tout cela fous prétexte que l'Evêque de Metz, leur Seigneur, n'étoit pas en pouvoir, ou à portée de les fecourir contre leurs ennemis; car de quelle autorité auroient-ils pû traiter ainfi en leur propre nom, avec un Prince étranger qui étoit entré en guerre contre l'Evêque, leur Seigneur. Long-tems après ils reconnoiffoient encore les Evêques de Metz, pour leurs Sou verains, comme il paroit par les lettres qu'ils en ont données en 1413. à Raoul de Coucy, Evêque de Metz, qu'ils qualifient notre

de rien à nous, & pour de tout à leurs Miffions & coûtanges, & pour les raisons deffuf dites, ne font-ils pas gageables pour nos dettes, ne pour nos plegeoirs, ne pour occafion', ne pour forfaits que nous ayens, ou pouriens avoir & devoir. Le tout reconnu & affirmé par Jean Abbé de Gorze, & Renier Abbé de faint Vincent de Metz.

Et en 1380. Henri Seigneur de Blamont, Henri Seigneur de Lanoy, Henri Chenellard, Chevalier, & André de Barbaix, Ecuyer, certifièrent la même chofe au Duc de Brabant & de Luxembourg, & reconnurent que les Bourgeois d'Epinal ne font ni gageables ni puniflables pour l'Evêque de Metz, à moins que lefdits Bourgeois n'ayent voulu s'y foumettre & obliger.

En 1387. le vingt-deux Décembre, Raoul de Coucy, Evêque de Metz, promet en parole d'Evêque, de maintenir & garder les Bourgeois de fa Ville d'Epinal, dans leurs franchises & libertés anciennes, & veut que celles qu'ils ont obtenues de fes Prédéceffeurs, demeurent dans leur valeur.

On peut remarquer ici l'ancienne manière de le faire juftice par voye de fait, en faifant faifir & arrêter les Sujets d'un Seigneur

* leurs effets & marchandises, pour le faire payer du Seigneur ou du Maître à qui ces Perfonnes appartenoient ; mais cela ne devoit avoir lieu que quand les Perfonnes étoient ferfs, ou gens de main-morte envers leurs Seigneurs.

Remarquez auffi que comme les Bourgeois d'Epinal étoient attenus de mettre les Gardes & Portiers à la Ville & au Château à leurs frais, les Evêques de Metz leur accorderent en differens tems les droits de mau & tonneu, ou telonium, pour fubvenir aux dépenses de l'entretien des murs, des portes & des portiers. Le mau étoit apparemment ce qui fe prenoit fur chaque muid de blé, modius: & tonneu ce qui fe levoit fur chaque tonneau de vin, en général, tout impot fur marchandise, telonium. Tout cela, est bien distinctement marqué dans les lettres d'Admare de Montil Evêque de Metz, de l'an 1 3 32. & par le même en 1346. &par l'Evêque Jean de Vienne, en 1362. & par l'Evêque Thierri, qui ne fe trouve pas dans les liftes ordinaires des Evêques de Metz, en 1362. &1365. Ces droits de mau & de tonnew, ne fe levoient pas feulement fur les grains & fur les vins, mais fur les autres fortes de marchandises & danrées, quelles qu'elles fuflent.

Et en 1324. le vingt Octobre, Conrade Bayer de Boppart, Evêque de Metz, ayant fait emprifonner quelques Bourgeois d'Epinal, ceux-ci firent lever un compulfoire contre lui pour montrer qu'ils ne pouvoient être emprisonnés que pour crime, que dans tout autre cas, on ne pouvoit les condamner qu'à une légére amande, ce qui a continué jusqu'en 1565. quarante ans avant la rédaction de la coûtume municipale.

En 1345. Raoul de Couci, Evêque de Metz, engagea au Due Charles II. la moitié du Ban d'Epinal.

En 1351. le cinq May, Conrade Evêque de Metz, obtint un compulfoire contre les Bourgeois d'Epinal, touchant la guerre qui étoit alors entre la Ville d'Epinal, & la Ducheffe de Lorraine, (Marie de Blois, Régente de Lorraine, après la mort du Due Raoul.)

En 1372. les Bourgeois d'Epinal rappellerent par-devant l'Officialité de Toul, d'un monitoire exécuté contr'eux & leur Prevôt, pour raison d'un Statut qu'ils avoient fait, portant que les habitans d'Epinal étoient exempts de la Jurifdiction des Notaires Eccléfiaftiques.

En 1380. Le mercredy avânt la faint Martin d'Hiver, il y a des lettres fur les guerres excitées, & les traités de paix paflès entre les habitans d'Epinal, & les Évêques de

Metz, portant que lesdits habitans ne iont pas gageables pour ledit Evêque.

En1382. Raoul de Couci, Evêque de Metz, permet aux Gouverneurs d'Epinal, de lever un denier tournois fur chaque quarte de vin qui fe vendoit à Epinal; ces Gouverneurs étoient quatre, c'eft ce qu'on appelle en d'autres endroits:Officiers de l'Hôtel de Ville.)

Le vingt-deux Décembre 1 387. le même Raoul promet de maintenir les habitans d'Epinal, dans leurs droits & Priviléges.

Et en 1390. il engage à Engeurrand de Coucy, Comte de Soilions, les Villes & Ban d'Epinal, de Remberviller, Baccarat, la Garde, l'Abbaye d'Autrey, la Cour de St. Benay, la Mairie de Sercœur de Paudoux, de Noffoncourt & Thiaville.

En 1392. plufieurs Seigneurs certifient que les habitans d'Epinal, ne font prenables ni gageables pour les dettes de l'Evêque de Metz, ni de fon Evêché. En 1401. les Citains de Metz certifient la même chofe.

En 1393. Lettres de Marguerite Ducheffe de Bourgogne, & Comteffe de Flandre, qui certifient la même chofe.

La même année le neuf Avril, elle permit aux habitans d'Epinal, d'aller trafiquer en toute fûreté dans le Comté de Bourgogne, & le Pays de Flandre.

Archive de Lort.

En 1395. Raoul de Coucy, Evêque de Metz, racheta la moitié des domaines d'Epinal, ex- Hift.' de cepté la Ville, le Château & les Jardins des Lorr. t. 2. habitans, qui n'étoient pas compris dans P. DCLXXIII. l'engagement fait en 134. au Duc Charles DLXXIV. II. & encore un quart de la moitié qui lui reftoit, & qu'il avoit de même engagée audit Duc Charles II. pour quatre mille frans d'or, à condition que ledit Evêque jouiroit des revenus de ladite quatrième partie, jufqu'au jour de la Nativité de faint Jean-Baptifte prochaine, auquel jour ledit Evêque payeroit la fomine stipulée par ledit engage ment; ainfi cette quatrième partie étoit plutôt un dépôt, qu'un véritable engagement.

Le même Duc Charles II. en 1397. fit paix & accord avec les Bourgeois d'Epinal, & Gauchier de Choifeul Chevalier, promis d'accomplir les conditions de ladite paix, & de délivrer à l'Evêque de Metz, copie dudit traité. On n'en dit ni la cause, ni les circonftances.

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En 1403. ou 1404. avant Pâques, Memoir. il y avoit guerre entre Raoul de Coucy, m. tires Evêque de Metz, pour lui & la Ville des Arch d'Epinal d'une part; & Jean de Neuf- d'Epinal, chatel, Seigneur de Montagu & de Fontequé par noy-en-Vôges, & fes freres, Jean de Rou- Mr. Ronf gemont, Chevalier, & Jean de Cufance, fel, ConsEcuyer, d'autre part; comme aidans & feiller.

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fervans de Meffire Gauthier de Trefnel,
Chevalier. Cette guerre qui avoit occafionné
prife de Gens & de bêtes, meurtres d'hommes,
incendies, Eglifes brûlées & détruites, murs
de Ville & forteresses abbatus, de femmes
forcées & ravies, & d'autres dommages cau-
fes de part & d'autres cette guerre, dis-je,
fut enfin terminée par traité pafle, le mar-
dy d'après la Purification de Notre-Dame,
cinquième jour de Février 1403. ou 1404.
avant Pâques, & paix finale fut faite entre
dedit Raoul de Coucy, Evêque de Merz,
d'une part, par la médiation de Jean de
Vienne, Seigneur de Pagny, Chevalier, &
Jean de Blamont, Sieur de Bellefont & de
Barre, Ecuyer; fous ces conditions que ni
ledit Evêque de Metz, ni les habitans d'E-
pinal, fes Sujets, aidans, receptans & com-
plices, ne pourront rien demander audit
Jean de Neu-chatel, ni à Jean de Vienne,
Jean de Rougemont, Jean de Cufance, ni
à leurs homines Sujets, aidans, receptans
& complices: de tous les dommages faits
audit Evêque & à fon Evêché, à fes Terres,
Sujets & Seigneuries, & réciproquement
lefdits Seigneurs ne répéteront rien des dom-
mages qu'ils pourront avoir fouffert à l'occa-
fion de cette guerre,
dont on ne connoit
ni la caufe ni les circonstances.

rent l'Evêque & fes Officiers hors de la Ville;
& le 15. Avril 1429. intervint une Senten-
ce de la Rote, en faveur des habitans d'Epi-
nal, qui déclare que l'Evêque Conrade a in-
juftement exigé une fomme de quinze cens
florins defdits habitans d'Epinal', & le con-
damne à les leur reftituer. Enfin en 1429. il
fut obligé de leur accorder la permiffion de
fe mettre fous la protection de René d'An-
jou Duc de Bar. Ce Prince déclara par
Afte
du premier Janvier, 1429. qu'à la priere de
l'Evêque de Merz, Seigneur direct de la
Ville d'Epinal, il avoit promis de décharger
les Bourgeois de leur ferment, lorsque la fuc
ceffion au Duché de Lorraine lui feroit ou-
verte, par la mort du Duc Charles II. fon
beau-pere, & de rendre aufdits Bourgeois
les lettres paffées en 1308. contenantes cer-
tains cens d'argent & d'avoine qu'ils de-
voient au Duc, pour droit de fauve-garde,
& de protection.

Raoul de Coucy quitta IE'vêché de Metz, en 1413. & eut pour Succefleur, Conrade Bayer de Boppart.

En 1417. le Duc Charles II. ayant vendu à Henri d'Angeviller, ( apparemment Ogéviller, ou Augeviller, ) moyennant mille florins du Rhin, la moitié des chofes qui lui avoient été engagées en 1395, dans la Ville d'Epinal; Jeanne de Joinville, veuve dudit Henri d'Angéviller, qui étoit au droit de fon mari, cût pour héritier, Simon Comte de Salm, qui rétrocéda ce que Henri d'Angéviller avoit acquis, à Conrade Bayer Eêvque de Metz, en 1434. moyennant mille vieux florins du Rhin.

En 1425. Conrade Bayer de Boppart, Evêque de Metz, entra en procès contre la Ville & Communauté d'Epinal, & en 1426. pour punir leur infolence, les traduifit à Rome, & produifit contr'eux plufieurs fujets de plaintes; prononça contre la Ville un interdit, & enfin les affiégea, & fit venir du canon pour battre leurs inurailles. Ils furent contrains de lui demander pardon & * de lui remettre les clefs de la Ville. Il y entra, y fut reçu avec l'honneur convenable, & on lui donna les préfens de la Ville.

Quelque tems après en 1429. comme il voulut impofer quelque charge fur les Bourgeois, il fe fouleverent de nouveau, mi

En 1430. l'Evêque de Metz ayant fait emprifonner Baudenot, Diron, Colin & Etienne, Bourgeois d'Epinal, il y eut procès en Cour de Rome, pendant lequel l'Evêque Conrade reçut 1500. florins du Rhin, pour l'élargiflement defdirs prifonniers, après quoi s'étant pourvus à la Rote, jugement intervint qui condamna ledit Evêque à reftituer audit Baudenot & confors, lesdits 1500. florins & tous les dépens faits en laditte cause.

En 1437. l'Empereur Sigifmond étant au Concile de Basle, accorda aux habitans d'Epinal, la permiffion de commercer dans tous les pays relevans de l'Empire. Dans le même Concile en 1429. & le 10. Juin 1433. intervinrent deux Arrêts entre Conrade Evêque de Metz, & les habitans d'Epinal, pour terminer les differens qu'ils avoient entr'eux.

En 1440. il y avoit une espece de guerre entre Philibert du Chatelet, Eloi de Granfon, & les Bourgeois d'Epinal, laquelle fut terminée traité fait le 16. Juillet 1440. où ils promettent réciproquement de vivre en paix ensemble.

par

Le 4. Novembre 1441. Louis fils du Roi de Jerufalem & de Sicile, & Marquis du Pont, prend fous fa protection la Ville & les Bourgeois d'Epinal, & leur permet de trafiquer dans tous fes Etats, en toutes fortes de Marchandises; en payant cependant les droits de paffage anciens & accoutumés. Ladite patente confirmée la même année par Ifabelle Reine de Jerufalem & de Sicile Ducheffe d'Anjou, de Bar & de Lorraine. Louis dont on vient de parler étoit fils de René I. & d'Ifabelle d'Anjou ; il mourut âgé de vingt ans.

*En 1442.

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