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EPTERNACH, 0% ECTERNACH,

Ville & Abbaye.

que ce lieu n'a jamais porté d'autre nom,
que celui d'Epternach. Saint Villibrode fit
fon Teftament en 726. & mourut en 739.

âgé de quatrevingt-un ans. Il fut enterré à
Epternach, & il y eft honoré avec beau
coup de dévotion.

EPTERNACH, ECTERNACH, petite Ville dans le Luxembourg, avec une fameufe Abbaye de même nom; cette Ville eft fituée fur la rivière de Sura, entre fept Les Peuples des environs, qui ont fou montagnes, d'où lui vient, dit-on, le nom vent éprouvé l'effet de fon pouvoir auprès d'Epternach. On a cru aflez long-tems, que de Dieu, ont accoutumé tous les ans de vece lieu fe nommoit Andethanna, ou Ande- nir fous les bannières de leurs Paroiffes, la fethannale, ou Andactana villa, dans l'itiné- conde Fête de la Pentecôte, en Pélerinagè raire d'Ethicus, & qu'il place entre Arlon à Epternach. Il s'y rend le même jour un très & Tréves, à vingt lieues d'Arlon, & à quin- grand nombre de joueurs d'inftrumens de ze mille pas de Tréves. On trouve le même toutes fortes. Lorfque les Pélerins font arrivés nom d'Andethannale, ou Andethanna, dans de grand matin au-delà de la Sure,on leur faiɛ Sulpice févére, en la vie de St. Martin: dans une exhortation, après quoi tous les joueurs Paulin, & dans Fortunat, livre 4. Mr. de d'inftrumens commencent à jouer, & les PeValois qui cite tous ces Autheurs, croit qu'ils lérins commencent leur Proceffion en danont voulu parler d'Epternach. fant d'une manière grave & ferieufe, avançant trois pas, & en reculant deux; la Proceffion dure environ deux heures. Etant arrivée à l'Eglife Paroiffiale de la Ville, ils fè profternent, puis fe relevent, & font leur Priere à faint Villibrode. Chaque Paroiffè rachette fa Banière, puis l'Abbé leur fait diftribuer une mesure de vin.

Mais le P. Vilthem nous apprend que fes deux frères, Euftache & Jean, ont prouvé qu'Andethanna, n'étoit pas Epternach; mais Andetaven, qui fe voit à une lieuë de Luxembourg, fur le chemin de Tréves, où f'on remarque encore des veftiges bien marqués de l'ancienne route romaine, qui conduit directement à Tréves, au lieu qu'on ne voit rien de femblable à Epternach.

Le nom d'Epternach, se trouve dans les anciens titres de l'Abbaye de ce nom. Sainte Irmine, qui en eft fondatrice, dit dans le titre de fondation, en 701. qu'elle donne à Villibrode, fon Seigneur & fon Pere, dans le Seigneur, & au Monaftère qu'il a bâti dans fa Ville d'Epternach, tout ce qui lui étoit avenu au même licu, de la fucceffion de fes pere & mere, fans en rien excepter, avec les hommes deftinés à la culture des terres, à la garde des animaux de toutes fortes, avec leurs troupeaux, & les Villages dépendans d'Epternach, avec leurs habitans, à l'exception d'un certain nombre de Perfonnes, qu'elle a affranchies, à charge de donner chaque année une livre de cire audit Monaftère. Elle y ajoute les vignes qui lui appartenoient fur la montagne de Vienne. Le même nom d'Epternach, fe voit dans un titre du Roi Pepin, de l'an 706. par lequel il donne ou il confirme au Monaftère d'Epternach, la moitié de cette Terre, qui avoit appartenu au Duc Théolaire, & enfuite à fon fils Théodard, & qui appartenoit alors au Roi Pepin; il la céde en toute propriété au même St. Villibrode.

On voit le même nom d'Epternach, dans des titres des années 716. & en particulier dans le Teftament de faint Villibrode, de T'an 726. & de Carloman, en 790. fans qu'il foit jamais fait mention d'Andethanna, ce qui me paroit une efpéce de démonftration,

On ignore l'époque & l'origine de cette cérémonie ; mais on fait qu'elle eft très ancienne. On dit qu'elle fut inftituée à l'occafion d'une maladie, qui attaqua le bétail du Pays, qui s'agitoit & fautoit jufqu'à tomber mort. Le Pape Inocent... étant à Lion Bertolet en... accorde quarante jours d'indulgence, t. 2. Hist. à tous ceux qui étant confefles & communiés, affifteront dévotement à cette Procef- P. XXXIV. fion, & honoreront les reliques de faint Villibrode, & des autres Saints qu'on conferve à Epternach.

Cette Abbaye demeura fous l'obfervance de la régle de faint Benoit, depuis l'an 701. jufqu'en 873. que Carloman fils de Charles le Chauve y introduifit des Chanoines qui y demeurerent jufqu'à l'an 974. auquel l'Empereur Othon I. y rétablit la vie monaftique, qui y fubfifte encore aujourd'hui.

Nous donnerons ailleurs la fuite des Abbés d'Epternach.

L'Abbaye d'Epternach a produit quelques hommes de lettres, que l'on peut voir dans la Bibliothéque Lorraine. La même Abbaye fut unie à la Menfe de l'Archevêque de Tréves, en 1190. à la follicitation de Jean, Archevêque de cette Eglife, par l'Empereur Henri VI. fous l'Abbé Godefroy. Mais cet Abbé, aidé de fes amis, & des Protecteurs de fon Monaftère, fit révoquer cette union. L'Abbaye d'Epternach, a joui autrefois, de même que plufieurs autres Abbayes, du droit de frapper monnoye, & d'en fixer le prix & la valeur dans les lieux de fa dépendance.

de Luxem

Preuves.

La Ville d'Epternach fut affranchie à peu près fous les mêmes conditions que celles de Luxembourg, en 1230. Voyez Hiftoire de Luxembourg, tom. 5. pages 64. & 65%

CLARISTES D'EPTIR NACH.

Le Monaftère des Religieufes Clatiftes, Hiftoire de vulgairement nommées Urbanistes, de la Luxemb. Ville d'Epternach, dans le Luxembourg, *.6.p.192. fut fondé en 1348. par Charles de Luxem & juiv. bourg, Roi de Boheme & des Romains, & Comte de Luxembourg; Jean l'Aveugle Comte de Luxembourg, thé dans la bataille de Crécy, avoit formé le deflein de fonder un Monastère à Epternach ; il en avoit même jetté quelques fondemens, & commencé quelques bâtimens, lorfqu'il perdit la vie à Crecy, en 1346. Le Roi Charles de Luxembourg fon fils, réfolut d'accomplir le pieux deffein de fon Pere, & donna fes lettres à Prague, en datte du vingt-un Avril 1348. par lefquelles il déclare qu'etant informé que le Roi fon Pere avoit cu deffein de fonder à Epternach un Monastère fous l'invocation de la fainte Vierge, de fainte Claire & de faint Jean-Baptifte, pour une Abbeffe & trente-deux Religieufes, il confirme & approuve la dotation & conftruction de ce nouveau Monaftère, & ordonne qu'à l'avenir les Religieufes y ayent la libre élection d'une Abbefle, & qu'elles puiffent y établir les Officiers capables d'en remplir les charges; avec la permiffion de recevoir les donations qu'on y pourra faire, & d'admettre à Profeffion celles qui délireront s'y confacrer à Dicu. Il donna pour dotte à ce nouveau Monaftère, les quatre Mairies d'Ofveiller, d'Erentzen, de Bollendorff, d'Irzel, avec tous leurs domaines & dépendances, avec pouvoir d'y faire bâtir pour leurs ufages, Moulins, Cenfes & Metairies, d'acquérir à titre de vente, d'échanges, d'engageres, de loyer & de toutes autres manières, des biens feodaux dépendans de fon Royaume de Bohême, & de fon Comté de Luxembourg, pour les poffeder en toute propriété. Enfin il accorde audit Monastère, aux Abbeffe & Religieufes, Domeftiques, Fermiers & Manfionnaires, & à tout ce qui leur appartient, les mêmes libertés, Priviléges & immunités, graces, faveurs & exceptions, que les Empereurs & les Rois fes Prédéceffcurs ont accordés aux Eccléfiaftiques, aux Monaftères, aux lieux faints & aux Perfonnes du même Ordre; de plus il exempte les Abbeffe & Religieufes & leurs Serviteurs, de toutes exactions, voitures, tailles, tonlieux, péages, chevauchées, indictions, corvées, penfions ordinaires & extraordinaires, fervitudes,

&c. exempte même le Procureur dudit Monaftère, de tous les droits & fervices que les autres habitans du Comté de Luxembourg font obligés de payer. Tel eft le Privilêge que l'Empereur Charles de Luxem bourg, accorda à ce nouvel établissement, en 1348.

Et comme l'étendue extraordinaire de ces

Priviléges, donna lieu de douter aux Abbé & Religieux de l'ancienne Abbaye d'Epternach, que les Religieufes ne voulussent dans la fuite s'arroger des droits contraires à ceux de l'Abbaye, comme il arriva en effet, dans plus d'une occasion; les mêmes Abbé & Religieux, eurent recours au même Empereur Charles IV. pour le prier d'expliquer fes intentions, & de daigner les maintenir dans leurs anciens Privileges. Ce Prince fe rendit à leurs prières, par un Acte signé de Cologne, le treize des calendes de Mars 1349. par lequel il déclare que tention n'a pas éré de donner aucune atteinte à leurs biens, droits & priviléges, & qu'il entend que leurs Procureurs, tirent les tailles comme d'ancienneté fur leurs Sujets, & qu'ils jouiffent de leurs droits anciens & accoutumés.

ERIZE-LA-GRANDE.

fon in

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ERIZE-LA-GRANDE, en latin Ericia à je crois que c'eft Erize qui eft nommée Ervia, dans l'imprimé de la Bulle de Pafcal II. de l'an 1106. qui confirme les biens de l'Abbaye de faint Mihiel, & qu'au lieu d'Ervia, qui ne fignifie rien il faut lire Ericia, & que les quatre Villages du nom d'Erize, dont nous allons parler, tirent leurs noms du ruiffeau fur lequel ils font fitués, & que le nom ancien de ce ruiffeau, étoit Aricius, ou Ericius, ou Ericia, aujourd'hui Efruile, comme qui diroit petit Efri, ou Ezrafe, qui fe jette dans la rivière d'Aire, un peu plus bas que la quatriéme Erize.

Erize faint-Dizier eft à la fource de ce ruilleau; Erize-la-brulée, un peu au-deffous, Erize-la-grande, encore au-deffous, & Erize-la-petite, près l'embouchure du ruilleau dans la rivière d'Aire.

Erize-la-grande, eft Annexe de Chaumontfur-Aire, Diocèfe de Verdun, Office, Recette & Bailliage de Bar, Préfidial de Châlons, Parlement de Paris. L'Eglife eft dédiée à St. Martin; l'Abbé de faint Paul de Verdun, eft décimateur pour deux tiers, & le Curé pour l'autre tiers. Il y a encore d'autres décimateurs particuliers pour certaines contrées. Il y a dans le lieu environ cinquante habitans, & trois Maifons de distinction celle de Mr. le Chevalier de Bouvet, celle

1

de Mr. de Sailler, & celle de Madame Jobart.

ERIZE-LA-PETITE.

ERIZE-LA-PETITE, eft auffi Annéxe & Ban de Chaumont-fur-Aire, Office, Recet te & Bailliage de Bar, Préfidial de Châlons, Parlement de Paris, Diocèfe de Verdun; I'Eglife du lieu eft absolument abandonnée, L'Abbé de faint Paul de Verdun y eft decimateur pour les deux tiers, & le Curé pour l'autre. Il y a dans ce lieu environ trente habitans, une Maison à Mr. de Burnecourt, dans laquelle il y a une Chapelle.

ERIZE ST. DIZIER,

ou FRANQUEMONT.

ERIZE ST. DIZIER, Village du Diocèfe de Toul, Prevôté de Franquemont, Office, Recette & Bailliage de Bar, Préfidial de Châlons, Parlement de Paris. La Paroifle a pour patron, S. Didier, ou S. Dizier Evêque de Cahors. L'Archidiacre de Rinel, nommeà la Cure. Les décimateurs font les Bénédictins de faint Mihiel, pour cinq douzième, le Curé pour un tiers, & divers autres décimateurs qu'on peut voir dans le Pouillé de Toul; pour le refte. Il y a dans ce lieu environ quarante habitans.

Franquemont eft une Cenfe dépendante d'Erize-faint-Dizier, Mr. Mombeliard de Franquemont, y poflède une belle Maifon, dans laquelle il y a une Chapelle; droit de foire & marché. C'eft apparemment ce qu'on appelloit auparavant, le Fief des Cleres de

Paris.

ERIZE-LA-BRULÉE.

ERIZE-LA-BRULE'E, Village du Diocèse de Toul, de la dépendance de la Chatellenie de Pierrefitte, Office de Pierrefitte, Recette & Bailliage de Bar, Parlement de Paris. La Paroiffe a pour Patron, faint Manfuy. L'Archidiacre de Rinel nomme à la Cure: le Chapitre de la Magdeleine de Verdun, eft décimateur pour le tout. Le Curé le tout. Le Curé a un préciput confidérable fur la dîme. Il y a environ foixante-cinq habitans dans ce lieu.

Nicolas Pfaume, Evêque de Verdun comme vice-léguat & député de Charles de Lorraine, Cardinal Léguat du Pape, approuva la vente & ceffion faite par le Chapitre de la Magdeleine de Verdun, de tout ce qu'ils avoient à Erize-la-brulée, & au Ban de Fremaiville, Diocèfe de Verdun, appartenances & dépendances, moyennant la fomme de fept mille cinq cens frans, monnoye de Bar, , que les Srs. Doyen & Cha

noines, reconnoillent avoir reçu ; outre ce-
la, le Duc de Lorraine leur a cédé tout ce
qu'il avoit dans la moitié des groffes & me-
nuës dîmes de Gifecourt, & la fomme de
quatre mille livres, pour acheter héritages
au profit de ladite Eglife.

Les Seigneurs Temporels, font Mr. le
Chevalier du Chatelet, pour un quart & un
quarante-huitième, Mr. le Comte de Fran-
quemont l'eft pour le fur-plus. La Juftice
y eft renduë au nom de l'un & de l'autre,
divifément, pendant un tems proportionné
a ce que chacun d'eux, a dans la Seigneu-
rie. Il y a dans la Paroiffel, la Chapelle de No-
tre-Dame, fondée par Pierre Pillot, Prében-
dier de la Maifon Dieu de Toul. La col-
lation en appartient aux Pillots de Trondes';
revenus, cent frans, charges deux Messes
femaine.

par

ERIVAL, Prieuré.

Voyez REMIREMONT.
ESCUREY, ou ECUREY
Abbaye.

tiana, t. 9.

7.880.

L'Abbaye d'Efcurey ou Efcurry, fituée fur v la rivière de Saulx-en-Barrois, fut fondée Hiftoire de par Georffoi III. Seigneur de Joinville, avec Lorr.t.2. le confentement de Geoffroi fon'fils; la char- p.cccxxIII. tre de fondation n'eft point dattée, non V. Gallia plus que quantité d'autres chartres ancien- na Chrifnes mais elle eft fcellée du fceau de Guy Evêque de Châlons-fur-Marne, qui fut élû en 1142. en 1143. & mourut en 1147. ainfi on ne peut reculer cette fondation, audelà de l'an 1147. Il est certain qu'elle fubfiftoit dès l'an 1150. puifqu'en cette année, Henri Evêque de Toul, dans le Diocèfe duquel elle eft fituée, nomme Pierre Vénérable, Abbé d'Efcurey, & confirme à fon Abbaye les dixmes que lui cédoit Hugues de Gondrecourt.

En 1155. le même Henri, Evêque de
Toul, confirme à l'Abbé Simon, le lieu de
la fontaine, au Ban de faint Martin, finage
de Buzey; cette donation faite par Gui de
Joinville, & Roufle ia femme, fille d'Elfe
de Montfort.

En 1159. le même Henri Evêque de
Toul, aggrée la donation que Hugues de
Ligni avoit faite à l'Eglife d'Efcurey, de
ce qu'il poffèdoit à Montier-fur-Saulx.

En 1188. Simon de Commercy donne à
l'Abbaye d'Efcurey la Terre de Frosley.
En 1292 le Roi Philippe le Bel aggrća
& confirma les biens de l'Abbayc.

En 1315. Ancel de Joinville, & fa fem-
me, firent bâtir une Chapelle dans leur
Château de Montier-fur-Saulx, & en don-
nerent la deflerte à l'Abbaye, avec un petic

terrage

terrage qui rapporte cent trente-neuf livres de Lorraine, s'obligerent auffi de donner à diner au Religieux qui y iroit dire la Mefle; cette dernière charge de la part des Seigneurs, ne s'acquitte pas, & les Religieux difent les trois Meflès, dont la fondation eft chargée, dans leur Eglife.

Il y a une ancienne tradition, qui veut que l'Abbaye d'Efcurey, fut d'abord établie à Joinville.

L'expreffion du nom de l'Evêque de Châlons, dans la charte de fondation, ne l'in. finueroit-elle pas? n'en trouveroit-on pas encore une forte de preuve, dans le grand emplacement que l'Abbaye avoit, & a encore audit lieu : le nom d'Efcurey, que retient encore aujourd'hui le fauxbourg de Joinville, bâti fur le terrain de l'Abbaye & enfin dans les reftes d'un ancien & vafte bâtiment, qui fe voyent fur ce qui en refte à l'Abbaye.

Du tems de Geoffroi, premier Sénechal de Champagne, il n'y avoit à Joinville que le Château, fur la hauteur, environné de Maifons; le terrain donné à l'Abbaye, étoit dans le bas fur la rivière; il a pû fe faire qu'à l'occafion de la charge de Sénéchal, la Ville fe feroit augmentée & rapprochée des Religieux, qui auroient demandé au Seigneur un autre emplacement, & qu'il les auroit transferé à une demie lieuë prés de fon Château de Montier-fur-Saulx.

ESSEY-EN-VOIVRE.

&St. Gibrien.

ESSEY-EN-VOIVRE, Village du Diocèfe de Toul, Office & Prevôté de Mandreaux-quatre-Tours, Recette de faint Mihicl, Bailliage du Pont-à-Mouflon; Cour Souveraine de Nancy. La Paroifle a pour Patron, faint Martin. L'Abbé de faint Mihiel nomme à la Cure. Lorfqu'on érigea faint Leopold de Nancy en Abbaye, & que les Ab bés de Lorraine démembrerent, chacun en particulier, quelque fond de leur Menfe, pour augmenter le revenu de cette nouvelle Abbaye, l'Abbé de faint Mihiel lui donna Effey-en-Voivre, & depuis ce tems, les Bénédictins de Nancy, font décimateurs d'Effey-en-Voivre, & l'Abbé de faint Leopold prétend nommer à la Cure.

Dans un titre de l'an 944. pour l'Abbaye de faint Mihiel, Effey eft nommé Aciarum, ou Aciacenfis. Il paroit par un titre de l'an 1289. que le Curé étoit Seigneur foncier de tout le Bourg. Il y a à Effey un Château qui appartient à Madame la Marquife du Hautois. Il y a auffi une efpéce de Fort, autour de l'Eglife, que la Communauté prétend lui appartenir.

Les Villages d'Efley de Maizeray, & de Bouconville, ne font qu'une feule Communauté. Maizeray eft un Hameau, où il y a une Chapelle dédiée à faint Gibrien.

Etienne de Bar Evêque de Metz, donna aux Religieux de faint Remi de Reims, la Terre de Maizeray, qui eft du Diocèse de Toul. Ces Religieux y transfererent le Corps de faint Gibrien, qui repofoit dans leur Eglife. La Chapelle où ce Saint reposoit à Mezeray, fut donnée à Philippe de Gueldres, Ducheffe de Lorraine, & au Monaftère des Clariftes du Pont-à-Mouffon, où elle s'étoit retirée; cette Princeffe fit donner le Patronage de cette Chapelle à l'Abbeffe de fainte Claire du Pont-à Mouffon.

Jeanne d'Ures de Thiffieres, Dame de Commercy, à la perfuafion de Dom Antoine de Menna, Chartreux, fon Confefleur, fonda à perpétuité dans cette Chapelle, une Melle, Fêtes & Dimanches, & chaque Vendredy de l'année, & le jour du Patron, en reconnoillance de la guérison qu'elle avoit obtenue par l'interceflion de ce Saint. Elle donna pour cette fondation, cent quarante frans Barrois, à prendre fur l'Hôpital de faint Mihiel, & voulut que la nomination de la Chapelle appartint au Prieur Clauftral de faint Mihiel, ce qui fut confirmé par Mr. Maillane, Evêque de Toul, en 1616.

Saint Gibrien repofe donc à Maizeray. Il y a un grand Concours de Pélerin's & de Marchands à faint Gibrien le jour de la Fêté. Le revenu de la fondation vaut au moins quatre cens livres. Il faut voir le Pouillé de Toul, Supplément, page 367. où il y a des particularités qui ne font pas ici. Ily a dans Eglife Paroifliale d'Efley, une Chapelle de Notre-Dame, & de faint Nicolas, fondée par les Srs. de Vidranges.

Item une Chapelle de fainte Catherine Patron le fieur de faint Bauffant.

Item la Chapelle de faint Michel, Patrons, la Famille des Gerards & Huflon d'Essey.

ESSEY, près Nancy.

Hiftoire

de Lorr.

ε. 2. p. 83.

ESSEÝ près Nancy, au-delà & à l'Orient Histoire de de la rivière de Meurthe, nommé en latin Lørr. t. ią Aciaca Villa, & Aciacum, dans le Saintois, P. 3726 dans un titre de l'an 963. en faveur de l'Abbaye de Bouxieres-aux-Dames, à laquelle un nommé Frambert donna des terres, des Prés, des Vignes & des Serfs, pour les deux filles, Emma & Tinetrada, qui apparemment étoient Religieufes à Bouxieres.

La Paroille d'Elley a pour Patron, faint George, & eft à la collation de l'Abbé de faint Vanne de Verdun. La dixme se partage par parties égales, entre l'Abbé de Gorze, Fff

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Hiftoire de Verdun, p 1668 CXXXIII.

les Bénédictins de Flavigny, & le Curé. Seigneur Mr. de Beauvau, Cour Souveraine de Nancy.

Annéxe, Tomblaine, Patron, St. Pierre; Seigneur, Mr. de Beauvau ; décimateurs, les mêmes qu'à Essey.

L'Ermitage de fainte Genevieve eft fur la Paroifle d'Elfey.

L'Ermitage de fainte Marguerite eft fur le Ban de Tomblaine.

Dans l'Eglife d'Effey il y a 10. la Chapelle des trois Rois, dont le fervice a été transferé à la Chapelle Caftrale de Fléville; charges, quatre Mefles par femaine.

20. La Chapelle de faint Nicolas, chargée de trente Melles par an.

3. La Chapelle de fainte Croix, chargée de deux Melles par femaine.

40. La Chapelle de faint Sébastien; Collateur, le Curé.

5o. La Chapelle de faint Côme & faint Damien charges, une-Mefle par femaine. 60. La Chapelle de faint Jerôme, érigée en 1581. Collateur, le Seigneur.

7°. La Chapelle de l'Annonciation; Collateur, le Seigneur du lieu. L'Hôpital............

ESTA IN.

ESTAIN, en latin Stagnum, à caufe de fa fituation près de deux grands étangs, eft à huit licues de Metz, trois de Conflans-enJarnify, elle eft réputée Capitale de la Voivre, & fituée fur la rivière d'Orne, qu'elle a au couchant, à trois lieues de Verdun, dans le Diocèfe duquel elle fe trouve le Roi en eft feul Seigeur. Il y a Bailliage, Hôtel de Ville qui a la Police, un Bureau de recette, & un Siége de Maîtrife. Au Bailliage d'Eftain, reflortillent les Prevôtés d'Etain, de Longuyon, d'Arrancy, de Villers-laMontagne, Cons-la-grand-Ville, qui eft un Marquifat érigé en 1718. Le Ban de Buzy, réuni au Bailliage de Nancy, en dépendoit aufli autrefois.

Il y a un Couvent de Capucins. Il y avoit auffi autrefois un Hopital, dont les Antonistes de Bar poffedent les biens.

La Paroifle eft dédiée à faint Martin. Le Chapitre de la Madeleine de Verdun, nomme à la Cure. Etain eft une Ville très ancienne, qui appartenoit à des Seigneurs particuliers, avant le huitième fiécle. Elle fut donnée par faint Ludvin ou Leodin, Archevêque de Tréves en 706. à l'Abbaye de faint Euchaire de la même Ville, aujourd'hui connuë fur le nom d'Abbaye de faint Mathias; cette Abbaye céda la Ville d'Eftain à l'Eglife de la Madeleine de Verdun, en échange de la Ville de Macheren, par Acte passe en

1221. Ou 12 2 2 p

On lit dans Berraire, Hiftorien de Verdun, que Magtigilile, & Hechiac fon Epoufe, Oncle & Tante de Bertalame, Evêque de Verdun, donnerent libéralement à cette Eglife, les Seigneuries d'Eftain, de Tilli, de Caffe-pierre & de Fromefey. Mais ou cette donation n'eût point fon exécution, ou Eftain fut depuis cédée à l'Evêque de Tréves.

Bertalame Evêque de Verdun, à fiégé depuis 710. jufqu'en 715. & Ludvin Archevêque de Tréves, depuis l'an 698. ou environ, jufques vers l'an 712. ainfi ces deux Prélats étoient contemporains. Il est très malaifé de concilier les dattes de la conceffion d'Eftain, à l'Eglife de Verdun, par Magtigifile, oncle de l'Evêque Bertelame, avec la donation de la même Terre, à faint Eucaire de Tréves, par faint Ludvin en 706.

Dans le difpofitif de l'Arrêt de réunion de la Ville d'Eftain, à l'Eglife de Verdun du neuf Décembre 1680. on produifit la donation faite de la Ville d'Eftain, par faint Lutvin Archevêque de Tréves, à l'Abbaye de faint Euchaire, fituée au Faubourg de la Ville de Tréves, le premier Février de l'an douzième du Roi Childebert, c'est-à-dire, l'an 587. de J. C. autre donation du mois de May 1221. par Jacques Abbé de faint Euchaire, du confentement de fa Communauté, à l'Eglife de fainte Madeleine de Verdun, de la Terre d'Eftain, avec toutes fes dépendances, échange fait par Jacques Abbé de faint Euchaire, de la Ville d'Eflain, en 1222. contre la Ville de Macheren, dépendante de l'Eglife de fainte Madeleine de Verdun, à qui la Ville d'Eftain eft délaiffée pour en jouir en perpétuité; ledit échange confirmé & agréé par Theodoric, Archevêque de Tréves, & fon Chapitre : & par Rodolphe Prevot, Guillaume Doyen, & tout le Chapitre de Tréves, en 1222.

Hift.de

Voici comme l'Auteur de l'Hiftoire de Verdun, arrange tout cela. Sous le gouver- Verdun, nement d'Amalbert Evêque de Verdun, cet- p. 132. te Eglife perdit les Terres de Tilli, d'Estain, de Merle, de Caffe-pierre & quelques autres. L'Evêque faint Maldavée les fit reftituer à fon Eglife, qui par fon crédit, les conferva fous le régne de Pepin le bref, & de Charlemagne ; mais les Officiers de Charles Martel, à qui ces Terres avoient été données pendant les guerres contre les Sarazins, firent revivre leurs prétentions après la mort de faint Maldavée, (vers l'an 777.) Ce fut dans cette conjoncture que les Religieux de faint Euchaire de Tréves, produifirent la donation qui leur avoit été faite par vêque Lutvin, de la Terre d'Eftain, & qu'ils vinrent à bout de faire caffer celle qui avoit été faite à l'Eglife de Verdun, par Magtigi

l'Arche

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