Images de page
PDF
ePub

plement porté par ce partage, avant lequel le Curé de Donnelay, n'avoit que la portion congruë.

Les chofes font demeurées en cet état, jufqu'en l'an 1667. que Mr. le Prince de Vaudémont, étant devenu Seigneur de Fénétranges, fit expédier des lettres pour le rétablillement de ladite Collégiale, avec in jonction de pourfuivre les détenteurs des biens d'icelle, & les contraindre à leur reftitution, déclarant nulles toutes les difpofitions & traités faits au préjudice dudit Chapitre.

En 1682. ledit Seigneur Prince de Vaudémont, nomma un Doyen & deux Chanoines, à ladite Collégiale.

Et en 1683. les Doyens & Chanoines, commencerent à interpeller les détenteurs desdits biens, à les reftituer, & en déguer pir; en forte que le Curé de Lhor, fut obligé d'abandonner ce que le cy-devant partage lui avoit donné des biens de la Collégiale, & de le rendre à la maffe du Chapitre; ceux de Mitters & de Fénétranges firent de même; mais celui de Donnelay n'ayant voulu abandonner ni rendre au Chapitre ce qu'il avoit eu dans ledit partage; il fut 'condamné par un Arrêt du Parlement de Metz, du vingt-neuf Juillet 1694. d'abandonner la Seigneurie dudit Donnelay au Chapitre par cet Arrêt le partage eft caffe ; 1 & annullé outre qu'il l'étoit déja par les lettres fufdites du Seigneur Prince de Vaudémont, & par les fentences rendues contre les Curés de Lohr & Mitters.

Nota. Que par cet Arrêt le Curé de Donnelay, n'a été condamné qu'au déguerpiflement de la Seigneurie dudit licu, & droits feigneuriaux, mais qu'il a confervé encore la jouiffance & détention des dixmes, & autres biens appartenants au Chapitre de Fenétranges, mentionnés audit partage.

FERRIERES.

FERRIERES, Ferraria, Village du Diocèse de Toul, à une lieuë de Rofieres-auxfalines, répondant audit Rofieres. L'Eglife a pour Patron, St. Remi. La Paroiffe eft compofée de quatre Villages, favoir : Villé, Coiviller, Tonnois & Ferrieres. Ce lieu tire fon nom des mines de fer, Ferraria fodina. Les P. P. Minimes de Metz font Patrons de la Cure de Ferrieres, en vertu de l'union faite de cette Paroiffe à leur Couvent de Metz, par le Pape Clément VIII. à l'inftance du Cardinal Charles de Lorraine, légat à latere, le 25. Juillet 1604. & confirmée par Paul V. en 1605.

[merged small][ocr errors]

y a dans la Paroiffe de Ferrieres, une Chapelle de Nôtre-Dame, fondée par Mr. de Savigni. Le revenu en est considérable. Voyez le Pouillé. Charges, une Meffe Fêtes & Dimanches, & trois autres par semaines.

pag.11.

Les Peres de Citeaux étant venus en LorHift. de raine, vers l'an 1176. voulurent d'abord Lorr. t. 2. s'établir à Ferricres - fous - Chaligni, dans p. cccLXXI. un terrain ftérile & pierreux mais y ayant Prenves. commencé un petit Monaftere, les habitans dans l'Hiftoire du lieu ne voulurent pas les y fouffrir, & les contraignirent de chercher une folitude plus tranquille & plus éloignée du monde. Le Duc Mathieu I. ayant fçu leurs deffeins, leurs offrit un vallon fort fauvage, nommé alors Amé-leu, ou Amerlien, & aujourd'hui Clair-lieu, dans les bois de Haye, où ils bâtirent le Monaftere, qui fubsiste, encore à préfent.

Nous ne connoiffons aujourd'hui aucun lieu nommé Ferrieres-fous-Chaligni; car Ferrieres dont nous venons de parler, en eft éloigné d'environ trois lieuës: ce pourroit être Sexey-aux Forges, Village près Chaligni, fur la Mofelle. Ses Forges peuvent être défignées fous le nom de Ferraria fodina; ou Ferraria fimplement. En 1176. Rofieres n'étoit ni fi grand, ni fi renommé qu'il l'est aujourd'hui. Chaligni l'étoit davantage. On a donc pû dire alors que Ferrieres près Rofieres étoit fous Chaligni. Quoi qu'il en foit; nous allons continuer ce qui regarde Ferrieres & fes dépendances.

TONNOIS, VELLE ET COIVILLER.

Tonnoi, ou Tounois; j'en fais un article particulier, que l'on peut confulter. J'y parle auffi de Velle & de Coiviller; on peut voir le Pouillé de Toul, pour le détail des Eglifes & Chapelles de ces lieux, & pour leurs charges & revenus. A l'égard de ce Pouillé, je fai qu'il n'eft pas autorise en Lorraine, & fi quelquefois je le cite, c'est fans confequence, & fans prétendre lui donner plus d'autorité qu'il n'en a dans le Barreau.

FIQUÉMON T.

FIQUEMONT, Hameau à deux lieuës de Briey, n'eft remarquable que par la Maifon de Fiquémont, fort connue en Lorrai

15.20.

21. 22.

fable..

Une autre Maifon de Fiquémont, portant les mêmes armes, dont les Seigneurs font Seigneurs de Malatour, ou Marletour-enVoivre.

an Pouillé

ne. Elle portoit d'or à trois pals de gueule, bonne-les-bains; fut bâtie d'abord fur une M. Mil. abbaifles, furmontés d'un loup pallant de éminence, a fort bon air, par Hugues let, mim. Comte de Vaudeinont, à la priere de quel- pour fervir ques Religieux de Belle-valle, qui vinrents'y duBarrois. établir en 1140. Cette agréable situation fit donner à ce lieu le nom de Mons flatus boni. La Montagne de bon air; mais comme ces Religieux y manquoient d'eau, ils fe logerent dans le vallon au bas de la montagne, dans le Ban de Begni-val; Benignavallis qui leur fut donné par Vidric Baron d'Avilly.

Une autre Maison de Fiquémont, portant les mêines armes, dont les Ancêtres ont été & font encore Seigneurs de Montier, & de Parroye.

FLABA Y, on FLAB A.

FLABAY, Prieuré fur la Paroiffe de Heippe, proche Souilly, au Diocèfe de Verdun, vers le Nord. On affure que Flaba fervit de Hift. de retraite aux premiers Chrétiens du Diocèfe Verdun, de Verdun, dans le tems des perfécutions, pages 13. au commencement du Chriftianifme. Les premiers Fidéles fe retirerent dans les cavernes de la folitude de Flaba, à trois lieues de Verdun, où St. Saintin, leur Evêque, les vifitoit & les confoloit. Plufieurs d'entr'eux y vêcurent en Solitaires, & fe mirent fous la conduite de St. Maur, premier difciple de St. Saintin; mais Maur ayant été élu Eveque de Verdun, engagea ces Solitaires, dont il étoit le Chef, de le rapprocher de la Ville; & en effet il les établit dans un lieu folitaire & dans un bocage près la Ville, au lieu où l'on voit aujourd'hui l'Abbaye des Dames de faint Maur, & en dédia l'Oratoire fous l'invocation de faint Jean-Baptifte.

Mém. mff. de

Cluni

Hift. de Verdun,

CIII.

Quant au Prieuré de faint Pierre de Flabay, il eft de l'Ordre de Cluni, & on y entretenoit d'ordinaire un Pricur & un Religieux comme il paroit par les actes du Chapitre général de l'an 1317. Il dépendoit immédiatement du Monaftere de fainte Marguerite, ou fainte Mergeri, au Diocèse de Troyes-en-Champagne. L'Auteur de l'Hif toire nouvelle de Verdun, dit que l'on met fa fondation en 1183. mais fans preuve que quelques uns la font de l'Ordre de Cluni, d'autres de l'Ordre de Malthe. Que dans une conteftation arrivée de nos jours, le nommé par l'Abbé de S. Benigne de Dijon, l'a emporté fur les autres pourvus. Qu'il eft regulier, & n'a jamais été poffedé en commende, finon par difpenfe du Pape. Il ne faut pas confondre ce Flaba avec un lieu de même nom, Annéxe de la Paroifle de Noirey, Doyenné de Chaumont.

FLABEMONT, Abbaye de l'Ordre de Prémontré. L'Abbaye de Flabémont, Ordre de Prémontré, Diocèse de Toul, à deux lieuës de la Marche, & à pareille distance de Bour

Je lis ailleurs que Flabémont fut fondé en 1132. par Gui d'Aigremont, forti des Seigneurs de Deuilly; avec le confentement Annal. de Hugues Comte de Vaudémont, & d'A- Premont. deline de Bourgogne fa femme. Le premier *, I.p. 65 3 Abbé de Flabemont fut Etienne, qui gouverna depuis l'an 1132. jufqu'en 1180.

Il y a dans l'Abbaye de Flabémont, cinq ou fix Fermiers dans la baffe-cour, & deux ou trois habitans, qui font de la Paroiffe S. Julien; cette Abbaye a fon territoire féparé, dans lequel l'Abbé eft Seigneur haut Jufticier, & a la Juftice exercée par fon Jugegarde. Toutes les terres de fon Abbaye font cultivées par les fix Fermiers de la baffecour, dont nous avons parlé. La Paroiflè de faint Julien eft Office de la Marche, Recette de Bourmont, Bailliage de Darney, Préfidial de Langres, Parlement de Paris. Cette Abbaye eft de l'étroite obfervance, & poffedée en commende depuis la mort de Mr. Charles Brifacier.

FLAVIGNI

FLAVIGNI, Village fur la Mofelle, à deux lieues de Nancy vers le Midi, Diocèse de Toul, Bailliage & Cour Souveraine de Nancy. Le Patron de la Paroifle eft faint Hilaire; cette Cure & celles de Crévéchamp & de Crantenoy furent données par Pibon Evêque de Toul, au Prieuré de Flavigni, ou plutôt à l'Abbaye de faint Vanne de Verdun, dont ce Prieuré dépend ; à charge que cette Abbaye donneroit chaque année à la Cathédrale de Toul, le jour de l'invention de faint Etienne, deux deniers de cens pour reconnoître fa dépendance de cette Mere Eglife, dont elle devoit implorer le fecours, ut eò fiducialiter patrocinium matris imploret filia. Henri fuccefleur de Pibon dans l'Epifcopat, confirma cette donation, & affigna

pour l'entretien du Curé cent paires de gerbes: froment, avoine ou tremois, deux cochons de lait, deux quartes de légumes, les terres & les prez de l'Eglife. Ainfi fut réglée la compétence du Curé de Flavigni. Depuis ce tems les chofes ont change; le Curé prend à préfent fa penfion. Les dixmes groffes & menuës fe partagent également entre le

Prieur & les Religieux de Flavigni. Flavigni eft nommé fife royal dans les anciens monumens ; (a) on croit que les deux ou trois Villages de Flavigni, de même que celui de Neuviller, qui n'en cft pas éloigné, & qui dépend auffi de l'Abbaye de faint Vanne de Verdun, étoient du patrimoine de S. Firmin Evêque de Verdun, dont le corps fut amené à Flavigni au dixième siècle, fous l'Epifcopat de faint Gerard Evêque de Toul, le Prieur de Flavigni eft Seigneur des deux Flavigni & du Couloir, qui ne font qu'une même Seigneurie.

Humbert Abbé de faint Vanne de Verdun ayant découvert par la révélation d'une fainte temme nommée Eugenie, où étoit le corps de faint Firmin Evêque de Verdun, inhumé dans fon Monaftere, le fit transferer à Flavigni où il repofe aujourd'hui. Nous avors fait imprimer dans le troifiéme tome de l'hiftoire de Lorraine, nouvelle édition, l'hiftoire de cette translation. Le corps du faint fut d'abord déposé à Flavigni, dans l'Eglife parciffiale dédiée à faint Hilaire ; on lailla auprès du corps, deux Religieux pour le garder, & pour entretenir la devotion des Félerins qui venoient en foule pour le vifiter, & implorer fon affiftance. Enfuite ils commencerent à bâtir l'Eglife & le Prieuré au lieu où il fe voit encore aujourd'hui. CoHift. de non Abbé de faint Vanne obtint de l'EvêLorraine, que de Toul, le revenu des Paroiflès de Flatom. 1. P. vigni, & de Neuviller, au douzieme fiécle,

242.

I. p.

Preuves.

247.

& au fiécle fuivant, Villaume Abbé de faint Ibid. pag. Vanne, fit rendre au Prieuré de Flavigni, par le moyen de Mathieu II. Duc de Lorraine en 1225. les dixmes de Dolvey & de Chaumont, que le Comte de Lunéville, Seigneur de Rifté, avoit ufurpécs quarante ans auparavant. Il obtint du mème Duc Mas thieu ÎI. la restitution de la moitié de la Scigneurie de Flavigni, qu'il tenoit depuis affez long tems. Le Duc Mathieu I. mort en 1176. cut une fille qui mourut en bas âge, & fut enterrée au Prieuré de Flavigni.

Hiftoire de Lorraine

CCCLXXV. Preuves.

ne,

qui fut fait Pape fous le nom de Léon IX. en 1048. il la dédia en l'honneur de la fainte Vierge & de faint Firmin, Evêque de Verdun.

Après une longue fuite de Prieurs réguliers de Flavigni, dont on peut voir la fucceffion au troifiéme tome de l'hiftoire de la réforme de faint Vanne, le Prieuré livré à des Prieurs commendataires, fut entiérement abandonné vers l'an 1550. & la régularité n'y a été rétablie que depuis l'an 1640. alors les Religieux de faint Vanne de Verdun y nommerent pour Prieur le R. P. D. Jean-Placide, Vifiteur de la Congrégation de faint Varne. Il y introduifit fix Religieux Pénédictins réformés, qui commencerent à y faire l'Office; ccci arriva après la mort de M. Claude d'Arbois, qui en avoit été fait Prieur en 1634. & qui mourut en 1640. l'année fuivante 1641. le nouveau Prieur régulier, affigna aux Religieux réformés pour leur menfe & fubfiftance, franc de toutes charges, le tiers de tous les biens, fonds, rentes & revenus du Prieuré.

Pendant ce tems la chafle de faint Firmin qu'on avoit été obligé de réfugier à cause de la guerre, se trouvoit égarée, & on ignoroit entre les mains de qui elle étoit. Il fallut avoir recours au Monitoire pour la recouvrer. Les Dames de la Vifitation de Nancy déclarerent qu'elles l'avoient, & la rendirent quelque tems après en 1642. mais comme la maifon de Flavigni eft à la campagne, & que la guerre étoit encore allumée en Lorraine, la chafle fut dépofée au Monaftere de fainte Croix, aujourd'hui de faint Léopold de Nancy, où elle eft demeurée jufqu'en l'an 1646. qu'elle fut renduë aux Religieux de Flavigni.

Dom Jean-Placide, Prieur de ce Monaftere, eut pour compétiteurs; Adrien Hüaut de Mont-inagny, pourvû par le Roi le 19. Novembre 1640. & enfuite le Prince Charles de Lorraine, Abbé de Gorze & Primat de Nancy, qui obtint fes Bulles pour Flavigai en 1642. Il y eut oppofition de la part de Dom Jean-Placide, & enfin en 1646.on s'accorda avec le Prince Charles, qui céda par traité en forme de feparation de menfe, aux Religieux réformés de Flavigni, la moitie de tous les biens, rentes & revenus de ce Monaftere. Ce concordat fut passé à Paris le neuvième jour d'Août 1646.

En 1099. Rodolphe, Abbé de faint Vanfe retira au Pricuré de Flavigni pour fe 1.2. page préparer à la mort. Il y tomba malade de la maladie dont il mourut & fut vifité par toutes les perfonnes de condition du pays. Il ne discontinua pas fes exercices de piété pendant fa maladie ; & fe fentant près de fa fin, il fit venir auprès de lui fes Religieux, & ayant mis l'Etole à fon cou, il leur donna l'absolution, & les admit au bailer de paix. Après fa mort on le porta folemnellement en fon Abbaye de faint Vanne poury être inhumé. L'Eglife du Prieuré de Flavigny fut dédiée par Brunon Evêque de Toul, [a] Continuatio hiftor. Epifc. Virdun, dans l'Hi-Flaviniacum regalem quondam fifcum, Ge toire de Lorr. t. 1. Preuves p. 200.

M. le Primat & Abbé de Gorze, mourut en 1648. & Adrien Huaut de Mont-magni, qui avoit été nommé au Prieuré de Flavigni par le Roi Louis XIII. refigna le bénéfice entre les mains de Louis XIV. en faveur de fon frere Louis Hüaut de Mont-magni, qui

Mmm

[ocr errors]

1

en obtint le brevet le 24. Decembre 1647. Dom Jean-Placide forma oppofition à fa prife de poffeffion. Ily cut procès qui dura quelque tenis, & enfin Dom Jean-Placide réfi gna les droits qu'il avoit fur fon Prieuré, au Prince Charles de Lorraine, qui fut connu depuis fous le nom du Duc Charles V. mais ce Prince ayant quitté l'état Ecclefiaftique en 1659. remit le Prieuré de Flavigni à M. l'Abbé de Riguet qui le pofleda jufqu'en 1693. qu'il le réfigna à Dom Charles Noirel: celui-ci étant mort le 13. de May 1712. Dom Charles Vaflimont, qu'il avoit fait fon-Coadjuteur, entra fans difficulté en poffeffion du Prieuré.

Il choifit pour fon Coadjuteur le R. P. D. Remi Cellier, qui eft entré en poffeffion du bénéfice après la mort de Dom Vaflimont, arrivée en 1733. Il gouverne aujourd'hui ce Prieuré avec beaucoup de fagefle, & ferend tous les jours plus recommandable par fes ouvrages de littérature, comme par les édifices & embéliflemens qu'il a fait à ce Monaftere.

Vari de Luci Prieur Commendataire de

Flavigni, & Seigneur de Dombasle, a fait diveries fondations qui marquent fa grande charité & fon inclination à procurer à la pauvre jeuneffe les moyens de s'inftruire & de s'établir. En 1563. il fonda une rente de cent frans Barrois, avec le confentement du Chapitre de Remiremont, pour laquelle il donna la fomme de trois mille trois cens frans Barrois au Chapitre de Remiremont, à prendre fur la Terre de Crevi à lui appartenante, pour aider à inftruire & élever fix enfans des plus pauvres des villages de Dombasle, en leur donnant pendant trois ans 15. & après trois ans, on en choiLira fix autres des villages de Flavigni, Crevi, Grandvezin, Antlup, Hudiviller, Lucy, en choififfant toujours les plus indigens & les plus capables d'inftructions. Il fonda de plus deux bourses au College de la Marche à Paris, pour deux écoliers de Dombasle, & une fomme pour marier fix pauvres filles. FLEVILLE, Village & Chateau,

frans

par an,

Voyez HEILLE COURT.

F LEVILLE EN VOIVRE. FLEVILLE en Voivre, Village à trois lieues d'Etain, quatre lieues de Briey, fait Communauté avec Lixiere, Diocèse de Verdun, Bailliage d'Etain, Doyenné d'Amelle, étoit autrefois une Annexe, à préfent Eglife fuccurfale, dont faint Laurent eft Patron. Lixiere eft l'Eglife Paroiffiale, qui a pour Patron faint Pierre. La nomination en appartenoit autrefois à l'Abbesse de S. Maur de

Verdun, à préfent à l'Abbé de S. Pierremont.
En 1469. les habitans de Fléville & de
Lixiére, mouvans de la Seigneurie de Briey,
s'adrefferent à Catherine d'Effey, veuve de
Collart Defarmoifes, & à Richard, Simon,
Jacques, Didier & Iolande Defarmoifes,
Seigneurs & Dames defdits lieux, leur ex-
pofant qu'étant de condition fervile, leurs
Villages s'en alloient de jour en jour, & dé-
périfloient au grand dommage des Seigneurs;
c'eft pourquoi ils les fupplioient de les met-
tre à la franchise & loi de Beaumont, de
même que les habitans de Briey & des
autres lieux du Duché de Bar, fous certai-
nes conditions, dont la premiere eft qu'ils
payeront aux Seigneurs le terrage de toutes
les terres qu'ils cultiveront, après la dixme,
de onze gerbes, unes & s'il y a vignes, de
onze chaudrons de vin après la dixme, un
& en outre pourront fe marier en franc lieu
où ils voudront, & pourront vendre leurs
héritages, s'il leur plait, &c. Ceux qui ne la-
boureront, payeront trois gros messins sur la
rente à la faint Martin.

Item, feront les corvées quatre fois l'an.
Tout cela leur fut accordé. Ĉes Seigneuries'
en 1573. appartenoient aux Seigneurs de
Gorcy & Defarmoifes, qui en firent hom-
mage au Duc de Lorraine.

FLORENGES.

Simon I. Duc de Lorraine ayant épousé Adelaïde foeur de l'Empereur Lothaire, cet Empereur fit préfent à Robert de Lorraine fon neveu, du Château & de la Terre de Florenges proche Thionville. Robert & fes defcendans poflederent cette Terre pendant long-tems, depuis l'an 1136. qui eft l'année de cette donation, jufqu'après l'an 1480. on peut voir la généalogie que nous avons donnée de la Maifon de Florenges, tom. 2. p. xxxiv. préliminaires de la feconde Edition de l'hiftoire de Lorraine.

Le Château de Florenges eft fitué à une Hift. de demi lieuë de Thionville; il eft aujourd'hui Luxemb. ruiné mais on en voit encore les ruines. La t.7.p.133. celle de Lorraine, portoit autrefois d'or à la Maifon de Florenges, comme branche de 134 bande de gueules, chargée de trois fleurs de Lys d'argent. Mais Anfelme de Florenges en 1303. changea fes armes, & prit de gueules à la bordure dentelée d'argent, au lion d'or, ou au lion de sable.

En 1223. Philippe de Florenges apparemment II. du nom, reprit fon Château en Fief-lige, de Henri Comte de Luxembourg, de même que fes autres biens allodiaux. La pofterité des Comtes de Florenges finit en la perfonne de Life de Florenges, épouse de Colart de Lenoncourt. Life vivoit encore en

P.333.

LA 1420. & fut enterre en l'Abbaye de Jufte

mont.

Le Château de Florenges fut ruiné en 1552. lors du fiége de Metz par l'Empereur Charles V. Cette terre paffa par alliance en la Maison de la Mark, mais l'Empereur Charles V. la confifqua fur Robert de la Mark, Seigneur de Sedan, & l'unit à fon Duché de Luxembourg.

Le Roi d'Espagne Philippe IV. donna la Terre de Florenges au Comte de Cronanberg, neveu de l'Electeur de Mayence.

LORRAINE. 462 des groffes dixmes, & le tiers des menuës contre le Curé pour le refte des dixmes.

L'an 1443. il fe tint à Florenges une célébre affemblée, où Philippe le bon,Duc de Bourgogne fe trouva en perfonne. Il avoit réduit tout le Luxembourg, à l'exception de Thionville qui étoit bien munie & défendue par de braves Officiers & une bonne garnifon; il fit tous fes efforts pour s'en rendre maître, fans toutefois en faire le fiége. Le Duc de Saxe (4) gendre d'Elizabeth, Ducheffe de Luxembourg, avoit rachetté ce Duché & en étoit maître. Ne fe croyant pas affez fort pour le défendre par les armes, contre le Duc de Bourgogne, il demanda une conférence pour y expofer fon bon droit. Elle fe tint à Florenges en préfence d'un grand nombre de Seigneurs, le résultat fut que la Ducheffe de Gorlitz, tante du Duc de Bourgogne étoit la véritable héritiere du Duché de Luxembourg, & du Comté de Chini, que lui Duc de Bourgogne en étoit Maimbourg, & que la Princelle Anne époufe du Duc de Saxe, n'y avoit aucun droit légitime. Ainfi finit cette fameufe conférence, qui fut fuivie de la prife de Thionville, & enfuite de celle de la Ville de Luxembourg, & de la réduction de toute la Province, fous le pouvoir de Philippe le bon, Duc de Bourgogne, par le moyen duquel elle eft paffée à la Maifon d'Autriche.

Hiftoire de Un nommé Philippe de Florenges, SeiVerdun, gneur de Buzi dans le Verdunois, étoit en guerre avec ceux de Verdun en 1336. fous l'épifcopat de Henri d'Apremont. FONTENOY-SUR-MOSELLE. Hift. de FONTENOY, en latin Fontiniacum, eft Lorr. t. 1. fitué fur la Moselle, entre la Ville de Toul p. 165. && le bourg de Liverdun. Bertholde Evêque de Toul, qui a fiégé depuis l'an 995. jufques vers l'an 1020. acquit la terre de Fontenoy de la Comtelle Eve, Dame & fondatrice du Prieuré de Lay. Bertholde donna Fontenoy au Chapitre de la Cathédrale, qui eft encore aujourd'hui collateur de la Ĉure, consacrée en l'honneur de faint Laurent, & décimateur pour les deux tiers & un fixieme

175.

[ocr errors]

Le bienheureux Jean de Gorze, natif de Vendieres au Diocèfe de Toul, & qui eft mort Abbé de Gorze au dixième fiècle, a été administrateur de la Cure de Fontenoy fur Mofelle, avant que d'embraffer la vie monaftique.

Cette Terre eft poffedée fous titre de Comté, érigée en cette qualité par le Duc Léopold en l'an.... en faveur de M. Prud'homme de Fontenoy, & eft poffedée par fes héritiers. Il y a dans ce lieu une Chapelle caftrale, dépendante des Seigneurs. Fontenoy répond au Bailliage de Nancy, & à la Cour Souveraine de Lorraine.

FONTENOY-EN-V OS GE,

ou FONTENOY-LE-CHATEAU.

Preuves

FONTENOY en Vôge, on Fontenoy le Hiftoire de Château, dans le Saintois, Bourg fitué fur Lorr. . 1o la riviere du Côné, à fix lieues de Remire- P. 428. mont, à trois de Conflans en Baffigni & de Darney. Je crois que c'eft de ce Fontenoy dont il eft parlé dans le titre de fondation de Bleurville en 1050. Il y eft dit que Rai nard Comte de Toul ayant fondé ce Monaftere en l'honneur des faints Bertaire & Athalene, pour des Religieufes de faint Benoît, y donne pour Avoué celui de sa racè qui pofledera Fonteniacum Caftellum. Que s'il ne le trouve plus perfonne de fa pofterité, l'Avocatie pallera à fon plus proche parent, à charge de payer à la Cathedrale de Toul, le cens accoutumé, d'un cierge eftimé douze deniers.

Fontenoy-le-Château eft chef-lieu d'un Comté confidérable, à demi-lieuë de la Comté de Bourgogne ; la paroifle est du Diocèfe de Befançon : il y a un Prevot Seigneurial, des Capucins & un Hôpital. Fontenoy-la-Côte eft un Village vis-à-vis le Bourg, de l'autre côté de la riviere: Fontenoy-la-ville, autre Village, eft éloigné d'une lieuë de Fontenoy-le-Château.

Il eft fingulier que Fontenoy-le-Château n'étant pas du Diocèle de Toul, l'Evêque Brunon qui gouvernoit cette Eglife en 1150. en confirmant la fondation de l'Abbaye de Bleurville, impofe un cens en faveur de fa Cathédrale fur Fontenoy-le-Chteau qui eft du Diocèfe de Befançon. C'est ce qui me fait douter que ce Prélat ait voulu parler de Fontenoy-le-Château dans le titre de Bleur

ville.

FONTENO Y-LA-JOUTE. FONTENOY-LA-JOUTE, petit Village du

(4) Guillaume Duc de Saxe avoit épousé Anne, fille grie, à qui le Duché de Luxembourg avoit été cédé pas aînée d'Albert II. Roi des Romains, de Bohême & de Hon-fon Contrat de mariage,

« PrécédentContinuer »