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Diocèfe de Toul, annexe de Domtaille, fitué près le Château de Deneuvre, fur la Meurthe. Ce lieu eft fort connu dans les titres de l'Abbaye de Senones. Dès l'an 1139. le Pape Innocent II. le met dans le dénombrement des biens du Prieuré du Moniet, dépendant de cette Abbaye. L'an 1293. l'Abbé de Senones accompagna Henri Sire de Blamont, à la Seigneurie de Fontenoy', & dès avant l'an 1190. le Comte de Salm ayant bâti le Château de Salm fur le terrain de l'Abbaye de Senones, achetta de l'Abbé de Senones un Pré au ban de Plaine, pour affortir fondit Château, & céda un autre Pré au ban de Fontenoy, pour indemnifer l'Abbé de Senones. Voyez ci-devant Domtaille, dont Fontenoy est Annexe.

Fontenoy, Village du Pont-à-Mouffon. Il y a une Cenfe appellée Ménil-val, & un Moulin fur le Ban.

Fontenoy, Village de Bar, ne fait qu'une Communauté avec Laimont.

FONTENY.

FONTENY, Fonteneium, Village du Diocèse de Metz, Baronnie & Prevôté de Vivier, dont les héritiers de Madame la Princefle d'Epinois font Seigneurs, Office, Re'cette & Bailliage de Pont-à-Mouffon, Cour Souveraine de Nancy; la Paroifle a pour Patron S..... le Prieur de faint Chriftophe de Vic nomme à la Cure, & eft décimateur pour moitié, le Curé l'eft pour l'autre. Il y l'autre. Il y a cinquante fept ou cinquante huit habitans.

FORBA C H.

FORBACH, Bourg, avec titre de Comté, fitué entre Sarguemines & Saarlouis, dans la Lorraine Allemande à quatre lieuës de faint Avold, de Sarguemines & de Saarlouis, à fept de Deux-ponts & à une de Sarbrick Naflau Souveraineté de Lorraine, Diocèfe de Metz; Bailliage de Sarguemines.

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Forbach fut érigé en Comté le 13. Août 1718. en faveur du Sr. Henning, Baron de Stralenheim. La Dame de Forbach a fa demeure dans un Château fitué fur une petite éminence, tout près du Bourg. L'ancien Château qui étoit fur la montagne de Forbach eft détruit, & fait aujourd'hui partie du Bourg, qui ne contient dans fon enceinte, qu'une rue affez longue, ayant à fes deux extrémités, deux portes. La collation de la Cure appartient à la Dame de Forbach.

Voici les lieux qui compofent ce Comté, favoir: Forbach & la Cenfe de Ditzviller, Altzing & Zinzing, Beren, Cadeborn & Halling Ban fepare, Etzling, Gaubiving, Kerbach, Oetting, la petite-Roffelle, & la

fcirie de Schaff bach, Schnecken & la Cen-
fe de Stiring, Speicheren, & la Verrerie-
fophie. Il y a deux Moulins fur le Ban.
Hift.de
La Comteffe Mathilde fit de grands biens au Lorraine,
Monaftere de faint Vanne, & on lit dans
s.1.p.203.
l'Hiftoire des Evêques de Verdun, que Go- Preaves.
defroi fon mari donna à la même Abbaye ::
Boracum atque Forbacum: Forbach & Bor-
rac; Boras eft apparemment Berus, nom-
mé autrement Beaurain ou Bérain ; ces do-
nations fe faifoient en confidération du
Comte Frideric, frere du Comte Frideric,
qui s'étoit fait Religieux dans l'Abbaye de
faint Vanne. Je ne fai combien de tems For-
bach demeura au pouvoir de cette Abbaye;
mais dès l'an 1291. on trouve dans les Ar-
chives de Lorraine, des lettres qui prouvent
que dès lors Forbach relevoit des Ducs de
Lorraine.

En 1291. le mercredy avant la faint Mar-
tin d'hiver, Henri de Forbach qui s'étoit
ligué avec Bouchard Evêque de Metz, con-
tre le Duc Ferri de Lorraine : en obtint fa
grace, à condition qu'il feroit comme fes
Prédéceffeurs, hommage de fa Terre, au-
dit Duc. Archives de Lorr. Layette, Forbach,
& Hiftoire de Lorr. pag. DXXXVII: Preuves ›
Tom. II.

En 1298. Geofroi Comte de Forbach,
& Agnès fon Epouse, donnerent à l'Abbaye
de Wadegaffe, quelques dixmes, en la Pa-
roifle de Putclanges, & en 1316. ils y ajou
terent encore quelques autres biens. Le
Comte Geofroi mourut en 1316. le quinze
des calendes de Juin, & fut enterré à Wa-
degaffe, où l'on voit fon Epitaphe en ces
termes :

Hicjacet Dominus Jofridus Comes de Forbach,
qui obiit anno Domini. M. CCCXVI. in die
xv. calendas Julii.

En 1357. traité de paix fut fait entre Ade-
mare Evêque de Metz, Iolande de Flan
dres, Comteffe de Bar, Edouard fon fils,
& la Cité de Metz, d'une part; & Marie de
Blois, Gouvernante de la Lorraine, le Duc
Jean fon fils, le Comte de Deux-ponts, &
celui de Sarbruche, les Sieurs de Fénétran-
ges & de Forbach, d'autre. Archives de
Lorraine, Layette, traités de paix.

En 1359. nous trouvons Jean Seigneur de Forbach, Chevalier, témoin avec plufieurs autres grands Seigneurs, de la paix faite entre Ademare Evêque de Metz, la Ducheffe de Lorraine & la Ducheffe de Bar, toutes deux Régentes pour leur fils.

En 1393. Ennemand de Forbach engage ce qu'il tient en la Seigneurie de Forbach, au profit de Peters de Rapfweiller, Chevalier, avec la permillion de Charles II. qui

Le

fe referve le rachat, en tel droit que ledit Ennemand y devoit.

Forbach fut une des Villes affignées pour douaire à la Ducheffe Marguerite de Baviere, Epouse du Duc Charles II. elley renonça en 1431. & fe contenta de la Chatellenie d'Einville, & de la moitié de Dieuze & de Lindres, difant que Forbach étoit trop expofe aux dangers & aux troubles de la guerre. En 1436. le vingt-un Février, à Bar, René I. & Ilabelle fa femme, donnent à Arnoud de Sierk, la Seigneurie de Forbach, en reconnoiffance de ce qu'il avoit fuivi le Duc Char les II. en fon expédition, en Lombardie, en France & ailleurs; & en confidération de ce qu'il avoit fait plufieurs voyages en Flandres, en Brabant, &c. & pour la liberté dudit Duc René L.

En 1450. ou environ, René I. & Ifabelle fa femme, engagerent à Arnoud de Sierk, Sieur de Montelet, la Seigneurie de Forbach, pour deux mille vieux florins du Rhin; quelques tems aprés ils la lui abandonnerent pour lui & fes Succefleurs; de quoi Arnoud fait fes reprises, fans datte. L'original eft fecllé. L'Empereur Charles V. campa à Forbach, en 1552. allant affiéger Metz.

En 1590. le douze Février Wirrich, Seigneur de Créanges, reprend de S. A. le Duc de Lorraine, Dorfweiller, Hembourg-fur-Kandel, Ebendorff, Kedingen, le douzième au Ban de Rumilly, le Prieuré d'Aube, le douzième au Ban de Chaucy, Courcelles, Frecourt, Landonville, Peplingen, Bingen, Fullingen, le Ban de Brouchen, Forbach, Rode-fur-la-Sâre, le quart en tous les Villages qui fe partagent entre les Comtes de Salm, de Sayne & lui, en la Seigneurie de Sierk. Le Château de Mengen, à préfent Bartorf, la moitié du Village de Mittel- fur la Mofelle, du Château de Berg, & du Village de Fauquemont. En 1592. lettres reverfales faites par Jean de Henfelff, Sieur de Ripolttzkirch, au Duc Charles III. à cause de la Seigneurie & Terre de Forbach, qu'il tient de lui en Fief. Du cinquième jour du mois d'Octobre de l'an 1592. fcellée en cire vermeille, & encroutée de cire verte.

En 1602. le grand Duc Charles III. rendit un Arrêt en fon Confeil, par lequel il paroit qu'Arnoult de Sierk, premier Proprié taire de la Seigneurie de Forbach, felon la lettre d'inveftiture produite en original, de l'année 1436. avoit époufé Eve Comtefse du Rhin, de Daun & de Kirberg: ils curent de leur mariage, Adelaide de Sierk mariée à Haman Comte de Linange d' Asbourg, à qui elle apporta entr'autres Seigneuries, la totalité de celle de Forbach. Ils curent deux

filles, Elifabetz & Valpurge, qui partagerent Forbach par moitié. Ces deux moitiés vinrent à Jean III. de Hohenfels, qui fe trouvoit en 1602. pour le tout Seigneur de Forbach. Etant décédé à Forbach la même année, fans enfans: fes petits coufins les Com tes Louis I. de Linanges, & Jean-Jacques d'Eberflein, petits-fils de Jacques de Daun, hériterent de lui par revêtement de la ligne d'Adelaïde Sierk, provenant originairement de la fouche commune d'Adelaide.

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En 1612. le vingt-huit Octobre, Louis Comte de Linanges, & Jean-Jacques Com te d'Eberstein, reprennent Forbach du Due Henri.

En 1612. dénombrement donné par Louis Comte de Linanges, & Jean-Jacques Comte d'Eberftein, au Duc Henri, de ce qu'il tient en Fief de lui & au lieu de Forbach. Titre en allemand du vingt-huitieme jour du mois d'Octobre de l'an 1612. & fcellé de deux Sceaux en cire vermeille.

En 1632. le feize Novembre, CharlesAugens & Guillaume-Léopold, fils mineurs du Marquis de Baden, reprennent par Procureur, la Seigneurie de Forbach, celle de Boachen & de Bolchen, fur la riviere de Blife, en toute Juftice, haute, moyenne & baffe.

En 1665. le fix Août, Charles Maffu, Prevôt de Blamont, comme Procureur de Demoiselles Efther, & Sibille de Linanges: & de Philippe Comte de Linanges, frere def dites Demoifelles: reprennent Forbach, l'arriere Fief de Laresmingen, & le Château de Verdenstein; favoir : la moitié pour Phi lippe, & l'autre moitié pour lefdites Demoifelles, provenante de la fucceffion de JeanLouis Comte de Lignanges, décédé le vingthuit Avril dernier.

FORCELLES.

FORCELLES. Il y a deux Villages de Forcelles, tous deux à une lieuë de Vezelize. Le premier nommé Forcelles-faint-Gorgon, & l'autre Forcelles-fous-Gugney. La Paroiffe de Forcelles a pour Patron faint Gorgon, le Chapitre de Vaudémont nomme à la Cure qui eft unie à ce Chapitre ; ledit Chapitre a les deux tiers & un fixieme dans les dixmes, le Curé prend l'autre fixième, avec un fixe de trois paires & demie de refeaux.

Dépend Quevilloncourt, Hameau. La Maison de Forcelles porte de fable à neuf treffles d'argent, 4. 3. & 2.

FORGE S.

FORGES, Bourg fitué fur la Meuse, entre Verdun au midy, & Dun au Nord, Chef d'un Doyenné compofe de treize Pag Nnn

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Hiftoirede roiiles, fans compter les Annexes & les HaVerdun, meaux. St. Martin eft le Patron de l'Eglife; P.CXXVI. un Abbé de faint Paul de Verdun, en céda autrefois le Patronage au Chapitre de la Cathédrale, pour s'exempter d'un pafte, qui étoit dû aux Chanoines; ainfi le Chapitre de la Cathédrale préfente, a la Cure. Il paroit par la Bulle du Pape Alexandre III. qui confirma l'établissement de l'Abbaye de St. Paul, qu'en 1179. il n'y avoit à Forges qu'une fimple Chapelle, & que la Mere-Eglife étoit à Cumenieres.

Hiftoire de

Lorraine,

Preuves.

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Forges eft de la Prevôté des Montignons, &du Bailliage de Varennes.

FOUCHÉCOURT.

FOUCHE COURT, Fouchecuria, ou Falconis curia, Village, Annexe d'Ainvelle, Diocèle de Befançon; Mr. le Marquis du Chatelet, & Mr. le Marquis de Balogne en font Seigneurs hauts Jufticiers, & la Juftice eft exercée par leur Juge-Garde, Jurifdiction du Juge-Garde, Office de la Marche, Recette de Bourmont, Bailliage de St. Thiébault, Préfidial de Langres, Parlement de Paris; il y a dans le lieu une Eglife fous l'invocation de faint Valbert, & un Prieuré, dont le Prieur eft feul Décimateur fur tout le Finage. Il y a cinquante neuf ou foixante habitans.

FOU G.

Fouc eft un Bourg, ou une petite Ville, anciennement fermée de murailles, Cheflieu cy-devant de la Prevôté & Office de même nom, à deux lieues de Toul, à quatre de Commercy, deux de Vaucouleurs, Bailliage de Commercy; on voit à Foug, les ruines d'un Château autrefois confidérable, fitué fur la montagne. Le nom de Foug vient du latin Fagus, un foug, un hêtre Alberic l'écrit Fau.

Je trouve fous l'an 1105. Fagum in Lerfi valle, je crois que c'eft Fong fur le chemin de Toul à Void.

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Il eft parlé de Faho, ou Fao in Pago bedenfi, dans un titre donné à l'Abbaye de Gor*.1.p.285. ze en 770. par Angelrame Evêque de Metz; & dans un diplome de Louis, fils de Louis Meurisse, Roi de Germanie, Villam que vocatur Fao, P. 176, in pago Bedenfi, in comitatu liebaldi : je crois que c'eft Foug à une lieuë de Toul, qui eft in pago Bedenfi, dans le Pays de Void. Il y a un ou deux autres pays de Void vers le Luxembourg; c'est le canton de Bidbourg, ou de Bicdebourg: mais on ne connoit point de Faho dans ce pays la. La Paroiffe de Fao, ou Faux, ou Foug, dont nous parlons ici, étoit autrefois à la nomination de l'Abbé Idem pag. de Gorze. Il y avoit un Prieuré, auquel

437

Bertrand Evêque de Metz, le vingt-un May 1210. donna fept fols & fix deniers, 2 charge de faire fon anniversaire. Ce Prieuré étoit apparemment la Paroisse du lieu.

Mais je crois que ce dernier Prieuré de Faux, appartenoit plutôt à l'Abbaye de St. Arnoû: ce Faux ou Fao eft un lieu qui donne fon nom au Val de Faux. Il y a Faux-faintEtienne & Faux-faint-Pierre, qui ne font qu'une Communauté dépendante de Condé-fur-Moselle.

Foug cft du Barrois non-mouvant, Bailliage de Commercy, Cour Souveraine de Lorraine. L'Eglife paroiffiale eft dédiée à S. Etienne ; le Patronage appartenoit autrefois comme on l'a dit, à l'Abbaye de Gorze, mais il fut cédé en 1263. par un Abbé, au Chapitre de Brixei, & cette ceffion fut confirmée par Gilles Evêque de Toul, ès années 1264. 1265. ce Chapitre de Brixei ayant été fupprimé, par un décrêt de Mr. de Biffi, Evêque de Toul, le deux Juillet 1699. le droit de Patronage eft retourné aux Evêques de Toul, ou à leur Séminaire, qui en jouiffent aujourd'hui.

Foug a pour Annéxe, la Neuve-ville, dont le Patron eft faint Nicolas. La Neuve-ville ne faifoit anciennement qu'une Communauté avec Foug, elle en fut féparée par l'autorité de Robert Duc de Bar, en 1414. fous le non de la petite-Foug, ce qui fut caufe qu'en 1434. on en fit deux Paroifles. On dit qu'il y avoit autrefois à Foug, un Palais du Duc de Bar, au lieu où eft aujourd'hui la Chapelle appellée Fauconnieres.

Lorr. t. 20 Hiftoire de

Pag. 159.

Benoit

Henri II. Comte de Bar, qui a gouverné ce Duché depuis 1214. jufqu'en 1239. bâtit le Château de Foug en 1218. fur la montagne au pied de laquelle eft fitué le Bourg Histoire du même nom. On dit qu'il fe fervit pour de Toul, la conftruction de cet édifice des matériaux Pag. 437de l'ancien Palais de Savonieres, qui étoit dans la plaine voisine.

Alberic

ad annum

Gerard de Vaudémont Evêque de Toul, écrivit à ce Prince, pour le prier de renoncer à cette entreprife, lui remontrant que les Evêques de Toul fes Prédéceffeurs avoient autrefois employé tout leur crédit, 1218. pour empêcher qu'on ne conftruisît des Fortereffes fi près de leur Ville Epifcopale. Que Foug n'étant qu'à une bonne lieuë de Toul, la garnifon de Foug fous prétexte que Toul eft Terre d'Empire, ne manqueroit pas d'infulter les marchands de Toul, qui tiroient leurs marchandises du Royaume de France. Il conclut en le ménaçant d'en écrire a l'Empereur & au Roi de France, & de le fraper d'excommunication, s'il perfifte dans fa réfolution; mais le Comte de Bar fe mit peu en peine de fes ménaces, & exécuta fon en

Hiftoire

de Lorr.

2.2. p. 562.

treprise. Alberic met la Fondation du Château de Foug, en 1218.

On croit que ce Château fut bâti principalement pour tenir en bride le Duc de Lorraine Thiebaut II. qui avoit été fait prifonnier à Amance, & qui étoit alors détenu en Allemagne. Le Comte de Bar profita de fa difgrace & de fon absence, pour bâtir cette Fortereffe.

Dès l'an 1232. le Duc Mathieu II. Succefleur de Thiebaut II. affiégea le Château de Foug, mais il fut obligé d'en lever le fiege, & les troupes furent battues dans leur

retraite.

Robert Duc de Bar ayant été fait prifonnier à la bataille de Ligni, en 1368. demeura en prison à Metz, jufqu'en 1370. qu'il fit fon accommodement par la médiation du Duc de Lorraine, qui fe rendit caution d'une fomme de foixante mille florins, pour laquelle le Duc de Bar lui engagea la Ville & le Château de Foug.

En 1299. L'Empereur Albert & le Roi Philippe le Bel, étant convenu d'une entrevuë, qui devoit fe faire à Vaucouleurs; Philippe le Bel s'avança jufqu'à Foug, à une lieuë de Toul,& Albert en ayant été informé, lui députa aufli-tôt Vicfort, Archevêque de Cologne, pour lui faire compliment.

Le Contrat de mariage entre René d'Anjou, & líabelle de Lorraine, fille de Charles III. Duc de Lorraine, fut conclu au Château de Foug, & passé au même lieu, le vingt de Mars 1418. ou 1419. fuivant notre maniere de compter, Pâques étant cette année le vingt-fept de Mars.

Après la défaite de Charles le Hardi, Duc de Bourgogne, arrivée devant Nancy en 1477. Olivier de la Marche fon Médecin, fut méné prisonnier à Foug, avec beaucoup d'autres.

Le Bourg de Foug a fouffert extraordinairement pendant les guerres de Lorraine, fous le régne du Duc Charles IV. il étoit prefqu'entierement ruiné, lorfqu'en 1633. ou 1634. le Roi Louis XIII. en fit démolir le Château, de même que la plupart des autres Châteaux de Lorraine.

La dixme de la Paroiffe de Foug, appartient à divers particuliers de Nancy & de Toul.

Dans l'Eglife paroiffiale, il y a trois Chapelles: 1°. celle de faint Maur, fondée en 1305. par Aubertin d'Ourches, Prevôt de Foug; Mr. l'Evêque de Toul en eft Collateur. 2o. Celle de faint George, dont la collation appartient encore audit Seigneur Evêque. 3°. La Chapelle de St. Eloy. Item un Hôpital.

Il y a à Foug, environ cent quatre-vingt તે quinze habitans.

FRAMONT,

Antiquités de la Montagne du Donnon,
près Framont.

Sur les frontières de la Lorraine & de l'Alface, à l'extrémité du territoire de l'Abbaye de Senones à l'Orient, eft une très haute Montagne, marquée dans les cartes Géographiques fous le nom allemand de Gros-thaun, ou de Grand Dounon, par oppofition à une autre Montagne voifine, & qui eft marquée fous le nom allemand de Klein thann, petit Dounon; on fait qu'en ancien gaulois, Dounon ou Dunum signifie une hauteur.

La Montagne dont nous parlons, passe pour la plus haute qui foit dans les Vôges; elle eft fituée à fix lieues de Molsheim qui eft à fon Orient, & à fix lieues de Raon l'Etape, qui est à son couchant; à fix lieuës de Sainte-Marie aux mines qui eft à son Midi, & à fix lieuës de Sarbourg qui eft à son Septentrion.

De la même Montagne ou des environs, fortent trois rivières; la Plaine du côté du Couchant, & fe décharge dans la Meurthe près Raon l'Etape, La Sâre tire fa fource à un jet de pierre de la première, & tombe dans la Mofelle près Confarbrick, à une bonne lieuë au deffus de Tréves; enfin le ruiffeau de Framont ou grand-Fontaine fort du côté du Midi, & tombe dans la Brusche à la Broque.

Les Mathématiciens qui furent envoyés il y a quelques années par le Roi Louis XV. pour mesurer la longueur de la terre, trouverent que le Dounon étoit élevé au deffus de la furface ordinaire de la terre, ou de la mer, de quatre cens toifes, à quatre pieds de roi l'une.

Environ à une lieuë du gros Dounon du coté du Midi, fe voyent les Forges de Framont, qui ont fait donner quelquefois à ces Montagnes, le nom de Montagnes de Mabillon Framonts on a même prétendu que Phara- t. 2. oper. mend Roi des François, avoit été enterré à pofth.p.47. Framont, ou fur le Dounon ; & le R. P. Mabillon dans fa diflertation fur les fépultures des anciens Rois de France, a avancé que dans une charte de l'Abbaye de Senones de l'an 126. il étoit dit que Pharamond avoit été enterré fur la Montagne de Framont; d'où il conclut que cette tradition n'étoit pas nouvelle.

Mais il avoit été mal informé ; nous avons en main la piéce dont il parle, elle fait à la verité mention de Frament ou Ferramont :

croit très probablement avoir été mifes fur les portes, & qui font en langue & en caracteres latins.

Les Gaulois anciennement n'avoient point de Temples ni de Statues, comme nous le montrerons ci-après; mais dans la fuite après qu'ils eurent fubi le joug de la domination des Romains, & qu'ils curent adopté leurs cérémonies, & une partie de leur religion, ils bâtirent auffi des Temples; mais on croit qu'ils les bâtirent ordinairement en forme ronde ou octogone.

mais elle ne dit pas un mot ni de Pharamond, ni de fa prétendue fepulture en cet endroit. Vers l'an 1259. on découvrit, à quelque 'distance du Dounon, au lieu nommé aujourd'hui Framont, des mines de fer, fur un fond appartenant à l'Abbaye de Senones; Henri Comte de Salm, Avoué de cette Abbaye, s'empara de ces mines, & y fit conf truire des forges; l'Abbée de Senones s'y oppofa, & employa l'autorité de Jacques de Lorraine, Evêque de Metz, protecteur de l'Abbaye, qui fit renverfer ces forges. On les a rétablies depuis, & eiles fubfiftent encore aujourd'hui: leur nom de Framont ne vient nullement de Pharamond, mais de Ferratus-mons, Ferramont, montagne aux mines de fer, & elles font dénommées Ferratus-mons dans un titre latin de l'Eglife de S. Diey de l'an 1272.

Il n'y a rien de particulier à Framont, finon beaucoup de belles eaux, dont une une partie fort du lieu nommé grand-Fontaine, & l'autre vient du pied du Dounon, & des Montagnes voisines. On y voit aufli 'de fort belles forges, des ufuines très bien entretenues, & des réfervoirs d'eaux, auxquels on a employé plufieurs pierres taillées, qui ont autrefois fervi à l'ancien temple du Dounon, dont nous parlerons bientôt; on 'y remarque auffi quelques bas reliefs, & quelques infcriptions antiques, qui y ont été tranfportées du Dounon.

Sur le fommet du gros Dounon, étoit au trefois un Temple quarré oblong, long de quarante pieds, fur trente-un de large, ayant deux portes, l'une à l'Orient & l'autre à l'Occident, placées, non au milieu de la largeur, mais plus près de l'angle feptentrional. L'épailleur des murs au fortir de terre, étoit de trois pieds de roi, les murs étoient bâtis de grandes pierres de quatre ou cinq pieds, bien taillées de tous côtés, ayant une ou deux entailles affez profondes, à la face qui ne devoit pas paroître, pour aider à les remuer par le moyen d'un levier. Nous en avons vû les murailles qui étoient encore il y a 40. à 45. ans à la hauteur de 4. ou 5. pieds: mais depuis ce tems on a démoli cet édifice, & on en a tranfporté la plupart des pierres à Framont, pour former les murs de l'Etang, ou retenue d'eaux, qui fert aux manufactures, & ufuines pour battre le fer des Forges.

Les portes de ce temple avoient deux pieds de large à l'entrée du dehors & deux pieds & demi à l'ouverture en dedans, & quatre pieds & 7. pouces de haut; ce Temple eft manifeftement l'ouvrage des Romains, comme il paroit par la forme quarrée oblongue, par fes dimenfions, par les infcriptions qu'on (*) Autrement Hicraple, ou Jeraplé,

lois t. 1. f.

16.

On en voit encore un bon nombre de Antiquite cette forte dans les Gaules, par exemple: Un explique, à Montmorillon en Poitou; Un à Cour- mypl. t. 2. feult près Dinan en Bretagne ; Un à Er- P. 291. qui dans le Diocèfe de Brieux. Un au Fauxbourg d'Aigurande, Ville de Berri Un dans un Fauxbourg de Limoges, joignant les Pénitens noirs Au Fauxbourg de Vertillac dans la Marche; Un autre au Fauxbourg de Felletin dans la même province; Un à Dombes; Celui que faint Gre- Religion goire de Nazianze le pere bâtit à Nazianze des Galétoit octogone, & avoit des colonnes ou un periftile au dehors; Celui d'Othmarsheim près l'Abbaye d'Othmarsheim en Alface; Un furla montagne de Héraple près Forbach,(a) deffiné en 1753. par M. Treyze curé de faint Avold, il eft octogone, & a 18. pieds de Roy dans œuvre ; On y peut joindre, le Temple de la Daurade à Toulouse, qui a dix angles. On en trouve d'autres qui ont plufieurs faces, mais dont les angles font audeflus ou au-deffous de huit. Če qui rend douteufe la réflexion de ceux qui croyent que les Temples des Gaulois étoient communement octogones, c'eft que ces peuples donnoient cette même forme à d'autres bâtimens qui n'étoient nullement destinés à fervir de Temples, comme au Phare de Boulogne, à la Tour-magne de Nimes, à la Tour de Matignon, & à celle du Cimetiere des Innocens à Paris.

Mabill.

Le R. P. Mabillon a cru qu'une Eglife ro tonde qui étoit ci-devant dans l'Abbaye de annal. Be Senones, étoit l'ouvrage de faint Gondel- ned. t. 1. bert Archevêque de Sens, fondateur de cette 15.P.46%. Abbaye, mort après l'an 662. On en voit encore aujourd'hui une pareille dans l'Abbaye de Honcourt, apréfent abandonnée, en Alface au Val de Viller.

P.157.

Lagnille, Le P. Laguille dans fon hiftoire d'Alface, hift.Ala conjecturé que c'étoit anciennement l'ufaface 1. 14. ge de bâtir ainfi les Eglifes des Monafteres en rotonde, mais il eft certain. que ces deux Eglifes rotondes font modernes, celle de Senones n'a été dédiée que l'an 1153. & celle de Honcourt eft encore plus nouvelle.

Le Temple du Dounon étoit confacré à

Mercure

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