Images de page
PDF
ePub

Eliot hift. ou de rouge & de verd, &c. Nous avons des ordres encore vû au Cloître des Carmes de la plaReligieux, ce Maubert à Paris, les habits des anciens 1p. 282. Carmes, ainfi rayés & barrés de blanc & de noir: d'où vient qu'on les appelloit les freres barrés. J'ai encore ici d'anciennes migniatures, où les Soldats de différentes Compagnies font ainfi diftingués par des habits mi-. partis de différentes couleurs.

Les tuniques dont fe fervent nos Diacres & nos Soudiacres à la Meffe, repréfentent affez bien ces habits quarrés des anciens Gaulois, & les rayes ou bandes que ces tuniques ont devant & derriere de haut en bas, représentent fort bien les verges prétieufes ou bâtons, virga, dont les habits de nos Gaulois étoient ornés. Alcuin & Remi nomment virgulas, les ornemens des tuniques Ducange, gloffar. des Diacres qui fervent à l'Autel. Les habits virgata. rayés, virgata veftes, font fouvent défendus aux Clercs & aux Religieux.

Vide Cluver German. an

[ocr errors]

L'on donne communément à nos Tuniques, le nom de Dalmatiques, pour faire voir leur origine, & qu'elles ne font pas un habillement Romain, mais venu des Dalmates, peuples qui habitoient une partie de l'Illyrie, qui s'étend depuis l'Iftrie jufqu'au Golphe de Drin; l'on comprend quelquefois fous ce nom l'Esclavonie, au moins en partie; la Hongrie, la Croatie, par confequent on peut compter les Dalmates parmi les peuples de Germanie: on connoît fous le nom de Dalmatique un habit long, blanc, fans manches, avec des bandes de couleur rouge ou de pourpre. L'ufage des Dalmatiques a été autrefois réservé aux Evêques, & encore avec la permiffion du Pape. Les Empereurs Romains s'en font auffi revêtus, comme l'Empereur Commode, qui, felon Lampride, paroiffoit quelquefois en public avec la Dalmatique. L'Empereur Charlemagne & fes fucccffeurs, s'en font auffi fervi, & les Rois de France s'en revêtent dans la cérémonie de leur Sacre. Voyez Hofman

Lexicon; Dalmatica.

On remarque encore deux figures qui tiennent à la main une forte courroye d'où 1q. p. 196. pend une maffe ou maflue folide, & qui paroit une arme offenfive, telle que les Gaulois & les Germains en portoient à la guerre. Ils la nommoient Gafum, & la lançoient à l'ennemi, attachée à une affez grande courroye qu'ils retiroient avec cette maffue, après avoir frappé leur coup, fur-tout lorfqu'ils combattoient de près, les anciens en ont fouvent parlé, ils la nommoient hafta amentata, à cause de cette courroye, amentum : Statius 1.4. hafta juvatur. Amento, renovatque nova fornace bipennes.

Et encore:
Hanc nodo curfuque levi fimul adjuvat haftam.

quit

Ils la lançoient en courant, & fans ter leur courroye, mais fouvent ils abandonnoient ce javelot quand ils combattoient de loin.

Excutit :

Et après :

telumque volatile nodo

Expulfum nodo jaculum.

On appelle cette forte d'arme tantôt jaculum, tantôt telum, tantôt lancea. Silius parlant de Chryxus chef des Boïens, dit qu'il lança en courant une espece de poutre de chêne dureie au feu, & noueufe, & qu'il la jetta en l'air, s'aidant de la courroye qu'il tenoit en fa main, comme quand on jette une pierre avec la fronde.

Hefichius & Pollux dans leurs dictionnaires, expliquant ce que les Gaulois & les Germains appelloient Gafus, difent que c'étoit un dard tout de fer. Il étoit affez court, & cependant lourd & maffif, comme celui qui eft repréfenté icr; je crois en avoir vû autrefois dans le cabinet de M. Fischer à Basle. Ils étoient de bronze, folides, longs d'environ un pied & demi

Pline, hift. natur. l. 7. c. 56. attribuè l'invention de ees javelots à courroyes à Athalus fils de Mars. Jaculum cum amentò invenit Athalus filius Martis.

Toutes les figures dont nous venons de parler, fe trouvent renversées pêle mêle à côté d'un grand rocher, qui fe voit à l'extrémité orientale du fommet du Dounon. Et comme ce font des pierres fort massives & fort lourdes, & qu'il n'y a nulle apparence qu'on les ait amenées d'ailleurs en cet endroit, on a conjecturé qu'elles étoient ou rangées, & dreffées autour de ce grand rocher, ou placées fur fon plan; d'où elles auront pû être jettées & culbutées en bas, où les Payfans auront achevé de les brifer. Toutefois, comme il y en a quelqu'unes qui font des tombes, on pourra les avoir rompues en les levant, pour chercher deffous fi l'on trouveroit quelque chofe dans ces fepulchres.

par

Il eft indubitable que plufieurs de ces pierres étoient des tombes: elles en ont la forme. Elles représentent en demi relief les perfonnes qui y étoient enterrées ; elles se font trouvées prefque toutes aux environs du gros rocher für la cime du Dounon, où elles fe voyent encore aujourd'hui. Ni les Gaulois ni les Germains ne mettoient de ftatuës, ni n'en repréfentoient dans leurs Temples, beaucoup moins y auroient-ils mis des tom beaux de perfonnes mortes. Il n'y a nulle apparence que ces pierres ainfi chargées de figures d'hommes & de femmes arent été placées ni fur le rocher, ni plaquées contre lui, à moins qu'on ne fuppofe que ces pier res étoient dreflées contre le rocher, vis-à

vis & à la tête des fofles où repofoient les
corps des perfonnes en mémoire defquelles
elles font érigées. Ce rocher eft tout au haut
& à la cîme du Dounon; autour duquel on
avoit choisi le terrain pour être le Cimetie-
re & le lieu de la fepulture des perfonnes
qualifiées, qui mouroient dans le pays des
environs, car pour le fommet de la monta-
gne, il n'eft gueres croyable qu'il ait jamais
été habité. La rigueur du froid & la profon-
deur des neiges qui y durent pendant plu-
fieurs mois de l'année, ne leur auroit pas
permis d'y habicer.

Lucan Pharfal. 1.3. Carm. 400.

La plus grande difficulté que je trouve dans tout ceci, confifte en ce que quelqu'unes de ces pierres, que nous fuppofons être des tombes qui couvroient des corps morts, repréfentent des divinités, comme Diane & Mercure. Mais on peut croire que quelquefois les anciens Gaulois payens, faifoient graver, ou représenter en demi-relief, fur leurs tombeaux, les divinités aufquelles ils avoient une dévotion particuliére, comme les Chrétiens y font graver la Croix ou même quelque faint, ou un calice fi c'eft un Prêtre.

[ocr errors]

On fait que les Gaulois anciens n'avoient ni Temples ni ftatuës. Ils auroient eru faire injure à la divinité, que de la renfermer dans un Temple, ou de la représenter fous une figure fenfible. Ils adoroient la divinité dans les plus fombres forêts & fur les plus hautes montagnes, remplis d'une frayeur fecrette qu'infpire la folitude de ces lieux déferts & ténébreux. Lucos ac nemora confecrant, deorumque nominibus appellant fecretum illud, quod folâ reverentiâ vident; dit Tacite : Lucain décrit ainfi un bois facré qu'on voyoit près de Marseille.

Lucus erat longo numquam violatus ab avo:

[blocks in formation]

Sacra Deûm, ftruéta diris altaribus ara's
Omnifque humanis luftrata cruoribus arbos.

Arboribus fuus horror ineft, tum plurima

nigris

Fontibus unda cadit, fimulacraque mæta
deorum

C. 4.

mencemens, n'avoient point de ftatues de Plutarch.
leurs dieux; mais dans la fuite ils en firent in Nama.
Plin. l. 34.
une quantité prodigieufe & le commerce que
nos Gaulois eurent avec eux, leur fit bien-
Auguft. de
tôt changer de maximes & de pratiques. Ils civit. 1. §.
repréfenterent leur grand dieu Mercure, ou c. 31.
Vodans, fous une forme humaine dans le
gout des Romains & ces derniers peuples
ayant conquis les Gaules s'emparerent du
Dounon, comme d'un lieu propre à garder
l'entrée de la Lorraine en Alface, car alors
il y avoit, au pied du gros Dounon, un che-
min qui fubfifte encore aujourd'hui, pour
entrer en Alface. Ils y firent les exercices de
leur religion, & n'curent pas de peine à en-
gager les Gaulois leurs fujets à les imiter.

L'infcription Belliccus Surbur qu'on voit
dans une espece de cartouche, fur un ro-
cher au haut de la montagne du Dounon,
a beaucoup exercé les favans, qui ont en-
trepris de l'expliquer ; ce cartouche a trois
pieds de long, deux pieds de haut, & en-
foncé de quatre pouces dans le rocher. Au
deflus du mot BELLICCVS, car il est ainsi
orthographie, fe voit un Chien, la gueule
ouverte & la queue retrouflée, comme me-
naçant un Sanglier, qui eft au-dessous du
mot SVRBVR; ces deux figures font d'un
fort mauvais gout de même que l'écriture
qui les accompagne.

[ocr errors]

Le mot Bellicus cft bien latin, & peut fi. gnifier un guerrier; mais Surbur eft allemand, & fignifie fier, aigre; & Bur ou Burica, un Etable de porcs dans les bois, un lieu où les porcs fe retirent dans les forêts, voyez le titre 9. des Loix allemandes, il y a toute apparence que ce monument a été grave en mémoire de quelque chaffe, ou un guerrier, un Seigneur de la Maifon de Surbur a forcé un Sanglier dans fon fort, au fond des forêts du Dounon. On a des pareilles chaffes représentées fur des Agathes. On en a fait graver une à la tête du Gloffaire de Ducan

gc

édition d'Allemagne. On en peut voir un affez grand nombre deffinées d'après l'antique, tom. 3. de l'Antiquité expliquée, page

324. 325.

Feu M. Schilter de Strasbourg, à cru que
Bellicus étoit l'épithete de Surbur, & que
l'inscription marquoit la valeur d'un guer-
rier de la Maifon de Surbur, autrefois confi-
dérable dans l'Alface, & qui pouvoit bien
avoir fondé ou contribué à la fondation de
l'Abbaye de Surbur, fituée fur la route de
Landau à 12. ou 15. lieues du Dounon, à
deux lieuës d'Haguenau, fur la tiviere de
Surr qui prend fa fource en un lieu nommé
Numina fic metuunt.
Surbron, ou fontaine aigrelette, où l'on trou
Les Romains eux-mêmes dans les com- ve plufieurs médailles

Arte carent, cafifque extant informia truncis.

non vulgatis facrata figuris,

Hift. de Lorr. t. 2.

p.1381.

Beatus Rhenanus dit que ce Monaftere a été fondé par Dagobert en 680. & qu'il a été brûlé & ruiné dans les guerres des Payfans en 1525. Il y a aprefent quelques Chanoines; la Maison de Surbur est éteinte en 1360. comme on le peut voir dans un livre intitulé Commentationes & privilegia nobilium Alfatia, imprimé à Strasbourg.

FRAU-LAUTER,

Abbaye de Chanoineffes.

Je n'ai rien trouvé de certain fur l'origine de l'Abbaye de Frau-lauter; elle eft fituée fur la Sâre, à un quart de lieuë au-deffus de Sarlouis, & poffedée aujourd'hui par des Dames Chanoineffes, elles nous ont dit que la tradition du Pays étoit qu'un Seigneur de Tiffenbach, dont le fils s'étoit noyé près de là dans la Sâre, fit vœu de bâtir une Chapelle au lieu où le corps de fon fils avoit été trouvé. Il exécuta fa promeffe, & la Chapelle fe voit encore aujourd'hui dans le Chapitre des Dames. Enfuite le même Seigneur donna fon Château & tous fes biens pour fonder le Monaftere de Frau-lauter, qui fut d'abord gouverné par une Abbeffe nommée Marguerite, mais on ne nous a pas appris la fuite des Abbeffes qui lui ont fuccédé, ni aucune datte de ces événemens.

En 1581. le 25. Août le Duc Charles III. pafla une tranfaction avec le Comte Philip pe de Naffau Sarrebruck, par laquelle le Comte fe déporte au profit du Duc, de fes prétentions fur l'Abbaye de Frawlouter, & fur quelques autres lieux, & le Duc en même tems le déporte, au profit du Comte, de ce qu'il prétendoit fur les Abbayes d'Herbieshem, & de Wadgaffen, & fur les dixmes de quelques Villages des en

virons.

Cæfarius d'Heifterbach, 1. 8. des miracles, C. SI. dit que de fon tems les Supérieures des Dames de Frau-lauter prenoient le nom de Maîtrefles, Magiftra. Elles ne prirent le nom d'Abbeffes que long-tems après. Cafarius vivoit en 1210. cela pourroit bien montrer qu'elles étoient Chanoineffes régulières, & non Moniales.

FREISTROFF, Abbaye de Citeaux, FREISTROFF, Abbaye de l'Ordre de Câteaux, fituée dans une belle plaine au bord de la Nied, à une lieuë de Bouzonville; Diocèle de Metz. Elle fut fondée en 1130. par Viric de Valcourt; ce Seigneur étoit apparemment Lorrain : il avoit donné à l'Abbaye de Chaumoufey, la quatrième partie de l'Eglife d'Igney. Voyez Hifloire de Lor raine, Tom. 2. pag. cv111. Preuves. Le Due

que

Simon I. & fon épouse Adelaïde, favoriferent cet établiffement, & donnerent aux Religieux de ce lieu, en 1137. une Maifon dans le Village de Freiftroff, & leur accorderent leur protection. Simon, deuxième Abbé de Freiftroff, en diffipa les biens, en forte lefdits Religieux abandonnerent le Monaftere. Ceux de Juftemont, Ordre de Prémontré, & enfuite ceux de fainte Croix, même Ordre, y furent appellés par Bertrand Evêde Metz, & l'abandonnerent de même, & fous le même Evêque le Duc Mathieu I. introduifit à Freiftroff, des Religieufes de Cîteaux, qui y furent maintenuës, en 1210. par le même Evêque Bertrand, de Lorr. contre les Religieux de fainte Croix, qui 5. 2. p. 5. avoient prétendu y rentrer.

que

En 1414. Valkeranges, Abbeffe de Marienflos, Ordre de Citeaux, près la Ville de Sierk, ayant été obligée de céder fon Monaftere à Charles II. Duc de Lorraine, pour y établir des Chartreux; Jean Abbé de Citeaux, confentit que les Religieufes de Marienflos entraffent dans l'Abbaye de Freiftroff, & y vêcuflent avec les Religieufes de ce Monaftere. Les Religieux de Citeaux rentrerent feuls en poffeffion de l'Abbaye vers l'an 1460.

Jacques Abbé de Freistroff, eft connu en 1481. & Etienne de Senones, en 1521. En 1626. Claude Genneval, Abbé de Freiftroff, affifta à l'entrée folemnelle du Duc Charles IV. à Nancy. Nous y avons vû Mr. Pierre Aubertot, qui a réédifié l'Eglife & le Monastere.

En 1749. Monfieur de Klely, fit démiffion pure & fimple de fon Abbaye, en faveur de fon neveu Nicolas-Jofeph Protais Sevin, Religieux très méritant, du même Ordre.

Il y avoit cy-devant à Freiftroff, une Prévôté; on y voit encore un Château dont nous parlerons dans l'article fuivant; la Prevôté de Vaudrevanges, transferée à Bérus, ayant enfin été fixée à Bouzonville 1705. on y joignit celle de Freistroff. Voici un ordre Chronologique des Abbés & Abbeffes de Freiftroff, le plus exact qu'il ait été poffible de dreffer.

En 1130. Drogon, premier Abbé. Simon, deuxième Abbé, qui abandonna l'Abbaye.

1283. Marie, Abbeffe.

1310. Isabelle de Maingues.
1314. Guille de Salle-bruche.
1346. Helé.

1379. Ermenfon de Bergh.

1399.

1402. Avels Aubrione.

∙1410.

Hiftoire

1410. Agnès.

[ocr errors]

1430. Schmit de Dermenstein.

1446. Irmengarde de Dahlem, derniere Abbeffe.

1461. Mathias de Betting, Abbé. 1480. Jacques.

1504. Claude de Dampbelin.

1512. Jean.

1524. Etienne de Senones.

1556. Didier Colligny. 1594. Nicolas Sellier. 1600, François Genneval. 1626. Claude Genneval. 1652. Claude Aubry.

L'Abbaye fut entiérement incendiée, en 1658.

En 1681. François-Nicolas Perin, Chevalier Commandeur de l'Ordre de Malthe, Lieutenant de Roi, à Sarrelouis, Abbé Commendataire, fans Bulles.

1705. Pierre Aubertot, qui réédifia l'Eglife & le Monastere.

1740. Nicolas-Jude-Thadée Klely, qui s'eft demi volontairement de l'Abbaye, en 1749. en faveur de Nicolas-Jofeph Protais Sevin, Abbé moderne.

La Terre, Seigneurie & Paroiffe de Freiftroff.

La Terre, Seigneurie & Paroiffe de Freydorff ou Freiftroff fur Nied, à fix lieues de Metz, confifte au Chef-lieu de ce nom, dans lequel eft un grand, & autrefois deux forts Châteaux, avec doubles Foffes & Ponts levis, & en quatre Villages, Anzeling, Edling, Diding, Guiching, & la Cenfe de Vintrange.

Le Poffeffeur moderne dudit Château, eft François-Louis - Joseph - Luc, Baron Schenek de Schmidtbourg, au nom de fon époufe Marie Therese Baronne d'Eltz, unique héritiere de ladite Terre & Seigneurie.

La Terre de Freiftroff, paroit avoir tiré fon origine, des Comtes de Freydorff.

On appella la Terre & Seigneurie du nom de ces Seigneurs, Freydorff, ou Freiftroff, qui fignific en François franc-aloeuf, ou Ville-franche, parce que les Sujets de cette Terre ne fervoient anciennement qu'à leur Seigneur, dans fon diftrict.

L'an 1022. Beringer de Freydorff, fit un teftament, & difpofa du Comté de Freydorff, en faveur de Sigfrid, Comte de Viltzbourg, comme le prouvent les termes dudit teftament, écrit en latin.

Quatenus bona & jura, ope & marte fervata, fine hærede non definant, hæredem meum inftituo Sigfridum comitem viltzburgenfem nepotem & confanguinem meum.

Le Teftateur nomma en outre, en cas

d'extinction de la famille de Viltzbourg par forme de fubftitution, le Comte de Grineck & Rudolph, en ces termes :

Cafu, , quo Sigfridus Comes Viltzburgenfis hæreditatem non capit, five Sigfridus & fucceffores Viltzburgenfes fine brede funt, Grinecktium Comitem & Rudolphum nobilem Eltzianum legitimos hæredes quorumcumque eorum fpecialiter fubstituo, qui in comitatu de Freydorff, infignibus armis, & omni poffeffignum jure, & jurium fervato ordine invicem fuccedent.

Il est encore exprimé par le même titre que les Succeffeurs ne changeroient jamais le nom appellatif de cette Terre, Freydorff, dont voici les termes du Teftateur :

Ità tamen, quo comitatus de Freidorff nomen, quod ab ortu meorum Atavorum traxit, apud fe, & fuos Succeffores, perpetuò maneat..

Ce teftament eft fcellé des armes du Teftateur, & finit, comme fuit :

Meam ultimam voluntatem in publicum do, ut omnibus & fingulis noteat. Datum & actum more caftrenfi fub figillo meo Comite XIIII. calendas Ms. anno millefimo vigefimo fecundo, Henrico fecundo Imperatore regnante.

En 1295. Il y avoit deux Châteaux apa pellés le Château haut & le Château bas.

Bemond Gomer Comte de Viltzbourg reprefentoit pous lors le Seigneur du haut Château, & avoit les qualités de Chatelein.

Regnier & Eliza fon époufe, représen toient le Seigneur du bas Château, qui étoit un Fief noble héréditaire.

Conteftation furvint à cette époque, entre ces deux Seigneurs, à caufe de la Chatellenie, fur l'arbitrage de Simon Comté de Salm, Ferri Comte de Choifcuil, & Jean de Germiny; les difficultés ont été compofees & décidées

Cette tranfaction eft fcellée avec cinq fceaux y appendans. Volfang Adolph & Friderich Erneft, Barons d'Eltz, ayculs & refpectivement Grands-peres de madite Dame de Schmidtbourg, ont réuni avec ces deux Châteaux, la Chatellenie en 1699.

En 1301. Virion & Regnier de Freiftroff freres, citoyens de Metz, reprennent de Ferri Duc de Lorraine, en hommage, le Château de Freiftroff, la haute Juftice réservée au Duc. L'acte eft paffe par Gerard Evêque de Metz.

En 1471. le jeudy après la faint Remy, Henri de Warsberg Ecuyer, reprend au nom de Fulker d'Ellentz, fon beau-pere, le Château de Freiftroff, avec les dépendances.

En 1474. le jour de la translation, fant Nicolas, Henri de Warfperg, Ecuyer, reprend du Duc René II. le Château & reve nus de Freiftroft, en Fief héréditaire,

Qqq

En 1457. la veille de la Fête Dieu, Foulques d'Ellentz, Voiié de Vinkringen, reprend de Jean Duc de Calabre & de Lorraine, le Château de Freiftroff, & la haute Juftice, à la dédicace dudit lieu, & les amandes pendant l'année.

En 1493. le jour de faint Brice, Guillaume de Warsberg reprend de René II. pour melioration de fon Fief, la haute Juftice de fon Château de Freiftroff. La haute Jufticè lui avoit été donnée par le Duc, en 1492. En 1497. le vingt-cinq May, le Duc René II. donne la haute Juftice de Freiftroff, à Villaume de Vasperg.

En 1555. le douze Juin, Philippe de Warsberg, tant en fon nom, que comme tuteur des enfans de fon frere Jean de Warf berg, & de Marguerite d'Helmftat fa femme; à favoir: Samfon & Jean. Item au nom 'de Jean & Jean Faufte de Strombourg, à caufe de Chriftine de Putelange, femme audit Philippe. Item Catherine d'Helmftat, 'veuve d'honoré Sr. Philippe de Libenstein, tant en fon nom, que comme tutrice de Philippe, Jacob, Jean, Otto, Fraultz, Frideric & Anne fes enfans, tous enfemble, Seigneur de Freiftroff, en font les reprises de S. A.

En 1557. il y a une reprise de Samfon 'de Varnsberg, Vicomte de Reincek. En 1625. le fix Août, Samfon de Warsberg, reprend par Vautier de Warsberg, du Duc ~Charles & Nicole, la moitié du Château & Seigneurié de Freiftroff, dont l'autre moitié eft aux Srs. Jean-Paul Faufte de Strombourg, & Chriftophe de Liveftein. Item les trois quarts ès Villages de Pheningen, Eblingen, Bichingen, Tutting, Holdingen & Rumelfangen, la moitié d'Enfelingen; l'au

tre moitié étant à S. A.

En 1613. Samfon de Warsberg, reprit du Duc Henri.

En 1665. le vingt-cinq May, Jean Edmon Baron, Walpot de Baflenheim, re prend par Procureur, la moitié du Château & Seigneurie de Freistroff.

pc

le

En 1666. le fept Avril, François Philipde Vignéville du Sars, reprend de S. A. quart de la Seigneurie de Freistroff.

Tout ce que nous venons de dire des Château & Seigneurie de Freiftroff, nous a été fourni par un des Officiers de Mr. le Baron de Semitbourg, poffeffeur actuel defdits Château & Seigneurie; ce que nous obfervons ici, parce qu'il y a actuellement procès au Confeil, entre l'Abbaye de Freiftroff, & Mr. de Schmitbourg, au fujet de divers droits seigneuriaux, & que nous n'entendons point être garants de ce qui pourroit nous avoir été communiqué de préjudiciable aux droits contestés.

Outre l'Eglife de l'Abbaye fituée fur le bord gauche de la Nied, il y a encore à l'autre extrémité du Village de Freiftroff, une Eglife paroiffiale, elle eft petite & ancienne, & il en dépend plufieurs hameaux ; l'Abbé de Bouzonville, eft collateur & décimateur, le Curé eft à compétence. Diocèse de Metz, Bailliage de Bouzonville, Cour Souveraine de Lorraine.

FREMERE VILLE.

FREMERE VILLE, OU FROMERE'ɣILLE, Village de la Voivre, Diocèfe de Verdun, à 2. petites lieuës de Commerci au couchant, & à 6. lieuës du Pont-à-Mouflon à l'orient, à 4. lieues de Toul au midi, à 3. lieuës de S. Mihiel; Office, Recette, & Bailliage de S. Mihiel, Cour Souveraine de Nancy. Le Roi en eft feul Seigneur. La Paroiffe a pour Patron faint Albin. Le Chapitre de Montfaucon nomme à la Cure. Il y a 39. à 40. habitans dans le lieu. Le Village de Fremeréville avec quantité d'autres lieux, fut cédé au Duc de Lorraine Charles III. par l'Evêque de Verdun Nicolas Pfeaume, en échan ge de ce que ledit Duc avoit dans le ban de Rolieres, le Fief du ban des Pillons, de la petite Soheme, &c. le 10. Septembre 1 564.

Je remarque affez souvent dans notre Hiftoire des Seigneurs de Fremeréville.En 1 316. Philippe de Sorcy époufa Jeanne, fille de Jacques le Roi de Fremeréville.

[ocr errors][merged small][ocr errors]

FRANELLE la petite, & FRANELLS la grande, toutes deux à deux lieuës de Vezelize, Comté de Vaudémont, Bailliage de Vezelize, Cour Souveraine de Lorraine, l'Eglife eft dédiée à faint Eloph, martyr du Pays; Patron, l'Abbé de S. Evre, qui perçoit la moitié de la dixme, & le Curé l'autre moitié. La Chapelle de faint Nicolas est chargée de 24. Mefles par any elle a pour revenu le fixième des dixmes de Suriauville. La Maison de Frenelle au Comté de Vaudémont portoit d'azur à trois bandes d'or, au chef chargé d'un lion naiflant d'or.

Cette Mailon eft fort différente de celle de Frenau originaire d'Anjou, éteinte depuis affez long-tems; elle portoit de gueule à deux fafces d'argent, accompagnées do huit merlettes de même, 3. 2. 3.

FRESN E-E N-V OIVRE.

FRESNE-EN-VOIVRE, petite Ville ou Hiftoirs de Bourg fitué entre Verdun & la Tour en Voi- Verdun, p. vre fur la riviere de Chaffon, qui fe jette 92. dans l'Orne à Conflans. Frefne fut donné à Spicil. 12. l'Eglife de Verdun par Gimond, en faveur Hugo Fla de faint Paul Evêque de cette Eglie, qui vn.p.111.

« PrécédentContinuer »