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pag. 201.

201.

ponente gratiâ, fuerat Epifcopus ordinatus.
Dans le Breviaire de 1595. le répons de
la troifiéme leçon, eft conçu dans ces ter-
dans ces ter-
mes: Julianus dum gallias ingreditur, urbem
Grandem introivit,chrifticolas infequitur; plu-
refque carceravit, Eucarium aggreditur,&
ipfum decollavit.

Dans un Miffel à l'ufage de Toul, de l'an
1550. après l'Epitre de la Meffe, qui eft
propre pour faint Eucaire, le Graduel eft
conçu en ces termes: O pie paftor ovium, ur-
bis Grandis & finium, noftrum pafce colle
gium....coronam gloria triumphator Eucari,
dignè promeruisti.

pourroit dire que faint Eucaire auroit eu l'or-
dination Epifcopale, & qu'il en auroit fait
les fonctions dans la Ville de Gran, de mê-
me que dans Toul, qu'en Orient les Corévê-
ques, & même en Occident, les Evêques
regionaires ont fait les fonctions Epifcopales
dans différens endroits, où ils n'ont pas eu des
Succeffeurs dans les fonctions de ce n iniftere.

L'Auteur de la Préface du fytéme de Mr.
de Riguet, que l'on dit être Mr. l'Abbé Hu-
go, après avoir beaucoup loué Mr. de Riguet
qui n'avance jamais, dit l'Auteur, pour fait conf-
tant, que ce qui eft appuyé fur des preuves
monftratives, & ne donne que pour conjectures,
Et dans la Profe qui fuit: Hic urbi grandi ce qui ne lui paroit pas évident. Il réfute fans ai-
prafuit, ibi vitâ refplenduit. Dans le Bre- greur ce qui eft apocryphe, & fe défiant de fes lu-
viaire de l'an 1513. il eft dit que faint Eu-mieres, il ne rifque pas une décision fur des fi
caire étoit né au Village nomme Poirier, ou
Pyrus, d'une race illuftre, & du fang royal,
que fon Pere fe nommoit Baccius, & fame-
re Lientrude, qu'il eut pour frere faint Eli-
phe, & pour four fainte Menne, dont le
corps repofe à Pouffay, fainte Sufanne qui
eft inhumée en Champagne, fainte Libaire,
qui fut décolée pour la foi.

On tient communément que faint EuHiftoire de caire fouffrit le martyre à la jonction de la Lorr. t. 1. Mofelle, & de la Meurthe, près de Froüart, où l'on voit un Hermitage; aux deux côtés de la porte de la Chapelle, on lit deux infcriptions, l'une latine, & l'autre françoife. la latine dit que le pere de faint Eucaire étoit Baccius, & fa mere Lientrude, tous deux de la race du Roi de Châlons.

4

Qu'ils eurent pour enfans, faint Eucaire, faint Eliphe, fainte Libaire, fainte Sufanfainte Mennes, faint Ode & fainte Ger

ne,

trude.

L'infcription françoife ne parle que de S.
Eucaire, & dit qu'il fut mis à mort en cet
endroit en l'an 362. avec vingt-deux cens
autres Martyrs, enterrés au même licu.

Mais à Liverdun, où fut transforé le corps
de faint Eucaire, une ancienne infcription
porte, que ce Saint étoit Evêque de Gran.
L'ami de Dieu, & vrai Martyr Eucaire,
Jadis de Gran, Evêque débonnaire.
Après cet étalage de citations, Mr. de
Riguet convient qu'après le martyre de faint
Eucaire, & fon Epifcopat à Gian, la Ville
de Toul étant devenue plus confidérable,
faint Manfuet a pû y commencer une nou-
velle fuite d'Evêques, & quand on voudroit
dire qu'il y avoit un Evêché à Toul avant
le martyre de faint Eucaire on pourroit
avancer qu'il y en avoit encore un autre à
Gran, lequel après la ruine de cette Ville,
auroit été confondu avec celui de Toul,
ainsi qu'il eft arrivé lorfqu'on a confondu
deux Evêchés en un. Il dit de plus, qu'on

gnes équivoques de certitude. C'est ainsi qu'il
propofe l'établissement du Siege Epifcopal de S.
Eucaire à Gran, comme une probabilité: & quoi-
que les documens de Toul, & de Liverdun
qui font les témoins irréprochables de la tradi-
tion locale, confpirent unanimement à prou-
ver ce fait, néanmoins il n'ofe établir une dé-
cifion pofitive, abandonnant à fon Lecteur la
réfolution de ce probléme.

Benoit

critique dè
hiflore

de N. D.
de Sion Po

Mr. l'Abbe Hugo s'étend après cela à
montrer que du tems de faint Eucaire, la
Ville de Toul étoit très bornée; & il s'éton-
ne après cela que le R. P. Benoit Picart, cet
Auteur fi judicieux & fi fincere, ait pû nous
vanter la Ville de Toul,comme la Capitale des
Leuquois, fous les Empereurs idolatres. L'Ab- 191.
bé Hugo, enfuite avance hardiment que le
nom de Tullum, qui fe lit dans Ptolomey, a
été ajoûté après coup. Et que ce nom n'a été
connu que fur la fin du neuvième siècle, ou au
commencement du dixième. Il cite pour ce
fentiment, le P. Benoit, dans fa critique de
l'Hiftoire de Nôtre-Dame de Sion, au Com-
té de Vaudémont. Il conclut qu'il s'en tient
aux fortes conjectures qui veulent que Gran
ait été jufqu'au quatrième Siècle, & au-delà,
plus fa ncufe que Toul, & plus convenable
à la dignité Epifcopale.

Pour fortifier ces conjectures, on peut
ajoûter qu'il n'eft pas certain que Gran ait
été anciennement comprise dans le pays des
Leuquois, elle pouvoit appartenir à celui des
Lingoniens, ou du pays de Langres; elle eft
fur les frontieres des deux Evêches de Toul
& de Langres, & prefque auffi près de Lan-
gres que de Toul; la ruine de Gran, qui fut
dit-on, détruite du tems de Julien l'Apoftat,
ou peu de tems après, a pû donner lieu à
l'immenfe étendue de l'Evêché de Toul, par
la jonction du territoire de l'Evêché de Gran
& de celui de Toul, & par la fuppreffion du
titre Epifcopal de Gran, & de la fucceffion
de fes Evêques.

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Au refte les exemples de ces fortes de fuppreffions de titres Epifcopaux, & de ces Evêchés qui n'ont point eu de fuite d'Evêques, font frequens dans l'Eglife. On en voit un nombre dans l'Orient, dans l'Occident & dans l'Afrique les incurfions des Barbares, les ruines des Villes ont causé ces changemens. Nous avons dans le Diocèle de Metz une Ville ou gros Bourg nommé Metlis ou Metleshem, près l'Abbaye d'Hornbac, où deux Evêques, favoir, S. Landri qui vivoit vers l'an 660. & S. Firmin, qui cft mort après l'an 750. ont exercé les fonctions Epifcopales, mais n'ont point eu de fuccefleurs. Le P. Thomaflin rapporte plufieurs exemples de pareils Evêchés, dont on n'a pas cu de fucceffions d'Evêques. Ainfi la chofe n'embarafferoit point fi l'on avoit démontré l'exiftence de l'Epifcopat de faint Eucaire à Gran. Mais tandis que la chofe ne fera pas prouvée à n'en pouvoir douter, la difficulté demeurera en fon entier, nonobftant les exemples de translations ou de fuppreffions de titres Epifcopaux, qu'on pourra produire.

Vermand, capitale d'un peuple, étoit au trefois le fiége d'un Evêque, qui après la ruine de cette Ville, tranfporta fon fiége à Noyon.

Augufta Rauracorum, Ville autrefois confidérable, aujourd'hui petit Village aux environs de Basle. Le fiége d'Augufta Rauracorum a été transferé à Basle.

Gabalum, en françois Javoux, dont le fiege a été transferé à Mende.

Le fiege Episcopal d'Anis a été transferé au Puy, & celui de Melguvil à Montpellier.

Sazime n'a point eu d'autre Evêque que S. Gregoire de Nazianze.

Voilà à peu près ce que ces deux Ecrivains ont dit pour appuyer leurs conjectures. La difficulté fe réduit à trois Chefs; favoir: 1°. Si les monumens qu'on cite pour l'Epifcopat de S. Eucaire à Gran, font de nature à faire preuve en cette matiere. 2o. Si la Ville de Gran a paflé pour Cité dans les trois ou quatre premiers fiécles; & fi elle étoit plus propre à foutenir la dignité de Ville Epifcopale, que la Ville de Toul. 3°. Si Toul anciennement n'étoit qu'un château, & fi fon nom qui fe trouve dans le Geographe Ptolomée y a été ajoûté.

Quant à la premiere difficulté, on peut avancer que les raisons qu'on a rapportées pour prouver l'Epifcopat de faint Eucaire à Gran, ne font ni folides, ni fondées fur l'antiquité ; les piéces qu'on a citécs font modernes, & ne paffent pas deux cens ou deux cens cinquante ans, mettons fi l'on veut 300. ans. Ce font des traditions popu

laires, des infcriptions, des légendes nouvelles, des Proles, des Oraifons d'Eglifes particulieres de très peu d'autorité en ce genre.

Les Légendes de faint Eucaire ne s'accordent pas entr'elles ; les unes difent qu'il étoit Evêque, fans marquer le lieu de fon Evêchés d'autres qu'il étoit Evêque de Toul, d'autres qu'il l'étoit de Gran, d'autres qu'il gouvernoit les Ecoles de la Ville de Toul, les uns le font originaire de Gran, les autres de Châlons en Champagne les uns lui donnent trois fœurs, d'autres lui en donnent cinq; ces variétés font d'ordinaire, les marques d'incertitude & de faufleté. On dit qu'il étoit Evêque de Gran, que fon frere faint Eliphe, & fa four fainte Libaire y furent martirifes, leur culte y eft célébre, & faint Eucaire a été martirisé auprès de Pompey & de Froüart, & fon corps fut porté à Liverdun & non à Gran, où on ne fait point mémoire de fon culte, autre sujet de doute fur fon Epifcopat.

La Ville de Gran eft abfolument inconnuë aux anciens Geographes, le plus ancien titre qu'on cite, où il en foit fait mention, eft de l'an 886. fous Charles le Chauve, & le nom de Granis villa, ne décide point qu'il parle de la Ville de Gran; je ne veux pas toutefois contester toutefois contefter que ce n'ait été autrefois un très grand lieu, les monumens qui y subfiftent, & tous ceux qu'on y découvre tous les jours, font des preuves de fon anciennè grandeur. Je ne nierai pas non plus qu'elle n'ait été comprise dans le pays des Leuquois, & non dans celui de Langres ou des Lingoniens qui en eft proche. Enfin je n'aurai pas de peine à accorder que Gran ne puisse être du nombre de ces villes, où l'on aura vû quelque Evêque exercer en certain tems les fonctions Epifcopales, & qui n'auront point eu de fuite; & dont les titres Epifcopaux auront été éteints prefqu'auffitôt qu'ils ont commencé; on en a plus d'un exemple dans l'antiquité ; mais tout cela ne prouvè pas la réalité de l'Epifcopat de faint Eucaire, mais feulement la poflibilité qui ne peut jamais former de preuve, la conféquence eft bonne de l'être au pouvoir être ; mais non du pouvoir être à l'être. Or l'Epifcopat de faint Eucaire ni à Gran, ni ailleurs n'a jamais été prouvé d'une maniere décisive &

convaincante.

L'antiquité de la Ville de Toul, la qualification de Cité, fon fiége Episcopal, fon nom connu dans les anciens Geographes font chofes certaines & indubitables, il n'eft pas croyable que le P. Benoît Picard ait pû avouer, comme le veut l'Auteur de la Préface dont nous avons parlé, que la ville de Toui n'a été connue sous ce nom, dans la pro

que

vince de Lorraine, que fur la fin du neuvième fiécle, ou dans le commencement du dixieme. Les archives de toutes les Eglifes, & même celles de Toul que le P. Benoit a eues à fa dévotion, en reculent l'époque à l'onziéme fiècle, fi l'on en croit cet Auteur. Le R. P. Benoît tient bien un autre langage dans fon histoire de Toul imprimée en 1707. Il y montre Ptolomée a nommé les Cités de Toul, & de Nafium, dans le pays des Leuquois, que la Notice de l'Empire composée fous l'Empereur Honorius, nomme civitas Lencorum Tullo. Que fous Dagobert premier, & fous les Rois de la premiere race, elle n'étoit pas connue fous un autre nom. Les tables de Peutinger, & l'itinéraire connu fous le nom de l'Empereur Antonin, marquent auffi expreflement Tullo.

Un Auteur anonyme que l'on croit être M. Nicolas Clement garde de la Bibliotheque du Roi, & qui s'eft caché fous le nom de M. Antimond, compofa exprès une Differtation critique pour prouver que la Ville de Toul étoit la capitale & le fiege Epifcopal des Leuquois, & que Gran n'a pas été la capitale des mêmes Leuquois, ni le fiege Epifcopal de S. Eucaire, & que ce faint n'a pas ce faint n'a pas été Evêque des Leuquois, contre le fyflème chronologique des Evêques de Toul par M. l'Abbé de Riguet, &contre la Préface mife à la tête de ce livre par un Auteur anonyme.

cé que le nom de Tullum a été mis après coup dans le texte de ce Geographe, M. Clement lui foutient que le nom de Tullam fe trouve dans tous les manufcrits grecs & latins, & dans toutes les anciennes éditions de Ptolomée.

Il entre fur cela dans un détail, qui n'étoit poffible qu'à un garde de la Bibliothéque du Roi. Il eft conftant que les anciens & les premiers autheurs des Verfions de Ptolomée de grec en latin, les anciens manufcrits, & toutes les éditions de cet auteur font uniformes en cet endroit. Il en conclut qu'il y a bien plus de raison de dire que les favans conviennent que ce mot de Toul le trouve dans Ptolomée, que de dire qu'il y a été ajouté après coup. M. Clement donnè un article fort curieux touchant l'itinéraire que l'on cite fous le nom de l'Empereur Antonin; il fait voir que cet itinéraire est véritablement de l'Empereur Antonin; que c tte cofmographie eft compofee de trois pieces fort anciennes, la premiere eft la defeription de la terre, de Célar & d'Augufte, & on y diftingue l'ouvrage des trois geographes qui y furent employés. La feconde rapportée par Ethicus a pour titre ;alia totius orbis defcriptie, dont on ne connoit l'auteur; après cela vient l'itinéraire d'Antonin, qui eft beaucoup plus circonftancié que ces deux autres pieces. On voit par ce qui eft contenu dans cet itinéraire, qu'Ethicus y a ajouté, & l'a interpolé, par exemple il dit: Bifantium que eft Conftantinopolis ; Perfulis que eft Maximinianopolis. On fait que Conftantinople & Maximinianopolis font beaucoup plus récentes qu'Ethicus.

pas

Comme M. Clement étoit natif de Toul, auffi bien que le P. Benoît Picard, ils avoient intérêt tous deux à défendre l'honneur & l'antiquité de leur patrie; & M. Clement étant garde de la Bibliothèque du Roi, fe trouvoit à même de la foutenir mieux qu'un autre, ayant la commodité des livres, & M. Clement conclut que M. l'Abbé de fur-tout des manufcrits, pour prouver que le Riguet tout habile qu'il étoit, a eu le malnom de Tullum n'avoit pas été ajouté au heur commun à tous ceux de cette Provintexte de Ptolomée. Il fuit pied à pied fon ce qui veulent travailler, le défaut de liadversaire, & le réfute folidement. Il fait vres & de bibliotheques arrêtent leurs provoir que le fiftême de M. de Riguet n'eft fon- grès; & le peu de zele qu'on y a pour dé que fur des pieces nouvelles & de mau- les fciences leur fait négliger des recherches vais aloi, que la vie de faint Elophe compo- plus exactes. C'eft la plainte que cet Abbé sée par l'Abbé Rupert, eft rejettée par les lui-même faifoit autrefois à une personne plus habiles critiques; que cet auteur même qu'il honoroit de fa conversation. avouë que Toul étoit la Cité des Leuquois. Que Gran n'eft nommé Cité dans aucun bon auteur. Que toutes les notices donnent ce nom à la Ville de Toul, de même que GREVEN-MACHEREN. les Rois de France de la premiere race, & enfuite les Rois de Germanie, & les Empereurs, & une foule d'auteurs & d'hiftoriens anciens & modernes. Il ne difconvient pas qu'on n'ait vû des Evêchés fupprimés, & dont le titre a été transféré d'une Ville en

une autre.

Enfin venant à l'article de Ptolomée, où l'auteur de la Préface en question, a avan

LA GRAND-VILLE, Voyez CONS LA

GRAND-VILLE.

GREVEN-MACHEREN, ou GREVE-MACRE, petite Ville au pays de Luxembourg, entre Sierk & Tréves, fur la rive gauche de la Mofelle, en une plaine agréable, à cinq lieuës de Luxembourg vers l'orient; elle est environnée d'un terroir fertile & de cotteaux plantés de vignes.

Henri l'aveugle Comte de Luxembourg,
Yyy

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Bertholec l'acquit de Hillin Archevêque de Tréves, & Sp. 92. depuis ce tems elle cft demeurée au pouvoir des Comtes de Luxembourg. Le même Comte Henri en voulant faire une place d'armes, pour lui fervir de barriere de ce côté là, la ceignit de murailles, & l'environna de fofsés, & dès-lors elle prit forme de Ville, & on l'appella Grevenmacheren, les limites du Duc, pour la diftinguer de Koenigs-macheren, la frontiere du Roi, autre Ville près Thionville, que Jean Roi de Bohême & Duc de Luxembourg fit auffi fortifier.

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Hift. de Luxemb. Le nombre des habitans de Greven-ma.5.p. 92. cheren s'étant confidérablement augmenté, le Comte de Luxembourg lui accorda des lettres d'affranchiflement, à peu près fur le pied de celles de Luxembourg. Qu'ils payefont annuellement la neuvieme gerbe de leurs champs, & le neuvième panier de leurs vendanges, avant qu'ils ayent tiré le fruit de leurs champs & de leurs vignes. Que chaque maifon payera tous les ans quatorze deniers, fept à la faint Remi, & fept à la fainte Valburge, & un chappon à Noël. Lorfque le Comte créera fon fils aîné Chevalier, ou qu'il mariera fa fille aînée, ils payeront à proportion comme ceux de Luxembourg. Ils marcheront à la guerre, comme les Bourgeois de Luxembourg, lorfqu'ils y feront commandés, &c.

Hift. de Verdun, pag. 186. 187. & Preuves. XXVIII. &

La Ville de Greven-macheren a fouffert
de grandes & facheufes révolutions pendant
les
guerres; ayant été plus d'une fois brulée,
pillée,faccagée,& nommément par Albert de
Brandebourg en 1552. & encore en 1705.
par les alliés, fes murailles font prefqu'en-
tierement ruinées, depuis qu'en 1688. la
France fit rafer prefque tous les Forts du Lu-
xembourg.

à

P. 512.

te de l'Evêque de Metz, tituée fur l'Etang Menriffe,
de Lindre. Le deux Octobre 1359. Henri
de Guermanges promet de fe rendre prifon-
nier au Château de Vic, au premier de l'an
1360. & confent s'il manque à fa parole,
que tout ce qu'il tient de l'Evêque de Metz,
lui foit acquis & confifqué.

Le dixième Juillet 1373. Henri de Guer- Meurisse,
manges fit fes reprises de Theodoric Evêque P. 128.
de Metz, pour la Terre de Guermanges;
& le jour de la Converfion de faint Paul,
vingt cinq Juin 1378. il y a pareilles repri-
fes par Jean & Raoul de Guermanges, fils 540.
de Henri.

Et en 1408. le trois de Janvier, le Seigneur de Guermanges, fait fes reprises de Raoul de Coucy Evêque de Metz.

Le Seigneur de Guermanges a eu procès
avec Mr. de Saint Simon, Evêque de Metz,
au fujet de l'hommage de fa Terre, & il a
éte condamné à le lui rendre par Arrêt du
Confeil du Roi.

La Seigneurie de Guermanges eft poffe-
dée par une branche de celle de Cuftine.
La Maifon de Guermanges porte
de gueulè
au cors d'or mis en pale.

H

HABE N D.
Pays d'Habend, ou de Remiremont.

ABEND, (le Pays de) est ce-
lui où fe voit aujourd'hui la
Ville & l'Eglife de Remire-
montice pays eftnomméori-
ginairement Habendum >
ou Avendum, ou Habun-
dum, où Avendunum.

La Montagne où faint Romaric bâtit En 1355. le Duc Venceslas accorda la fameufe Abbaye de Remiremont, où l'on ceux de Greven-macheren une foire ou un voit aujourd'hui le Monaftere des Bénédicmarché, le jeudy de chaque femaine, en ré- tins du faint Mont, étoit proprement Hacompenfe des gros frais qu'ils avoient fup- bendum. Il eft dit dans la vie de faint Arnoû portés, pour la réparation des murailles de Evêque de Metz, qu'il mourut & fut enterleur Ville, & en 1384. il confirma leurs Prire in Habendo, au faint Mont, d'où il fut viléges, dont on a parlé plus haut.

Il eft fait mention de Macheren, dans une Charte de Dagobert II. de l'an 675. In pago Moslenfe in Marcha Barenfe, Machera. Cette Terre appartenoit anciennement à l'Eglife collégiale de la Madeleine de Verdun, qui l'échangea en 1222. contre d'autres biens, avec l'Abbaye de faint Eucaire, ou faint Mathias de Tréves. Quelques tems après le domaine en fut transferé au Comte de Bar. Hiftoire de Le Duc Simon I. en 1136. remporta à Lorr.. 1. Macheren, une victoire contre Alberon Arpage 8. chevêque de Tréves.

CX XXIII.

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enfuite transferé à Metz. Et dans la vie des
faints Amé & Adelphe, on nomme le Mo-
naftere du faint Mont, Habundense Monafle-
rium.

Cet ancien Monaftere d'Habend, prit dans
la fuite le nom de fon Fondateur faint Ro-
maric, & s'appella Romarici, ou Rumarici-
mons; en allemand Rumelsberg, Montagne
de Romari; enfin depuis l'irruption des Huns,
dans ce pays, les Religieufes du faint Mont
ayant été obligées de quitter leur ancienne
habitation, fe bâtirent dans la plaine fur la
Mofelle, ce qui a donné commencement à
la Ville de Remiremont, affez connuë au
GUERMANGES, Seigneurie dépendan- jourd'hui, par le célébre Chapitre des Da-

GUER MANGE S.

Idem page

mes nobles qui y résident.

Quant au pays d'Habend, il s'étendoit fur la Montagne & fur les vallées qui environnent la Ville, & qui forment le Territoire de la Prevôté de Remiremont, des deux côtés de la Mofelle; ce pays eft compris dans celui du Chaumontois, qui étoit beaucoup Hiftoirede plus étendu que le pays d'Habend. Dans les Lorr. t. 2. anciennes reprifes que le Duc de Lorraine faifoit auprès de l'Empereur, il exprimoit le Comté de Rumelsberg, ou de Remiremont: nos Ducs étoient originairement Avoués & Comtes de Remiremont.

page

TCCCLXXXI.

HABLAINVILLE,

&Petonville.

HABLAINVILLE, Village du Ban de la riviere, ayant cy-devant pour Annexes, Butíville, Rulonville & Vaxainville, & ayant de plus dans fa dépendance Pétonville, autrement Betonville. Le Ban de la rivière tire fon nom de la petite riviere de Vezouze, qui prend sa source dans les Montagnes de Vôges, & fe décharge dans la Meurthe au'deffous de Lunéville.

La Paroiffe d'Hablainville comprenoit cydevant les Villages dont on vient de parler. Mais en 1727. le Seigneur Evêque de Toul a érigé en Cure Buriville, & y a uni Rulonville, & n'a laiffe à Hablainville, que Vaxainville, & le Hameau de Pétonville.

Le Patron de l'Eglife d'Hablainville, eft faint Martin. L'Abbé de Senones en eft collateur. Le même Abbé & les Religieux de Senones y font décimateurs, chacun pour le tiers des groffes & menuës dixmes, & le Curé pour l'autre tiers. Il a auffi un buverot confidérable. Le Marguillier prend la dixme de la troifiéme charuë. Hablainville étoit à l'Abbaye de Senones dès l'an 1 1 52. & encore en 1169. comme il paroit par les confirmations des biens & Eglifes de ce Mo

naftere.

Pétonville ou Betonville, aujourd'hui petit Hameau dépendant d'Hablainville, étoit autrefois un lieu confidérable. Il y a même apparence que c'étoit le Chef-lieu du Ban de la riviere. Il en eft parlé dans le titre de Childeric II. en faveur de l'Abbaye de Senones, en 661. c'eft le feul Village dont le nom foit exprimé dans cet ancien titre, fous le nom de Petulum-villare. Il est encore rappellé dans les années 1152. 1164. l'Abbaye y pofledoit une Maifon-franche, dont on voit encore les ruines, & divers autres droits. Il y a à Betonville une Chapelle dédiée à S. Urbain, dont le revenu eft de cinq ou fix jours de Terre.

Hablainville eft à une lieuë & demie de Badonviller, & à quatre & demie de Lunéville.

Seigneur & Souverain, le Roi. Les Seigneurs d'Ogeviller, ont les deux tiers de la Seigneurie. Bailliage de Lunéville.

HABUNDANGES. on HOBLINGEN. HABUNDANGES, ou Gabundange, ou Haboudanges, eft un ancien fond de l'EHift. de glife de Metz. Jacques de Lorraine Evêque Lorr. t. 1: de Metz, fils du Duc Ferri de Bitche, & pag. 72. qui a gouverné l'Eglife de Metz, depuis l'an premiere 1238. jufques 1260. acquit le Fiefd'Habou- édition. danges à fon Eglife, & le donna en Fiefren- Preuves. dable au Comte Th. dit Soibert; nous avons parlé du Comte Sigebert, ou Seiberg, ou Soibert d'Alface, dans le Tom. 1. de l'Hiftoire de Lorraine, deuxième édition pag. ccxxXIV. Preuves.

Hiftoire de

Sous l'Evêque Thierri de Bar, qui fut élu Lorr. t. 1. en l'an 1164. le Château d'Habundanges p 65. étoit une retraite de brigans, qui défoloient preuves, & les Terres de fon Evêché. Ce Prélat tira ce Meuriffe, Château des mains de ceux qui le poffehift. de doient & ravageoient fon doient & ravageoient fon pays. Il y bâtit une belle fale qui s'y voit encore à présent, dit Mr. Meurifle fuffragant de Metz, avec quantité de beaux corps de logis.

Ce Château étant forti des mains des Evê. ques de Metz, par un engagement, Meffieurs de la Cathédrale de Metz, l'ont retiré pendant leur derniere adminiftration des biens de l'Evêché.

La Chatellenic d'Habundanges, comprend Habundanges, Dedling; Obrec, Chanoy, Blange, Hampont, d'Alheim, Burtoncourt, Beneftrof, Baronville, Reching, Guer

manges.

Metz, P.

411.

Meuriffe dit qu'on trouve dans la Chan- Meuriffe cellerie de Vic, une reprise de la Fortereffe P. 5276 de Guabondange, du vingt-fept Juillet 1 376. on ne dit pas le nom du Seigneur qui fait fes reprises.

En 1374. Ademare de Montil, Evêque de Metz, hypotéque Habundange, Obreck, Hampont, &c. à Simon Comte de Salm, pour une fomme de trois mille livres de petits tournois, qu'il lui avoit promife. Archives de Lorraine. Layette, Salm.

HACOURT. HACOURT, Village fur la Meufe, à trois quarts de lieuë au-deffus de Bourmont Bailliage de Bourmont; Diocèse de Toul, Office, Recette, Sénéchauffée dudit Bourmont; Cour Souveraine de Lorraine. L'Eglife a pour Patron, faint Martin. Collateur le Seigneur du lieu, à l'alternative avec le Roi de Pologne, comme Duc de Lorraine. Le Curé a le tiers de la groffe dixme, Mr. de Lisle un autre tiers, & le Chapitre do

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