Vaffeb. foi. 363.

1

Nouvelle

& Simon freres, qui firent leurs rcprifes de Robert Evêque de Verdun, en 1260. & Milon de Hatton-chatel, qui vendit certain bien à Sampigni, & dont les defcendans vendirent la part qu'ils avoient à Hatton-chatel, aux Evêques de Verdun, qui depuis ce firent leur demeure ordinaire. Cette Maifon d'Hatton-chatel éteinte depuis long-tems, portoit de fable à la croix d'or, écartelée de Clermont-en-Argonne, qui étoit d'azur à fix annelets d'argent, traverfes de dards de même 3. 2. I.

tems y

Je lis qu'en 1218. où 1219. Jacques Seigneur de Cons, ou la grande Ville dans le Luxembourg, vendit à Jean d'Apremont, élú Evêque de Verdun, & à fes Succeffeurs, ce qu'ils pouvoient avoir & prétendre dans la Terre de Hatton-chatel, & dans la Chatellenic de Sampigny, tant en Fief, qu'en alcuf, en Seigneuries, & en tous autres droits.

Cette Fortereffe de Hatton-chatel fut toujours depuis confidérée comme une place de confequence, par fa fituation fur une montagne qui domine fur toute la plaine qui eft au-deffous, & qui est très vaste.

En 1352. par une charte de cette année, on voit que Hatton-chatel étoit le lieu principal où les Evêques de Verdun faifoient frapper leurs monnoyes. Mais depuis l'aliénation de Hatton chatel, ils ont plus ordinairement fait fabriquer leurs monnoyes à Dieuleward, près le Pont-à-Moufion.

Les Evêques de Verdun eurent à Hattonchatel, le fiege principal de leur Juftice, depuis l'affranchiflement de la Ville de Verdun, jufqu'en 1546. qu'elle fut aliénée par l'échange dont on a parlé, entre Nicolas de Lorraine, Evêque de Verdun, & Chriftine de Dannemarck.

Hugues de Bar Evêque de Verdun, ayant Hiftoire de befoin d'argent, engagea fa Terre de HatVerdun, p. ton-chatel, à Henri de Pierrefort fon frere, 340. 344. en 1353. moyennant la fomme de deux mil346. le cinq cens florins; mais le même Prélat retira cette Seigneurie en 1359. en payant à Robert Duc de Bar, quatre mille florins. Hatton-chatel fut de nouveauengagé, & Robert Duc de Bar, en étoit maître en 1363. Sous Jean de Bourbon Evêque de Verdun, les Chanoines de la Cathédrale fe voyant moleftés par les Magiftrats de Verdun, furent fur le point en 1374. de fe retirer à Hatton-chatel.

Le vingt-fept Avril 1378. Jean de Bour

Guillaume Fillatre Evêque de Verdun • Longuerue fous le Roi Charles VII. ayant engagé Hat- état de la ton-chatel à Jean de Luxembourg, Comte France, de Ligni, pour une fomme d'argent, qu'il partie 2. lui avoit prêtée dans fon très preflant befoin, p. 199. le même Guillaume retira cette plaçe deux ans après, imitant en cela Hugues de Bar, um de fes Prédécefleurs, qui retira promptement Hatton-chatel, des mains de Robert Duc de Bar, & de fa mere Iolande, pour une fomine de mille florins. Voyez quatre auffi dans l'Hiftoire de Lorraine, 7. 2. p. 1006. ce qui arriva à Hatton-chatel, en 1488. ou environ, fous Guillaume d'Haraucourt, Evêque de Verdun.

Jean Cardinal de Lorraine, engagea en 1530. Hattor-chatel & la Chatellenie, au Duc Antoine fon neveu, pour la fomme de fix vingt mille, ou cent dix-huit mille frans, & le Duc déclara l'année suivante, que cet engagement étoit fait fans préjudice des droits de fupériorité & de reffort de l'Evêché, auquel on laiffoit les Fiefs qui relevoient de cette Prevôté d'Hatton-chatel.

Vers l'an

1354.

1545.

Hiftoire de

Les chofes ne demeurerent pas long-tems en cet état, car Christine de Dannemarck, veuve du Duc François I. fils & Succeffeur Verdun, du Duc Antoine, & mere du jeune Duc g. 419, Charles III. fit un échange avec fon beaufrere Nicolas de Lorraine, Evêque & Adminiftrateur de Verdun, l'an 1546. par lequel l'Evêque céda au Duc fon neveu, le plein Domaine & la propriété du Château de la Ville, de la Terre & Seigneurie d'Hatton-chatel, & des Villes ou Villages qui en dépendent, à la réferve du droit de l'Empereur, & de la Ducheffe, tutrice du jeune Duc,& de fon côté Chriftine de Dannemarck cède à l'Evêque les fix vingt mille frans fournis par le Duc Antoine, & ce qui appartenoit au Duc Charles III. à Rembercourt-aux-pots. Ce qui fut confirmé l'année fuivante, par le Cardinal Jean de Lorraine, Evêque de Metz, à caufe du droit de régrès, qu'il s'étoit réfervé fur l'Evêché de Verdun, en le réfignant à fon neveu Nicolas de Lorraine.

Cette alienation fut confirmée par une tranfaction du dix Septembre 1564. paffee entre Nicolas Pfeaume, Evêque de Verdun, & Charles III. Duc de Lorraine, par laquel Aaaa

quis de Hatton-chatel, contre ce qui devoit demeurer audit Duc Henri, comme Prince Souverain; dans cette explication on donne au Marquis de Hatton-chatel, un pouvoir prefqu'égal à celui d'un Souverain indépendant.

ke il fut convenu que la Terre & Seigneurie d'Hatton-chatel demeureroit en toute propriété, Jurifdiction & dernier reffort, & autres droits, au Duc de Lorraine & à fes Succeffeurs, auxquels droits l'Evêque Pleaume renonça. Et le Duc Charles III. céda à l'Evêque Pleaume, plufieurs Terres énoncées au titre confervé à faint Germain-des-preys, entr'autres, Frefne-en-Voivre & Rembercourt. Bibliot. Seguir, No. 1640.

Le lendemain, Charles Cardinal de Lorraine, ratiha cette transaction, à caufe du droit de régrés, qu'il avoit fur l'Evêché de Verdun, la même tranfaction fut encore ratifiée par l'Evêque Pfeaume, & le Duc Charles III. le vingt-neuf Janvier 1566. enfin l'année fuivante 1567. le Duc Charles III. obtint l'inveftiture des Fiefs impériaux de l'Empereur Maximilien II. qui donna alors à Hatton-chatel le titre de Marquifat, fous condition toutefois, que l'Empire conferveroit fur le Marquifat tous les droits feodeaux, & ceux de reffort, auxquels les autres Fiefs de Lorraine, n'étoient pas foumis, ce qui paroit par les lettres d'inveftiture données par l'Empereur Rodolphe II. au bon Duc Henri en 1609. confirmées par celles de l'Empereur Mathias, de l'an 1613. données au même Duc Henri, & enfin par celles de l'Empereur Ferdinand II. données au Duc Charles IV. en 1627.

Vers l'an 1630. Hatton-chatel fouffrit un fiége de quinze jours, de la part des Sućdois, qui fe retiroient de France; ces peuples feroces pillerent, brûlerent & faccagerent la Ville, après avoir beaucoup, mais inutilement, tourmenté les Bourgeois, pour leur faire déclarer où ils avoient caché leur argent.

La Chambre de Metz, pour les réunions, avoit rendu fon Arrêt le vingt-neuf May 1680. par lequel elle réunifloit Hatton-chatel au domaine du Roi, à cause de l'Evêché de Verdun ; mais cet Arrêt a été caffe comme tous les autres de même nature, par le traité depuis paflè à Rifwic. Le Duc Charles IV. fut rétabli en 1661. en la jouiflance de Hatton-chatel, comme de fes autres domaines.

Hatton-chatel a titre de Marquifat; cette Ville eft près la fource de l'Iron; il y a eu une Prevôté royale jufqu'en 1751. elle eft aujourd'hui du Bailliage de St. Mihiel.

Le 16, Novembre 1610. fous François de Lorraine, Marquis de Hatton-chatel, Comte de Vaudémont, fur quelques différens meus entre fes Officiers, & ceux du Duc Henri fon frere, intervint une explication & réglement de ce qui appartiendroit cy - après audit Comte de Vaudemont, comme Mar

HAUSSONVILLE.

ou Hoffonville, ou Heffonville. HAUSSONVILLE, Village avec titre de Baronie, fitué entre Rofieres & Bayon, à une lieuë de la Meurthe & de la Mofelle c'étoit autrefois un lieu confidérable, comme il paroit par les ruines du Château ; par le Chapitre qui y fubfifte encore, & par un Hôpital qui y a été fondé. Mais Hauffonville a été ruiné pendant les guerres de Lorraine. La Maifon d'Hauffonville qui tiroit fon nom de ce Village, étoit une des plus anciennes & des plus illuftres de Lorraine ; elle portoit d'or à la croix de gueule frettée d'argent; fupport, deux cignes au naturel: cimier, un cigne d'argent, courbé, membré & bequé de gueule.

Le Village d'Hauffonville ou d'Offonville, eft Annexe de Domptail, près Bayon, different d'un autre Domptail près Remberviller & de Magnieres. Ces deux lieux tirent leurs noms de Domnus Stephanus: faint Etienne eft le Patron de leur Paroiffe.

Celui dont nous parlons ici, & dont Hanffonville eft une dépendance, a pour Patron, l'invention de St. Etienne; & l'autre Domptail a pour Patron, Ste. Celine, mere de S. Remi.Cette derniere Cure a pour collateur l'Abbé de Senones, & l'autre le Chapitre d'Hauflonville. Décimateurs ledit Chapitre pour un tiers ; l'Abbaye de St. Leopold de Nancy pour un tiers, & l'Abbé de Moyenmoutier pour l'autre.

Il y a dans l'Eglife paroiffiale, trois Chapelles, 1.. la Chapelle de fainte Catherine,

20. La Chapelle de l'Annonciation, chargée de deux Messes par femaines, fondée

par an.

Hift.de Lorr. t. 1.

Le Chapitre d'Hauffonville fut fondé en 1435. fous l'invocation de faint Claude, avec un petit Hôpital joignant, pour y recevoir les pauvres paflans. Ce fut Jean 4.746. d'Hauffonville, Sénéchal de Lorraine, & Ermenson d'Autel fon époufe, qui firent cette Fondation. Henri de Ville, Evêque de Toul, la confirma en 1436. & le Concile de Conftance en 1439. Le Chapitre doit être compofe d'un Prevôt & de quatre Chanoines; le Duc René d'Anjou, & Isabelle de Lorraine fon Epouse, ratifierent cette fondation, & en amortirent les biens.

Le Chapitre élit fon Prevôt; les Prébendes font de la collation des Seigneurs d'Hauffonville, qui portoient anciennement le titre de Barons. La Cure de Vigneule & de Saffais furent unies à ce Chapitre, par Bulles du treize Mars 1486.

ne,

En 1456. le douze Novembre, en préfence de plufieurs grands Seigneurs de Lorraitenant affifes, comparut Jacques, fils de Jacques de Savigni, Bailli, & Gafpard de Raville, d'une part, Gafpard & Balthafar d'Hauffonville freres, d'autre part, touchant la Seigneurie d'Hauffonville, délaiflée par feu Jacques d'Hauflonville; il fut dit que ladite Terre & appartenances, devoit appartenir aux Ravilles, préférablement aux d'Hauflonvilles.

Le nom ancien d'Hauffonville, eft Hefenis-villasle premier Seigneur du nom d'Hauffonville qui nous foit connu par l'Hiftoire, eft Simon d'Hauflonville, mari d'Ide, fille d'Odouin de Froville. Ide ayant la dévotion de fe faire enterrer dans le Monaftere de Beaupré, lui donna fon alleu de Franconville, de l'aveu d'Odelric de Neuville for oncle, d'Adalbert de Froville, frere d'Ide, & de Drogon de Nancy, fon beau-pere, pere de Simon d'Hauffonville fon mari. La donation eft de l'an 1175. Voyez les preuves de l'Hif

toire de Lorraine.

Ainfi la Maifon d'Hauffonville eft une branche de celle de Nancy, ou de Lenon

court.

L'année suivante 1176. Varin d'Hauffonville, eft témoin de la donation faite par Drogon de Nancy, de fa perfonne & de fes biens, à l'Abbaye de Beaupré. Varin potivoit être fils de Simon d'Hauflonville, & d'Ide de Froville.

En 1239. Gautier d'Hauffonville Ecuyer, nest. pag. donna des biens confidérables à l'Abbaye de 317.326. Moyenmoutier. Il avoit un fils nommé Renier d'Hauffonville, pere de Gautier & de Renier d'Hauffonville.

317.

En 1267. le Duc Ferri III. acquit de Renier d'Hauflonville, la part que ce Seigneur avoit aux falines de Rofieres, & en 1166. il vendit à Thiebaut Comte de Bar, le droit qu'il avoit à Dom - Germain, Marbache,

&c.

de plus grands avantages, ou pour quelques mécontentemens qu'ils avoient reçus de René. Celui-ci confifqua tous leurs biens, & les réduifit à lui venir faire fatisfaction, pour pouvoir rentrer dans leurs Offices & dans leurs Terres. Henri d'Haraucourt prit de même le parti du Duc de Bourgogne ; cependant je lis dans de fort bons mémoi- Hiftoire de res, qu'au jour de la bataille devant Nancy, Lorr.t. 2. la veille des Rois 1477. Balthafar & Jean p. 1067. d'Hauffonville, étoient au-tour du Duc Re- 1068. né II. apparemment que dès lors ils étoient rentrés dans l'obéiffance de René.

Depuis ce tems la Maison d'Hauffonville s'est toujours foutenue avec distinction, en Lorraine, par fes grands biens, fes alliances & fes emplois.

Pendant la guerre du Duc Charles le hardi, contre le Duc René II. quelques Gentils hommes Lorrains, & entr'autres Balthafar d'Hauffonville, quitterent le parti de René, & embraflerent celui du Duc de Bourgogne, de qui ils efpéroient apparemment

La Maison d'Hauffonville eft aujourd'hui éteinte, de même que celle d'Haraucourt, & la Terre d'Hauffonville eft poffedée par la Maifon de Safre, pour les trois quarts, par le Marquis de Lenoncourt, pour l'autre.

&

Le Château d'Hauffonville fut démoli comme la plupart des Châteaux de Lorrai ne, par les ordres du Roi Louis XIII. en 1633. HAUTE-SEILLE, Abbaye de Citeaux.

Lorr. t. 2.

HAUTE-SEILLE, OU HAUTE-SILVE, Alta fyl- V. Hift. de va, Abbaye de l'Ordre de Cîteaux, fondée p. 81. & affez près de Badonviller & de Blamont, CCCXLIX. Diocèfe de Toul, par Agnès de Langeftein Preuves. Comtefle de Salm; elle eft fituée fur la Vefouze dans un lieu nommé anciennement Tanconville en 1140. Etienne de Bar Evêque de Metz confirma cette fondation en 1147. Pierre Evêque de Toul dans une charte de 1140. dit que la Comtesse Agnés reçut les Religieux qui lui vinrent de l'Abbaye de Theulley, Theoloci, comme des Anges du Cicl, pour introduire dans fon nouveau Monaftere l'exacte obfervance de Câteaux. Les Comtes de Salm ont fait de tems en tems du bien à cette Abbaye, & quelques-uns d'entr'eux y ont choifi leur fepultucre; mais auffi de tems en tems ils lui ont causé des préjudices confidérables, ce qui a obligé les Ēvê

ques
de Metz & de Toul d'employer con-
tr'eux les armes fpirituelles. On peut voir la
chronique de Richerius, Religieux de Seno-
nes, & notre hiftoire de Lorraine, & Ruyr,
antiquités des Vôges, t. 5. pp. 436. 437.

Cette Abbaye, quoique habituellement en régle, vient d'être donnée en commande, en vertu d'un Indult particulier obtenu par le Roi Staniflas, à M. l'Abbé Alliot, fils de M. Alliot de Lunéville, Confeiller aulique du Roi Stanislas.

On a depuis peu rétabli le Village de Tanconville, dans la Paroiffe duquel étoit bâtie l'Abbaye de Haute-feille, & apparemment auffi celle de Bon-moutier, Bodonis Monafterium; voyez fon article ci-devant.

La Comtelle Agnés de Salm, fondatrice

de Haute-feille, eft, dit-on, enterrée à Raonles-leau, & a établi un péage fur le chemin qui y conduit.

HEILLE COURT, les Châteaux de Fléville & de la Malgrange. HEILLECOURT, Village dans le Vermois, Diocèse de Toul, Doyenné de Port, Souveraineté de Lorraine'; le patron de la Cure eft faint Martin; Collateur le Prieur de Varengéville, ou le Chapitre de la Primatiale, depuis l'union de ce Prieuré à cette Eglife. La Primatiale prend les deux tiers de la dixme, contre le Curé pour l'autre tiers. Le Prieur de Flavigniy a la Vouerie, & prend le tiers d'une certaine rente, contre le Prieur de Varengéville pour les deux autres tiers.

Dans l'Eglise Paroiffiale de Heillecourt, on voit la Chapelle de l'Annonciation fondée en 1604. par le Préfident Bouvet, qui en a laiffe la collation à fes héritiers ou hériticres. Le revenu eft de 200. frans barrois & de fix refaux de blé, favoir; quatre reseaux à donner aux Peres Cordeliers de Nancy, & les deux autres aux pauvres.

Fléville eft annexe de Heillecourt, Diocèfe de Toul, Doyenné de Port; Fléville eft un Village à deux lieues de faint Nicolas vers le couchant, avec un Château apparte nant à la Maifon de Beauveau: ce Chateau ne fut pas démoli en 1636. lorfque la France fit renverser prefque tous les autres qui

étoient en Lorraine.

L'année fuivante 1444. ceux de Fléville ayant à leur tête Colart de Fléville, firent une courfe fur les terres de Metz, mirent le feu à deux ou trois Villages, puis s'en revinrent à Fléville, fans avoir fait aucune perte. Vers le même tems fept ou huit foldats Meffins commandés par un nommé Jean de Châlons, allerent prendre & piller le Château de Richar-menil fur Mofelle, appartenant à Colart de Fléville.

Item le Jeudi avant le Dimanche des palmes 1443. ceux de Fléville & de Commercy vinrent avec Philippe de Savigny leur Capitaine, au nombre de quatre cens, mettre le feu à Tignomont, Lorry & Vappi, & chafferent les foldats de Metz jufqu'au Pont des morts.

La même année 1443. au mois de No

le

Fleville appartenoit autrefois à la Maison de Lucelbourg dans la baffe Alface, vers Dabo. Mais Nicole qui en étoit héritière, porta dans celle de Beauveau, par fon mariage avec Claude de Beauveau, qui mourut en 1597. Nicole étoit fille de Nicolas de Lucelbourg, Seigneur de Fléville & de Germini, & de Marguerite de Luci. Voyez la généalogie de la Maifon de Beauveau dans Moreri.

La Maison de Fléville porte vairé d'argent & d'Azur.

Le Patron de l'Eglife de Fléville eft faint Pancrace; le Prieur de Varengéville en eft décimateur, avec le Curé de Heillecourt qui prend le tiers dans la dixme. Il y a un Vicaire réfident. La Chapelle caftrale est dédédiée à faint Jacques; le Seigneur en eft collateur, & le Chapelain eft chargé de trois mefles par femaine, le Seigneur Evêque de Toul au mois de Mars 1707. a uni à la Chapelle de S. Jacques, dont nous venons de parler, celle des trois Rois d'Effey & qui eft de même patronage.

De la même Paroifle de Heillecourt dépend Jarville, où il y a un oratoire.

Il y a un autre Fléville, Village, qui ne fait qu'une Communauté avec Lixieres dont il eft annexe; Diocèfe de Verdun, Office & recette de Bricy; Bailliage de S. Mihiel, Cour Souveraine de Nancy. La Paroiffe a pour patron faint Laurent; l'Abbé de S. Pierremont nomme à la Cure. Il y a à Fléville une Eglife fous l'invocation de faint Pierre. Les Dames de faint Maur de Verdun perçoivent les deux tiers de la dixme à Fléville; l'Abbé de faint Pierremont a les deux tiers à Lixieres, & le Curé l'autre tiers dans chaque lieu. Il y a dans ces deux Villages environ foixante-cinq habitans.

Le Château de la Malgrange fubfiftoit dès le tems du Duc René II. en 1476. lorfque le Duc de Bourgogne, Charles le hardi, lui faifoit la guerre, puifqu'il eft dit que les Suiffes, conduits par les Seigneurs Lorrains, tí- Lorraine, rerent droit à la Malgrange.

En 1563. le 19. Juin, Nicolas de Lorraine, Comte de Vaudémont & de Chaligni, Baron de Mercœur, & Jeanne de Savoye fa femme, vendent au Duc Charles III. & à Claude de France fa femme, la Malgrange, les Jardins, Bois, Pavillons, &c.

pour

Hift. ae

1. 3.p. cvi.

pour cinquante mille frans; il eft croyable que dès lors c'étoit une maison de plaifance des Ducs, qui a été beaucoup augmentée & embellie, d'abord par le Grand Duc Charles III. pour loger Catherine de Bourbon, époufe du Prince Henri de Lorraine fon fils, & fœur du Roi Henri IV. laquelle y faifoit faire les exercices de la Religion Proteftante qu'elle profefloits & enfuite augmentée & ornée par le Duc Léopold premier, & en fin mife dans un nouvel état de magnificence & de grandeur, par Stanislas Roi de Pologne, & Duc de Lorraine & de Bar.

Le Duc Léopold avoit commencé de bâtir près l'ancienne Malgrange, un nouveau Palais de même nom, mais il n'a jamais été achevé le Roi Stanislas l'a fait démolir, & a employé une grande partie des matériaux de ces démolitions, à la construction de l'Eglife de Notre-Dame de Bon-Secours, qui en eft proche, où il a Choisi fa fepulture, & où la Reine fon époufe eft déja inhumée.

HEILLIMER ET AKERBACK.

HEILLIMER eft un ancien Château fitué dans la Lorraine allemande, distant de deux lieues de Puttelanges à son couchant, de trois lieues de faint Avold à fon midi, de quatre lieues de Morhange à fon orient, de cinq de Dieuze à fon Septentrion. Ce Château étoit une espece de Fortereffe, à ce qui paroit par l'épaifleur de fes murs, & par une double enceinte de fofles qui exiftent encore en partie; on y remarque fon antiquité fur une pierre qui porte 1332. Ce Chateau a été incendié au commencement du fiécle dernier & rebâti fur les anciens fondemens, il a fouffert differentes attaques, puifqu'on a trouvé dans fes murs plufieurs boulets de canon; il eft aujourd'hui polledé, de même que toute la Seigneurie qui en dépend, par M. du Gaillard d'Heillimer, déclaré Baron libre du St. Empire, dans un diplôme de Ferdinand II. du 12. Novembre 1629. Ce diplôme déclare que l'ancienne Maifon & famille noble de Meffieurs du Gaillard, poffedoit depuis plus de trois cens ans les premieres charges dans l'Epée & dans la Robe dans l'Evêché de Metz. Et par un Arrêt du Confeil d'Etat de Lorraine du mois d'Août 1745. qui reconnoit tous les titres & terres concernants cette Maison ; il paroit qu'outre les terres & Seigneuries d'Heillimer, Akerback, Diffemback, dont elle joüit actuellement, elle poffedoit encore anciennement Chambrey, Orval, Morville & Lauviller en partie; cette Maison par fa noble vertu fut honorée du titre de Chambellan du Duc Ferri.

Akerback faifant aujourd'hui partie de la Terre d'Heillimer, en eft à une petite demi lieue au midi. Elle étoit autrefois une Comanderie de Malthe, qui a été échangée pour une part de la Terre de Gelloncourt, que pofledoient les Chevaliers de Malthe. La Terre d'Akerback eft franche & exempte de payer la dixme. Sa Chapelle qui fubfifte encore, eft fous l'invocation de faint Antoine de Padouë.

La Paroifle d'Heillimer à pour patron faint. Martin; collateurs les Religieux de l'Abbaye de Longeville; décimateurs les mêmes avec le Curé pour un quart.

M. le Baron d'Heillimer porte fafcé d'argent & d'azur à la pointe de gueule chargée de trois bezants d'or 1. & 2. fur le tout. HEIPES on HEIPPES.

HEIPES, Heppia, Village du Diocèse de Verdun, Office, Recette & Bailliage de Bar, Préfidial de Châlons, Parlement de Paris › le Roi en est seul Seigneur; la Paroille a pour patron la Sainte Vierge en fon Aflomption; le Commandeur de Gilocourt, Ordre de Malthe, nomme à la Cure; le Curé eft décimateur pour un douzième, le Prieur de Flabas pour un tiers, & le Chapelain de M. Chartreux pour le furplus. Il y a cinquantecinq à foixante habitans ; M. Chartreux y a une maison forte & un bien fief: la Terre & le Prieuré de Flabas font fur le finage & de la dépendance de Heippes. Il y a une Chapelle dans la maison de M. Chartreux, dont il a la nomination.

HERBAU PAIRE.

HERBAUPAIRE, Village du ban de Luffe, & des Communautés de Lufle-Biliftin, & Luffe-Dolot, fur la Faves, à deux lieuës & demie de S. Diey. Il y a apparence que ce Village n'eft compris dans la Communauté de Lufle-Biliftin, que parce qu'il dépendoit du Chateau de Bilistin ou Bildestein, situé vers S. Hyppolite, & appartenant depuis plufieurs fiécles à la Maifon de Lorraine. On peut voir ce que nous en disons fur faint Hyppolite.

HERBEVILLER-LAUNOY.

HERBEVILLER-LAUNOY, Herberti-villare į Village du Diocèle de Toul, Bailliage de Vic, Parlement de Metz, fitué fur le chemin de Lunéville à Blamont, au-delà d'Ogéviller. Patron, faint Germain d'Auxerre, collateurs, les Seigneurs du lieu à l'alternati ve: mais le tournaire eft obligé de demander le confentement de l'autre Patron ; décimateurs les mêmes Seigneurs pour la moitie des grofles & menues dixmes, & le Cu Bbbb